Une
semaine assez grise, au propre comme au figuré.
Au propre
d'abord, Dès le deuxième jour de ma saison préférée, un épais
brouillard et le retour de gelées blanches ont rendu le paysage
plein de mystères, belle sensation
cela n'a cependant pas
entamé mon moral, j'avais de quoi patienter ! A commencer par
ce beau livre : Le
parfum des feuilles de thé :
magnifiques illustrations d'un bien joli conte.
Et dehors, de
trop rares éclaircies. Surprenant ce nuage blanc comme un cœur
d'où semble sortir de beaux rayons de lumière.
Dans le
quartier, les majestueux magnolias sont en fleur, ici il faudra
attendre encore. Au figuré maintenant, et beaucoup moins drôle, une
forte intoxication alimentaire suite à un plan B de resto, celui que
nous avions choisi était fermé... Je croyais que c'était un steak
house et ma filleule adore la viande. Bien mal nous n a pris !
En fait de steak, c'était des burgers, Bobby en a bien profité,
c'était humainement immangeable, ce qui explique qu'elle n'a pas été
malade. Moi par contre, j'ai pris un américain, frites, salade :
frites molles, salade déjà fatiguée à midi, je l'ai laissée à
sa sieste Et n'ai mangé que la viande, assez épicée ce qui ne m'a
pas déplu mais je suppose que cela masquait l'absence de fraîcheur
de la viande. Comme m'a dit ma filleule pour me consoler : "Ma
petite
marraine,
tu m'as habituée à l'excellence, ici c'est juste de la mauvaise
bouffe de cantine, ce n'est pas pour nous, c'est de la m...".
Ce qui est hallucinant, c'est que cette cantine de m... était pleine
quand nous sommes sorties ! Pendant 4 jours, j'ai payé cette
expérience, les 3 premiers, j'ai remis coeur sur carreau, j'avais de
la fièvre et froid en même temps ; même un verre d'eau ne
passait pas ! Et le thé dans tout cela ?
A défaut
de le savourer, je me suis plongée dans ses pouvoirs !
La
quatrième de couverture se termine par un proverbe, chinois
évidemment, auquel j'adhère : Quelques
tasses de thé par jour éloignent le médecin pour toujours.
J'espère le terminer ce week-end mais de ce que j'en ai lu, je ne
comprends pas pourquoi ces feuilles ne sont pas remboursées par la
sécurité sociale ! Le quatrième jour, cela s'est calmé enfin
mais je n'avais plus aucune force, plus de tension non plus.
J'ai commencé ma cure annuelle de sève de bouleau avec 4 jours
d'avance pour faire disparaître les dernières séquelles de cette
intoxication.
En même temps, je suis allée enlacer ce bouleau
très particulier, il est triple.
Chaque année, je me dis que je
pourrais en extraire la sève mais je crains de le faire souffrir...
Et qu'il perde une partie de son énergie, un peu comme nous après
une prise de sang !
Ce vendredi, je retrouve enfin mes
forces, et mes rituels : un thé de lecture, ici le Kabuse
Sencha pour
accompagner ces Pouvoirs
du thé
qui m'intriguent beaucoup... A suivre.
A 11 heures sur ma
terrasse pour assister à un véritable concert de chants, MERCI les
oiseaux, comme je vous comprends, je sais déjà où je passerai mon
après-midi, je vais préparer un thé infusé à froid pour tantôt !
Mais avant cela, mon premier repas improvisé sur la terrasse de
la cuisine : pavé de saumon, fenouil cuit dans l'eau aromatisée
aux feuilles du Sencha
de ce matin, de même que les carottes !
Retour sur ma
terrasse, il fait estival et les hôtes de ce lieu paradisiaque s'en
donnent encore à cœur joie.
