mercredi 29 février 2012

La vie continue...

Tout d’abord, je voudrais vous remercier pour vos messages sur le blog ou par mail, je répondrai à chacun, comme je compte faire un billet sur cette expérience de vie unique qui a transformé ce qui aurait pu être douleur en véritable leçon de vie et d’espoir. Et effectivement la vie continue, celle que j’aime, faite de vraie rencontre, de partages et de paroles fortes et sincères. Je voulais faire de ce 29 février, suffisamment rare, quelque chose de spécial, et ce le fut au-delà de mes espérances.Partage de thé, ici un Shangri-La un thé d’automne du Népal. Une pure merveille qui fait penser bien sûr à du Darjeeling tout proche mais avec une douceur très particulière. Il m'a fait penser à celui que ma filleule m'avait ramené de là-bas dont je parle entre autres ici: http://la-theiere-nomade.blogspot.com/2010/04/himalayan-high-grown-tea-et-bien-plus.html Et pas avec n’importe qui… Guillaume Leleu lui-même, ce jeune créateur qui fête cette année les 10 ans de son bébé ThéOdor. Dès la découverte de cette crèmerie particulière en avril 2003, j’ai été séduite par ce que j’y ai découvert, cette vraie passion partagée par ce jeune couple qui parlait du thé comme personne. L’esprit du thé comme je le conçois. A l’époque, la phrase de Corneille m’a sauté aux yeux : "Aux âmes bien nées, la valeur n’attend pas le nombre des années". J’ai retrouvé avec bonheur cela aujourd’hui. Nous avons beaucoup échangé sur les Feuilles bien sûr, sur la philosophie de cette jeune maison mais aussi sur la vie tout simplement. Des moments forts difficiles à résumer mais qui restent dans mon cœur. Après cet apéritif, direction le Shangri-La du Lac et une petite pause devant le lac un peu brumeux mais si paisible. C'est un endroit que j'affectionne particulièrement, je voulais absolument le faire découvrir à ce grand voyageur.Le plat de l’avant-plan contient des vibrisses de dragon, une pure merveille, je n’ai jamais vu ce plat ailleurs que là. Entre deux bouchées, nous continuons nos bavardages, sur nos "années collège", là ce fut franchement drôle! Et que cela m’a fait tellement de bien après le stress des derniers jours. D'autant qu'avec Chantal nous avons évoqué des souvenirs de cette époque, les profs ont bien mérité leur paradis...Retour dans mon salon bleu-thé pour d’autres découvertes improbables, j’en reparlerai. Agréable aussi de me faire servir le thé, d’habitude c’est moi qui suis à la manœuvre, je suis honorée… Exercice d’écriture aussi, signer le livre d’or. Mais aussi dédicace du journal du jour, belle idée de la part de "l’Insolent parisien", nous pourrons le ressortir dans 4 ans. L’heure tourne très vite malheureusement et après le fabuleux Dong Ding dont je vais maintenant continuer l’infusion, une dernière pause photo, il est temps de nous quitter mais c’est certain, nous n’attendrons pas 4 ans avant de nous revoir. Merci du fond du cœur cher Guillaume pour ces moments hors du temps, j’ai encore appris sur le thé mais aussi sur cette belle philosophie qui t’est propre et qui m’impressionne. La vie est tellement simple et belle quand on parle vrai. Et merci aussi pour toutes tes gâteries que je découvrirai dès demain. Enfin, message codé, salue Josiane pour moi…

lundi 27 février 2012

Adieu mon Amie, ma Soeur...

Il était 9h30 ce matin, après un dernier sourire lumineux et des paroles que je garde avec émotion en moi tu as fermé les yeux pour toujours. Tu ne voulais pas connaître cette lente déchéance que la "bête" voulait t’imposer. Pour cela, tu as choisi l’euthanasie. Tu as choisi de mourir en pleine conscience, refusant que les calmants te fassent perdre ta lucidité. Tu m’as fait vivre ce matin les moments les plus forts de notre longue Amitié. Depuis 15 jours, nous préparions ce moment indicible. Tu ne voulais pas parler d'une cérémonie d'adieu mais de Passage... Bon dernier voyage.
Je sais que là où tu es, tu es bien. De te savoir bien, je le suis aussi.

Adieu, mon amie, ma sœur. Merci pour ce que tu as été pour moi.

