Contre
toute attente, j’ai pu occuper mon cocon ce matin, ce n’était plus arrivé
depuis lundi et c’est peu de dire que ce lieu hors du temps me manquait, l’électricité
a été coupée depuis lundi à cause de ce qui se passe dans la pièce du dessous
dont je ne sais rien depuis 3 jours.
Jusqu’alors je pouvais retourner le
soir en cuisine, j’y ai pris les dernières photos avec un peu de tristesse, j’aurais
voulu garder le pavement, j’aimais beaucoup ces petits carrelages qui donnait
un certain cachet à ma vieille cuisine.
Comme je vais regretter vraiment
les fenêtres dont j’aimais tant les vitraux mais mon mari veut les remplacer
par des doubles vitrages, plus fonctionnels.
Fini temporairement le bruit
assourdissant du marteau piqueur et la masse,
plus que celui de l’évacuation
des gravats. Alors, j’en profite,
une musique zen même si je ne le suis pas
vraiment,
le parfum envoûtant de ces mimosas, cadeau de mon gentil mari
pour me faire oublier le bruit et la poussière sans oublier les séances chez le
dentiste.
Et last but not least, LE Matcha, cuvée personnelle de mon généreux
donateur. Gourmandise en savourant très lentement ce nectar, émotion aussi :
cette sublime poudre de jade touche à sa fin… Et petit à petit j’ai retrouvé
cette paix intérieure que me procure ce lieu, cela fait tellement de bien. Je
suis brutalement ramenée sur terre par le marteau piqueur
mais c’est
complètement détendue que je descends dans mon coin cuisine... situé non loin
de celle qui sera belle un jour !
Avec un peu (beaucoup) d’imagination.
Si nous étions encore en été, je me serais bien vue cuisiner sur un feu de
table, un Grand classique de mes camps guides, je n’ai malheureusement pas de
photos mais chaque année c’est ma patrouille qui gagnait !
Ce soir, il n’y
aura plus aucun gravas, j’aurai à nouveau accès à ce chantier mais je ne suis
pas trop pressé, il ne reste plus que le lave-vaisselle.
Là, c’est le choc !
Autant les autres soirs j’imaginais bien la nouvelle cuisine, autant en voyant
cela, j’ai des doutes.
Je me dépêche de remplir le lave-vaisselle et dégoutée
et pleine de stress, je quitte ce champs de ruine : elle ne sera jamais
terminée pour saint Nicolas.
J’ai besoin d’oublier et rien de mieux que de
rejoindre les étoiles avec ce fabuleux Phoenix qui fait tellement penser aux parfums
des gâteries du grand saint…
Tandis que le parfum envoûtant se dégage de la
théière, promesse d’émotions gustatives, Yves Duteil me régale de la fraicheur
de ses paroles.
Grâce à l’explosion de saveurs dans la tasse et les
chansons de ce poète qui sait si bien parler aux enfants, je retrouve mon
calme, j’ai passé une excellente soirée.
Ce samedi matin, le ciel est
magnifique et augure d’une belle journée. Plaisir de mes rituels dans le calme :
Musique de là-bas,
Lu Yu, le dieu du thé
et aussi un gris-gris de
là-bas, le crapaud à 3 pattes que je dispose sur la table tandis que le Colline
d’Or griffé George Cannon infuse. Jaime créer une ambiance en rapport avec ce que je veux faire.
Je savoure avec gourmandise ce thé à la
fois puissant et subtil, "une main de fer dans un gant de velours"
comme dit si bien Olivier Scala dans son livre Thé, cultures, senteurs, saveurs
dont j’ai déjà beaucoup parlé entre autres ici : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2012/10/une-premiere-journee-horaire-decale.html,
j’aime la façon à la fois rigoureuse et poétique qu’emploie Olivier pour
décrire les thés, sans parler évidemment des recettes de cuisine +++.
Quelques
baies de goji donnent un bel équilibre au breuvage entre force et notes
acidulées. Le disque est terminé, la théière aussi mais je ne suis pas encore
rassasiée,
pendant qu’une nouvelle infusion se prépare, je ne me lasse pas
à admirer le ciel, bien différent entre le devant et l’arrière de la maison
mais avec de belles taches de bleu.
Après la musique et la méditation, de
la lecture.
Je ne suis pas pressée d’y aller mais je dois vider le
lave-vaisselle, seul indice qui fait penser que ce lieu fut une cuisine…
Autant
cela m’a marquée hier soir, autant cela me touche moins aujourd’hui, il fait
beau et nous allons manger au restaurant.
Nous ne sommes pas allés dans un
pays du Nord où il fait bien plus froid, mais bien à quelques kms de la maison,
au Lac de Genval et mon appareil photos fonctionne très bien, les taches
blanches… ce sont des flocons de neige ! Nous avons passé de merveilleux
moments, entre plats très fins et fous rires, nous sommes loin des petits
soucis quotidiens.
Retour dans mon cocon pour le dessert du dessert, le
fond de boîte du fabuleux Colline d’Or.
Et ô surprise, le changement de
ciel.