Mes premières fraises, belges
évidemment, les horreurs espagnoles trônent déjà depuis longtemps
sur les étals... Et elles ont un certain succès, c'est incompréhensible! Celles-ci fondent dans la bouche et se marient très
bien avec le thé, un Once
upon a time,
cadeau de ma chère Fanou signé Le
chapelier fou,
des notes de fraise et de jasmin sur du Sencha
et
Bai
Mu Dan,
frais et superbement équilibré, MERCI ma petite Fanou et à très
vite j'espère. Si tu es en Belgique pendant les vacances, on peut
imaginer une chasse aux oeufs, tu te rappelles ? Ils ont bien changé!:
http://la-theiere-nomade.blogspot.com/2014/04/la-magie-de-paques.html.
Moments de méditation, quel bonheur de pouvoir profiter des
merveilles de cette Nature mais je veux être prudente, le soleil
tape fort, pas question de me faire brûler, j'ai des projets pour ce
week-end. Cette semaine bizarre n'a heureusement pas entamé mon moral, tout est
bien… Et les jours suivants seront, je le sais déjà, FLAMBOYANTS!
Passionnée par le thé,je souhaite partager cette passion: ce qu'est le thé pour moi, comment j'ai commencé, mes coups de coeur théophiliques, mes rencontres, mes lectures, bref mon quotidien avec le thé
vendredi 29 mars 2019
jeudi 21 mars 2019
Une belle semaine ensoleillée, et bien plus encore
Après
quelques jours pluvieux et très venteux, une belle semaine
ensoleillée s'annonce,
à commencer par lundi, ce beau ciel à
mon retour de LA librairie.
où m'attendaient quelques trésors !
Je peux les qualifier ainsi parce que je n'ai pu résister à les
feuilleter…
Mais avant de les lire, je voudrais d'abord parler
de ce fameux polar, Et
la mort elle-même ne peut rien contre moi... Je
ne suis pas coutumière des romans policiers actuels parce que je ne
peux imaginer mieux que ceux de la grande Agatha, je les ai tous lus
et relus, j'en avais même fait à l'époque une mémorable tea
party :
https://la-theiere-nomade.blogspot.com/2009/05/encore-une-journee-flamboyante.html,
j'ai aussi lu Conan Doyle et un peu Exbrayat, là s'arrête ma
culture policière à l'exception notable de ces passionnantes
enquêtes du Juge Ti de Robert van Gulick dont j'ai parlé ici entre
autres:
https://la-theiere-nomade.blogspot.com/2009/05/vive-le-juge-ti-le-et-les-souvenirs.html.
Je les relis régulièrement quand j'ai envie de voyager dans le
temps et l'espace, en Chine sous les Tang... Revenons au présent:
j'ai commencé la lecture par une nuit de vent tempétueux, et j'y ai
passé une bonne partie de nuit, captivée par cette intrigue très
particulière :
https://la-theiere-nomade.blogspot.com/2019/03/lectures-palpitantes-face-aux-elements.html.
La quatrième de couverture nous dit "(...)
De suspects insaisissables en morts mystérieuses, Robert Wauthy
tisse une intrigue captivante où se mêlent suspense, fausses pistes
et rebondissements, recette réussie d’un polar original et
glaçant !" Original par les ingrédients inattendus de l'intrigue où se mèlent
l'astrologie, des références à la mythologie grecque entre autres.
Glaçant par l'atmosphère que l'auteur parvient à créer, de plus
en plus lourde autour du village d'Herbeumont, dans ce coin
bucolique de l'Ardenne belge qui je connais bien pour y avoir fait
des camps guides le long de la Semois. Le tout est d'une précision
chirurgicale montrant la culture de Robert Wauthy dans des
domaines aussi variés que les races de chien, les marques de voiture
ou les grands crus classés, l'astrologie et la mythologie. C'est
pareil pour la description des différents protagonistes de
l'histoire, tout est tellement précis qu'un dessinateur pourrait en
faire les portraits. Bref j'ai été séduite par l'agencement des
évènements avec un tout petit bémol, un peu trop de sexe, que
viennent faire ces moeurs un peu spéciales qui n'apportent rien à
l'histoire... Quelle imagination cher Robert, je me suis prise au jeu
de me mettre dans tes pas pour découvrir l'auteur solitaire de ces
crimes mais je n'ai eu que des soupçons, la fin est inattendue et
surprenante... A quand le suivant ?
