Hier matin, il faisait un temps à ne pas mettre un canard dehors, et donc certainement pas moi. En principe…
J’avais un rendez-vous important dans cette maison de thé que je ne fréquente plus assez à mon goût.
Comme chaque fois, je me pénètre de l’ambiance, j’admire tous ces objets servant à magnifier le thé, et d’autres aussi qui donnent envie de sourire, difficile de résister.
Voilà l’objet qui m’a fait sortir de mon cocon si douillet ! Le premier livre en français consacré uniquement au thé au Japon, c’est dire si je suis impatiente de le découvrir.
Et son auteure, Valérie Douniaux. Sa carte de visite est impressionnante :
"Docteur en histoire de l’art contemporain japonais, diplômée en langue, culture et civilisation du Japon. (…) Elle a écrit de nombreux articles sur l’art et la culture du Japon, sujets qu’elle enseigne en université et en écoles supérieures (…)." Mais elle a aussi une grande qualité non académique celle-là, elle est d’une réelle modestie qui ne met que plus en valeur ses connaissances et leur donne d’autant plus de crédit à mes yeux.
Elle était accompagnée de son éditeur, Félix Torrès, un passionné de l’Asie, avec qui j’ai eu des échanges très intéressants et très riches, notamment sur certains salons parisiens, un en particulier (= message codé…). Il est ici en grande conversation avec Hugues De Pra, créateur, parmi d’autres, d’un site sur la cuisine japonaise :
http://www.cuisinejaponaise.be/ . Belles rencontres. Tout en savourant ce délicieux breuvage, je les écoute avec intérêt.
Valérie répond maintenant à nos questions, entre autres à celle de Hugues sur les différents thés, ils sont superbement illustrés, j’en reparlerai quand je lirai cette bible. Je quitte à regret ce lieu très dans l’esprit du thé tel que je le conçois, merci à vous trois pour ces moments de partage, bonne chance pour le reste de cette longue journée qui célèbre le Japon et sa si riche culture. J’ai été heureuse de revoir Sanmao et Jean-Benoît, même si on ne s’est pas parlé cette fois, il y en aura d’autres.
Retour à la maison, je ne quitte pas le Japon.
Je choisis un
Sencha Shimizu de chez Magie du Thé. Un modeste thé de lecture, et je m’empare maintenant de ce livre tant attendu ou comment aborder un livre par les 5 sens… Tout d’abord, je suis séduite par son aspect visuel : très sobre, très "japonisant". J’aime aussi le contact physique avec les livres, je commence par caresser la couverture et les pages intérieures, en papier glacé, comme pour les apprivoiser. Et puis je le renifle, j’aime l’odeur du papier et de l’encre d’une très lointaine imprimerie. Je l’approche alors d’une oreille et fais tourner les pages en me demandant ce que je vais découvrir, le bruit de ces pages résonne anticipant le bonheur. Et enfin, je commence la lecture, vais-je le dévorer ? J’en ai déjà l’eau à la bouche en tout cas… Voilà le premier plaisir que me procure le livre. Je ne comprends pas comment on peut lire sur un écran, c’est se priver de ce contact spécial et de toutes les images qu’il provoque, mais bon, chacun ses goûts…
Mais avant cela, une dernière chose : sur la quatrième de couverture, ce macaron m’a touchée. D’autant plus que, même si j’aurais de toute manière continué quoi qu’il arrive à en boire, le thé japonais a fait l’objet d’informations alarmantes, alarmistes et tronquées aussi. J’ai été complètement rassurée par les informations reçues, que je tiens à la disposition des lecteurs de ceci. Naïve, inconsciente ? Je ne sais pas, mais je me souviens de l’information reçue lors de l’accident de Tchernobyl : le nuage a contourné le France, et en Belgique, on en a trouvé des traces… mais seulement sur les champignons ! Mieux vaut en rire, et surtout continuer à manger des champignons, un de mes légumes préférés et bien sûr à boire du thé !
J’attendais Fabienne, c’est mon mari qui m’a rendu visite. Tout en buvant le thé, il s’est emparé de ce livre "qui t’a fait sortir malgré le temps", d’où sa curiosité. Son premier commentaire : "quelle sobriété !" Bravo Doudou, tu as déjà compris une partie du message.
Il faut croire que cela l’a marqué, il lit certains passages, "très intéressant" est son premier commentaire mais il trouve les caractères trop petits "pour mes vieux yeux"… En tous cas, moments très agréables et trop rares avec un mari quoi trouve parfois que le thé prend trop de place dans ma vie, mais à qui la faute… Message codé à Doudou, c’est lui (et Monet) qui m’a donné le virus… J'espère qu'il va me le rendre très vite! Soirée ennuyeuse avec des "amis", (pas les miens), ils s’écoutent parler et surtout n’aiment pas le thé ! Xavier avait oublié de me prévenir qu’ils s’invitaient, je suis restée avec lui malgré tout, pour ne pas le laisser seul, il n'est pas comme moi, il n'a pas voulu refuser.
