Ce matin, après une nuit comme on peut en passer quand on est dans cet état, j'ai eu envie d'un thé, dont j'ai été privée toute la journée d'hier! Pas question de passer une deuxième journée sans.
Je le veux corsé, je choisis donc le reste du
Yunnan acheté à la
Porte rouge à Strasbourg.
Je le goûte avec un peu d’appréhension, mais bonne surprise, j’ai retrouvé une partie de mes sensations gustatives, il est vrai que j’avais mis une dose plus importante, peut-être qu’il aurait été imbuvable en tant ordinaire mais je n’imaginais pas passer une deuxième journée sans lui. J’espérais aussi continuer la lecture de ma bible, mais de ce côté-là, il faudra que j’exerce encore un peu ma patience, mes yeux piquent et j’ai comme un carillon dans le crâne.
Ce bouquet a une belle histoire, c’est le cadeau d’une petite Sophie de presque 4 ans. Hier, vers 17 heures sa grand-mère m’appelle, elle voudrait passer quelques minutes, elle a quelque chose à me raconter, preuve à l’appui. Quand je la vois arriver avec sa petite-fille, pour une fois avec un air penaud et les mains dans le dos, je comprends vite qu’elle a dû faire une petite bêtise… Elle me donne alors le bouquet, je ne comprends toujours pas mais mon amie est hilare. Le 6 décembre ladite Sophie prend le téléphone des mains de sa grand-mère et me décrit ce qu’elle a reçu de saint Nicolas, la liste est longue et elle la termine en me disant : ça veut dire que j’ai été très sage, et toi, qu’est-ce que tu as reçu ? Je lui réponds rien, parce que je n’ai pas été assez sage. Hier, elle était chez sa grand-mère, qui inquiète de ne plus la voir et surtout de ne plus l’entendre, elle la pipelette qui parle toute seule quand elle n'a pas d'interlocuteur, la trouve au salon en train de couper les œillets qui étaient dans un vase, "c’est pour Fafine (ça c’est moi, elle ne savait pas prononcer mon prénom), parce que saint Nicolas n’est pas venu chez elle et elle est triste." Mignon, non... C’est un vrai phénomène, elle n’arrête pas de parler une minute, même quand nous sommes occupées, elle fait les questions et les réponses…
Je ne sais pas lire, qu’à cela ne tienne, je vais écouter le grand Jacques, j’en ai pour un certain temps. J’ai passé une merveilleuse et longue après-midi à revisiter mon adolescence, cet homme fut une de mes idoles. Beaucoup d’émotions, une certaine nostalgie aussi. Et deux superbes surprises : je goûte de mieux en mieux ce Yunnan et je connais encore par cœur 90% de ces chansons, moi qui ai peur d’être rattrapée par Al, je suis momentanément rassurée.
Je reste au Yunnan mais j’ai envie d’un
Pu Er, il est cuit, je l’ai acheté à Taipei, c’est tout ce qui me reste de cette brique.
Je ressors cette superbe théière achetée là-bas aussi. Particularité, elle est en pierre, ce qui donne aux Pu Er une saveur un peu minérale (
http://la-theiere-nomade.blogspot.com/2008_10_01_archive.html ). Et le bol est un cadeau de mon adorable belle-fille, (
http://la-theiere-nomade.blogspot.com/2009/02/un-dapres-midi.html ).
En retournant le morceau de galette, j’aperçois ce curieux petit triangle, c’est un morceau de pierre qui ressemble étrangement à celle de ma théière.
Pendant que le thé infuse, je la caresse avec ce pinceau, les dessins changent au fur et à mesure que l’eau s’évapore, cela me détend.
Les infusions se suivent, je me sens mieux, je retrouve peu à peu mes sensations gustatives. Et je bois également les paroles de ce grand poète écorché vif, révolté mais qui a aussi écrit le Plat pays…
Je ne parviens pas à remettre correctement le couvercle sur la théière devenue vraiment très chaude. Je vais attendre qu’elle refroidisse, pas question de forcer au risque de la casser.
Les feuilles infusées et un petit plus… encore un peu dissimulé.
Il n’y a sans doute pas que la pierre de la théière qui a donné ce petit goût minéral. Je sens que demain, je pourrai à nouveau me livrer à ma passion sans réserve...
4 commentaires:
une amie l'avait rapporté un mini tuo de pékin je l'avais infusé et il s'était révélé fait uniquement de poudre... parfois on a de drôles de surprises
un caillou c'est étonnant, un peu inquiétant !
@ Virgile: ah la la, les voies du Pu Er sont parfois dangereuses... Mais le petit caillou ne m'a pas inquiétée, je suis presqu'au bout de cette galette et jusqu'ici, il a été comme je l'aime
Oh Jacques! Toute mon enfance, je l'ai adoré aussi parce que mon père l'écoutait... voilà aussi ce qu'il me reste de lui... des émotions sonores.
Quel beau cadeau de St Nicolas... tout en spontanéité et enthousiasme!
Ah, le grand Jacques...à la fois si loin et si près
Quant à cette petite Sophie, qui m'a offert ce beau cadeau, c'est un de mes chouchoux, sa maman a eu beaucoup de problèmes pendant sa grossesse et à la naissance, le lien ne s'est pas fait, elles en souffrent toutes les deux...mais pour le moment Sophie déclare que n'a pas de vraie maman, mais elle en a 2 autres, sa grand-mère et moi, il faut travailler cela avec elle, ce n'est pas évident, il ne faudrait pas qu'elle se sente rejetée par nous et en même temps il faut être très claires sur notre statut...
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