un repas improbable
partagé dans une
ambiance très chaleureuse, nous quittons la grande table (merci
pour tes photos Staf) pour nous installer autour de la plus petite
pour asssister à la préparation du Koicha. Ce n'est pas à
proprement parler la cérémonie, Staf a seulement pris quelques
ustensiles maisj'y assisterai plus tard chez Staf et Chris (déjà
merci pour cette invitation!). C'est dans une certaine pénombre que
va se dérouler cette séance, le but ? Sortir du quotidien pour
vivre intensément l'instant. On commence en mangeant un yokan, une
pâtisserie japonaise de haricots rouges gélifiés pour ne pas avoir
l'estomac vide (très nécessaire ici comme l'a souligné Cha
Hua...). Nous nous saluons en nous inclinant pour être en communion
les uns avec les autres.
Puis Cathy, avec des gestes lents et
harmonieux, sort délicatement le cha-ire de son étui.
Contrairement au natsume, plus petite et ronde, celle-ci est plus
haute et plus étroite, le dessus fait penser à des épaules d'où
son nom Katatsuki.
Puis à l'aide du chashaku d'abord, elle en
extrait le Matcha.
Elle secoue ensuite le reste de cette poudre d'un vert intense
dans le chawan. Nous sommes vraiment pris par cette ambiance de
recueillement et moi impressionnée par la quantité de Matcha.
Commence alors la préparation de ce breuvage à l'aide d'un
chasen un peu différent de celui utilisé d'habitude.
Petit à
petit le mélange avec l'eau (très peu) donne comme une pâte
épaisse d'un vert émeraude brillant.
Il en faut de la force
dans les bras pour arriver
à obtenir un mélange très lisse.
S'il est trop épais, on le rallonge un peu.
Ici le Matcha
n'est
pas fouetté mais battu et il faut aussi une longue pratique pour
arriver à cette onctuosité.
Cathy présente alors le chawan au
premier invité qui représente tous les autres, ils se saluent et il
dit "O SAKIRI, je me sers devant vous".
même salut avec l'invité
suivant, j'essaie de ne pas montrer mon impatience à goûter ce
breuvage,
mais dès que le Matcha
entre
en contact avec mes papilles, une émotion gustative intense, ce
breuvage est d'une indicible douceur, presque sucrée. Cela et
l'atmosphère, j'en ai les larmes aux yeux...
Je ne suis pas la
seule à être impressionnée.
Ici, comme chacun boit au même
chawan, Chris en essuie donc délicatement le bord extérieur.
Xavier
y goûte aussi, j'ai été particulièrement touchée, il est
vraiment rentré dans cette atmosphère caractéristique de "ton monde" comme il dit.
Lors du deuxième
passage, je suis toujours aussi émue tant par l'extrême douceur du
contenu que par le contenant, je voudrais en savoir plus.
Staf
nous explique que ce Matcha
est d'une qualité exceptionnelle, sans aucune amertume malgré sa
concentration. Celui utilisé est un Mamako
notsuju de
Yamashiro
Daifukuen.
La première partie terminée, on demande à regarder les
ustensiles.
Le chawan est l’œuvre d'un grand artiste, qui
utilise la technique du tuilier comme à l'époque de Sen No Rikyu.
Nous observons les autres ustensiles, le chashaku que tient Cha
Hua est l’œuvre d'un artiste présent ici, Staf... Le shifuku que
j'ai en main est en tissu très fin, le dessin représente des fleurs
de prunier et Chris admire cette superbe petite jarre que Cha Hua et
moi verrions bien chez nous.
Tandis que Xavier se repose un peu,
il avait l'impression d'avoir bu, cette forme d'ébriété que
certains éprouvent après avoir savouré certains thés, Cathy va
nettoyer les ustensiles et nous posons des tas de questions au Maître
qui y répond en des termes précis qui achèvent cette première
initiation à la préparation du Koicha.
