samedi 31 décembre 2011

L'une s'en va, l'autre s'en vient

Cette année 2011 va bientôt se transformer en souvenirs, souvenirs de belles rencontres, de regards croisés, de partages. Les autres, on les oublie, la mémoire sélective a du bon... Elle va faire la place à une année toute neuve, je vous la souhaite 12 (facile je sais), légère, pleine de belles rencontres, de regards croisés, de partages. Ces vœux-là sont tout simples comme le bonheur de déguster cette tasse de Temi que je bois à toute ma famille du thé, merci pour ce bonheur partagé, de près ou de loin, parfois même de très loin. Bien sûr à ceux que j’ai déjà rencontrés, mais aussi à tous ces inconnus qui partagent la même passion. Comme chaque fois que je le prépare, dans la plénitude de l'instant, celui qui me ramène à l'essentiel, je pense à ces cueilleuses du bout du monde aux doigts de fée, à ceux qui transforment ces feuilles avec l'amour du travail bien fait pour nous offrir le meilleur des nectars. Et pour illustrer cela, je partage avec vous le plus beau de mes cadeaux, cette carte réalisée par Françoise. Merci chère Françoise pour ce splendide "objet" et ton infinie patience dont le thème me correspond bien, tout y est: mes couleurs, l’élégance d’une vraie harmonie et LA guirlande, j'ai même aimé le bonhomme de neige, c'est dire... Cette carte est bien à sa place dans la chaleur de mon salon bleu-thé… et y restera bien après le 31 janvier... Tu (vous bien sûr) la verras (verrez) encore quand nous partagerons notre boisson préférée.

jeudi 29 décembre 2011

Encore une très belle journée

Il est des jours où le soleil perce à travers la grisaille, au propre comme un figuré. Ce jour-ci en est un, il fait soleil dehors et le facteur m’a apporté un mystérieux cadeau que je laisse encore dans son emballage, mais déjà merci à Maria, ma généreuse donatrice. Tout est prêt pour un repas "détox" à la demande de mes hôtes, il fait encore calme. Et, message codé pour ma filleule, je n’ai pas oublié l’assiette du pauvre… Apéritif au thé (évidemment). Repas détox, première étape : le potage. Une salade folle et des langoustines, dans la vinaigrette le persil a été remplacé par les feuilles infusées d’un Yamato Kabuse Sencha. Mes petites-filles et moi buvons du thé Cocotte, les autres ont choisi de l’eau, quelle idée. Comme dessert, glace au thé 25 décembre servie avec une compotée de fruits secs à la gelée du même thé qui a recueilli tous les suffrages, pourquoi ne suis-je pas étonnée ?... Direction maintenant le salon bleu-thé, Mimi tricote, mais à quoi songe donc ma Sarah ? Une belle surprise, le papa de ces demoiselles vient nous rejoindre et feuillette mon livre d’or et ce que mes petites-filles ont écrit au fil des ans. Avant d’y écrire un superbe haïku, merci cher Axel, cela m’a particulièrement touchée…Et maintenant la mère et le grand-père, mon cocon n’a jamais été aussi visité. Tous les thés employaés aujourd'hui viennent de chez ThéOdor, qu'Emilie connait bien... c’était en juillet 2004, elle avait 8 ans et découvrait avec émerveillement cette crèmerie particulière dont elle se rappelle encore très bien. Elle relit avec émotion la dédicace de la fée, et elle n’est pas la seule… Elles ont bien grandi mes 2 chéries… Je sens que je vais encore découvrir de belles choses… Je m’en doutais ! Elles ont toutes les deux écrit leur message à la main gauche... Sarah déclare que c’est un Salon VIP ici, ou plutôt TIP, que pourrait bien signifier ce T… Emilie a le mot de la fin : we are Very Important Tea Persons. Belle conclusion pour cette superbe journée, merci mes Chéries, vous êtes dans mon cœur à jamais.

mardi 27 décembre 2011

Un repas surprenant...