En cette veille de
printemps, je me suis réveillée tôt, le soleil s'annonce lumineux
mais il fait encore très frisquet.
Un premier thé, un
Sencha,
quelques morceaux de harpe, un peu d'encens de méditation, beau
début de journée... Retour sur ma terrasse pour la nettoyer en
espérant pouvoir très bientôt m'y installer à nouveau. A part
cela, au programme : lecture, lecture et encore lecture, mon
épaule ne me permet pas de faire autre chose, je suis retournée
chez le médecin qui m'a rappelé le meilleur remède,la patience ou
si c'est vraiment trop dur... Des infiltrations de cortisone !
Mais ça, pas question, j'avais fait cela à l'époque pour calmer la
douleur de mon genou droit, - à l'époque j'étais encore très
nomade -. J'ai cru au miracle parce qu'en effet, plus de douleur mais
je me voyais gonfler à vue d'oeil et surtout j'étais dans un état
d'excitation permanente qui m'empêchait de dormir, j'étais comme
droguée ! Le jardinage attendra donc encore un peu, je me
console en buvant et en lisant... Et j'ai de quoi ! D'abord
Ecoute
l'arbre et la feuille,
cette brique qui me donne la chair de poule et des émotions si
fortes... J'ai d'abord relu ces pages qui m'avaient fait tant vibrer,
la suite par contre... J'ai souffert avec ces peuples de la forêt,
en symbiose avec la forêt, quand des vampires se sont occupés du
sous-sol regorgeant de pétrole. J'ai d'abord eu un sursaut d'espoir
quand j'ai lu que le gouvernement avait proposé aux exploiteur un
marché honnête afin de protéger leur forêt : "si
la communauté internationale finançait le développement économique
durable du pays à hauteur seulement de la moitié de la valeur du
pétrole de l'ITT, l'Equateur pourrait définitivement cesser
d'extraire son or noir du sous-sol",
la réponse a été aussi directe que méprisable : "Si
l'Equateur souhaite ne pas exploiter ses réserves pétrolières,
qu'il supporte seul le coût de cette occasion manquée" C'est
d'autant plus indigne que cela a provoqué de nombreux conflits pour
savoir qui pourraient bénéficier des maigres dédommagements...
C'est pleine d'amertume que j'ai terminé l'histoire de ce Ceibo. Il
m'a fallu du temps pour digérer cela... Je reprendrai plus tard la
suite de ces Arbres qui racontent une histoire millénaire…
1h15... "Ce
soir, la lune est belle"... Je
sens en moi une telle énergie en regardant cette Belle de nuit,
pleine et si brillante. J'écoute le silence avec passion et
recueillement, il me parle de sérénité et de paix... Je l'ai déjà
dit, j'ai dû être sorcière dans une autre vie, la force de la lune
m'envahit et me transforme... Dormir est une perte de temps, je
commence le nettoyage de printemps de mon salon jusqu'à ce que,
terrassée par la fatigue, je me blottis dans les bras de Morphée en
chantonnant Allez,
allez mon troupeau.
Il est 10h55, cela fait seulement 20 minutes que j'ai quitté
Morphée et pour bien me réveiller, c'est l'heure d'un Matcha
frappé
au lait de coco cette fois.
Mon premier petit-déjeuner dehors,
je dépose le verre aux pieds de Cupidon pour manger un yaourt au
soja, histoire de ne pas avoir l'estomac vide, du Matcha
à
jeun, vaut mieux éviter…
Très belle mousse, en harmonie avec
celle qui recouvre les pieds et la tête de l'ange protecteur.
Le
ciel est bleu comme je l'aime, il fait très doux déjà.
J'immortalise cette azalée japonica en fin de vie, lundi prochain un
jardinier spécialisé viendra la tailler et voir s'il serait
possible de sauver quelques branches.
Une belle touche bleue dans
ce jardin très vert.
