mardi 17 novembre 2009

Le Thé, histoire d'un art de vivre, suite

Ceci est le prélude à l’après-midi non pas d’un faune, trop occidental (je précise cependant que je n’ai rien contre Debussy et Mallarmé), mais d’une chagui. J’ai appris que j’en étais une en lisant la page 59 du livre que je compte achever cet après-midi… les chagui sont des accros du thé. J’ai choisi cette théière drôle (le dragon tire la langue quand on verse le thé, cadeau d’une de mes anciennes étudiantes) pour infuser un Pu Er cuit de 2005 (district de Menghai). C’est un Pu Er facile et simple à infuser, ce qui me convient bien aujourd’hui, je veux me concentrer sur ma lecture. Si je ne peux partager mon thé avec mes lecteurs (sauf en imagination… message codé pour quelqu’un qui se reconnaîtra), j’ai noté quelques passages que j’offre à votre méditation: p. 41 "Lorsqu’on feuillette les cinq mille ans de la nation chinoise, on goûte presque à chaque page le parfum du thé" , et plus loin : "Imaginer qu’un autre pays que la Chine puisse être la patrie du thé, c’est aussi stupide que de vouloir remplacer Colomb par Amerigo Vespucci comme découvreur de l’Amérique, ou Shakespeare par Bacon !" J’ai bien ri, serait-on un peu chauvin dans l'empire du Milieu? J’alterne lecture et préparation de ce Pu Er agréable. Et page 43, on redevient plus sérieux : "C’est le bouddhiste qui a répandu le thé dans la société, c’est le lettré [confucianiste] qui a fait du thé une culture, et c’est le taoïste qui en a fait un plaisir". J’en suis à la 4e infusion, le thé a maintenant tout donné, je suis rassasiée, momentanément. Et j’ai presque terminé ma lecture. Un coup d’œil sur ces feuilles avant de les rendre à la terre, et aussi une dernière citation (p. 64) : "Il n’existe pas d’heure pour le temps du thé. Le temps du thé est temps de dilettante, bulle d’oisiveté qui se dilate tant que dure la saveur des feuilles infusées. La plupart des thés de Chine se dégustent en infusions successives. Quand la saveur disparaît, l’eau refroidit dans la coupe et le temps du thé est terminé". Ah oui, une dernière (p. 59): "Aucune proscription n’a le pouvoir d’éradiquer une passion".

3 commentaires:

  1. tu rigoles il tire vraiment la langue ?

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  2. J'adore la théière! J'aime beaucoup aussi tes dégustations entourée de ce côté lettré. Merci infiniment pour ces moments que je n'arrive plus à m'octroyer.

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  3. @ Sylviane: je m'apprête à la réutiliser et comme Xavier partagera son contenu, je pourrais faire une photo pour te montrer cette langue!
    @ Vanessa: c'est toujours avec plaisir, quant au "côté lettré", mille mercis du compliment, et tu ne crois pas si bien dire... la suite sur mon billet du jour!

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