Ce matin, un bon Collines d'Or pour me réveiller puis direction la cuisine pour achever le repas de non-Noël de midi, je me suis engagée à rester à table, ce seront donc des plats froids. Il fait divin pour le moment, un hiver comme cela me convient très bien. Première étape, l'apéritif. Avec les personnes ordinaires, c’aurait été un cocktail au thé, mais avec cette teaaholic, pas question d'autre chose que ce Yamato Kabuse Sencha qui provoque chez elle un comportement bizarre. Joyeux papotages puis un silence et elle me demande où est la théière du pauvre (autre version de l’assiette du pauvre), il paraît que je deviens chiche, tes grandes théières servent à quoi? Je reconnais ce petit sourire en coin...Ca alors ma Puce je crois percevoir une pointe d'insolence dans ce propos saugrenu, préparer ce nectar en grande théière, je rêve !... Il est temps de descendre.Avocat, langoustines, cœurs d'artichaut et vinaigrette préparée avec de l'huile de riz, de la sauce soja japonaise et les feuilles infusées du Yamato Kabuse Sencha. Suivi de tranches de foie gras avec toast et pommes caramélisées. A Noël, j'avais poêlé le foie et l'ai servi avec des figues fraîches accompagné de Mélange O, un délicieux thé noir parfumé. Mais ici, première surprise, mes convives ne désirent pas de thé pour accompagner les plats, ce sera donc eau... Et Maintenant le dessert préféré de ma filleule: la mousse au chocolat. Quelles sont donc ces saveurs spéciales dans la mousse? Vérification des hypothèses. Et pour accompagner cet incontournable dessert, je propose ce fameux thé de Noël. Et là, j'ai failli tomber de ma chaise, ils veulent tous les deux du ... café! Après avoir été préparer ce qu’ils m’ont demandé, je me console avec ce thé sorti de son superbe écrin griffé ThéOdor. Je suis très étonnée de ma propre réaction, cela fait des années que je ne bois plus de thé parfumé, je les emploie dans les desserts, les glaces et les cocktails, avec 2 exceptions, le thé Cocotte, un coup de foudre absolu, et qui dure, suivi de Toupet de Légumes... Et je regarde assez navrée le spectacle qui s'offre à moi, ils prennent tous les deux leur tension! Après le repas et surtout après avoir avalé du café, c'est le sommet... Imperturbable face à ces deux gamins qui jouent docteur à leur âge, je continue à siroter ce thé épicé en me disant que je vais peut-être retourner à mes premières amours théinées, les thés parfumés... de temps en temps. Ce soir, au calme dans mon cocon, je me prépare un Cassia avant de méditer sur le symbolisme de la tortue, un de mes animaux préférés, dommage qu'elles aient un cerveau aussi grand qu’un petit pois…, elles en auraient des choses à raconter.