Les muscaris ont proliféré, quand ils
seront fanés il faudra que je les sépare pour en mettre une partie
dans les jardinières parce qu'ils écrasent les narcisses qui
devraient déjà fleurir.
Sur ma terrasse, le 21 mars, 21°... je sais où je passerai l'après-midi !
Mais avant cela, préparation d'un Thé
vert cerisier,
cadeau de mon amie Fabienne, actuellement de l'autre côté de
l'Atlantique. Quand elle reviendra, nous en boirons à l'ombre d'un
cerisier du Japon, il sera planté lundi en huit, j'ai hâte…
Savourer des feuilles infusées à froid par cette douce chaleur "harmonie
parfaite du thé vert et du parfum fruité évoquant les fleurs de
cerisier". Le
breuvage a en plus cette saveur si particulière de l'amitié, MERCI
ma chère Fabienne ! Observer la Nature qui revit en écoutant
les habitants qui la célèbrent par leurs chants variés, quel
bonheur et quelle paix... Certains oiseaux sont maintenant en couples et 2 nichoirs
sont occupés par des mésanges bleues, le printemps est là, signe
évident de renouveau.
C'est assez excitée que je regarde cette
dernière plantation, un magnolia grandiflora qui, d'après le
jardinier du Long
Fonds fleurira
déjà cette année... Renouveau de la nature, renouveau du jardin. Espérons ! Lundi prochain il sera
entouré nouvelles azalées, les nôtres sont atteintes par l'âge et
ne fleurissent plus autant... Ce premier jour de ma saison préférée
(suivie à un cheveu de l'été) s'achève dans l'allégresse, j'en
attends beaucoup d'autres… dimanche 10 mars 2019
Lectures palpitantes face aux éléments déchaînés...
Depuis
lundi, je connais le nom exact de la douleur persistante à
l'épaule : déchirure du tendon + tandinite avec comme
traitement Kiné, anti douleur et patience... comme chacun sait, ce
n'est pas ma qualité dominante mais il faut que je l'exerce si je
veux en être débarrassée au plus vite. Vu le temps, toute cette
semaine je me suis retranchée dans mon univers avec pour compagnes
la lecture et la musique. Et les Feuilles ! Jeudi, j'ai eu le
bonheur de la visite de mon amie Fanou avec qui j'ai savouré un
exceptionnel Baozhong, moments chaleureux et intimes. Comme
chaque fois avec elle, j'en redemande , ils s'étaient faits
tellement rares ces derniers temps... Ce week-end sera donc calme et
réparateur. Ce samedi matin, opération courses (merci ma Puce de
m'avoir si bien aidée, je te revaudrai ça = message codé). Entre
autres passage à la librairie pour retirer ma commande. Pour le
reste du temps, ce sera retraite dans mon cocon.
Dehors le vent
se déchaîne, les arbres dansent, les branches s'en donnent à cœur
joie mais certaines, trop fragiles ou en fin de vie, ne résistent
pas. Au programme, la lecture de ces livres tellement attendus ! A commencer par Ecoute l'arbre et la feuille de David G. Haskell. Accompagné évidemment d'un thé assorti à la couleur des feuilles de couverture, vert, bio et vietnamien. Déjà en lisant la quatrième de couverture, je suis en phase avec l'auteur, il y a quelques minutes sur ma terrasse j'ai joui de tous ces sons que le vent imprime aux arbres, et quand il pleut, c'est encore une autre musique ! Et le nom de Sylvain Tesson m'évoque un autre livre qui m'avait fascinée : Dans les forêts de Sibérie. Déjà MERCI chère Kris, c'est grâce à toi que je l'ai dans les mains aujourd'hui, je sais qu'il va m'enthousiasmer ! Après avoir humé et caressé sensuellement cette brique de 478 pages, tout encore imprégnée de l'odeur de l'encre et du papier, j'ai hâte de découvrir son contenu, résumé en sous-titre sur la page de couverture : Les arbres racontent une histoire millénaire. Si nous savions les entendre... Le livre est divisé en trois parties précédées d'une préface qui résume le contenu de chaque chapitre : "Chaque chapitre de ce livre est consacré au chant d'un arbre spécifique : la réalité tangible du son,sa génèse et nos propres réactions physiques, émotionnelles et