jeudi 30 octobre 2008

Une théière en pierre...

Cela fait exactement un an qu’elle est devenue mienne… C’est dans un des grands marchés couverts de Taipei que je l’ai aperçue, elle n’était pourtant pas très visible.
Sur la photo, c’est la 2e du bas, on la voit à peine. J’avais d’abord été attirée par les noires de la vitrine, en pierre polie et aux parois si fines. Je pense que c’est la première fois que j’en voyais dans cette matière. J’avais une théière noire japonaise mais elle n’était pas en pierre. Et donc cette nouvelle matière m’attirait. Après avoir admiré celles de la vitrine, je me suis penchée pour observer celles rangées sur le tréteau, c’est alors que je l’ai vue, elle m’a tout de suite séduite, la vendeuse m’a expliqué que c’était très difficile à réaliser, la pierre casse facilement et les parois sont très fines, ce qui est d’autant plus difficile. J’ai choisi celle-ci pour les décors de cette pierre dont le nom se trouve dans mon carnet de notes, celui que j’ai oublié dans un petit parc là-bas…. Elle pèse 198g pour une capacité de 20cl.
Et pendant un an, elle est restée inemployée, je la mettais de temps en temps sur la mer à thé et versais de l’eau sur ses parois pour observer les changements de couleur de la pierre et la vitesse d’évaporation de cette eau chaude et pendant ce temps, je me remémorais tout ce que j'ai vécu à Taiwan. Cela me rappellait un souvenir d'enfance: couchée dans l'herbe, je regardais les nuages changer de forme au gré du vent, j'y voyais des animaux, des fleurs, des personnages et j'inventais une histoire avec tout ce que je voyais. Je l’utiliserais sans doute un jour mais pour quel thé ? J’ai d’abord pensé à un thé de rocher, puis à un Pu Er, mais ce qui m’a retenue, c’est l’odeur de pierre qui s’en dégageait chaque fois que je l’arrosais. Puis quand Shi-Hong, Pascal et Pierre sont venus, je la leur ai montrée en disant que je ne savais quel thé lui conviendrait. C’est leur réponse unanime qui m’a décidée, ce sera du Pu Er. Depuis hier, j’y ai fait infuser du Pu Er pour la culotter. Mais ce n’est pas suffisant, elle sent encore trop la pierre. Et la saveur est elle aussi vraiment trop minérale encore. J’ai bien attendu un an, je pourrai encore bien patienter quelques jours…
Ah oui, ma première idée était de choisir une de celles-ci… J'ai résisté, me disant que je ferais d'abord le tour du marché puis que je me déciderais, j'ai bien fait!

samedi 25 octobre 2008

Encore de la cuisine au thé

Pour le goûter de ce samedi, j’ai voulu me servir des noisettes reçues de Shi-Hong et Pascal. J’ai alors adapté ma recette habituelle de clafoutis.
J’ai remplacé les cerises par des pommes et des poires, et les raisins par les noisettes. Et j’ai infusé du thé du loup (thé noir à la vanille et aux noisettes, de chez ThéOdor) dans le lait de soja.
J'ai parsemé la préparation de ces noisettes, et mis au four pendant 40 minutes. Et pour mélanger le chaud et le froid, j’ai préparé de la glace avec ce même thé et j’ai tapissé le fond de la forme avec ces mêmes noisettes écrasées cette fois.
Le résultat a été diversement apprécié : si la glace a recueilli tous les suffrages, ma sœur n’aimait pas le clafoutis (les goûts et les couleurs…), mon mari ne le trouvait pas assez cuit (je suis de son avis, il manquait 10'). J’ai préparé un thé du Sikkim, un Temi que j’aime particulièrement pour sa saveur fruitée et légèrement sucrée, il fait penser un peu à certains Darjeeling.
Encore merci à vous deux, Shi-Hong et Pascal, mais pour donner votre avis, il faudra revenir…

De surprenantes dégustations!