lundi 26 décembre 2011

Le jour d'après

Plusieurs jours que je n'ai plus écrit, trop de choses à faire, à gérer aussi. Cela ne m'a pas empêchée de me réfugier dans mon cocon bleu-thé et de penser très fort à ma famille du thé. Ce matin, j'ai d'abord salué ce faisan qui ne quitte plus la propriété et se rappelle à nous par son cri strident mais si peu harmonieux. Je suis émue en installant cet essuie qui me servira de set. Il m'a été offert il y a quelques années par mon amie Chantal, avec un commentaire très elle, "j'agrandis ta collection mais au moins elles ne prendront pas trop de place et seront plus vite nettoyées"... Nous devions passer le jour de Noël ici ensemble, mais la 'bête" comme elle dit en a décidé autrement, c'est à la clinique que je l'ai retrouvée. Pas longtemps, elle se fatigue très vite. Tout en buvant ce Singbulli, préparé dans le cadeau qui accompagnait l'essuie, je repense à ce que nous nous sommes dit: l'essentiel quand la séparation nous attend beaucoup plus vite qu'on l'aurait souhaité. Elle m'a reparlé de mon engagement, j'avoue que quand je l'ai vue... (http://la-theiere-nomade.blogspot.com/2011/11/la-vie-dun-bout-lautre.html) et avec un humour bien à elle, "n'oublie pas qu'il faut renouveler cette demande tous les X, si "en cas"", sauf que pour elle ce ne sera pas nécessaire, sauf miracle... Cette fois, je n'ai pas apprécié son humour et suis ressortie triste et inquiète aussi. Mais ce matin, elle m'a téléphoné, elle se sent mieux, sa voix était plus forte, et elle n'avait pas mal, comme elle dit elle a exorcisé la bête une fois encore. Elle m'avait demandé d'amener 2 disques, un de Jules Bastin, auquel elle est apparentée, chantant Noël et des airs folkloriques wallon qu'elle parle couramment, et des chants grecs de Mikis Theodorakis et Maria Farandouri. On n'a pas pu les écouter hier, mais je les écoute pour deux aujourd'hui. Je me rappelle nos "années grecques", nous aimons passionnément ce pays que nous visitions à l'époque pas encore touristique (mais très colonels...), cette époque où les îles se méritaient: des heures de bateaux pour aller du Pirée à Parikia, des heures encore pour atteindre Thera. Maintenant il y a des aéroports sur ces îles et à Santorin, la montée à dos d'âne (ou à pied) a été remplacée par un funiculaire... Progrès pour gens pressés qui veulent tout de suite. Mais quel dommage de ne plus connaître cette attente excitante qui ne donne que plus de plaisir, et pourtant nous étions (et sommes encore) 2 impatientes. Nous sommes allées écouter Maria Farandouri aux Bozar, du temps où on parlait encore de Beaux-Arts..., je me demande si elle chante encore. Sa voix chaude et les accords de bouzouki accompagnent ces beaux souvenirs d'une époque d'insouciance et m'apaisent.Le faisan criaille à nouveau avant de "s’envoler" lourdement. Passage en cuisine maintenant, ma filleule vient dîner demain, et pas au restaurant cette fois, mais c'est promis, je serai plus à table qu'en cuisine, j'ai fait tout pour. Puis retour dans mon havre de paix où je me prépare un Qimen Impérial. Encore un thé que j'ai dû apprivoiser, il ne s'est pas imposé à moi mais heureusement que j'ai persévéré, je me serais privée du plaisir des contrastes, corsé par son goût malté, ce que je n'aimais pas, et doux par des saveurs chocolatées par derrière. J'écoute Bruch, un compositeur qui semble un peu tombé dans l'oubli mais dont la musique me parle. Les bols se suivent, la musique aussi: les cantates de Bach achèvent de me vider la tête. Je les ai prises au hasard, ce sont celles de l'Avent mais pour l'après c'est bon aussi. La musique guérit de tout... ou presque.

mercredi 21 décembre 2011

Encore deux journées très thé...