intellectuelles. La majeure partie de ce chant se déploie à la limite de l'audible. (...) En tous ces lieux, les chants des arbres témoignent donc d'un univers de relations. (...) Nous ne pouvons rester en dehors de la musique de la vie. Elle nous a façonnés ; elle est notre nature même". Le style est fluide, épuré, les mots eux-même résonnent déjà comme une musique... Chacune de ces notes pénètre en moi et me vont droit au coeur comme ce breuvage mythique pénètre mon âme Le premier chapitre raconte l'histoire du majestueux CEIBO, le nom donné là-bas au KAPOKIER. C'est à pas feutrés que je pénètre dans cette petite partie de forêt amazonienne, "Près de la rivière Tiputini, Equateur 0°38'10,2"S, 76°08'39,5"0" surtout ne rien déranger, ne pas troubler ce équilibre parfait, mais mon coeur bat la chamade, je n'y suis jamais allée et pourtant je suis en pays connu, auquel j'appartiens. L'ode à la pluie achève de m'en persuader : "La pluie.Toutes les deux ou trois heures, qui parle un langage propre à cette forêt. La pluie amazonienne se dinstingue non seulement par le volume de ce qu'elle a à dire (...) mais également par son vocabulaire et sa syntaxe. (...) La pluie tombe en grosses syllabes, et ces phonèmes différent de ceux du langage saccadé parlé par la pluie su la plupart des autres territoires. Si nous entendons la pluie, c'est non grâce à sa chute, silencieuse, mais par le biais des multiples traductions fournies par les objets qu'elle rencontre. Comme tout langage, surtout un langage qui a tant à épancher, et par l'intermédiaire de tant d'interprètes, les bases linguistiques du ciel s'expriment dans une exubérance de formes : martèlement strident d'une averse sur des toits de tôle ; clapotis sirupeux sur les ailes de centaines de chauves-souris, chaque goutte explosant en goutelettes qui retombent dans la rivière sous leur vol rasant ; nuages d'épais brouillard suspendus à la cime des arbres,mouillant les feuilles sans qu'il en tombe une seule goutte – le son d'un pinceau encré sur une page". Je m'imprègne avec volupté de cette atmosphère si particulière comme une assoiffée après la traversée d'un lieu dévasté par un tremblement de terre. L'auteur continue de parler de cette pluie, cette eau bienfaitrice et sa musique et des barrages inventés par l'homme qui le rend sourd à son chant. Plus je chemine avec ce poète à l'observation si affutée traduite sur cette partition musicale, plus je me sens en phase avec ce milieu jusqu'au moment où, l'ayant vécu dans sa chair, il en constate l'hostilité comme autant de fausses notes. J'ai besoin d'une pause pour digérer ce que je viens de lire : sur ma terrasse, le vent souffle de plus en plus fort et le ciel commence à s'assombrir. La forêt amazonienne ne ressemble donc pas à un paradis, la mienne bien ! Depuis le début de ma lecture, elle est en filigrane, cette inqualifiable, indicible Vallée de Mai sur l'île de Praslin aux Seychelles. Après avoir croqué cette gâterie thaïlandaise et découvert cette phrase à laquelle j'adhère évidemment, je vais rechercher mes nombreux albums photos pour me replonger dans ce lieu découvert au siècle passé mais qui reste présent en moi comme si j'en revenais… La première fois que j'y ai pénétré, j'ai eu la sensation physique que je retrouvais ma première demeure ! Quand j'ai retrouvé l'usage de la parole, j'ai dit à mon mari que j'étais certaine d'être née là dans une autre vie, d'y avoir vécu, je le crois toujours fermement ! Tout était surdimensionné, la lumière à certains endroits ne pénétrait pas tant l'enchevêtrement de ces géants cachaient le ciel. J'étais fascinée par la beauté démesurée de cette nature sauvage mais si protectrice. Mon mari qui mesure pourtant plus d'1M80 avait l'air petit adossé à ces véritables piliers. Chaque fois que nous sommes retournés dans ces îles paradisiaques, c'était notre première étape. A côté des