Pourquoi parler du 3e larron ? Parce que ce qui s’est passé cet après-midi, c’est à lui que je le dois. Frédéric voyage pas mal également, mais seulement dans le cadre de son travail. Et aussi pour ses loisirs.
C’est ainsi que, de Londres, il a ramené ces 3 thés à sa mère. Nous en avons fait une dégustation dans les règles dans mon salon bleu-thé. Voici le résultat de cette surprenante expérience, qui restera unique cependant, pour moi en tout cas!
Nous avons commencé par le Genmaïcha : 3.5g, 20cl d’eau à 85°, 2’ d’infusion. Sur le sachet par contre, il est conseillé entre "2.5 et 5g pour 1 litre, eau à 90° pendant 4-5 minutes". La couleur est un peu plus foncée que celle de mon Genmaïcha habituel mais l’odeur… Pour ma sœur, l’odeur de la 1e infusion n’évoque rien de spécial seulement le grillé, pour moi elle sent également le grillé mais aussi le rance, et une odeur que je ne parviens pas à définir; la saveur par contre est correcte mais on ne goûte que le grillé, pas de trace de thé. Moi j’ai arrêté ici mais ma sœur a goûté 2 autres infusions : la 2e avait une odeur de Baygon anti-mouche et la saveur à peu près aussi ; mais le plus incroyable est à venir : 3e infusion : odeur et saveur de naphtaline…. Et pourtant les ingrédients mentionnent seulement " 95% de sencha et 5% de riz grillé". D’où viennent alors ces odeurs et saveurs ???
Nous passons maintenant à la 2e dégustation, l’Assam, un FBOP. Et là, ce fut l’apothéose, nous en sommes restées à une infusion… inachevée, imbuvable pour nous ; je dois à la vérité de dire que je n’apprécie pas l’Assam en général mais ici, cela dépasse tout, âcre, pâteux. Peut-être qu’avec du lait et du sucre… mais nous n’avons pas fait l’expérience. Cependant ma sœur, généreuse, m’a laissé le sachet. Je pense que je m’en servirai pour faire des œufs durs marbrés ou alors, il fera un bon engrais pour mes jardinières. Nous n’avons pas (encore) testé le 3e…
Nous sommes descendues pour le goûter. A suivre. Il reste ces 2 jolis cadeaux, quand je vous dis que ma soeur est généreuse. Merci, Claire. Et à quand tu veux pour la suite.

Des neveux pas ordinaires...