Ce matin, je veux me rattraper, d’abord un peu de musique.
Et puis bien sûr, découverte de ce guide, qui n’est pas un catalogue des thés mais bien un voyage à travers les multiples facettes de ce pays lointain, si plein de contrastes. D’emblée, je suis conquise et par la richesse des informations et par un style très fluide. Dès l’introduction, je découvre une nouvelle expression :
«La langue japonaise fourmille d’expressions et de proverbes intégrant le mot Thé : nichijô sahini (littéralement le thé et le riz quotidien) désigne ainsi une chose banale, aussi habituelle que boire du thé ou manger du riz.» Je sais déjà aussi que je ne dévorerai pas ce livre, mais que j’en savourerai lentement toutes les informations.
Et notamment celle-ci, que je vous laisse savourer à votre tour.
Après le repas de midi, une pause musique. La musique comme la lecture sont pour moi des plaisirs solitaires qui ne se mélangent pas, c’est l’un ou l’autre pas les 2 ensemble.
J’ai ressorti le livre de Wenceslau de Moares, dont un extrait est cité dans le guide, je relirai ce livre que j’avais aimé.
(21) Je ferme très momentanément cette bible, dont je n’ai encore lu que les 39 premières pages que j’ai dégustées comme le meilleur yukan. Non sans citer une dernière expression à propos de la préparation du thé dans les couches populaires.
« Ces réunions sont appelées unkyaku-chakai = réunion de thé du vol du nuage, une manière poétique d’évoquer la rapidité avec laquelle la mousse verte du thé a tendance à s’évaporer » p 25-26. Ce week-end, j’aurais dû être à Poule, mais vu l’expérience de l’année dernière, j’ai dit à Nadia que je ne m’inscrivais pas pour celles prévues en hiver (
http://la-theiere-nomade.blogspot.com/2010/12/cette-fois-ci-cest-decide-jhiberne.html ).
Je continue à me livrer à ma passion, je choisis cette fois un thé dont je ne sais rien (tout est inscrit en chinois sur le paquet), sauf que c'est un Oolong de Taiwan, qu’il m’a été offert par ma petite-fille Sarah au retour de son voyage sur la Belle Ile. Il aura donc la saveur douce et sucrée de sa générosité et de son amour pour sa Nanny qui le lui rend bien…
Les infusions se succèdent, et là j’ai eu la peur de ma vie comme on dit, l’anse s’est détachée. Mon cœur s’est mis à battre la chamade devant ce qui aurait pu être l’irréparable. C’est en effet une théière qui a une histoire : elle fait partie de mes achats coup de foudre (non Puce, pas achat compulsif, achat coup de foudre, ne sois pas insolente avec ta vieille marraine, tu fais pareil, non ?), Elle vient de chez
ThéOdor et avant même que je ne mette le deuxième pied dans cette adorable boutique, j’ai su qu’elle serait mienne… Beau souvenir, émotion et nostalgie.
Je transvase ce qui reste dedans et remets l’anse à sa place, il faudra arranger cela. Heureusement ma filleule vient mercredi.
Je continue les infusions dans ce mug, cadeau de la maman de ma chère belle-fille, et je bois à Fabienne dont j’ai enfin eu des nouvelles. Je suis rassurée, j’espère que tu vas mieux, et que tu viendras bientôt partager cette boisson qui nous fait tourner la tête. Ne traîne pas trop cependant, mes réserves risquent d’être épuisées (MDR). C'est Guy Béart cette fois qui accompagne ma dégustation. Bonne fin de week-end.
7 commentaires:
Il me FAUT ce livre ! VITE !
Moi aussi... biz biz mich
@ Lionel et Mich: comme je vous comprends! Mais... il faudra exercer votre patience, cette bible paraîtra début janvier et sera disponible en librairie et dans les salons et maisons de thé dignes de ce nom. En attendant, bonne soirée, bons thés!
C'est bon à savoir, je me demandais justement comment me procurer ce livre...
Magnifiques théières sur ces images en tout cas !
@ Lollipop: contente de te revoir, c'est une bonne surprise. Tu pourras te le procurer chez UNAMI à Lille, peut-être même que Jean-Benoît en a déjà quelques-uns. Bonne soirée, bons thés...
quelle jolie façon de parler de ce livre que j'attends avec impatience, étant passionnée de Japon et de thé !
@ Ariane: merci pour ton petit mot,c'est vraiment un livre à avoir si on est à la fois, comme toi, passionnée des 2, j'irai sur ton site dans la journée
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