craquements provoqués par le vent, des cris d'oiseaux et au loin le bruit contenu d'une cascade nous offrait un concert unique. Mais ici aucun animal dangereux, nous ne risquions rien. Un jour cependant le vent s'est mis à souffler plus fort et il a commencer à pleuvoir, de ces pluies tropicales violentes qui ne durent pas, les craquements se sont faits plus forts et mon mari voulait qu'on sorte très vite, ce qu'il a fait moi pas, j'ai seulement mis mon K-way. C'est dire que l'extrait qui suit me parle : "Tout ce que l'homme a inventé pour se protéger de l'eau est inefficace et rend l'ouïe confuse. Les imperméables repoussent certes les gouttes mais leur plastique rend la chaleur tropicale encore plus accablante et on mijote vite dans sa sueur". C'est dans cette forêt que poussent les palmiers géants endémiques qui donnent les fameux cocos de mer… Le ciel s'est éclairci à nouveau, j'ai besoin d'aller prendre un bain de forêt et enlacer mes arbres, shinrin-yoku , ce qui ne manquera pas d'apaiser le maehlström d'émotions fortes qui m'habitent à la lecture de ce livre et aux souvenirs éblouis qui l'ont fait ressurgir... Chère Kris, encore une fois MERCI mais je ne pense pas avoir été une Waorani dans une autre vie, leur forêt pour grandiose qu'elle soit est aussi hostile, je te cite : Chère Francine, j'ai très souvent pensé à toi en lisant ce livre, "Écoute l'arbre et la feuille", dans lequel il n'y a pas de thé, pas plus que dans les Tea Tools d'Agnes, qui ne produisent que des infusions. Tu devais être une Waorani dans une de tes vies. Bonne lecture! Par contre, je le confirme, je suis née et j'ai vécu dans cette vallée de Mai ! Après le souper, changement radical de registre, je vais passer la soirée avec Et la mort elle-même ne peut rien contre moi un livre écrit par Robert Wauthy, un ancien collègue professeur de français. Je ne savais rien de ce livre mais le titre m'intriguait, il m'a fait penser à un de mes auteurs préférés, Jean d'Ormesson et à son dernier ouvrage posthume, Un hosanna sans fin qui est toujours sur ma table de chevet. La quatrième de couverture m'a d'abord laissée sans voix, un polar ! Mais connaissant un peu l'auteur, je sens que l'intrigue ne se laissera pas dénouer si facilement, hâte de découvrir cela ! Avant cela, créer l'ambiance et choisir un thé de lecture, il sera noir ce sera Scandale, un Pu Er parfumé à la cannelle. J'y ai passé une bonne partie de la nuit, autant la télé est pour moi un puissant somnifère naturel, autant la lecture... J'aurais tant de choses à dire déjà, à commencer par un choc dès la première page, un mot de vocabulaire qui m'est totalemnt inconnu, mais ce sera une autre histoire... Ce dimanche, horaire décalé donc, j'ai été réveillée en sursaut vers 11 heures par un bruit violent venu de ma terrasse, une bourrasque de vent a renversé une chaise pourtant très lourde. Le spectacle de cette Nature déchaînée m'a enchantée, Fille du vent et de la tempête, je ne peux qu'être comblée. Cela m'a rappelé la tempête de la fin du siècle passé, j'étais allée dehors, portée par le vent dans le dosjusqu'au bout de la propriété mais pour revenir... j'ai dû me mettre a quatre pattes et même ainsi cela n'a pas été commode, mon poids aurait dû m'aider pourtant... Mon mari, qui avait son cabinet avenue Churchill, a mis près de 3 heures en voiture pour rentrer à la maison. Aujourd'hui, je ne m'y risque pas d'autant que la pluie s'est mise de la partie. Je vais rédiger la première partie de mon billet en admirant ce qui se passe dehors, je continuerai mes lectures plus tard.
dimanche 3 mars 2019
HINA MATSURI
Depuis
hier, c'est le printemps météorologique, Février s'en est allé
bien tristement dans la grisaille et le froid après tant de journées
lumineuses. Et d'évènements heureux, à commencer par le début de
l'année du Cochon de Terre qui jusqu'ici m'a porté chance et
énergie !