C’est vraiment un bonheur pour moi de parler un peu de ces deux grands voyageurs que sont mon neveu Stéphane et ma filleule Véronique, mais ce ne serait pas le lieu ici si je n’avais pas reçu ces photos…Ils ont tous les deux pris une année sabbatique pour découvrir le monde d’une manière particulière ; voyager de manière "classique", ils l’ont déjà fait "plus que de raison" diraient les grincheux jaloux mais cette fois-ci… Stéphane, dont j’ai parlé le 8 juillet dernier, est parti le 4 juillet en moto pour un périple à travers l’Europe, passant de la France à la Suisse puis l’Autriche. Pour traverser ensuite les pays dits de l’Est : Slovénie, Hongrie, Serbie, Monténégro, Bosnie-Herzégovine, Croatie, Bulgarie. Il est actuellement en Turquie. Son projet initial était de se rendre en Iran mais il s’est trouvé au mauvais endroit au mauvais moment, à la frontière du Kurdistan le jour-même où des troubles graves ont éclaté. Il était alors accompagné de 2 autres motards (ouf). La police turque leur a interdit le passage, ils devaient faire demi-tour. Mais, vu la dangerosité des lieux, celle-ci les a escortés vers un endroit plus sûr, sympa. Il envoie régulièrement des nouvelles par le biais de son blog mais aussi de superbissimes photos, des paysages hallucinants parfois, des petits villages où la vie, rude sans doute ,s’écoule pourtant paisiblement. Mais aussi de ses rencontres avec les habitants, aux regards parfois étonnés, toujours chaleureux.
C’est donc une de ces photos qui lui vaut de figurer sur mon blog, il l’a intitulée : Tea time sur le Bosphore. Voici son 1er petit mot : "Comme promis voici la cht'ite photo que tu voulais. Je serais flatté que tu le mettes sur ton blog mais renvoie-moi le lien STP pour que je le mette dans mes favoris sur mon new Asus ..." Ne me posez pas de question sur son "new Asus", je ne sais pas de quoi il s’agit ! Par contre, juste après, j’ai reçu ce 2e message, vraiment très curieux : "Quand je me connecte je reçois un avertissement en rouge qui dit que la cour pénale de Dyarbakir refuse l'accès à ce site ... très étrange. J'essaie encore ..." Je ne sais pas plus mais le 28, il prend le bateau pour la Grèce, j’espère que là il pourra y accéder. Merci Steph, Kalo taxidi, Xronia pola (bon voyage, bonne chance). J’espère que tu feras là aussi des rencontres inoubliables, dans ce pays dont je suis tombée follement amoureuse dans ma jeunesse, j’y suis allée 22 fois !, et j’ai même appris cette langue, alors que tu connais mon don pour cette matière, attention dnc au virus... Enfin Steph, dernier petit message, codé celui-là, : pas besoin d’aller à Alexandrie pour rencontrer Alexandra…
Si vous croyez que les photos qui suivent viennent d’Angleterre, vous avez tout faux, elles ont été prises par ma filleule à Boston où à défaut de grives… LE musée étant fermé, je me contenterai de cela. J’ai aussi parlé de Véro (23 août, 1er octobre), elle s’est envolée il y a près d'un mois déjà, le 1er octobre, elle est actuellement à Manassas, pas loin de Washington, mais contrairement à son frère, elle n’a pas de blog et n’en veut pas. Quand je lui ai demandé pourquoi elle m’a répondu : "Si je pars un an, ce n’est pas pour rester accrochée", ou quelque chose d’approchant. Et, même si égoïstement je le regrette, je le comprends très bien. Prendre la décision de partir seule n’est pas un geste anodin, c’est une occasion unique de rencontres, de découvertes d’autres cultures mais aussi et surtout de mieux se connaître, découvrir des parts de soi que l’on ne soupçonnait pas et peut-être aussi de réorienter sa vie. En tous cas, mes chéris, bravo pour vos fabuleux projets, vivez-les pleinement, profitez de chaque instant pour vous faire une immense réserve de petits cailloux blancs qui continueront à illuminer votre vie quand vous serez rentrés. Parce que vous le savez, "on s’en va, puis un jour on revient". Et ça, évidemment j'y compte...
Oui Puce, j’aime ce service, il irait très bien dans mon salon bleu-thé… Et à propos de Wittard, je vais bientôt parler du 3e larron, votre "petit" frère Frédéric dit Fred pour vous et Biloulou pour moi...

vendredi 24 octobre 2008

Une après-midi improbable...

Encore quelques heures exceptionnelles hier après-midi et pourtant, tout s'est fait à la dernière minute. Une belle rencontre avec Pascal et Shi-Hong, en séjour chez Pierre et Annick, déjà partis en Chine avec eux sur les routes du thé et qui remettront cela au printemps, les chanceux. Après un petit goûter fait de cake au chocolat, de poires au sirop de thé et d’un superbe Darjeeling, un Tumsong de printemps, nous sommes montés dans mon salon bleu-thé.
J’ai à nouveau préparé un Ali Shan de ce pays où j’ai laissé une (grande) partie de mon cœur. Pascal, je vous en ai déjà parlé, c’est le cha gu de Long Jing à Lyon , et j’ai eu la chance de rencontrer en même temps Shi-Hong, son adorable compagne. J’ai été littéralement séduite par ce jeune couple passionné par ma passion…. Et comme a si bien dit Pascal "je crains que ce soit incurable". Pendant que Pascal commente le livre sur les Pu Er...
... Shi-Hong et Pierre essaient de déterminer les saveurs de ce breuvage. Et en les écoutant j’ai bu un bol à la santé de celle qui a eu 33 ans ce jour, elle se reconnaîtra.
Et voilà les présents reçus, je dois maintenant penser à une recette pour préparer ces noix sauvages, en attendant j’ai fait brûler ces bâtons d’encens au thé vert et le contenu de la boîte sera bientôt révélé…. C’est certain, nous nous reverrons, il reste à déterminer où…, moi j'ai ma petite idée, nous avons encore tellement de choses à partager. Merci à toi, Pierre d'avoir organisé cette rencontre qui aura des suites, c'est certain!