Tu fais partie maintenant de mes Grands Absents, ceux qui vivent en moi à jamais…

dimanche 26 février 2012

Jour après jour...

Il est des moments dans la vie qui nous apprennent que l’on peut toucher l’inaccessible, qui nous révèlent ce qu’on ne soupçonnait pas en nous. C’est ce que je découvre depuis près de 15 jours avec émerveillement et beaucoup d’émotions. Ma plus ancienne amie vit ses derniers jours terrestres et va partir comme elle a vécu, en conquérante. Elle n’a plus de famille biologique, elle a beaucoup travaillé à l’étranger, je suis le seul lien qui lui reste en Belgique. Depuis mercredi, je sais que chaque minute est comptée, alors j’ai mis mon quotidien entre parenthèses, mais pas le thé dans lequel je puise ma force et ma sérénité. Et être sereine dans ces moments, ce n’est pas évident, partagée que je suis entre la promesse que je lui ai faite et l’envie égoïste que l’échéance ne soit pas trop proche. Deux de mes petites-filles ont souhaité aller chez Cha Yuan pendant cette semaine de congé, alors, c’est ce que nous avons fait vendredi. En les attendant, j’ai choisi un Pu Er en vrac infusé en gong fu. La première arrivée, Emilie n’avait pas encore goûté ce thé si particulier. Conquise dès la première gorgée, par ce "thé qui réchauffe et qui est moins liquide que les autres." Sa sœur Sarah partage ce plaisir. Arrive maintenant le choix des plats, et celui du thé. Ce sera un Matcha frappé au lait de soja, un vieux classique pour elles. Le cha soba avec des baguettes, c’est tout un art… En attendant le dessert, Mimi se fait les poumons… J’aime ces moments de bavardages, de rires, d’intimité aussi avec des petites-filles qui ont si bien grandi, cela réjoui mon vieux cœur un peu fatigué. Merci mes chéries, vous êtes des trésors. Combat de dragons de papier… Et le dessert, ces perles de dragon précisément qu’elles aiment tant. L’heure tourne, il est bientôt temps de quitter ce lieu chaleureux. Tandis que Sarah va passer son permis de conduire, je rentre avec Emilie. Direction mon salon bleu-thé pour une séance de "tricothé" … sans thé mais avec du Sobacha. Ces heures m’ont vraiment fait du bien, je me suis détendue à leur contact. Hier et aujourd’hui, nous avons préparé la "cérémonie du passage", encore d’autres moments quasi indicibles. En rentrant tantôt, j’ai continué à relire Ressusciter, de Christian Bobin dont j’ai aimé tous les livres, particulièrement celui-ci dont quasi chaque paragraphe est sujet à méditation. "Les visages sont les plaques sensibles des âmes – ce sur quoi, après ce qu’il aura fallu de temps et d’obscurité, elles se révèlent."

