Pendant
toute cette semaine, je dois être tombée sur la tête, j'ai
commencé ce qui est de coutume d'appeler le nettoyage de
printemps... Et cette question existentielle : comment est-il
possible de tout garder ? Je n'ai toujours pas la réponse !
Heureusement, le thé est là pour me réconcilier avec la vie...
C'est sous un ciel tourmenté que j'attaque la dernière journée de
"corvée", c'est loin d'être terminé mais j'ai
atteint mes limites, je ne suis allée dans mon cocon que pour
préparer ma drogue, et il me manque !
Et le ciel, si chargé
ce matin,
est redevenu comme je l'aime. Je jouis vraiment de
l'instant présent en retrouvant mes rituels :
le thé, un
Qing Shui Hong griffé Les Feuilles vertes,
une musique de là-bas, entraînante, tout ce qu'il me faut !
Je savoure cette liqueur ambrée aux notes complexes, à la fois
fortes et douces. Être tout entière dans l'instant, LE bonheur !
Et le ciel encore plus bleu
que ne traversent que les traces
éphémères d'un grand oiseau de fer et quelques oiseaux à plumes
ceux-là.
En apercevant la Belle de nuit, un peu en avance, il me
vient une idée,
samedi, c'est Hina Matsuri, une grande fête
japonaise, je veux vivre ce moment ailleurs que dans mon cocon,
contrairement à l'année dernière:
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2016/03/aujourdhui-cest-hina-matsuri-la-fete.html
Ciel tout gris mais plein soleil dans mon cœur.
Musique zen
pour calmer les battements de mon muscle
en pensant à ce qui
m'attend, cette bougie et surtout ce superbe cadeau de ma chère
Cathy (dont j'ai parlé ici :
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2012/10/une-journee-inenarrable-ou-presque.html)
en sont les prémices.
J'ai besoin de quelque chose de corsé
pour me réveiller, ce sera un Matcha au lait d'amende avec un
soupçon de sirop de sucre de canne.
Les souvenirs associés à
un futur très proche me donnent des frissons,
Ichi go, ichi é,
plus que jamais fort et vrai.
Sur le quai de la gare, pas une âme
qui vive.
Le cheval de fer est arrivé à l'heure pile poil,
heureusement parce que je n'ai que 5 minutes pour prendre la
correspondance.
Et je l'ai eue ! Bien installée, seule dans
le compartiment, je vois défiler le paysage de la campagne et les
villes flamandes. Une seule m'intéresse :
Antwerpen-centraal, de très loin la plus jolie gare du Royaume (même
si je ne les connais pas toutes...)
Une circulation chaotique
provoquée entre autres par des travaux qui n'en finissent pas
obligeant les voitures à des itinéraires improbables, me voici
ENFIN dans ce petit coin du Japon... à 50 km de chez moi.
Le
petit hôtel pour illustrer la fête du jour,
réplique
miniature de celui que Cathy a publié sur FB,
plus minimaliste
encore mais tellement élégant !
RAVIE de revoir la
maîtresse du lieu qui m'amène un Sencha, c'est vrai que je
suis en manque...,
et, posée sur une feuille de ginkgo, une
petite gâterie au doux nom d'amazake (du nom de ce riz brun spécial)
agrémenté de chips de cacao cru d'une note suave qui s'harmonise
très bien avec le thé aux notes à la fois marines et beurrées
servi dans un bol réalisé par Hans Engels, un céramiste de la
région dont la particularité est d'avoir un four à bois, ce qui
explique les traînées de cendres bien visibles qui donnent au bol
des reflets irisés. Pour en savoir plus, c'est ici :
www.studio-engels.com.
Après les saveurs de l'Amitié, voici celles de Koji Yamada,
avant même d'y goûter, j'admire ce "simple" bento
préparé avec des produits frais et bio pour la plupart, présenté
avec une telle harmonie, qu'une phrase me vient immédiatement à
l'esprit, elle se trouve dans le restaurant bio d'Autre chose à
Rixensart : "Notre corps n'est pas une poubelle
mais un temple".
Une soupe miso accompagne cette
œuvre d'art. Je savoure chaque bouchée dont les saveurs subtiles me
procurent autant d'émotions gustatives...
Et le thé toujours.
Impressionnée par le grain de la théière, c'est en tremblant
un peu que je remplis le bol.
Plaisir des sens...
