Cette semaine, l'été a rivalisé avec le printemps!
Le
printemps n'a pas encore une semaine
et on se croirait déjà
presque en été ! Il est temps de nettoyer les meubles de ma
terrasse, une table, deux chaises, un tabouret, sans oublier la
balustrade
avec des produits ad hoc et bien sûr, ma drogue :
un
Genmaïcha.
Mais mon autre drogue me manque, cette
Bible dont j'ai bien du mal à me séparer, lire dans ce cadre est
véritablement un plus. Dans le verre un Hanami impérial et
dans l'autre des baies de goji, j'avais envie de fraises mais il n'y
avait que plus que des espagnoles, il paraît qu'on appelle cela des
fraises, mais rien à voir avec celles que j'aime : les Wépion
et les gariguettes. Mes jumelles aussi pour admirer de près
l'explosion de la nature et essayer de repérer les oiseaux qui
chantent à tue-tête.
Une jolie bête à bon Dieu vient me
rendre visite, un peu plus tôt c'était un papillon et ça c'est
bon signe. La balustrade attendra par contre, j'ai un peu mal au
dos,
hier, j'ai réaménagé le jardin un parterre vide,
le
repiquage des narcisses
des pivoines et des delphiniums et cela
laisse des traces...
Et aussi des nouvelles de ma jeune sœur,
j'attends la suite, j'espère que les castel-porcelets t'ont
accueillie comme il se doit, ULTREÏA, quand tu rentreras, je te
chanterai LA chanson !
Le lendemain par contre, c'est
carrément l'été !
Même décor, mêmes activités...
Vive les repas dehors, mais pour cela, il faut donner au mobilier de
jardin un nettoyage de printemps.
Avec bien sûr ma dose...
Et voilà le travail ! Demain, j'ai deux amies qui viennent
dîner, il me reste à remplir les assiettes !
Le
lendemain, un ciel tourmenté qui n'augure rien de bon. C'est la chute!
Et de
fait, une nuit sépare les températures... mais ce n'est pas grave,
mes neurones supporteront l'écart passager, ressuscités qu'ils
sont par l'astre du jour en doses massives. J'ai mes marottes et
mes rituels: choisir un thé,
ce matin un Millikthong,
de la musique, ce seront Les chants de la Terre de
Mahler,
une petite lumière sous forme de message à ma chère
Marie-Aline qui m'a offert ce petit Ange lors de notre toute
première rencontre, souvenirs émus, comme si c'était hier!:
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2013/06/ce-matin-il-fait-dejamagnifique-3-un.html.
Longue méditation sur le bonheur que me procure cette boisson
mythique, et les superbes rencontres qu'elle suscite... interrompue
par le téléphone, mes amies ont un contretemps, le repas est
reporté... Cela m'arrange assez, je suis cassée de partout, ma
carcasse, rouillée par l'hiver, a été trop sollicitée et me le
fait savoir ! Je vais donc continuer la lecture de cette Bible
ou le bonheur d'apprendre !
Un apéritif spécial,
improbable, un premier essai :
Quinoa-Matcha,
surprenant, il faudra que j'essaie ce mélange en panna-cota, avec
des framboises par exemple. Je viens de re-relire le dernier
chapitre de la première partie de L'Empire du thé,
Transformer le Thé, de la feuille à la tasse,
Katrin a l'art de mêler les informations précises et pointues en
mettant au centre celles et ceux qui perpétuent avec passion un
savoir-faire plus que millénaire, en y ajoutant quelques traits
d'humour, anglais comme ici, page 392 : "Les
thés rouges sont souvent très charpentés, parfois astringents. Ce
sont les seuls thés rouges chinois qui supportent un nuage de lait
et du sucre". J'ai
bien ri en lisant cela, j'imagine mes Yunnan, Qimen ou autre
" pollués" par ces ajouts qui, historiquement
s'expliquent, l'histoire du thé nous explique que les thés au
début de leur apparition en Europe n'étaient arrivaient dans un
tel état qu'il fallait masquer leur goût avec du sucre. Et
concernant le lait, c'était, dit-on, purement commercial, pour
faire court, il fallait écouler le lait anglais qu'on versait
d'abord dans les fines tasses de porcelaine pour ne pas les briser
avec le liquide bouillant... Et j'ai admiré une autre phrase très
bien tournée pour faire passer certains messages : "Flairant
les bonnes affaires, les producteurs du Yunnan (…) mettent au
point le wodui, vers 1970, cette méthode qui allait permettre en
quelques semaines d'imiter des années de maturation spontanées",
il s'agit bien sûr des Pu Er shu.
C'est sous un beau coucher
de soleil dans un ciel tourmenté que je vais me préparer
extrait de cette superbe jarre, un
Pu Er sheng,
le Phongsaly 2016.
Quelques feuilles torsadées dans une petite Yixing
ébouillantée,
que me réservent-elles ?
des
émotions gustatives intenses, évidemment.
C'est au son de la
musique ouïghoure, très particulière, que je savoure cette
liqueur qui réchauffe.
Les Belles ont aimé leur bain et
révèlent maintenant leur vraie couleur
mais elles doivent
continuer à s'ouvrir.
Dans la tasse, toujours une belle
couleur et une saveur très typique des sheng, quelle vivacité,
normal il a pour lui sa folle jeunesse !
Et que dire du
vert brillant des feuilles...
Le blanc et le noir s'unissent
dans un beau contraste de non-couleur.
Comme sur la plupart des
théières de Yixing, on retrouve le cachet de l'artiste et/ou le
nom du fabriquant quand il s'agit d'une production en série.
Et toujours le son de cette musique improbable, et pas du tout
choisie au hasard, dès que j'ai reçu L'Empire du Thé,
je l'ai d'abord parcouru et j'ai été très intriguée par le
contenu du seul chapitre de la troisième partie intitulé "Thés
odorants et rimes limpides" Boire le thé à la chinois"
elle parle entre autres de la manière qu'ont les Ouighours de
préparer le thé.
C'est toujours un spectacle que de voir ces Belles de plus en plus
épanouies, c'est comme chaque fois avec émotion et reconnaissance
que je pense aux cueilleuses aux doigts si agiles et à ceux qui les
transforment avec savoir-faire et passion.
J'ai voulu relire ce
qui est dit au sujet de ce peuple, j'ai donc encore infusé deux
fois ces feuilles qui n'en finissent pas de donner le meilleur et
c'est dans ce mug impérial – Dragon bleu sur fond jaune – que
je les ai transfusées. "Les autres peuples
turcs du Xinjiang, qu'ils soient éleveurs ou agriculteurs, comme
les Ouighours, boivent également leur thé avec du lait. Leur thé
est en brique (…)".
En ce dernier jour du
mois, le ciel est bleu pâle, les oiseaux offrent un concert dédié
à l'explosion de la nature, ils vont très bientôt perpétuer
l'espèce, certains nichoirs sont déjà occupés mais il fait
encore très frisquet la nuit et certains matins, j'espère que ces
écarts de température n'entraveront pas l'éclosion des œufs. Au
menu de ce matin, toujours mes rituels :
le thé, un
Phuguri,
une musique ancienne un long moment oubliée que je réécoute avec joie
et c'est prêt pour des
instants hors du temps où ne compte que le plaisir des sens et
l'émotion.
Le printemps est bien là, le reste de la journée
s'est passée dehors, entre courses et jardinage. Adieu beau mois de
mars, bienvenue au mois d'avril qui sera très riche de belles rencontres...
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