Après
l'escapade à Amsterdam, le retour au quotidien a été dur : la poussière et
le bruit des travaux deviennent vraiment pénibles et ce n'est que le
commencement ! Et toujours pas de femme de ménage, j'espère qu'elle se
rétablira bien vite, pour elle et pour nous.. Aujourd'hui, c'est relâche,
ouf ! Cette journée, qui sera bien remplie, commence fort :
un
ciel comme je les aime : bleu, petits nuages blancs comme autant de traits
de pinceau pour annoncer une belle et chaude journée.
Je ne résiste pas,
c'est dehors que je prendrai mon premier thé, la fin d'un Gyokuro griffé Tamayura et cette musique très zen
pour accompagner ma méditation. Celle-ci est tellement naturelle dans un tel
cadre.
Encore fleur, et déjà fruit...
ou légumes ?
Peu
importe. Je ne connais pas le nom exact de ceux-ci, il faudra que je me plonge
dans le livre qui les recense. Mais pas tout de suite, après une troisième
infusion de ce nectar, je récupère les feuilles pour une partie du repas de ce
midi : sauce soja et grandes crevettes roses
et après un dernier
regard vers le ciel, je dois redescendre sur terre, mon devoir de femme
d'intérieur me rappelle que j'ai des courses à faire. Et ce n'est pas ce que je
préfère. Préparation du dîner, retour des plats estivaux, pour moi du moins,
mon mari a souhaité un plat de pâtes fraîches sauce tomates, deux menus
différents, je suis bonne quand même... Mais je précise que ce n'est pas moi
qui ai réalisé les pâtes, il y a un excellent rayon traiteur dans la supérette
de mon village.
Une petite promenade digestive pour admirer la deuxième
floraison des delphiniums
mais constater avec horreur, l'état des plants de
pivoines, la plupart sont comme complètement brûlés par le soleil, il faudra
que je me renseigne sur ce constat inquiétant.
Vu d'en bas, LA plante. Nous
avons déjà il y a quelques années, fait pousser des potimarrons dans les
jardinières de la terrasse du premier, cela donnait magnifiquement bien, je
suis curieuse de voir ce que ceux-ci donneront et surtout si les parties
pendantes résisteront.
Envie de jardiner. Mais avant cela, préparation à
froid de Prune vert griffé Lupicia. Et une pensée reconnaissante
pour mes généreuses donatrices, MERCI les sœurs !
Avant l'effort, le
réconfort. Le reste de la carafe ira dans le thermos, jardiner avec ce type de
rafraîchissement sera un vrai plaisir. Je me suis défoulée au jardin, il
faisait un peu lourd mais un petit vent a fait que c'était supportable, pas
comme hier où il a fait plus de 30°, irrespirable. J'ai arrêté quand les
premières gouttes sont tombées.
Le temps de monter, il tombe des cordes et la terrasse est impraticable pour siroter
le thé mais les plantes accueillent cette pluie battante avec reconnaissance.
Après avoir pris une douche, je me suis allongée sur mon lit histoire de me
détendre les muscles endoloris et je me suis endormie... J'ai appris par mon
mari que le tonnerre a été de la partie mais je n'ai rien entendu, il parait
que je dormais comme un ange ! Ce soir après le souper, retour dans mon
cocon.
Au menu, en cette veille de rentrée des classes pour certains, le fond du
fond de Joie de Vivre griffé ThéÔdor.
