jeudi 30 avril 2009

Je n'ai plus assez de mots...

Je me sens un peu perdue, je n’ai plus de mots assez parlants pour exprimer sans les déformer les émotions liées aux évènements de ce dernier jour. Un peu comme si de la raconter, cette journée perdrait de sa richesse. Et en même temps j’ai envie de faire partager cette magie du thé. Première étape, retour à L’Essence du Thé pour partager un petit-déjeuner avec Gilles, c’est lui qui m’avait présenté il y a un certain temps déjà, le Maître de ces lieux. J’avais à l’époque été à ce point impressionnée, intimidée même (oui, oui, moi) que je n’ai pu articuler la moindre phrase (et quand on me connaît, c’est plutôt difficile à croire). Impressionnée, je le suis restée mais j’ai retrouvé la parole! Je voulais donc y revenir loin de l’effervescence d’hier. Il n’était pas encore prévu de servir de petit déjeuner, j’ai donc dit que je ne prendrais que du thé mais la charmante personne qui m’a accueillie a dit qu’il n’en était pas question, qu’elle allait chercher de quoi nous satisfaire. Quelle gentillesse!J’avais l’impression de l’avoir déjà vue mais où ? Quand elle m’a dit son nom, cela a fait tilt, c’était à la Maison de la Chine. Gilles a choisi un Yunnan et je me suis fait conseiller un Oolong de Darjeeling. J’admire aussi le souci du détail : le pain est présenté dans une assiette en forme de feuille… La conversation est comme chaque fois très riche, drôle, pleine de légèreté, notre amitié est belle et elle s’exprime si bien dans ce lieu… Puis un inconnu s’approche de notre table et me demande si je suis Francine, il se présente alors et j’ai l’heureuse surprise de voir en vrai edp ! Il décline notre invitation de s’asseoir à notre table, il a du travail, des corrections… cela me rappelle ma vie antérieure. Gilles doit d’ailleurs lui aussi bientôt faire de même. Puis c’est au tour d’Olivier Scala de nous saluer, bonne surprise, il m’avait dit la veille qu’il ne serait pas là. Gilles parti, je commande un autre thé et fais quelques achats, de superbes boîtes et quelques thés parfumés pour mes glaces et mes sirops, j’ai hâte de les tester ! Je veux alors acheter ce magnifique set de dégustation, celui-là même dans lequel sera infusé le thé servi au bar. Et là, encore un grand geste : Olivier m’en fait cadeau… je ne vous décris pas mon état d’esprit à ce moment, j’en tremblais, trop émotive ? Non, plutôt éblouie par ce geste magistral, qui m'en rappelle un autre. Je retourne alors au salon de thé pour le déguster, Edp m’invite à sa table. Et tout en sirotant mon breuvage, je l’écoute impressionnée parler de son amour des Pu Er. Nous partageons nos approches de ce monde complexe. Encore une belle rencontre ! Mais le temps passe, il est déjà plus de midi et j’ai un autre rendez-vous dans un endroit qui m’est totalement inconnu : Yam’Tcha : 4, rue Sauval. Et cette fois avec Lydia Gautier dont les livres m’ont tellement appris sur le thé bien sûr mais aussi au niveau des accords Thé et Mets, j’en ai déjà parlé à de nombreuses reprises (voir les rubriques Ma bibliothèque de théophile et Cuisine au thé). Ce lieu minuscule par la taille est en réalité un immense écrin de saveurs. Dès l’arrivée, on se sent non pas client mais invité. Une carte sobre annonce la couleur : "Yam’Tcha : déguster des petits plats vapeurs en buvant du thé". Déjà les papilles frémissent et anticipent le plaisir. Les thés sont préparés dans de jolies théières en verre et transvasées dans de petites YixingDès l’entrée un thé de l’accueil nous est servi, c’est un Phoenix, très fleuri. Le ton est donné. Comme mise en bouche, des radis japonais, vinaigre de riz et fleur de cerfeuil, une vraie douceur en bouche. En entrée, des crevettes de Mozambique sur un lit de soja et recouvertes d’une émulsion d’ail des ours, un bonheur pour les yeux, et que dire de cet équilibre des saveurs et de l’harmonie des textures. J'étais tellement émerveillée par cette harmonie de couleurs que j'en ai oublié d'immortaliser ce tableau. Par contre, j'écoute avec attention ce que disent ces 2 spécialistes à propos des accords.Un thé vert, le thé du Bouddha pour compléter l’harmonie, nous sommes réellement séduites par tant de savoir-faire. Le plat est composé de cochon de lait fermier sur un lit d’aubergines au poivre du Sichuan préparées au wok. Servi avec un Pu Er cuit de 5 ans. Et ici, j’ai été un peu désarçonnée, j’ai bu le petit bol après avoir mangé un morceau de viande ; si j’ai trouvé les 2 excellents, j’ai cependant regretté que le Pu Er écrase un peu cette viande si tendre. Lydia elle trouvait l’accord parfait, ce qui est tout à fait vrai dès que l’on goûte les aubergines au poivre, c’est un vrai régal. Et pour terminer, des gariguettes au sirop de gingembre, pétales de violette et biscuit à l’olive le tout servi avec un thé au jasmin. J’ai aimé les commentaires de Lydia tout au long de ce repas, nos échanges au sujet des accords thé et mets. Je suis particulièrement séduite par sa modestie, elle est de grand talent mais sans ostentation. Et Fanou, j'aurai de bonnes nouvelles à t'annoncer, ce sera pour samedi.... Ici aussi le temps a passé trop vite mais c’est certain, nous reviendrons. Grâce à elle j’ai découvert un nouvel écrin. Et aussi une vraie fée des saveurs exerçant son art dans sa minuscule cuisine ouverte, ce qui permet dobserver l’excellence dans la simplicité. Je n’en dis pas plus aujourd’hui. Ou plutôt si, allez-y vite mais il faut réserver, ce n’est ouvert que depuis un mois et pour le soir, il faut s’y prendre une semaine à l’avance… Et l’accueil, le service, sont à la mesure de la qualité des mets et des thés. Deux lieux, deux atmosphères, deux qualités de rencontres, je ne veux plus rien d’autre, j’ai besoin de digérer ces émotions gustatives, esthétiques et de relation. Il fait merveilleux dehors et je décide d’aller à pied voir cette exposition dont le titre m’intrigue, c’est à l’espace Vuitton, mais j’en parlerai demain, et là aussi il y aura des surprises.

