dimanche 30 juillet 2017

Merci la Vie...

Reprendre doucement mon rythme habituel, c'est ce que je m'efforce de réaliser après ces deux mois dans un long tunnel très sombre dont je ne voyais pas la fin. Vivre le sentiment mortifère de l'impuissance a fini par altérer ma santé mais aujourd'hui je me sens mieux, physiquement et moralement grâce à l'immense gentillesse de celles et celui (eh oui, il n'y en a qu'un...) qui m'ont soutenue quand j'étais dans le trou. J'attends avec impatience le mois d'août, je sais qu'il sera flamboyant, et très actif avec déjà plusieurs rencontres ! Encore un peu de patience... 
Aujourd'hui, il fait un temps comme je les aime, soleil encore timide, grand vent qui fait tintinnabuler les cloches et crée une musique spéciale en agitant les branches des nombreux arbres du jardin, même les oiseaux se sont tus pour l'écouter. 
Et mes rituels qui m'ont tellement manqué : créer une atmosphère grâce aux objets : le chawan, cadeau de ma grande Absente, à jamais dans mon cœur... choisir un thé, ce sera du Matcha, le petit Bouddha aux 4 faces, cadeau de Cathy et cette calligraphie, cadeau de Staf sans oublier l'origami de Chris : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2012/10/il-est-des-jours-ou-le-bonheur-est.html Ces merveilleux souvenirs me réchauffent le coeur... 
C'est avec émotion que je porte ce chawan à mes lèvres, il contient cette
Mousse de Jade
à la couleur de l'Espérance en pensant très fort à ceux à qui je dois cette résurrection, je souhaite que l'énergie de ces feuilles parviennent jusqu'à vous ! Je pense aussi à toi, super Zouzou, ma première petite-fille qui va bientôt quitter Big Apple. 
Je vois que tu profites très bien de tes derniers jours, j'adore cette photo dans ce lieu improbable qu'est le Withney, c'est là que j'ai vu en "vrai" les tableaux de Hopper au siècle passé ! Je médite sur la sérénité retrouvée, elle m'a tellement manqué 
Je suis émue en regardant ce poème calligraphié, cadeau de mon Généreux Donateur :
"Rien que votre présence réchauffe l'air ambiant. Rien que votre présence calme les cœurs ( on devient zen). Je veux être comme vous"... tout est dit. 
Après le dîner, voyant le ciel et la douceur du fond de l'air malgré le vent, retour sur ma terrasse ; 
dans le bol, du
Sencha Uraka infusé dans cette théière japonaise et sur la table, un livre abandonné http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2017/06/vivement-demain.html que je veux reprendre et apprivoiser... Vais-je aujourd'hui parvenir à entrer dans la pensée de ce grand écrivain japonais ? Le titre d'abord, m'évoque les grues, oiseaux emblématiques du Japon (et de Chine), j'ai hâte de découvrir ce roman dont les pages sont très fines, comme celles de la Pléiade ou des missels d'antan. Le premier livre a pour titre Senbazuru ou les oiseaux blancs. En bas de page, se trouve l'explication de ce mot japonais : "(...) Il indique un motif de dessin traditionnel, extrêmement stylisé, représentant l'envol d'innombrables oiseaux migrateurs, tout blancs à tête tachée de rouge et de noir (senba = mille, tsuru = grue), considérés au Japon comme symboles de pureté. Par extension, senbazuru se dit également pour un ensemble de ces mêmes motifs, obtenus par pliage (origami) et assemblés entre eux." Le premier § me donne l'eau à la bouche, l'auteur y parle d'une réunion de thé ! Je savoure le nectar dans ce bol japonais si raffiné en espérant avoir autant d'émotions en lisant ce roman qui commence si bien... Dès la deuxième page, je me reconnais dans cette phrase : "Chikako avait fini par s'installer devant le feu pour préparer le thé, mais avec quelque chose de vague dans ses gestes, comme si sa pensée était ailleurs." C'est ce que j'ai vécu pendant ces deux derniers mois, ne parvenant plus à libérer mon esprit pour me consacrer à l'instant présent... Malheureusement, au fil des pages, j'ai déchanté. Si la scène se passe effectivement dans un pavillon de thé, l'histoire n'a jusqu'ici absolument rien à voir avec ce lieu, c'est plutôt des papotages sans intérêt... 
Je me suis accrochée grâce à 3 théières de ce nectar, essayant de faire abstraction à ma déception grandissante. Je me suis arrêtée après le deuxième livre, il faudra que je demande à Cathy de m'initier à cette littérature si particulière, ce n'est pas la première fois que j'achoppe face aux écrits japonais. Avant de refermer le livre, je vais lire les quelques pages qui introduisent le roman, et là, ô stupeur, j'apprends de la bouche même de l'auteur cette phrase extraite d'une conférence qu'il a donnée le jour de la réception du prix Nobel en 1968 à Stockholm :
"A ce propos, voir dans mon roman Nuée d'oiseaux blancs, une description de la beauté de l'Art du thé, de son esprit ou de ses formes est une erreur, car c'est davantage une œuvre critique, où j'ai émis des réserves sur la forme dégradée dans laquelle cet art a sombré de nos jours." J'ai eu envie d'arrêter ici, j'en ai assez « entendu » mais il ne reste que un petit deux pages, je poursuis donc la lecture et j'ai bien fait ! L'auteur de cette "préface" nous donne une explication : "Ainsi, l'écrivain ne laisse aucune équivoque sur son intention. (...) Dans l'esprit de l'auteur, le véritable art du thé devrait être étranger à cette « cérémonie du thé » qui fait partie, avec l'arrangement des fleurs, de l'éducation mondaine de millions de jeunes filles japonaises." Suit une très belle métaphore de l'art du thé. Je reprendrai certainement ce roman quand j'aurai revu ma chère Cathy et j'en "parlerai" alors. Décidément, c'est le deuxième prix Nobel qui ne me parle vraiment pas... Pour le premier , c'est plus compréhensible, j'avais lu son premier livre... Alors comme c'est l'auteur fétiche de ma chère Anne-Marie qui m'en a parlé avec passion, je me suis plongée dans Dimanches d'août
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2017/05/dimanches-daout-fin-mai.html Mais ici, je n'avais aucune appréhension. Malgré cette désillusion, je suis ravie de cette journée pendant laquelle j'ai retrouvé avec émotion cette sérénité qui m'a tant manquée, la Vie est pleine de Petits Bonheurs... Vivement le mois d'août ! 