Cathy échange à présent quelques mots en japonais avec son
Maître, il y a à la fois de la chaleur, de la retenue et du respect
dans leurs paroles. Je suis très impressionnée, touchée aussi par cette grande complicité qui les unit.
Puis, toujours avec ces gestes si
harmonieux, elle referme l'écrin qui abrite le cha-ire. Les nœuds
aussi ont une signification :
celui-ci signifie que le
cha-ire est plein,
celui-là indique que la boîte est vide. Ici
également, beaucoup d'admiration et de vrais échanges ont émaillé
ces moments hors du temps mais les mots sont faibles pour rendre tout
cela, il faut l'avoir vécu mais ce qui est certain, c'est qu'on en
reste imprégné longtemps. J'aimerais apprendre à préparer le
Koicha,
j'essayerai peut-être avec celui d'excellence que j'ai reçu, mais
j'aimerais le partager avec Cha Hua par exemple. Encore merci à vous
pour ces moments si intenses, j'en suis encore toute imprégnée.
Une dernière remarque : j'ai demandé à Chris et Cathy si
elles n'avaient pas elles aussi un nom de thé, Cathy m'a alors dit
que dans 20 ans peut-être... Je ne suis pas certaine que je pourrais
fêter cet événement... Mais nous trouverons certainement d'autres
occasions de nous rencontrer, ne fut-ce que pour tester la suite de
cette cuisine insolite à la demande de Chris !
Bonjour Francine
RépondreSupprimerMERCI , maintenant je peux revivre en voyant les photos cette journée extraordinaire :)
Juste une petite remarque mon noeud quand le chaire est vide n'est pas super j'aurai du y apporter un peu plus d'attention ! Et c'est osakini !
c'était vraiment ichigo ichié et 3 billets ;)
Bon thé et la prochaine fois c'est dans le chashitsu que tu le dégusteras ;)
Magnifiques ces gestes et les ustensiles. De quoi effectivement profiter au maximum du breuvage.
RépondreSupprimerJe tenterais de faire mieux de mon côté la prochaine fois.
Chanceuse! du koicha, chez toi par-dessus le marché! Merci de partager cette rencontre, rare et instructive.
RépondreSupprimerKris
@ Cathy: c'est grâce à vous que cette journée superbe s'est terminée en apothéose, j'en suis encore toute imprégnée... Quant au nœud, je te reconnais bien là aussi, pour moi il est parfait! Le chashitsu, j'en rêve déjà! Bonne soirée, bons thés, biz... très mouillées ici
RépondreSupprimer@ Vanessa: et tu peux me croire, c'est très en dessous de la réalité, c'était au-delà des mots. Concernant "la" cuisine, peux-tu me dire s'il existe de la gélatine végétarienne, mon mari est allergique à l'iode donc pas question d'employer l'agar-agar, merci d'avance. Bonne soirée, bons thés
@ Kris: si tu me fait l'honneur et le plaisir de traverser l'océan, tu y auras droit aussi! Bonne fin de journée, bons thés
Voila qui est fort impressionnant!!! On ressent dans tes photos une certaine zenitude! Merci pour ce partage! J'espère avoir un jour l'occasion de vivre ça moi aussi! Vraiment je suis très impressionnée!
RépondreSupprimerBiz et bon thé
Sugi
@ Sugi: et c'est peu de le dire! Quant au Matcha, tu sais que tu es la bienvenue mais pas pour le Koicha que je viens de découvrir, il faudra que je m'entraine d'abord mais pour le Usucha, j'assure assez bien. Bonne soirée, bons thés, bisou à vous deux
RépondreSupprimerQuel merveilleux partage
RépondreSupprimerJ'imagine l'émotion qui se dégage d'une telle cérémonie.
Là Francine, en voyant ces images et en te lisant, me voilà encore plus curieuse et impatiente de tester ce fameux matcha.
Merci à toi !
@ Laetitia: merci pour tes mots; en effet l'émotion est palpable et les mots sont pauvres pour la traduire. Je te souhaite de vivre cela un jour. Bonne fin de soirée, bons thés
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