Une de mes théières préférées relookée
et une tasse que j’aime particulièrement,
beau cadeau d’amitié.
Je veux achever le tome II des Aventures du Juge Ti,
toujours à la recherche du mystère des thés bus par le Juge, mais rien jusqu’ici,
il en reste deux autres...
Le livre est terminé, je suis fatiguée, je
jette un dernier regard admiratif sur ces Belles en me disant qu’il faudra
renouveler très vite mon stock, la température extérieure, de plus en plus
froide, nous rapproche de l’hiver, j’aurai donc bien besoin de thés rouges pour
me réchauffer. Que dire de ce dimanche très surréaliste... D’abord que j’ai
dormi 14 heures ! Passer une nuit plus que complète ne m’était plus arrivé
depuis belle lurette : douleurs dentaires à répétition, antibiotiques que mon
estomac déteste, le bruit incessant depuis trop longtemps et la poussière, puis
le pire, l’horreur à Paris et les liens avec la Belgique m’ont perturbée bien
plus que je n’ai voulu me l’avouer. Ce matin, exactement à 11h15, je me suis
réveillée très différente : plus de stress, plus de mal aux dents, reposée
aussi, LE bonheur !
Il fallait un thé pour fêter cela, le Tumsong, ce
thé du Jardin des Cœurs heureux ; l’écrin est surmonté de ce beau cadeau
de ma chère Cathy dont j’ai parlé ici : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2012/10/une-journee-inenarrable-ou-presque.html
Et une musique ensoleillée,
Redanmsyon au titre qui me parle ce matin…
En savourant ce fabuleux nectar, je
suis comme un poisson tropical dans l’eau chaude de l’Océan indien… Mon mari
mange à l’extérieur avec notre beau-fils, je vais me promener sous un beau
soleil même s’il fait vraiment frisquet. L’air est vivifiant, la nature se prépare à l'hiver mais avec un rayon de soleil elle reste belle et si reposante.
Tandis que je m'émerveille le ciel,
tout à coup s’assombrit, il est temps de rentrer.
Ma première idée est d’infuser
à nouveau LE Tumsong, mais la boîte est presque vide, je préfère attendre une
autre belle occasion.
Pour me réchauffer, rien d’un tel qu’un parfum et des saveurs puissantes de
Scandale griffé ThéÔdor.
Ce sera
mon thé de lecture, j’entame le tome III des aventures du fameux juge…la
lecture est ma deuxième drogue. Ce soir ce sera la troisième, la musique et
bien sûr le première, je termine en beauté et sérénité ces 3 beaux jours, loin
du bruit du monde… Une pensée aussi pour ma chère Anne-Marie qui rentre aujourd'hui du Paradis, quel contraste... J'attends avec impatience de tes nouvelles! Au moment où je termine ce billet, j’apprends qu’ Bruxelles
le niveau d’alerte 4 est maintenu, cela implique la fermeture des écoles, de la
maternelle à l’université et des crèches. Des centres commerciaux aussi. Pas de métro, de trams non
plus. Raison : indications d’attentats imminents pareils à ceux de Paris.
Niveau 3 dans le reste du pays…Ce n’est pas le lieu ici d’en parler, mais ma
pensée va aux enfants en espérant que les adultes trouveront les mots pour les
rassurer…
Passionnée par le thé,je souhaite partager cette passion: ce qu'est le thé pour moi, comment j'ai commencé, mes coups de coeur théophiliques, mes rencontres, mes lectures, bref mon quotidien avec le thé
dimanche 22 novembre 2015
dimanche 15 novembre 2015
En dents de scie...
Rétrospectivement, j’ai eu du mal à positiver ce
week-end… jusqu’à ce midi, un beau coup de fil m’a permis de me remettre les
idées en place. Tandis que bien au chaud dans mon cocon à savourer cette drogue
qui me fait vivre et me fait oublier le bruit du monde, d’autres perdaient la
leur dans un fracas monstrueux. J’ai été impressionnée quand mon mari me l’a
annoncé le lendemain et je me suis réfugiée dans mon salon bleu-thé, non pas
pour oublier mais pour atténuer la colère qui montait mais aussi d’autres sentiments
moins nobles que je sentais poindre en moi. Le thé, la méditation et la musique
m’y ont aidée.
Pour deux jours j’avais à nouveau accès à ma cuisine
ou
du moins ce qu’il en reste, j’en ai profité pour préparer des potages que je
peux surgeler parce que pendant la semaine, je n’aurai plus pour
"cuisiner" que le micro-ondes et la taque électrique dont je me
sers pour chauffer le houjiki, le poêlon à Hojicha (http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2013/11/bapteme-dun-poelon-mais-pas-que.html).
Je l’ai découvert à Paris chez Tamayura il y a 2 ans exactement, cela venait de
rentrer et Olivier m’a fait l’amitié de le tester (http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2013/11/eh-oui-jai-encore-tutoye-les-etoiles-ce.html
, j’ai été séduite et depuis, je l’utilise régulièrement, je vous le recommande
d’ailleurs, outre le plaisir de voir se torréfier les feuilles, c’est un parfum
entêtant qui se dégage du houjiki.