mercredi 22 octobre 2008

Encore une superbe rencontre...

Encore une extraordinaire rencontre et pourtant tout avait mal commencé ! Comme chaque fois, mon amie Lingling avait noté les adresses en chinois et les bus et métros à prendre pour y arriver… mais j’avais oublié les adresses en anglais, je me retrouve donc uniquement avec du chinois ! J’ai montré ma 1e adresse à une adorable dame, me suis fiée à ses explications mais elle m’a envoyée dans la direction exactement inverse de celle où je devais me rendre, Ligling m’avait pourtant dit que ce n’était pas loin de l’arrêt de bus…. Après avoir marché pendant plus de 20 minutes, je redemande mon chemin, c’était évidemment à l’opposé d’où je me trouvais ! J’ai appris depuis que les Taïwanais, tellement soucieux de rendre service, ne diront jamais qu’ils ne connaissent pas…. J’en avais un peu marre mais que j’ai bien fait de persévérer et de ne pas rebrousser chemin, je suis à nouveau au 101e ciel ! J’ai donc finalement atterri dans ce lieu indicible, un havre de paix après cette marche forcée, je suis accueillie par une charmante jeune femme dans un endroit où une fois encore, tout est harmonieux. Ici aussi, beaucoup de coins et de recoins. Dans la salle où je me trouve, les chaises hautes et les fauteuils sont en bambou, mais on peut aussi choisir de s’asseoir à même le sol. Sur les murs crème je retrouve des calligraphies et des peintures très sobres. J’ai choisi un Wenshan Bao Zhong et mon hôtesse me prépare la 1e infusion ; je retrouve ici aussi ces mêmes gestes précis déjà observés maintes fois. Puis après cette 1e infusion, c'est à moi de faire, je me sentais observée et j'ai croisé des regards étonnés et admiratifs aussi. La jeune femme revient alors vers moi et me demande si je connais le Pu Er, ma réponse affirmative provoque son enthousiasme et elle me propose de m’en préparer un "free charge" avec son matériel personnel, je suis aux anges ! Les objets sont noirs et blancs comme le Yin et le Yang me dit-elle. Je vois tout de suite qu’ils sont anciens et je vois aussi qu’elle est heureuse de partager ces instants avec moi. Elle m’explique qu’il faut verser l’eau chaude de la main gauche, je n’ai pas compris pourquoi mais j’étais tellement prise par ce qui se passait que je n’ai pas voulu l’interrompre. Nous partageons ce nectar très doux et nous communions ensemble au plaisir de ce partage et de tout le non-dit qui passe à travers nos regards et nos sourires. Malheureusement son devoir l’appelle et après avoir achevé le Pu Er, je repasse au Bao Zhong que j’infuse une fois encore. Toujours ce même parfum, toujours ce même bonheur…. Petit à petit cette maison de thé, qui est aussi un restaurant végétarien, se remplit (il est 12h30) mais reste aussi paisible, je pense qu’il s’agit d’une clientèle d’habitués qui respectent l’esprit de la maison. De ma place j’entends le bruit si détendant d’une cascade, un petit bassin d’eau dans cette authentique maison de thé. Je décide d’y manger moi aussi, mon hôtesse me propose des vermicelles aux 3 légumes verts, champignons et huile au thé : Ming Yen Sien ou tea noodles, un délice. Les heures, heureuses, passent sans que je m’en rende compte. Il faut cependant que je quitte cet endroit magique pour continuer ma quête…. Mon adorable jeune femme me félicite pour mes connaissances et mon savoir-faire, je veux acheter le thé mais c'est impossible, elle me donne alors une adresse à Yinggee où je peux acheter cet exceptionnel Bao Zhong que j’ai dégusté et dont j’emporte le reste, comme c’est la coutume ici. Elle me dit aussi qu’elle est d’origine … indonésienne, elle porte le doux prénom de Rossita et me propose son n° de téléphone et son adresse E-mail. Nous nous quittons en nous promettant de nous revoir, et c’est certain que quand je reviendrai, c’est un des premiers endroits où je retournerai. D'autant que je n'ai plus ses coordonnées, l'avant-dernier jour de mon séjour, j'ai oublié dans un parc le sac dans lequel se trouvait mon 2e carnet de notes dans lequel elles se trouvaient... A propos, sur l'enseigne, on peut lire entre autres " Goûter le thé avec le coeur"...