Question temps, ce week-end sera du même
acabit : un ciel tout gris, lourd de nuages prêts à
s'effondrer mais la Nature a besoin d'eau, c'est donc bien ainsi. Et
comme mon plan B me réussit, je continuerai à le suivre... Sur ma
terrasse, premier rituel de la journée, j'ai eu envie – idée plus
que saugrenue - d'un... Pu Er , à 8 heures du matin, ce
n'est pas banal.
Dans le bol, un Langhe Menghai Sheng Bing
2013 en vrac. Les 3 premières infusions m'ont parues assez
agressives, trop brutes, il faut dire qu'un Pu Er à jeun,
c'est pas banal. C'est même violent et j'ai failli abandonner pour
un nectar plus chaleureux
mais dès la suivante, changement
radical, des notes bien plus douces et même légèrement sucrées,
on aurait peine à croire que ce sont les mêmes feuilles, un vrai
grand écart.
L'infusion qui était d'un bel acajou orangé se
fait plus sombre, la saveur devient plus boisée, et même fumée.
J'aime ces thés qui racontent leur histoire, jamais exactement la
même mais suffisamment proche pour qu'on les reconnaissent, le fond
reste le même, tout est dans la nuance. Monde magique, raffiné et
surprenant…
Merci les Belles, une heure en votre compagnie :
ma journée a bien commencé. En préparant mon petit-déjeuner
composé d'un porridge au lait d'amande, banane, kiwi j'ai ressenti de
fortes crampes d'estomac, j'ai trop bien connu cela dans un temps
lointain, au siècle passé, j'ai immédiatement pensé à ce que
j'ai considéré à l'époque comme une catastrophe :
https://la-theiere-nomade.blogspot.com/2008/05/mon-histoire-avec-le-th-transfert-des.html
et le début de mon histoire d'amour avec cette mythique boisson :
https://la-theiere-nomade.blogspot.com/2008/05/mon-histoire-avec-le-th-suite-mais-pas.html
et
https://la-theiere-nomade.blogspot.com/2008/05/la-rvlation-au-retour-de-giverny.html
. Emotion en relisant ces vieux textes... mais je suis certaine qu'il
ne s'agit pas d'un ulcère seulement de mon erreur d'aller boire du
Pu Er à jeun et en grande quantité. Plus de thé
aujourd'hui, il me reste la lecture !
Et avant cela, une
petite balade tant qu'il ne pleut pas, mais en voyant la température,
un bol d'air sur ma terrasse me suffira.