Une musique
et une
théière de circonstance. Tandis que je sirote cette Joie de
vivre qui
ne m'a pas quittée tout au long de ce mois-ci, je pense à tous les écoliers qui
demain, en maternelle et en primaire, entameront une nouvelle année scolaire,
en particulier mes Twins chéris Emma et Axel. Une pensée à leur instits et en
surtout à mes anciens étudiants qui ont la tâche dure mais passionnante d'être
des éveilleurs d'intelligence, de fins observateurs de chaque enfant, tous
n'ont pas la même faim au même moment mais le saisir au bon moment. Et ce qui
suit illustre bien ce propos - non c'est promis, je ne refais pas mon
cours, je cite seulement la première phrase, elle le résume à elle seule -
: si tu
veux apprendre le latin à John, tu dois bien sûr très bien connaître le latin,
mais aussi et surtout très bien connaître John. J'ai aussi un petit (gros) pincement au cœur, petit Georges ne
commencera pas sa scolarité en Belgique cette année... Et même si je me rallie
aux arguments de ses parents qui préfèrent qu'il fasse ses 2 premières
maternelles dans son école pour approfondir sa langue maternelle, c'est un peu
(très beaucoup) dur pour sa Nanny. Je profiterai donc au maximum de ses
derniers jours ici, cela me (nous) fera de beaux souvenirs. Et puis, vive
Skype ! J'ai réécouté avec émotion ce CD des Poppys, la plupart de ces
déjà vieilles chansons (plus de 40 ans) restent vraiment d'actualité, Non, non,
rien n'a changé... le monde de l'enfance est avec celui du thé, ce qui me fait
exister vraiment. La vie est pleine de petits et de grands bonheurs ; et
septembre sera du même acabit, avec des révélations... !
Passionnée par le thé,je souhaite partager cette passion: ce qu'est le thé pour moi, comment j'ai commencé, mes coups de coeur théophiliques, mes rencontres, mes lectures, bref mon quotidien avec le thé
lundi 31 août 2015
jeudi 27 août 2015
Une très longue journée surréaliste !
dimanche 23 août 2015
Une rencontre exceptionnelle, bouleversante !
Beau ciel pour une journée qui promet d'être spéciale...
Pour me mettre dans l'ambiance de ce qui m'attends, je
prépare un Gyokuro pour lire 2 chapitres du livre de cet auteur dont je
ferai la connaissance tantôt, j'ai hâte... Chapitre 3 : le Chanoyu.
Dès les premières phrases en sirotant ce breuvage, je me sens en phase avec ces
mots simples qui disent l'essentiel : "Like the Taoists before
them, in the Chan tradition the truth of enlightenment cannot be transmitted in
words (...)". L'approche intellectuelle n'est pas vraiment compatible
avec la pratique et l'Esprit du thé. Quelques mots sur les grands noms japonais
du thé dont Sen no Rikyu et une comparaison entre les cérémonies chinoise et
japonaise cloturent ce chapitre. Je passe maintenant au 9e intitulé Ceremony.
La citation qui l'introduit signé Osho me va droit au coeur, réjouit mon
âme : "It is called a tea ceremony, not tea drinking. It is not
a teashop or a café, it is a temple. This is only symbolic. In the whole of
life, around the clock, you have to remember that wherever you are it is a holy
land and whatever you are doing is divine". Je n'irai pas plus
loin aujourd'hui, j'éprouve le besoin d'aller boire mon thé au jardin, en communion avec
cette nature dont je ne peux me passer. D'autant que je vais bientôt rejoindre
la ville, son brouhaha et sa pollution...
Mais dans un lieu que j'ai beaucoup
fréquenté dans ma folle jeunesse :
Il y a voyage et voyage,
aujourd'hui, ce sera dans la Voie du Thé.
Et LA rencontre tant attendue,
celle d'Aaron Fisher
dont Anne-Marie et Sabine m'ont tant parlé au point de
me donner envie d'affronter mon point faible, la lecture en anglais du seul
ouvrage que je possède.
Partage d'un repas d'abord,
délicieux plats
végétariens. Les échanges sont joyeux et faciles malgré la barrière de la
langue, que se passe-t-il ?
Tout est prêt...
Aaron explique
comment va se dérouler l'après-midi : partage de 3 thés en silence
d'abord. Anne-Marie, en organisatrice modèle a tout prévu, Ingrid sera
l'interprète.
De simples bols de grès
vont être purifiés
ce
qu'on appelle dans le langage courant le rinçage des ustensiles. Les gestes
lents et précis d'Aaron apportent une ambiance sereine et détendue, plus rien
n'existe que ce qui ce vit dans le moment.
La théière ébouillantée
accueille maintenant les feuilles
et l'eau va les réveiller.
Premier
passage,
la liqueur dorée n'attend plus qu'à être savourée.