mardi 21 février 2012

Thé, lecture, musique pour illuminer le quotidien

Ce matin je ne parvenais pas à bien me réveiller, je n'ai donc eu aucune difficulté à choisir mon thé, ce sera un Matcha de Tamayura. Tout en dégustant ce breuvage à la couleur de l'espérance, je me remémore ma première découverte des thés japonais, si j’étais restée sur ma première impression j’en serais restée là (http://la-theiere-nomade.blogspot.com/2008/05/mon-premier-cha-no-yu.html ). Et pourtant, avant même d’être vraiment accro au thé, j’avais été très bouleversée par une exposition sur les chawan (http://la-theiere-nomade.blogspot.com/2011/07/il-y-un-temps-pour-tout-et-je-netais.html ) mais je n’ai pas fait le lien lors de cette cérémonie, j’ai heureusement persévéré. Je parcours une fois encore Poèmes du Thé et suis toujours aussi fascinée par la calligraphie. Retour dans mon cocon après une journée pas simple. C’est le temps d’un Darjeeling, un Sungma de Magie du Thé. Il me faudra bien cela pour entamer cette lecture.J’ai acheté ce livre dès sa sortie à la fin du… siècle passé (1996) mais en avais seulement parcouru les titres et regardé les dessins, je vais essayer aujourd’hui de le lire en entier. Je commence par la quatrième de couverture, une phrase me fait sourire : "Grâce à sa valeur pour la santé, de nombreux spécialistes ont récemment prévu que le XXIe siècle serait celui du thé." Je viens de le refermer sans l’avoir lu en entier, j’ai passé tout ce qui était trop médical. J’ai cependant eu quelques fous rires notamment en découvrant la façon irréfutable et radicale de connaître la qualité d’un thé. Comme la traduction n’est pas très heureuse, j’ai d’abord cru à une erreur à ce niveau, mais pas du tout ! Je lis page 23 : "Ayant subi une incinération, le thé est réduit en ce qu’on appelle habituellement des cendres. La teneur en cendres d’un thé fait l’un des objets essentiels de l’examen de thé. (…) De façon générale, plus la teneur en cendres est élevée, moins bonne est la qualité du thé." Il est aussi fait allusion à du "thé en crêpe" (p.6 entre autres), à des "thés noirs foncés" (p.11 entre autres). Dans cet ouvrage, les Oolongs sont appelés thés "vert et brun" (p.14). Et une petite dernière qui me laisse rêveuse : "La vitamine A permet de prévenir la cécité nocturne (…)", je ne parviens pas à me faire une image de ce que cette phrase peut bien vouloir dire. Bref, définitivement ce n’est pas mon genre de lecture, mais je le savais déjà… Ce soir, retour vers les tisanes de fruits, cette fois ce sera Orange royale. Il parait que je bois trop de thé, que ce n’est pas bon pour mon cœur… C’est du grand n’importe quoi pour moi mais pour un moment, je me mettrai aux mauvaises herbes le soir. Il ne s’agira pas d’un CDI ! Dès l’infusion, le parfum se répand dans la pièce. Et le breuvage a effectivement la saveur des oranges sanguines et un arrière-goût de pommes.Je picore quelques morceaux de pommes, je laisserai le reste dans la pièce jusqu’à demain, cela sent tellement bon ! Et au programme, musique, musique et musique.

dimanche 19 février 2012

Un week-end très doux

Si je bois toujours autant de thé, j'ai par contre pour le moment beaucoup moins de temps pour le partager et cela me manque. On n'apprend pas facilement à maîtriser le temps, et pendant ce temps, le temps passe. Et hier, il a passé de belle manière grâce à un coup de téléphone très tentateur, j'avais pourtant décidé de me poser, de ne rien "faire"! Mais comment résister à la Magie du thé, et de l'amitié? Et à l’accueil toujours si souriant, si Céline quoi ! A peine installés, nous nous adonnons à notre passe-temps favori : papoter et boire du thé dans ce lieu à l’ambiance si particulière. Evidemment, nous avons reparlé Dragon, celui-ci sera bientôt transformé grâce aux doigts de fée de Michelle.Merci à vous deux pour cette superbe idée qui m’a permis de me sortir d’un quotidien un peu difficile pour le moment. Et ce matin, j’inaugure ce beau bol, cadeau de Michelle qui décidément n’en fera jamais d’autres ! J’ai bu cet O. Great Ceylon tea en pensant à mes 2 généreux donateurs : Guillaume pour les Feuilles et Michelle pour ce joli bol qui donnent au thé cette saveur supplémentaire, celle d’un beau geste d'amitié. Merci à vous deux, vous me gâtez… Après un peu de lecture, comme chaque jour depuis une semaine je vais rendre visite à ma chère amie Chantal, hospitalisée. Elle livre son dernier combat à la bête comme elle nomme son cancer mais cette fois, elle ne gagnera pas. Les moments passés ensemble sont précieux et indicibles. En rentrant, je veux découvrir le contenu de ce mystérieux petit sachet reçu de Michelle, encore elle, elle est décidément incorrigible! Un petit livret l’accompagne mais tout est en chinois également, je sais seulement que cela vient de Hangzhou. J'ai besoin de me poser, je vais donc l'infuser en gong fu.A peine ouvert, le contenu du petit sachet ne fait plus de doute, il s’agit d’un Pu Er. Le parfum est celui typique de la terre. Il me semble percevoir également une odeur de fruits cuits.Je l’infuse dans ma théière Grande Anse, bientôt je vais découvrir la saveur de ces parfums. Effectivement, j’y retrouve ce que j’ai senti, avec en plus une note sucrée, qui donne à l’infusion une grande douceur. Il est plus de 17 heures maintenant, la lumière donne à la théière une couleur particulière, très chaleureuse. Le soleil entame maintenant sa lente descente, ce qui donne au salon une lumière assez chaude. Je laisse vagabonder mes idées et j’en oublie de transvaser le breuvage qui devient donc très foncé mais pas opaque. A ma grande surprise, le thé reste très doux. Je continue les infusions, j’aime ces gestes précis et lents qui me permettent de profiter pleinement de l’instant. L’infusion devient plus pâle, la saveur s’atténue mais reste douce et sucrée. J’observe avec intérêt les feuilles qui ont tout donné à présent, mais sont-ce vraiment des feuilles ? On dirait plutôt des petites branches ; je vais les laisser sécher pour voir ce qu’il en est exactement. Merci chère Michelle pour cette belle surprise qui a provoqué de belles émotions gustatives. En savourant chaque tasse, j’ai pensé à notre prochaine rencontre, n’oublie pas la laine et le modèle (= message codé pressant… )Et ce soir, je passe à la tisane : Confiture de grand-mère, un vrai délice. Et comme le suggère le sachet, je "déguste cette infusion en laissant vagabonder mon esprit". Je pense également avec émotion à mon adorable filleule qui, à peine remise, passe ses nuits au chevet de sa grand-mère. Courage ma Puce, et merci pour tes mots de ce midi, je n’oublierai jamais.