Plaisir
d'offrir aussi, ce petit flacon de Laponic blanc,faisait
partie du fabuleux calendrier de l'Avent mais comme j'ai la boîte,
je savais qu'il ferait le bonheur de Cathy, je n'avais pas tort, elle
réserve déjà le calendrier suivant... Place au dessert à présent.
Impatiente de découvrir ce breuvage spécial que j'avais vu sur
sa page FB.
Magnifique couleur orangée et parfum d'agrume.
Accompagné d'un biscuit réalisé avec de la farine d'amande,
d'amazake et une confiture fruits rouge maison.
Le mystère
serait resté entier si je n'avais pas une excellente traductrice à
mes côtés. Il s'agit de Yuzukawa. On utilise le yuzu encore
vert dont on râpe la pulpe avant de la griller et la pulvériser, ce
qui donne une liqueur très parfumée légèrement amère. Il
accompagne parfaitement la crème au chocolat saupoudrée de Matcha.
Malheureusement l'heure passe très vite et j'ai encore une deuxième
station où m'arrêter, c'est avec un petit pincement au coeur que je
quitte Cathy,mais en principe pas pour longtemps, Hanami n'est
plus très loin...
Avant de sortir, je me fais traduire cette
sobre calligraphie qui me parle alors que je n'y comprends rien, je
saurai très vite pourquoi, elle dit à peu près ceci, les aiguilles
des pins restent toujours vertes, avant comme après, en // avec
l'éternelle jeunesse... Et c'est vrai que la vraie jeunesse, celle
du cœur, ne vieillit jamais ! MERCI chère Cathy pour ces
moments hors du temps passés dans ce lieu où tout n'est que calme
et sobre raffinement ! Et MERCI à Koji, toujours si discret qui
pourtant donne une âme à ce qu'il prépare.
Prochaine station,
un lieu typiquement japonais également, AZUMAYA.
C'est
avec joie que je retrouve Mickaël, très accueillant comme chaque
fois
et ses gestes qui me font déjà saliver...
Il me
propose de goûter un mélange maison composé de Sencha Kabuse et
de Sencha Shiraore, je connais déjà les deux séparément mais que va donner ce
mélange entre un thé aux notes très marines et l'autre plus sucrées, le mélange est tout un art. J'y retrouve tout ce que j'aime dans les
thés japonais.
Et pour potentialiser le plaisir gustatif, 4
truffes, une au Kyo Bancha, une au Genmaïcha et deux
au Matcha, une plus corsée que l'autre. Ici aussi, vrai
plaisir des sens au complet, un vrai bonheur, mes papilles en
frémissent encore ! La deuxième infusion donne des notes plus
complexes comme si les différences s'estompaient pour ne plus former
qu'un ensemble gustatif très réussi. Je vais réessayer à la
maison...
Mickaël veut maintenant me faire goûter un autre
Sencha que je ne connais peut-être pas. Déjà la couleur me
fait de l'effet, j'ai l'impression aussi que la texture est plus
"épaisse". Et c'est l'extase ! Il me fait penser
à du Gyokuro dont je n'ai plus une feuille depuis belle
lurette, c'est effectivement un Sencha premium, la qualité
juste en dessous de celle du Gyokuro. Je vais évidemment me
laisser tenter par les deux...
Je vous présente "Désirée",
ce n'est pas son nom véritable mais bien ce que les Japonais
savourent en ce jour d'Hira Mitsuri. Je l'ai surnommée
ainsi parce qu'elle et ses sœurs devaient arriver plus tôt et que
je me voyais déjà devoir repartir sans avoir goûté ces
merveilles !
MERCI Mickaël de me l'avoir offerte d'autant
qu'elle se marie très bien avec ce grand thé.
Et je suis
gâtée, je reçois une deuxième cadeau, ce Raw Bancha, un
thé qui n'est pas commercialisé sous cette forme mais grillé pour
en faire du Hojicha. A moi donc de le griller grâce à mon
"poêlon" acquis chez Tamayura après
avoir admiré, fascinée, ce qu'Olivier en faisait :
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2013/11/eh-oui-jai-encore-tutoye-les-etoiles-ce.html,
souvenir, souvenir... Malheureusement pour le moment mon mari ne
supporte plus aucune odeur, il faudra donc que je patiente. Je vais
racheter du papier d'Arménie mais je ne suis pas certaine que cela
suffira d'autant qu'il est aussi parfumé, je m'en servais comme
purificateur d'air pendant les travaux mais je ne me souviens plus de
l'odeur qu'il dégageait.