J’ai peine à croire que ce lieu sera
terminé pour saint Nicolas,
j’ai donc voulu apporter ma pierre à l’édifice
(façon de parler…) sauf que cet engin est insoulevable, mon dos n’a pas aimé du
tout et mon mari m’a traitée de folle, il n’a pas tort et à ce propos, j’’ai eu
un fou rire parce que vendredi j’ai dit à mon dentiste que je préférais encore
être chez lui que chez moi pour le moment… Et Xavier n’a pas manqué de me le
rappeler, eh oui, j’en suis là. Samedi soir, il a souhaité qu’on regarde les
journaux télévisés ensemble : la RTBF et Fr2 comme souvent, sauf que cela
a duré une bonne partie de la soirée, toutes les chaînes y sont passées et c’est
là que tout a basculé pour moi : j’en ai eu des nausées : entre
reportages racoleurs, répétitions morbides des scènes les plus dures, où s’arrête
l’information, où commence le voyeurisme malsain? Quand le commentaire
parle de carnage, toute personne qui connaît le vocabulaire sait que ce n’est
pas joli, joli alors pourquoi montrer des baskets ensanglantées, des cadavres
recouverts de couvertures (fussent-elles d’or), des rescapés maculés de sang,
pas le leur, celui des victimes qu’ils ont dû enjamber pour sortir, je ne
supporte pas cette surenchère où la forme prime sur le fond. Par contre, pas d’explication
sur l’expression médecine de guerre qui signifie en clair, vu le nombre
impressionnant de blessés graves et pas assez de chirurgiens, ils ont donc la
lourde tâche de choisir dans l’urgence ceux qu’ils vont choisir d’opérer parce
qu’ils ont une petite chance d’en sortir. Je n’ai pas pu dormir, des tas de
questions sans réponse me trottaient en tête de manière lancinante. Et une en
particulier, avant de devenir des monstres quels enfants ont-ils été ? Le
vent soufflait très fort cette nuit, je suis allée sur ma terrasse où les
bourrasques m’ont fait beaucoup de bien, assez curieusement sa force m’a
apaisée. J’ai passé le reste de la nuit à écouter de la musique en buvant tasse
sur tasse de cette boisson de vie jusqu’à ce que Morphée vienne me chercher. Ce
dimanche, mon affreux mari m’a réveillée à 10 heures croyant que je n’étais pas
bien, et en effet, à ce moment-là je ne l’étais pas : 4 heures de sommeil c’est
trop peu, mais il ne pouvait pas savoir. Il m’a fallu du temps pour émerger mais un long
coup de fil à midi a réveillé mes neurones.
Le vent n’a pas cessé, j’aime
cela. Il fait danser les branches de ce bouleau cette fois complètement dénudé.
Je laisse la fenêtre ouverte pour l’écouter chanter tandis que je prépare
mes rituels, ce magnifique objet et la calligraphie symbolique ichi go, ichi e,
cadeaux de Staf.
Et dans le chawan, le Matcha cuvée spéciale de la cave de
Guillaume, mon généreux donateur qui revient de ce pays qu’il aime tant. Il va
tomber de haut, la France aujourd’hui n’est pas à son avantage. Promenade apéritive
dans le jardin.
Après le dîner, retour dans mon cocon, je choisis ce thé au
Pomelo 2006, l’élixir de jeunesse éternelle griffé Source de Lumière.
De la jarre bien entamée, s’échappent des
parfums d’agrumes pour éveiller mes papilles.
Infusé en gong fu, les arômes
sont bien présents, par contre les saveurs sont comme atténuées. La jarre a pour
toute fermeture un tissu, Jing m’a dit que ce n’était pas un problème mais je
constate que ce n’est plus vrai, il faudra que je trouve une solution ou alors,
je ne bois plus que cela jusqu’à plus soif...
Pour cette fois, je l’ai
infusé plus longtemps. Retour en cuisine, flans de courgettes pour ce soir, et gratin
de cabillaud pour demain. Ce dimanche un peu particulier va se terminer dans
mon cocon,
avec une tisane de fleurs de camomille griffée ThéÔdor.
Dans l’écrin,
comme de petits soleils odorants.
Et de la lecture pour concocter de nouveaux
menus pour inaugurer la cuisine... quand elle sera terminée.
Ces desserts particuliers qui ne
sont pas ma tasse de thé mais que mes petites-filles adorent, préparer de la
pâte sans œuf, ce sera pour moi une grande première.
Tout en savourant
cette bonne tisane couleur soleil, je salive en dévorant les recettes de ma
nouvelle grande bible, à la fois assez simples et raffinées, j’ai hâte de tester
ces plats d’hiver. Quant aux cupcakes, c’est
une autre histoire : si la pâte de base semble assez simple à réaliser,
les garnitures utilisent des ingrédients que je ne connais pas. Et un fou rire
en découvrant le nom de famille de l’auteure : Veganpower… Nom réel ou pseudonyme?... Je vais aller
très vite me blottir dans les bras de Morphée, mes yeux se ferment.