lundi 13 février 2012

Après un week-end à oublier très vite, un très beau lundi

Après un week-end agité, je retrouve enfin mes fondamentaux: thé, lecture, musique, méditation, étude aussi. J'ai bu très peu de thé ces 2 derniers jours, mais j'y pensais tout le temps, comme une lancinante obsession. Je compte bien me rattraper aujourd'hui, j'ai envie de voyager... pour le moment seulement à travers mes tasses de thé. Et quand je suis dans cet état d’esprit, je choisis d’infuser mes Feuilles dans les Tea for One, appellation que je préfère à sa traduction française : "égoïste". Rien n’est moins vrai, si je bois effectivement seule, je suis en phase avec le monde, et en particulier ma Famille du Thé, la seule qui a un sens aussi fort pour moi. Je commence par un Singbulli de chez Magie du Thé. Et j’ai bien sûr une pensée pour sa fondatrice, ma chère Fanou, qui, avec Céline, Hélène et Luca, anime ce lieu où il se vend du thé bien sûr mais qui véhicule aussi cet esprit du thé sans qui il ne serait qu’une boisson comme les autres. C’est un lieu où la passion se partage… Et à chaque gorgée de ce breuvage, bien calée dans mon canapé, je fais aussi halte sur les contreforts de l’Himalaya. Puis j’écoute Mahler, je me laisse emporter par ces notes vibrantes, elles m’emmènent dans cet immense empire austro-hongrois qui a fait naître de tels génies, à condition d’aimer évidemment, ce qui est mon cas. La somptueuse voix de Dietrich Fisher Dieskau s’est tue sur ce dernier morceau "Ich Bin der Welt abhanden gekommen" écouté deux fois. Je suis tellement bouleversée au point de ne pas renouveler tout de suite la théière vide. J’aime les grandes voix, mais celle-là plus que d’autres… Je suis prête à présent pour un autre voyage, dans le Yunnan cette fois avec ce Ming Orchidée, un des Jardins d’Excellence de ThéOdor, ma crèmerie préférée à Paris. Si je l’abrite dans sa boîte d’origine, celui que je déguste vient de Magie du Thé, deux endroits particulièrement chers à mon cœur. Et me voilà partagée entre Namur, Paris et le Yunnan, terre d’origine de ce thé qui tient au corps. J’en ai besoin, cet après-midi sera consacrée à l’étude et à la lecture. Mais d’abord le diner, un navarin d’agneau tout droit sorti du congélateur qui par la magie de la technologie micro-ondienne reprend vie. Et dire que pendant des années, j’ai été réfractaire aux micro-ondes comme je l’ai été pour cette machine qui abrite mon blog. Et un fou rire en le servant, je pense tout à coup à un jeune loup qui peut parfois se transformer en agneau (= message codé…). Je n’ai plus faim de nourriture terrestre, mais encore soif de connaissance et de thé, en insatiable que je suis. C’est maintenant l’heure de l’étude et de quoi hydrater mes neurones avec un Collines d’Or, de L’Essence du Thé, un autre de mes points de chute parisiens. Je ne sais pas combien de temps j’ai passé devant ces feuilles rébarbatives, la grande théière est vide… mon cerveau aussi. Ce qui me reste de neurones me fait mal, je suis dégoûtée ! Si ma mémoire visuelle est intacte, il n’en va pas de même pour l’auditive ! Je quitte momentanément ce cocon et vais me défouler sur Face de Bouc. Et je sais que ma soirée sera forte en émotion, merci cher Jean-Claude, j’ai transféré ton message sur Camille Claudel ! Je reste pour le moment sur cette impression désagréable d’incompétence langagière et je ne peux