mercredi 15 octobre 2008

Pu Er cru, Pu Er mûr

Me voilà à nouveau face à une tâche que j’affectionne particulièrement, tester mes nouveaux thés. Et le rituel est immuable comme l’est aussi le matériel utilisé. Sans oublier Lu Yu… Je prends toujours un certain temps pour tout arranger comme si de différer l’instant de l’émotion gustative la rendait d’autant plus intense. Déjà l'instant présent est pour moi un pur bonheur.
J’ai donc pesé 3g de chacun des Pu Er, 10cl d’eau à 95° pendant 3’ ; je me suis rendu compte que c’est la première fois que je procédais ainsi, je n’ai jamais testé de Pu Er auparavant ! Les feuilles sèches ne révèlent rien de particulier mais leur parfum est très différent : le Pu Er cuit (que Dammann appelle si joliment mûr) a cette odeur si caractéristique de ce type de thé, le Pu Er cru par contre ne l’a pas du tout, il me fait plutôt penser à celle du thé vert de Bolivie dont j’ai déjà parlé (voir le billet du 11 juillet).
La première infusion annonce la couleur, le Pu Er mûr donne une infusion foncée, une odeur de sciure de bois et une saveur de feuilles mortes avec un arrière-goût de fumée de feu de camp. L’autre par contre donne une infusion pâle, l’odeur ne m’évoque rien de particulier, par contre, ce qui me saute aux narines dès la première gorgée est un goût subtil de lime, c’est surprenant et très rafraîchissant d’autant que presque simultanément apparaît une saveur acidulée très agréable et tout aussi désaltérante. Ce Pu Er fera donc partie des thés du soir en été... Vous voyez sur cette photo le résultat de la 4e infusion, si les feuilles du Pu Er cuit sont quelconques, celles du Pu Er cru se sont complètement épanouies et donnent un camaïeu de verts parsemé de très fines branches plus rouilles. Plus surprenant maintenant, l'étiquette collée au verso de la "roue"! On peut y lire: Ingrédients: thé sombre de Chine; Infusion: 3-4' pour le cru, 3-5' pour le mûr; Poids net: 357g pour chacun. Jusqu'ici, rien de vraiment bizarre (sauf peut-être les temps d'infusion, mais à chacun de les adapter selon son goût). Par contre, une donnée surprenante que je comprends mal (et qui va à l'encontre de ce que je sais sur ce type de thé): A consommer de préférence avant: fin 2011 pour le cru et 2013 pour le mûr! Je n'avais pas remarqué cela dans la boutique, sinon j'aurais demandé sur quoi on se base pour écrire cela. Mais en attendant si quelqu'un pouvait m'éclairer?
Cette photo-ci est quasi la même que la précédente sauf, prise dans l'autre sens que la tête de Lu Yu émerge de la roue, son sourire farceur, un brin ironique peut-être, correspond sans doute à ce qu’il pense de ces dates de péremption… Quant à moi, cet exercice m'a fait revivre les émotions liées à la visite de cette boutique que j'aurai toujours plaisir à revisiter.

2 commentaires:

Benead a dit…

Les dates sont simplement obligatoire pour tout produit alimentaire, après à toi de les respecter ou non.

Deux questions, n'as-tu pas peur de ne pas dormir en buvant le cru le soir?
2ème choses, tu appels ces galettes des "roues", c'est la première fois que je vois ça, ça te vient d'où ce nom? c'est original.

Francine a dit…

Concernant les dates, je n'ai jamais vu ça sur les bouteilles de vin par exemple, ce serait aussi ridicule que sur le Pu Er, non?
Réponses à tes questions maintenant: je n'ai aucun problème de sommeil même avec les thés verts; quand je ne dors pas, ce sont les émotions gustatives qui sont responsables, mais je suis alors dans un tel état de grâce...
Les galettes "roues" viennent de ... moi, mais je mets des guillemets en attendant de connaître le terme exact, s'il existe! Pour moi, "galettes" ce sont les petites mais à vrai dire cela n'a pas grande importance, seule la jouissance compte...