Le
week-end commence fort :
au programme, ce lieu magique !
Deux tables nous sont réservées, belle après-midi en
perspective…
Tout de suite à l'essentiel : cela ressemble
à du thé japonais,
la couleur y est,
les feuilles se
développent très rapidement
La liqueur est brillante et très
jaune. Cela sent le thé mais cela n'en est pas, ce sont des feuilles
de mûrier dont je n'ai pas retenu le nom... Au niveau du goût, je
n'ai pas apprécié, cela m'apprendra à être trop curieuse.
Catherine et Carine ont testé un thé colombien, Maryse un japonais,
Michelle un Pu Er et Luc, ô surprise, ce n'était pas un Pu
Er.
Thé et papotage font bon ménage…
Que contient cet
écrin que Martine décrit si bien ?
Mich. veut en savoir
plus parce que les premières tasses sont vides et nous ne sommes pas
rassasiées…
Quelle maestria Carine, et jusqu'à la dernière
goutte ! Catherine, elle et moi avons choisi un énigmatique et
très peu précis "Oolong torréfié" de la région de
Nantou que j'ai sillonnée il y a déjà dix ans, comme si c'était
hier... Correct mais sans plus pour moi, il faut dire qu'avec ma
chère belle-fille, je suis plutôt plus que gâtée !
Leçon de protection de l'environnement donnée par Catherine :
dans la série 0 déchet, elle a amené ses boîtes vides pour les
faire remplir par Martine ! Dorénavant, je ferai pareil, MERCI
Catherine... L'occasion, l'occasion en voyant ces vieilles boîtes,
de nous rappeler nos virées très ciblées à Paris ! Nous
avons aussi fait la connaissance de Lorine, une jeune collègue de
Catherine qui fait ses premiers pas dans ce monde, et ils sont
prometteurs !
La joyeuse bande pendue aux lèvres de notre
toujours souriante hôtesse ! Il est temps de passer au magasin
pour effectuer quelques achats qui feront notre bonheur pendant cet
automne, déjà très entamé et l'hiver qui va le suivre.
C'est
l'image, si douce et chaleureuse, que je garderai de cette après-midi
qui le fut tout autant. MERCI chère Catherine d'avoir été ma
chauffeure et d'avoir affronté ce temps épouvantable, mais cela en
valait grandement la peine !
Le jour se lève timidement sur
la propriété enveloppée de ces brumes matinales qui caractérisent
bien la saison alors que cette nuit, le brouillard était à couper
au couteau.
Mes rituels, toujours les mêmes, jamais monotones...
Plaisir des sens encore et toujours : la belle musique du Sieur
de Sainte-Colombe, la lumière de la bougie, le parfum de l'encens
et dans la tasse, ce Darjeeling S.F.T.G.F.O.P. First flush pour
être tout à fait précise même si ma mémoire refuse de retenir la
signification de ces lettres alignées ! Je préfère retenir ce
beau proverbe indien : fais du bien à ton corps pour que
ton âme ait envie d'y rester... Et aujourd'hui elle y
restera, c'est certain !
Nous n'étions pas seuls au
petit-déjeuner... Retour dans mon cocon pour aménager le lieu, à un
mois de la venue de l'Enfant-Dieu, je ne suis pas revenue les mains
vides de ce lieu de perdition sur la route de Compostelle (= message
codé...)
Une heure plus tard, il trône. Il y a deux ans à un
jour près, je découvrais avec stupeur ces nouveaux thés de Noël
avec mon amie Fabienne :
http://la-theiere-nomade.blogspot.com/2016/11/depuisjeudi-chaque-ma-apporte-des.html,
coup de foudre immédiat et pourtant ce n'était pas gagné, je n'ai
jamais aimé ces thés outrageusement parfumés, quelle qu'en soit la
marque !
Rien qu'en ouvrant la boîte de ce Laponic
green, me voilà transportée dans une pinède jonchée de baies
de genévrier, frissons de bonheur... L'eau chauffe,
Sur le
dessus de l'écrin, ce petit Ange, Marie-Aline est avec moi, comme
souvent…
Au frémissement de l'eau s'ajoute le crépitement de
la bougie dont la mèche est du bois.
Emotion gustative intense
en retrouvant ce "parfum qui se boit", si équilibré.
D'habitude, nous allons au restaurant le dimanche mais aujourd'hui,
nous n'avons pas envie de sortir, je passe donc en cuisinependant un
certain temps.
Retour dans mon cocon pour une après-midi de
lecture, un autre petit trésor un peu caché au fond du salon ramené
hier. Par contre, les livres de Katrin Rougeventre et Lydia Gautier,
en nombres, sont bien visibles, j'en connais deux qui n'ont pas
résisté, comme je les comprends !