lundi 24 juillet 2017

Après la pluie, le grand beau temps!

Depuis mon dernier billet, j'ai dû me montrer très patiente et ce n'est pas, et de loin, ma qualité dominante. Mon corps m'a envoyé un énième message et cette fois, j'ai été obligée de l'écouter. En effet, si je suis sujette occasionnellement aux chutes de tension, je suis ce que me dit mon instinct, je freine un peu sur ma tendance hyperactive et cela passe. Sauf cette fois-ci, des vertiges, des nausées, une immense fatigue et plus aucune force. Ma seule consolation est que la santé de mon mari s'améliore un peu, je me suis dit que c'était l'angoisse et aussi et surtout le manque de sommeil et le stress qui en étaient la cause. Mais pas du tout, au contraire, je me suis donc résolue à consulter, le toubib m'a prescrit des médicaments qui jusqu'ici n'ont pas fait d'effet probant.
Des jours pluvieux au propre comme au figuré, 
très peu de thé, sauf pour fêter l'anniversaire de ma chère Anne-Marie en partageant virtuellement ce nectar à la couleur de l'Espérance. Je ne vois plus personne, je ne réponds quasi plus au téléphone, je végète quoi. 
De temps en temps un beau ciel bleu, comme le jour où j'ai rajeuni de 15 ans grâce à une ancienne étudiante qui m'a contactée pour me demander si, comme au bon vieux temps, j'acceptais de rejouer Madame orthographe et relire son mémoire ! C'était une brillante étudiante, je savais que j'aurais peu à faire et j'ai accepté. Elle est venue m'apporter le document, ce fut l'occasion de chaleureuses retrouvailles autour d'un thé au jasmin. Quel chemin parcouru depuis 2001, Fouzia est devenue directrice d'une nouvelle école primaire et dans le même temps, a poursuivi une licence en Psychologie et Sciences de l’Éducation. 
C'est devant une théière de Oolong au lotus que nous avons discuté de son Mémoire. 
Très peu de corrections (évidemment...), si je devais le coter, ce serait une Grande Distinction. 
Bravo Fouzia, tu peux t'envoler en paix vers ton pays d'origine que nous aimons toutes les deux 
Et merci aussi pour ce selfie à la couleur de la nostalgie, le sépia... cela m'a rajeuni de me replonger dans ma vie antérieure, beaucoup d'émotion qui m'ont fait tellement de bien, je recommence à retrouver un peu d'énergie, et je vais en avoir besoin, je reçois 2 de mes petites-filles le 23 et je veux me remettre à cuisiner végan. Je n'ai pas pu réaliser tout ce que je souhaitais malheureusement. 
Ce dimanche matin, le ciel est tout gris et menaçant, on ne pourra donc pas manger dehors. Et le comble, je n'ai pas eu le temps de finaliser l'apéritif, j'ai dû m'arrêter toutes les heures depuis hier, ce qui n'est pas dans mes habitudes : quand je commence, je ne quitte ma cuisine que quand j'ai terminé. 
Au menu, une soupe froide, concombres, pommes vertes, avocat, menthe et estragon avec le petit plus plus qui fait toute la différence : du Laponic vert
Elles ont adoré, et Xavier aussi, j'étais ravie... Puis j'ai eu peur, j'avais du mal à suivre la conversation, un coup de fatigue, je n'ai pas été très "présente" pour le plat principal qui se vidait à vue d'oeil, je n'ai fait aucune photo ! 
J'ai retrouvé mes esprits pour le dessert : une pannacotta au lait de coco et Péché mignon, une tuerie gustative. 
Les filles font le service 
et ici aussi le plat se vide rapidement. Je retrouve la joie de vivre au contact de ces petites-filles devenues bien grandes mais qui ont garder cette part d'enfance que j'aime tellement.
Ici Mimi nous annonce qu'elle adore la cassonade, je vais donc chercher le bocal contenant le sucre de fleur de coco dont je me suis servie pour sucrer le dessert, cela tombe bien, elle trouve que les mûres sont trop acides, je ne peux pas me prononcer je n'aime pas ces fruits... Après le repas, l'incontournable, un thé dans mon salon bleu-thé. 
C'est Lili qui fait le service, elles ont choisi le Milky Oolong
Mimi s'applique à son devoir de vacances 
tandis que Lili savoure son thé sous l'oeil attentif de sa cousine, c'est la première fois qu'elle en boit. Nous évoquons l'Absente, super Zouzou, elle termine son séjour à New York et rentre en août, la prochaine fois, nous serons quatre... 
Puis à son tour elle remplit mon livre d'or. Malgré le bonheur de les revoir, j'ai à nouveau des vertiges et je dois écourter la séance en espérant ne pas les avoir déçues... 
A les lire, je pense que non, MERCI mes chéries, je vous aime ! Ce lundi, il fait tout gris à nouveau mais je me sens mieux, j'ai repensé à notre conversation hier, il n'y a pas que ma Sarah qui revient en août, il y a aussi petit Dragon ! A midi, Xavier m'appelle, Claude est au téléphone et voudrait me parler, ils vivent leur dernier mois dans la belle Île, dans 30 jours exactement, ils seront ici, et pas que pour les vacances ! Si la conversation avec son père fut longue, celle avec son fils a battu des records : "Bonjour Nanny, je t'aime. Au-revoir Nanny, je t'aime" Ce fut très court, mais tout a été dit, quel sens de l'essentiel !
Alors, je me plonge dans le dossier Georges, je ne me lasse pas de revoir ces photos.
Toujours aussi passionné par les livres, ce sera une de nos premières virées : le 28 août au Furet du Nord... Un incontournable ! http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2015/08/et-ca-continue-de-plus-belle.html comme ici par exemple... 
Mais aussi, infirmier, et avec quelle application, 
artiste en herbe, son grand-père maternel est peintre... 
J'adore cette séquence : 
après avoir taillé la plume, je la trempe dans l'encre 
et j'écris mon nom ! 
Tu es à croquer avec ton air mutin ! 
Comment résister à cette bouille de fripouille ? Que j'ai hâte de le revoir ! 
Il y a encore des nuages dans ce beau ciel bleu, mais ils sont blancs... Je me sens plus confiante et je voudrais vous remercier chaleureusement mes Amis, votre indéfectible Amitié m'a aidée au-delà des mots, j'ai hâte de vous revoir pour célébrer ma renaissance, ce sera pour très vite !