mardi 21 octobre 2008

Nostalgie...

Il y a un an, je m’envolais seule vers Taiwan, pour un voyage que j’ai voulu initiatique, consacré quasi uniquement au thé et à sa culture. Et ce voyage est allé au-delà de mes attentes. Par rapport au thé bien sûr mais aussi au niveau de formidables rencontres alors qu’il y avait la barrière de la langue, je ne parle mandarin qu’avec les mains… Pour revivre ces moments forts en relisant mon cahier de voyage, je me suis préparé un Gao (haute) Shan (montagne), plus précisément un Li Shan, c’est un thé très fruité, sucré, moelleux et long en bouche. Peu fermenté, les feuilles sont entières et assez grandes .
J’ai choisi de l’infuser dans une tasse à couvercle qui m’est très précieuse, c’est un superbe cadeau de la maman de Hsiaolin, mon adorable belle-fille taïwanaise. Les caractères : "Ru Yi" pourraient se traduire par "à mon gré, à souhait" et "Ji Xiang" : "bonne fortune, porte-bonheur". Tout au long de ce mois, je vous ferai partager plus en détail des moments forts de ce voyage que j’ai hâte de prolonger, ce sera pour 2010. Et à propos de détail, vous aurez reconnu une partie de la carte de la Belle Ile, réalisée par l'artiste dont j'ai déjà parlé, une de mes superbes rencontres... Il y en eut beaucoup d'autres.

lundi 20 octobre 2008

Quelques précisions sur Jugetsudo

Suite au mail d’Aurore me demandant des détails sur Jugetsudo, le salon et la cave et sur leurs thés, je réponds sur mon blog pour en faire profiter le plus grand nombre. C’est vrai que j’ai peu parlé de ce cadre particulier d’autant que j’ai d’autres photos qui mettent bien en valeur l’ambiance de cette chaleureuse maison. En effet Aurore, tout fait penser à la nature, le bambou est omniprésent, comme sur le mur menant au sous-sol et au plafond comme le montrent les photos précédentes, (cela m’a fait penser au niveau de l’idée mais en plus sobre, à la forêt suspendue vue à Lille il y a quelques temps), c’est normal donc que cela t’ait fait penser à ton séjour au Japon, veinarde. C’est sur une grande table que les clients peuvent déguster des thés et se faire conseiller, comme le fait notre charmante hôtesse. Deux autres collboratrices l'entouraient le jour où j'y étais.Le thé que nous avons dégusté est un Sencha Haru (haru en japonais signifie printemps), c’est un thé très doux, à la fois chaud et frais. Il y en a d’autres qui sont décrits sur le site .
Quant à la "cave", c’est un espace dépouillé consacré entre autres à la cérémonie du thé. Y sont exposés également de superbes objets mais je ne peux en dire plus pour le moment, laissez-moi le temps de me renseigner ou mieux d’y retourner.
Sinon, rendez-vous là-bas pour en savoir plus : 95, rue de Seine, 75006 Paris ; Tél. : +33 (0)1 46 33 06 84, vous ne serez vraiment pas déçu.