Tandis
qu'Anne-Marie et Pita se saisissent du bol, où est Brigitte ? Déjà au
Nirvana ?
Plaisir des sens, l'odorat et la vue d'abord
le goût
ensuite,
dans un même geste.
Atmosphère paisible et détendue comme
une méditation.
Les passages se suivent,
vivre l'instant intensément
comme une assoiffée de vraie vie.
Ne plus faire qu'un
avec
l'Essentiel.
Et ces gestes répétés
comme autant
d'invitations au
partage,
à la méditation.
Ne faire qu'un.
Vacuité ? Non,
plénitude, l'Essentiel est invisible pour les
yeux; émotions intenses ! La dégustation se termine, vient le temps
de l'enseignement. Ici, s'est passé comme un miracle, j'étais tellement en
phase avec Aaron que j'ai compris 90% de ce qu'il disait. Sabine en sortant m'a
fait remarquer que cela se voyait vraiment sur mon visage, la connexion avec lui sautait aux yeux.
Avec des mots simples, tout en
nuances et en sensibilité et en modestie, il a énoncé ce qu'était le thé en précisant d'emblée
qu'il n'était pas le Maître, le Maître, c'est le thé... Quelques réflexions
profondes, celles qui m'ont le plus marquée : 1)Thé et nature :
comment aimer les Feuilles sans aimer la nature ? Nous faisons partie de la nature mais nous
avons perdu le sentiment d'y être connecté. Le thé amène la nature dans notre
société. 2) Thé et médecine : avant pour soigner les
maladies, il y avait les plantes et la magie. Maintenant on a créé des
médicaments chimiques. Difficulté de définir la santé. Pour la médecine
actuelle santé = absence de maladie, c'est aussi peu éclairant que définir le
thé comme n'étant pas du café. 3) Thé et cheminement. Ne pas
répondre directement aux questions mais donner des outils pour trouver ses
propres réponses, avec ce qu'on est. Ici Aaron a introduit un concept
surprenant : la « francinologie », personne ne me connaît mieux
que moi. Le message est dans le thé, pas ce que l'on fait mais ce que l'on est,
connaissance de soi. Dois-je préciser que cela s'applique à tous les
prénoms ?... 4) Thé et
Amitié : à travers le thé partagé, on se fait des amis. 5) Thé
et gentillesse, le thé est un cadeau, le temps qu'on a pris pour être
avec les autres. Le thé peut se résumer à 3 mots : la nature, soi et les
autres, pour le préparer il ne faut que 3 choses : des feuilles, de l'eau
et de la chaleur. Pour terminer, il a eu l'excellente idée d'apporter 2 thés
dont les noms à eux seuls sont une
invitation à tutoyer les étoiles :
une brique de Pu Er shu 2007
nommée Light meets Life, tout un programme.
Une galette de thé
violet issu de vieux théiers sauvages du Yunnan : Ciel du (ou au)
Crépuscule, production très limitée, seulement 40 kg / an. Comme chaque
fois que je vis des moments très forts, je trouve mes mots bien pauvres pour
traduire l'indicible, l'esprit de Lu Yu était avec nous, c'est certain.
J'éprouve une telle plénitude que j'ai dit à ce Philosophe avec un grand PHI,
en le remerciant et avec mes mots encore plus pauvres en anglais : si je
devais mourir ce soir ce ne serait pas grave, ce que j'ai vécu aujourd'hui m'a
comblée, a rempli ma vie, je suis prête... Ceci dit, j'espère reculer un peu
l'échéance pour pouvoir découvrir la saveur de la brique et de la galette. Je
voudrais terminer en remerciant celles et ceux avec qui j'ai pu échanger
quelques mots mais aussi un IMMENSE MERCI à Anne-Marie qui a permis et organisé
cette belle rencontre avec modestie, grande efficacité et lumineuse générosité! Je pense à vous qui poursuivez cette rencontre
d'abord aux Zoete waters et cette source qui magnifie si bien les Feuilles
ainsi que votre escapade en Hollande, j'aurais tant aimé être des vôtres,
mais... Soyez certains que je le serai en pensées !