Hier d'abord. Un passage à la serre pour photographier la citronnelle pour Vanessa et Celina. Celle-ci vient de Praslin, une des îles volcaniques.Et celle-ci de Mahé, l'autre île volcanique, là où se trouvent aussi les plantations de thé... Chaque année, je me demande si elles vont supporter le climat, on chauffe la serre en hiver mais pas à la température de là-bas. Ces deux-là ont le même parfum et dégagent les mêmes saveurs. Par contre, celle qui pousse sur zil zoizo, mon île, a une saveur différente, malheureusement les plants rapportés n'ont pas tenu, il n'y a pas de terre corallienne ici... Ensuite en attendant LA visite, j'avais le choix entre faire des courses, un peu de ménage ou ... boire du thé. D'habitude, je n'aime pas choisir, je suis gourmande et je prends tout, mais ici le choix n'a pas été trop difficile. J'ai fait infuser le Royal London blend, un thé corsé découvert chez Tea Palace, souvenir d'une folle virée... (http://la-theiere-nomade.blogspot.com/2011/05/vendredi-13-premier-jour-de-bonheur.html). Puis cette chaude voix des îles: Cesaria Evora est allée rejoindre les étoiles, elle nous laisse sa voix à jamais et l'émotion qu'elle procure. Un autre genre de voix maintenant, celle de ma filleule, on a décidé quand on se voit d'aller manger au restaurant, ce qui nous permet de papoter sans que je doive m'absenter. On s'est évidemment bien amusées. Puce, c'est quoi ça, j'hallucine... il n'est pas question de jeter ce verre par terre pour bien vérifier s'il casse... Tu ronges l'os ou je demande un doggy bag?Ni l'un ni l'autre, nous prenons des desserts bien belges: café liégeois pour elle, tiramisu au spéculoos pour moi, pas mal mais il manque quelque chose... La dernière fois que j'en ai fait un, j'avais imbibé les spéculoos de thé du loup. Retour aux sources et au thé, le Yamato Kabuse Sencha, "son" thé (et un peu le mien aussi, c'est mon cadeau après tout...). Elle n'est pas difficile, ma filleule elle se contente du meilleur... Tout en sirotant, ce "don de Dieu", ThéOdor en français, notre conversation devient plus philosophique, Noël, le sens de cette fête et ce que l'on a fait. J'ai beaucoup aimé, surtout sa conclusion, "quand on est ensemble, c'est toujours Noël". Quelques notes plus tard, il est déjà temps de se dire au-revoir et à mardi. La soirée n'a pas été celle que je souhaitais malheureusement... Mais les moments plus difficiles permettent d'apprécier d'autant plus les autres. Ce matin, je me suis réveillée toute guillerette, c'est le début de l'hiver et il ne fait pas froid. il fait gris, il pleut mais depuis que m'a été envoyée cette belle phrase depuis l'hémisphère sud, je vais regarder la pluie autrement: "si tu veux voir l'arc-en-ciel, tu dois apprendre à aimer la pluie", merci chère Maria. J'ai bu mon premier thé en pensant spécialement à toi.Non, je n'ai pas pété un câble, voici la photo prise sous le même angle il y a exactement un an (http://la-theiere-nomade.blogspot.com/2010/12/cest-le-premier-jour-de-lhiver-mais.html)! Les jours qui ont suivi n'ont pas été tristes non plus. Mais rien de tout cela pour cette fin d'année, égoïstement, je m'en réjouis. C'est aussi le jour le plus court de l'année. Et cela me réjouit, à partir de demain, ils rallongent... Ce matin, courses et cuisine mais cet après-midi, retour sur mon île à moi. J'ai envie de relire un des livres qui m'a le plus touchée ces dernières années, c'est l'Elégance du hérisson. Mais avant cela, un thé de lecture, ce sera le Yu Huan (http://la-theiere-nomade.blogspot.com/2011/08/dun-monde-lautre-entre-impuissance.html ). J'ai aussi repris mon carnet de lecture dans lequel je note certaines phrases et mes impressions, je peux ainsi voir si d'une lecture à l'autre, je m'arrête sur les mêmes passages, si les émotions ressenties sont identiques. Les tasses se succèdent, la lecture est toujours aussi prenante, toujours le même plaisir, les mêmes frissons, puis quand j'arrive à ce passage, je pense au superbe mot que mon neveu m'a envoyé un superbe mot depuis Santorin, quel rapport me direz-vous? C'est ici (http://la-theiere-nomade.blogspot.com/2008/11/le-th-japonais-santorin-quelle-lgance.html). Je confirme ce que je disais déjà alors, à lire absolument et que pour les amateurs de thé et de culture japonaise! Les critiques mondains et un peu partisans l’ont ignoré, les lecteurs l’ont plébiscité, j’aime cela. Ce soir, autre désir, envie de Pu Er. Et de voyage. Mes pensées s’envolent maintenant vers Taiwan. Je vais infuser ce petit nid, cadeau de ma chère belle-fille Hsiaolin. Dès l’ouverture du papier de riz, un parfum de terre caresse mes narines. Je le rince dans cette théière en pierre, l’odeur de terre mouillée me tente, je n'y tiens plus, j’en prélève un petit bol, saveur un peu timide, cela m’apprendra à être gourmande mais déjà la promesse d’émotions gustatives, et d’autres aussi. Cette théière me fascine, je me demande combien d’essais l’artiste a dû réaliser avant d’arriver à cette perfection. Les infusions se succèdent, m’emmènent là-bas. Je revois des visages, des paysages, de belles rencontres. Encore un arrêt pour admirer la pierre qui change de couleur, je ne m’en lasse pas. Puis me voilà à nouveau sur cette Belle île à la découverte d’une autre culture dans ce pays dont la langue m’est étrangère. Il me reste les yeux et les mains. Regards croisés, langage tactile. Et les sourires. Autre forme de langage. Emotions partagées. J’augmente le temps d’infusion, j’ai envie d’une liqueur plus corsée. Et cette phrase, déjà citée à plusieurs reprises, me revient pratiquement chaque fois que j’infuse les thés en gong fu. « Le thé n’était pas seulement un remède pour combattre la somnolence. C’était un moyen d’aider l’homme à retourner à sa source, cette heure dans le rythme du jour quand le prince et le paysan partagent les mêmes pensées et le même bonheur en se préparant à retourner à leur destin.» (Lu Yu). Ce petit nid n’a pas encore tout donné, je vais laisser reposer les feuilles jusqu’à demain, je vais faire de même.