Jugetsudo, maison de thé japonais

Il y a une semaine à peu près à cette heure-ci, Gilles m’a emmenée chez Jugetsudo, notre dernier point de chute pour ce jour, une toute nouvelle boutique dont l’inauguration a eu lieu le 10 octobre dernier. Nous avons été accueillis très chaleureusement par Maki, cette jeune femme aux yeux pétillants au sourire éclatant. Elle nous offre un bol de Sencha impérial accompagné de délicieuses petites gourmandises au Matcha, un vrai bonheur, un de plus ! Mais mes yeux ne se fixent pas vraiment sur ces gâteries... Je ne peux les détacher des étagères où se trouvent des objets magnifiques, j’ai notamment repéré un set de voyage mais j’ai résisté, aujourd’hui, j’ai décidé de ne m’intéresser qu’aux thés. Je suis intriguée par un "Yuzu matcha" inconnu pour moi, que j’achète immédiatement après avoir lu la notice : "Matcha soluble au délicat arôme de Yuzu, citrus japonais cultivé à Kochi. (…). La poudre de Yuzu est obtenue à partir d’une pâte de zestes de Yuzu contenant son essence. Le délicat arôme de Yuzu vous apportera un moment de sérénité". Je ne suis pas descendue à la cave, il ne restait pas assez de temps, mais je reviendrai bien sûr. C’est à regret que je quitte ce lieu tentateur, munie du dossier de presse que je n’ai pas encore ouvert.
Avant de rédiger ce billet, je me suis préparé ce Matcha soluble, j’ai commencé par le mélanger à mon yaourt au soja nature, en effet il est dit que "vous pouvez l’utiliser dans vos recettes de cuisine et pour confectionner les pâtisseries, par exemple les glaces et les gâteaux". L’autre suggestion est de "le dissoudre dans 11cl d’eau chaude ou froide, avec ou sans sucre, selon votre goût". J’ai choisi l’eau chaude et nature. Si j’ai apprécié le yaourt qui avait une saveur acidulée assez agréable, je n’ai pas aimé du tout le breuvage que j’ai trouvé amer, sans aucune subtilité. J’ai donc satisfait ma curiosité mais pas vraiment mon goût en tant que boisson. Au moins je suis fixée. C’est ici que se termine notre périple parisien, riche en émotions gustatives et en émotions tout court, merci Gilles et à très vite j’espère.