C'est pas tout cela mais l'heure
tourne, j'ai promis à mon mari de ne pas faire la fermeture, il est
donc temps de faire les comptes. MERCI à toi Mickaël pour ces
moments si chaleureux. Et j'ai hâte d'aller découvrir le Ramen
et Bento de Zaventem, pas très loin de chez moi.
Retour
dans cette superbe gare bien gardée par des militaires en nombre, ce
que je n'avais pas remarqué à l'allée. Et pour cause, mon mari m'a
dit qu'il y avait eu une menace d'attentat, il en savait plus que moi
et il était un peu inquiet aussi...
Voyage sans encombre, la
tête remplie d'étoiles en admirant le soleil qui essaie de percer.
Un petit tour de jardin
pour admirer cette Nature qui revêt
ses beaux atours de printemps.
Même le bois-joli donne ce qui
lui reste de vie, il fut beaucoup plus beau et prolifique.
Retrouvailles enjouées avec mon mari qui veut tout savoir sur mon
escapade anversoise. Il me suggère de regarder ensemble un reportage
sur le statut des femmes en Arabie saoudite, je crains le pire mais
pour lui faire plaisir que ne ferais-je pas... Cela n'a pas duré, en
moins d'un quart d'heure, je suis redevenue énervée, choquée par
ce que je voyais, c'en était trop, je voulais rester dans cet été
de sérénité absolue et je suis montée me réfugier dans mon
cocon.
Au programme, prolonger les émotions gustatives intenses
avec le Yusukawa et cette petite gâterie dont le nom japonais
m'échappe, Cathy, au secours !
Véritable œuvre d'art et
de patience réalisée à la main
Matcha, pâte d'azukis,
je savoure avec gourmandise cette œuvre d'art, repoussant le plus
possible le moment de sa décomposition.
Jamais deux sans
trois... Cathy avait bien raison, le petit sachet pouvait être
infusé plusieurs fois en donnant toujours ces notes de marmelade.
Rose comme la fleur des pêchers.
jouissance intense, la
gourmandise est mon péché capital préféré !
J'ai
ouvert le sachet contenant les zestes grillés du yuzu, c'est
effectivement comme une poudre, je vais la faire sécher, elle
donnera une bonne odeur à la pièce. Il est temps maintenant d'aller
rejoindre les bras de Morphée, en pensant à cette jolie phrase :
"N'attends pas l'instant parfait, saisis-le et rends-le
parfait"...
Ce samedi matin, le ciel n'est pas
très engageant
mais je veux prolonger le bonheur d'hier, il me
reste des souvenirs tangibles...
Je choisis le Sencha
Shiraore, ce thé de tiges aux notes légèrement sucrées.
La liqueur est très douce avec cependant des notes
caractéristiques des thés japonais avec un arrière-goût d'algue.
Deux infusions successives
et les Belles ont tout donné.
Intenses rétrolfactions de cette merveilleuse journée d'hier
pendant laquelle j'ai tutoyé les étoiles... Il y avait longtemps
que je n'avais plus de thés japonais, je vais me rattraper, j'ai de
quoi maintenant !
4 commentaires:
Bonjour Francine
Oh que je regrette que je n'ai pu t'accompagner chez Azumaya :(
Ce sont des ' Wagashi' et qu'est ce qu'ils étaientt beaux et sûrement bons ;)....
Encore merci pour ta visite et le superbe flacon.....( Oui je confirme je me met sur la liste pour cette l'année ) !!
J'espère que le temps est meilleur chez toi ? Ici il faut des litres de thés pour ce réchauffer et enlever l'humidité ;) Vivement le printemps !
Bonne journée
Bises très théiné
8 mars,journée de la femme ...et tu as eu raison de t'accorder cette journée ...quelle chance d'habiter un petit pays, tu es vite d'où ne échoppe de thé à une autre....tu m'emmeras à Anvers, ça me dirait bien ...bises théinées....
Ah aussi je reconnais bien le beau linge de la manufacture de tissu de Ribeauvillé en Alsace
@ fab: Eh oui, c'est un des avantages de ce petit pays, je t'y emmènerai dès que tu rentreras chère Fabienne et avec plaisir, tu ne seras pas déçue! Eh oui, c'est bien un Ribeauvillé, et j'ai aussi sorti le coq que j'ai acheté quand nous y sommes allées. Bonne fin de journée, bises
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