Et bien sûr, un thé de
lecture, le Laponic black
sa bougie assortie à côté de
l'écrin et le petit Ange par dessus…
Me voilà parée pour
découvrir ces règles d'or dont le sous-titre me séduit déjà :
Persévérer en donnant du sens à sa vie…
La
quatrième de couverture nous annonce tout un programme de très bien
vivre que l'auteur résume en ces termes : "Parfois,
seuls quelques mots suffisent pour changer notre manière de voir les
choses". J'ai refermé le livre après avoir lu les
deux premières règles : genki = énergie vitale et arigatou =
merci, difficile à avoir, trop simple, un peu recettes passe-partout
mais peut-être en attendais-je trop ? Je le reprendrai plus
tard. Magnifique dernier week-end de novembre fait de rentrouvailles,
d'amitié et de beaux souvenirs, MERCI la vie !Passionnée par le thé,je souhaite partager cette passion: ce qu'est le thé pour moi, comment j'ai commencé, mes coups de coeur théophiliques, mes rencontres, mes lectures, bref mon quotidien avec le thé
dimanche 25 novembre 2018
mercredi 21 novembre 2018
J'ai encore tutoyé les étoiles... une montagne sacrée: bref, j'étais au NIRVANA
La
vie est tellement belle quand le choix est aussi évident :
remplacer ma femme de ménage malade vs consacrer ma journée à
l'essentiel Je suis une tout ou rien et une perfectionniste,
comme je ne suis pas licenciée en tâches ménagères, je suis assez
nulle et qu'en plus je déteste cela, j'ai décidé d'approfondir la
préparation de certains trésors ... Pour me mettre dans l'ambiance,
aérer très rapidement mon cocon, 2° et un ciel tout gris. Me projeter dans le berceau du thé en infusant ce superbe Yunnan Golden Pearls. Tout en le sirotant, j'imagine déjà comment mieux maîtriser celle du Pu Er mandarine débutée ici : https://la-theiere-nomade.blogspot.com/2018/11/je-ne-pouvais-plus-attendre.html. Je ressors donc cette vieille balance très précise pour y déposer 3g d'écorce de mandarine et 3g de Pu Er. Après un rinçage instantané, l'eau bouillante les entraîne vers le ciel… Quelques secondes plus tard, je goûte ce breuvage que j'espère équilibré, malheureusement si sa couleur donne envie malgré un parfum très (trop?) léger, la saveur est assez plate. Je sors donc ma minuterie et j'infuse 40". Equilibre douteux, c'est le Pu Er qui prend toute la place, la mandarine fait de très furtives apparitions. Une minute à 95°, Déception, le tant pour tant n'est pas synonyme d'équilibre, ce n'est pas de la pâtisserie! Notes terreuses très présentes, la mandarine est absente. Comme j'ai utilisé la même théière en verre, peut-être est-ce dû à la porosité de la jarre ? Mais après seulement 4 jours, c'est bizarre. Comme ce curieux mélange n'a pas encore tout donné mais que j'ai envie de tester une autre façon d'infuser ces petites choses improbables, je le laisse reposer et le reprendrai tantôt ou demain ! Au tour de ce très petit agrume de 8,1g. Voici ce qu'en dit Katrin : "Les petits fruits anhydres s’appellent en chinois 小青柑 xiaoqinggan. Ils sont remplis de thé Pu’er (et l’étiquette du fruit à l’emballage vert précise même qu’il s’agit d’arbres anciens)". Mandarine ou citron ? Je dirais plutôt citron vu la taille. Je l'approche de mon nez et je ne détecte le parfum ni de l'un ni de l'autre mais bien ... celui des cristaux d'encens qui embaument certains étals d'une vieille ville chère à mon coeur, me voici momentanément revenue à Essaouira… Suggestion de Katrin : "Pour les petits agrumes, tu peux soit les briser et infuser un peu de thé et un peu d’écorce (eau très chaude 95 -100 degré) soit plonger le fruit entier dans une petite théière et laisser infuser, en ajoutant de l’eau aussi souvent et aussi longtemps que tu le souhaites. Il m’est arrivé de faire plusieurs jours avec le même fruit. A la fin l’eau est juste légèrement parfumée mais ça reste agréable. Plus le fruit est brisé, plus le thé infuse et donne une liqueur plus concentrée". Après un rinçage instantané, première infusion d'une minute. Saveur surprenante de ... champignons de Paris, très (trop) douce comme si les feuilles avaient quasi tout donné, oups. J'extrais délicatement l'agrume pour constater que les feuilles y sont emprisonnées. Je les libère pour qu'elles puissent se baigner à l'aise. Réaction immédiate, l'eau se colore instantanément ! Quant à la saveur, la voilà l'équilibre entre les deux composants du mélange : l'acidité du citron s'harmonise très bien avec les notes boisées du Pu Er. Je fais une pause studieuse, je veux retrouver le fichier dans lequel j'avais noté le résultat de mes recherches Internet sur la fabrication de ces agrumes au Pu Er, notamment le pomelo que j'avais acquis à l'époque : https://la-theiere-nomade.blogspot.com/2013/06/un-long-week-end-comme-je-les-aime.html. J'avais à cette même époque fait sécher une mandarine (qui a pourri très vite) et un citron qui est devenu très léger (16g) mais ne dégage plus aucun parfum. "Originaire de l'Himalaya et des contreforts Est de la Chine, le "Citrus sinensis", nom latin de l'orange, est séché et consommé en Chine depuis la nuit des temps pour ses vertus médicinales. Les écorces d'orange sont utilisées par exemple, dans la cuisine chinoise pour dissoudre les graisses et faciliter la digestion. Les parties blanches de l'écorce renferment également différents flavonoïdes, des composés antioxydants pouvant agir dans la prévention des maladies cardiovasculaires et certaines maladies chroniques.