même pas aller m’aérer sur ma terrasse, transformée en patinoire. J’ai besoin d’un thé pour adoucir ma rage impuissante contenue… J’ai choisi ce thé de Noël de chez ThéOdor. Il m’offre exactement ce dont j’ai besoin, la douceur de cette fête qui me replonge dans une partie de mon enfance que j’ai adorée mais aussi et surtout la saveur des épices que j’aime, plus particulièrement la cannelle et le clou de girofle. Et une pensée pour Guillaume, le jeune créateur de ce mélange si harmonieux et Michelle pour le set de circonstance, merci à vous deux ! Voyage dans le temps et dans l’espace aussi, l’Indonésie et les kreteks ! Et des kreteks, j’en aurai bientôt ! Déjà merci Sophie, égoïstement, j’ai hâte que tu sois déjà revenue de là-bas… Je passe maintenant à ce qui est à ma portée, le récit contenu dans ce superbe livre ! J’aurais pu synthétiser ce beau conte mais je préfère reprendre le texte quasi in extenso, c’est tellement beau ; et que dire des dessins et de la calligraphie… Autrefois, il y a bien longtemps de cela, du temps où les dragons n’existaient pas, les hommes, les femmes et les enfants de Chine chassaient, pêchaient et vivaient en tribus sous la protection d’esprits bienveillants. Ces esprits ressemblaient aux animaux avec lesquels ils vivaient depuis toujours. Les pêcheurs des bords de mer avaient choisi le poisson qui scintille entre deux eaux. Les habitants des montagnes avaient adopté l’oiseau qui sait si bien chasser au plus près des nuages.Les cavaliers des plaines sans fin préféraient le cheval qui galope à la vitesse du vent. Ceux des hauts plateaux s’étaient mis sous la protection du serpent qui glisse sans bruit d’un endroit à l’autre. Et les gens des rizières fertiles ne juraient que par le buffle, ami de l’homme et travailleur infatigable. Ainsi vivaient les hommes, les femmes et les enfants de Chine, sous la protection du poisson, de l’oiseau, du cheval, du serpent et du buffle. Ainsi, héla, se faisaient-ils souvent la guerre au nom de tous leurs animaux protecteurs. Ils se combattaient tant et tant qu’un jour tous les enfants de toutes les tribus de Chine en eurent assez et déclarèrent la guerre à la guerre. Ils décidèrent alors de créer un animal qui protège tous les hommes à la fois : un animal vif comme le poisson, libre comme l’oiseau, rapide comme le cheval, rusé comme le serpent et fort comme le buffle. Ils prirent le corps du serpent, et y collèrent les écailles du poisson. Ils prirent la tête du cheval et y fixèrent les cornes du buffle. Puis ils assemblèrent la tête et le corps, et y ajoutèrent les pattes de l’oiseau. Cet animal fabuleux qui pouvait s’élever dans les airs, plonger dans les mers, et s’enfoncer sous terre, ils l’appelèrent DRAGON. Lorsque les hommes et les femmes de toutes les tribus de Chine découvrirent le dragon imaginé par leurs enfants, ils le trouvèrent si beau que, pour la première fois, ils furent d’accord entre eux. Alors, ils décidèrent de ne plus jamais se faire la guerre. Bien sûr, il y eut d’autres guerres. Mais le dragon reste en Chine l’animal de la paix, et c’est dans la joie que chaque année, on le fête au Nouvel An Chinois. Tout à la fin de ce magnifique conte se trouve chaque signe astrologique ainsi que des propositions d’activités pour les enfants… Je terminerai ainsi ce billet en espérant que cette histoire aura le même effet sur vous que sur moi.