Je viens de terminer le
tome 2 relatant la vie de cette grande dame, je suis bouleversée
tant par sa volonté de fer, son caractère très fort, son jusqu'au
boutisme effréné que par sa fin de vie, à près de 101 ans, après
une agonie de 18 jours à des années lumière de sa vie, assistée
par sa fidèle "Tortue". Et que dire de sa devise : "Marche comme ton coeur te mène, et selon le regard de
tes yeux" extraite de l'Ecclesiaste. J'ai commencé le
dernier tome de cette incroyable vie mais je n'en ai lu que quelques
pages intitulées Voyage post-mortem. Je voulais voir
ce que me réserve le contenu de ce dernier tome , il reste le
chapitre sur son enfance atypique et les 2 derniers
sur l'Inde où elle a vécu, la toute petite phrase de
la dernière page annonce une Suite et fin dans le tome 4, (Kris, si tu me lis…) j'attendrai donc mais je veux absolument trouver une biographie de
celle qui a fait rêver l'adolecente que j'étais. Et bien sûr,
relire et lire certains de ses livres... Cette journée qui s'achève
m'a fait vivre et revivre des émotions fortes où passé et présent
se sont mêlés dans une belle valse de sentiments forts et doux à
la fois. Ce dimanche tout aussi gris et pluvieux va me faire voyager,
au Japon cette fois. En effet, c'est HINA MATSURI,
qui
signifie la fête des poupées, elle célèbre les filles (celle des
garçons, KOI-NOBORI a lieu le 5 mai). J'apprends très
vite, je vais donc rester prudente et ne pas boire de thé à jeun,
ce que je fais pourtant chaque jour,
mais j'installe déjà de
quoi me mettre dans l'ambiance, un peu de nostalgie en pensant à cet
univers qui m'a passionnée enfant, que j'espérais retrouver avec
mes petites-filles, malheureusement la grande préférait les jeux de
construction et les 2 autres les barbies, et cela, ce n'était pas du
tout mon univers, j'en ai parlé ici:
http://la-theiere-nomade.blogspot.com/2016/03/aujourdhui-cest-hina-matsuri-la-fete.html
Je me replonge avec délectation dans ce petit fascicule qui dit
tout sur cette belle fête qui n'a me semble-t-il pas d'équivalent
chez nous : " LE Hinamatsuri, festival des petites
filles, se fête le 3 mars. Les familles célèbrent cet évènement
afin de souhaiter du bonheur à leurs filles. Cette fête s'appelle
aussi MOMO NO SEKKU, ou festival des fleurs de pêchers.
Indissociable du Hinamatsuri, ces délicates fleurs roses, momo, sont
le symbole d'un mariage heureux. Cette tradition, originaire de
Chine, est très ancienne : à l'époque les gens faisaient des
poupées en papier qu'ils jetaient ensuite dans une rivière. Ils
croyaient ainsi se protégéer du mauvais sort et des maladies en les
transférant sur ces poupées."
Avant de poursuivre
cette intérressante lecture, je me prépare un thé de circonstance
le J.C. Absolu oolong à la note dominante de pêche, léger
et très doux, mon estomac ne risque rien. En le savourant, j'admire
l'extrême finesse de la porcelaine, le bol est quasi translucide,
encore un savoir-faire japonais! S'ensuit la
description des poupées (et leur signification) posées pour
l'occasion sur un hôtel en gradins que Cathy a reproduit ici :
https://la-theiere-nomade.blogspot.com/2017/03/cetait-hier-anvers-jai-une-fois-encore.html.
J'aime découvrir la culture de ce pays aux traditions si riches et
symboliques mais je ne vois pas en quoi consiste celle originaire de
Chine, je n'ai rien trouvé, je demanderai donc à ma chère
belle-fille quand ils rentreront des sports d'hiver. Après le
dîner, retour dans mon cocon pour achever la lecture de Les
dames de Kimoto. Conseillé par ma libraire, la quatrième de
couverture m'a emballée, on y fait allusion à une relation forte
entre une petit-fille et sa grand-mère... J'ai par contre eu du mal
à rentrer dans cette histoire, même écrite dans un style sobre
très agréable, le rythme était lent et le poids des traditions
dans cette société très codifiée, immuable me donnait une
désagréable sensation d'oppression... J'ai pu heureusement la
dépasser assez vite, je croyais l'achever cette nuit avant de dormir
mais le sommeil a eu raison de mon envie.
Mon thé de lecture
sera un Hojicha quasi sans théine mais très goûteux, avec
lui je ne risque rien... J'ai terminé ma lecture mais la fin m'a
mise mal à l'aise, pas à cause de la fin de l'histoire mais bien de
ce qu'elle évoque, l'horreur de la guerre et ses conséquences... Et
une chanson me vient à l'esprit, celle de Félix Leclerc, Gilles
Vigneault et Robert Charlebois : " ... Quand les
hommes vivront d'amour, Ce sera la paix sur la terre, Les soldats
seront troubadours Mais nous, nous serons morts, mon frère "...