C'est donc une tradition en Chine de remplir de Pu'er l'intérieur d'agrumes évidés. Placés au soleil pendant environ une semaine, les fruits se dessèchent lentement et confèrent au thé une saveur acidulée très agréable. On peut ainsi utiliser toutes sortes d'oranges et mandarines, mais aussi des citrons, des pamplemousses ou des pomelos. Pour plus d'efficacité "thérapeutique", il est recommandé d'infuser le thé avec des morceaux d'écorce". Rien n'est dit sur le contrôle de la dessication de l'agrume, pour éviter par exemple ni où on les fabrique. Une autre source m'apprend qu'"Après la post fermentation, les feuilles de Pu Er sont placées dans une peau de mandarine fraîche et non traitée. Le tout est séché au four". Un dernier passage pour aujourd'hui donne une liqueur brillante et plus dense, ce sont toujours les notes boisées qui dominent mais en arrière-goût je retrouve l'acidité du citron. Les Belles sont loin d'avoir tout donné, elles vont se reposer jusqu'à demain. Moments précieux, un sentiment de bien-être profond, émotion intense devant le savoir-faire de celles et ceux qui transmettent si bien leur art particulier : passion et travail de l'Homme pour magnifier ce que la Nature nous offre. MERCI chère Katrin de m'avoir permis d'aborder de manière ludique cette autre façon d'infuser ces petits agrumes. Beau ciel couleurs pastel Envie de ce fameux Pu Er citron au saut du lit, une première! Après une nuit de repos, elles sont en forme, moi aussi... Après avoir vaqué à des occupations très terre-à-terre, j'ai voulu infuser pour la énième fois le Pu Er mandarine qui reposait depuis hier dans la petite théière en verre mais en ouvrant le couvercle, une désagréable odeur en est sortie, cela sentait le moisi... En y regardant de plus près, je me suis aperçue que j'avais laissé un tout petit fond de liquide, je n'ai pas insisté, pas d'apéritif donc, mon mari a faim mais je me rattraperai cet après-midi. Je veux découvrir les gâteries de Katrin, à commencer par ce petit sachet vert. C'est un Emei Xueya que Katrin a eu la gentillesse de traduire :
"峨眉雪芽
Emei
Xueya : Le bourgeon des Neiges de Emei
中国珍稀山林间茶
thé
rare et précieux des forêts d’altitude de Chine 3 g
Chine
- Emeishan (Mont Emei - une des quatre montagnes sacrées de Chine
dans la province du Sichuan)".
Dès l'ouverture du petit sachet, c'est un parfum végétal très
frais qui titille mes narines et les font frémir ! Les très
fines feuilles font penser à des langues de moineau. Beau ballet aquatique. Liqueur jaune pâle pour les yeux, saveur d'asperges vertes pour le goût, émotion gustative intense, je suis à la fois loin du monde mais pleinement en communion avec cette nature si généreuse. Deuxième passage, ces bourgeons des neige se réchauffent lascivement. Cela faisait bien longtemps que je ne m'étais pas servie des zhongs, dont la symbolique représente bien l'Essence du thé : la terre, le ciel et le travail de l'Homme… La liqueur donne à présent des notes d'artichaut… pour mon rudimentaire palais. La troisième infusion est assez amère, c'est la fin… En admirant ces jolis bourgeons qui ont maintenant tout donné, j'ai une pensée reconnaissante pour ces lointaines cueilleuses au doigts de fée et pour ceux qui l'ont manufacturé… Après le souper, retour dans mon cocon pour infuser ce Pu Er au citron qui m'offre dans la tasse une belle harmonie entre l'acide de l'agrume, plus présent maintenant, et l'aspect plus boisé du Pu Er. Et il n'a pas encore tout donné! Deux merveilleuses journées entre le Yunnan et le Sichuan, empreintes de sérénité, d'étonnement et la saveur si particulière de l'Amitié, MERCI LA VIE !