dimanche 19 octobre 2008

Une table d'hôte très particulière

Cela faisait longtemps que j’attendais que Sanmao reprenne ses tables d’hôtes, aujourd’hui, c’est fait. Mais qui est Sanmao ? C’est une vraie passionnée de thé, elle va les sélectionner dans son pays et privilégie le contact personnel avec de petits producteurs dont la vie est consacrée à ce pilier de la culture chinoise. Je viens de rentrer et j’ai hâte de partager ces moments d’émotions gustatives. Et si vous habitez Bruxelles ou que vous y passez, je vous encourage vivement à vivre cette expérience.
En guise d’apéritif, cela commence fort, un thé de rocher qu’elle est allée elle-même sélectionner au nord du Fujian, dans les montagnes de Wu Yi. Elle le prépare en Gong Fu dans un gaiwan (littéralement bol à couvercle). Comme les feuilles ne sont pas roulées, elle remplit celui-ci au 2/3 et le fait infuser quelques secondes avec une eau à 95°. C’est un thé fleuri et fruité à la fois, prunes et fruits secs. Nous avons savouré 7 infusions, et on aurait pu encore pousser plus loin ce nectar. Et nous avons bu ses paroles tout en dégustant cet "apéritif". En effet, elle décrit avec précision le thé qu'elle propose, sa rencontre avec le propriétaire, la plantation, la façon de le traiter, bref, en l'écoutant on se croirait là-bas.En accompagnement Sanmao nous a préparé 2 spécialités, des haricots verts "infusés" dans de l’eau, du saké et parfumés au poivre du Sichuan, on ne mange que les fèves mais moi j’ai mâchouillé aussi les cosses, un vrai délice ! La 2e gâterie est du tofu aromatisé à la sauce soja et au miel, 2e délice.
Nous passons alors à table où nous attendent 4 entrées maison, faut-il le préciser, du tofu tendre avec des œufs de 100 ans et des crevettes séchées, le tout arrosé d’une sauce très fine, des navets râpés et du saumon fumé, des rouleaux de printemps végétariens et des dim sum crevettes. Une sauce vinaigrée et une sauce aigre douce accompagnent ces palettes de saveurs et de couleurs. Et nous ne sommes pas au bout de nos découvertes gustatives. 4 plats ensuite qui ont chacun leur univers de saveurs : des calamars aux poivrons, du tofu au haché de porc et aux oignons, du canard dans un bouillon aux 4 épices, avec des champignons chinois, du bambou, du gingembre entre autres, et des épinards de là-bas comme légume, de la vraie cuisine de famille tout en nuances et en saveurs subtiles. Comme je ne bois pas de vin j’ai eu droit à un thé glacé maison fait d’un incroyable mélange émulsionné de Pu Er et de fruits des bois concentrés, rien que d’écrire je salive à nouveau. Le dessert était composé de petits gâteaux de farine de riz gluant et de haricots rouges et des poires chinoises. Trop absorbée par cette dégustation, et ces émotions gustatives liées à tout cela, j'en ai oublié de prendre des photos, mais je reviendrai! En guise de "pousse-café" nous avons dégusté un Da Hong Pao de garde de... 1992 ! J’ai déjà bu des oolongs de garde mais, celui-ci dépassait tout, même si j'y retrouvais les caractéristiques de ces "vieux" thés: saveur boisée, légèrement fumée, avec des aromes de cacao pur, liquoreux. C’est religieusement que nous avons savouré ce vrai dessert. Une légère amertume s’est dégagée au fur et à mesure des infusions, que je n’ai pas comptées, j’étais à nouveau sur un petit nuage ! Mon mari et nos amis étaient aussi élogieux sur la variété et les saveurs des plats et des thés proposés. Nous reviendrons, c’est certain. Merci du fond du coeur Sanmao pour ces moments d'échange, bravo pour tes talents culinaires que je découvre enfin, même si j'en ai eu un avant-goût quand tu as eu la gentillesse de nous inviter Xavier et moi, au nouvel-an chinois il y a un an. Un seul regret, n'avoir pas rencontré ton mari... Je vais également organiser très prochainement une dégustation à domicile, encore des moments sublimes en perspective.

samedi 18 octobre 2008

Un T. à l'hôtel Scribe... et bien plus encore

Nous voilà à présent à deux pas de l’Opéra, confortablement installés dans cette Maison de Thé de l’hôtel Scribe. Nous avons choisi la formule Lunch : un thé au choix, l’assortiment de mini-sandwiches et une pâtisserie, au choix également. Pour le thé, Gilles a porté son dévolu sur un Ti Kwan Yin, infusé comme il se doit dans une théière en Yixing et moi un Bancha Hojicha pour prolonger le bonheur de ma première découverte, Tamayura.
Les mini-sandwiches (pas si mini que cela d’ailleurs) offrent une palette de saveurs variées et très goûteuses : rillettes de saumon, jambon + fenouil, mimolette + gelée de pomme ? et Comté +? Il faudra vérifier… Le seul petit bémol est que ces délicieuses petites gâteries sortaient du frigo et le pain froid, pas terrible. Mais comment faire autrement ? A la minute, mais c'est bon pour chez soi. Encore que, dans un lieu de cette classe...Pendant toute la durée du repas il n’y eut pas que le (très bon) manger et le (très bon) boire, nous avons aussi échangé bien plus que nos appréciations sur ces nourritures terrestres. Ce fut aussi un grand moment d’amitié partagé. Cela faisait un long moment que nous ne nous étions plus vus, nous avions beaucoup à nous dire sur toutes ces petites choses en lien avec notre amitié, comme autant de petits cailloux blanc. Sur notre voie du thé aussi, je n’oublierai jamais tout ce que je te dois Gilles, c’est toi qui as initié la débutante assez ignare que j’étais et qui m’a permis de faire le deuil de ma boisson d’alors, le café dont je ne pouvais imaginer devoir me passer, j’aurais pu plus mal tomber…
Puis vint le choix douloureux des desserts que nous a présenté Suriantany, ce qui pourrait vouloir dire la Souriante en indonésien ! Pourquoi douloureux ? Un pub pour les fromages belges montre une très longue table garnie de ces produits (oui, oui, il n’y a pas que les fromages français) et, à la question du choix, le convive répond : de tout, et pour que cela ne fasse pas trop mon péché capital préféré, la gourmandise, il ajoute : un peu. Ici, on aurait pu dire un de chaque… Notre choix difficile s’est porté pour Gilles sur une "dacquoise noisette, crémeux Jivara et passion", tout un programme! et moi, sur une mousse de fruits de la passion. Mais, cerise sur ces gâteaux, nous avons pu discuter avec Eric Barnérias, le créateur inventif et ô combien doué de ces gourmandises. Encore un passionné que j'aurais pu écouter pendant des heures, et j’ajoute qu’il a aussi la modestie des vrais talents, ce que j’apprécie particulièrement. Encore de belles rencontres que j’ai hâte de revoir… D’autant que j’ai repéré sur la carte un encadré qui m’attire particulièrement. Il s’intitule Séréni-Thé dont le contenu se compose du lunch, décrit plus haut + "et au Spa : un gommage corps au thé vert et un enveloppement aux 3 thés. (45’, j'imagine déjà...). Réservation recommandée." Vous avez dit hédoniste? Evidemment!

vendredi 17 octobre 2008

Je l'ai préparé moi-même, mais quoi?

La dernière dégustation fut celle du Matcha. Je n’en avais jamais bu qu’une seule fois (voir mon premier Chanoyu) et cette première expérience ne m’avait pas convaincue, si j’avais alors été séduite par les objets (et finalement par les gestes), je n’avais pas aimé ce goût de "soupe aux épinards". J’ai d’ailleurs mis du temps avant d’apprécier les thés japonais, je préférais les thés verts chinois, plus abordables pour mon palais de l’époque. J’ai bien évolué depuis.
Olivier a d’abord trempé le chasen (le fouet) dans un bol d’eau chaude pour en ramollir le bambou. Puis, avec le chashaku, il prélève "2 montagnes et demi" de cette poudre d’un magnifique vert fluorescent et les dépose dans le premier chawan (le bol spécial utilisé pour le Matcha). Il y verse alors de l’eau à 50° contenue dans le bol à refroidir (je ne me souviens de son nom). Il trace alors très vigoureusement des M avec le chasen. Seul le poignet bouge, ni le bras et encore moins l’épaule. Il remplit alors le 2e chawan et m’annonce que je vais préparer le Matcha moi-même. C’est moins évident que cela en a l’air mais il m’a d’abord guidé la main et j’ai fini (difficilement) par y arriver.
Voici le résultat. Le breuvage est très frais et le goût qui s’en dégage nous met face à la mer, gorgée d’algues… C’est sur cette nouvelle expérience que Gilles et moi quittons ce lieu que j’ai hâte de revoir, je me suis beaucoup intéressée aux thés et aux gestes mais il reste les objets… De décrire ces dégustations me permet de me remémorer ces échanges si riches, merci Gilles de m’avoir fait découvrir cet endroit sobre et raffiné et merci encore à et Olivier et Yasuko pour votre accueil chaleureux, pour ces moments magiques passés avec vous. J’encourage chacun à faire un détour par Tamayura, vous ne serez pas déçu.