mercredi 29 avril 2009

Une journée flamboyante

Je savais que cette journée serait flamboyante mais elle a dépassé tout ce que j’imaginais ! Pas un seul bémol, que des superlatifs ! Commençons par le début : rendez-vous avec Sylviane en principe à 9h30 chez Angelina. Encore? eh oui, il est difficile de trouver de vrais salons de thé ouverts aux aurores. Quand Nantes et Bruxelles se rencontrent à Paris, on a des tas de choses à se dire, et on ne voit pas le temps passer, on a donc prévenu Terre de Chine qu’on serait en retard, le quart d’heure académique… Là, nous attendait Vanessa. Accueil chaleureux par Li Juan que je retrouve avec plaisir, je la remercie d’avoir accepté de présenter cet atelier une première fois ce matin rien que pour nous 3. Après nous avoir rappelé les critères précis indispensables pour définir un thé chinois (le nom, la date de la cueillette, le terroir) elle nous présente d’abord le Yunnan avec les 3 critères : Pointes d’or Jin Ya Hong Cha, avril 2009, Yunnan, puis la manière dont il a été traité : cueillette à la main, repos quelques temps dans un grand panier pour un premier séchage, fermentation (entre 8 et 12 heures) puis quand la feuille devient sombre, un premier séchage à très haute température (120 – 150°) puis un 2e séchage à basse température (+/- 80°). Elle rappelle ici les critères de réussite d’un bon thé : la qualité du thé, les objets employés (ici une théière Yixing de 25 cl), le dosage (7g pendant 1 minute à 80°) et la personne qui le prépare (cette fois c’est Sébastien). La première infusion est surprenante, Sylviane a immédiatement parlé de feuille d’artichaut, ce que Vanessa et moi avons confirmé. J’étais personnellement très surprise, j’aurais été incapable de reconnaître un Yunnan dans ce breuvage. La 2e infusion est plus subtile, donnant une saveur végétale et ici Vanessa a perçu un arrière-goût de noisette. Je ne vais pas rentrer ici dans tous les détails mais j’ai une fois encore fait part de ma difficulté à mettre des mots sur ce que je goûte, Li Juan nous dit que c’est typiquement une démarche occidentale, les Chinois s’expriment plus en termes poétiques, cette remarque m’a comblée. Le 2e thé présenté est le Long Jing 1er grade, d’avril 2009, du Zhejiang. Infusion en zhong 4g, 10 cl, 70°, 1’30’’. La couleur de l’infusion est très pâle mais lumineuse. Vanessa explique qu’elle perçoit l’umami "comme une pellicule huileuse qui tapisse la langue", je dis bravo et je m’incline. La première infusion libère plutôt les parfums, la seconde le goût et la 3e l’équilibre entre les 2. Li Juan nous signale qu’il faut près de 3 heures pour récolter 400g de feuilles qui deviendront 30g une fois séchées…. Le 3e thé est le Dao Ren Mao Feng, mon thé fétiche du moment. Je n’ai rien noté, je me suis seulement laissée imprégner de ces saveurs fraîches et si subtiles. Nous quittons à regret ce lieu magique, non sans avoir succombé à quelques achats, pour nous diriger maintenant vers la Maison de la Chine où nous avons réservé une table pour le lunch. Et là, je vous le conseille vraiment : je pensais qu’il n’y avait "que" le buffet mais à volonté ; que nenni ! Il y a aussi un plat chaud (choix entre 3 suggestions). Le tout pour 20€, thé offert ! Finalement nous n’étions que deux ce qui nous a permis des échanges très fournis sur tout et sur rien, je trouve impressionnant ce sentiment de se connaitre de longue date alors qu’il y a un mois encore nous étions de parfaites inconnues, c’est cela aussi le monde du thé ! C’est ici qu’arrive l’apothéose de la journée, cela se passe au 12, rue Notre Dame des Champs. C’est l’inauguration officielle d’une nouvelle maison de thé : L’essence du thé qui offre ENFIN à notre gourmandise les thés Georges Cannon. Mais aussi et c’est une excellente nouvelle : les thés Tamayura. Dans la première pièce se trouve la boutique dans lequelle on aperçoit un Olivier rayonnant (il y a de quoi!)et dans le prolongement, un coin lecture mais aussi un bar à thé et enfin un salon de thé dont je ne parlerai pas ce soir, j’y retourne demain, j’en dirai plus alors, il y a beaucoup de choses nouvelles qu’on ne trouve nulle part ailleurs ! Mais cet endroit est beaucoup plus qu’un salon, c’est aussi un espace bien-être. Le sous-sol est la partie japonaise du lieu, on y trouve déjà une maison de thé japonaise et très bientôt une salle de soins dont certains d’entre nous ont déjà eu un avant-goût : un massage des mains et des avant-bras. C’est donc là que Sylviane, Vanessa et moi nous retrouvons. Deux sortes de champagne sont proposées : le premier au Oolong de Darjeeling, et le 2e au Pu Er aux fruits exotiques. Je ne parle pas du buffet, les photos sont assez parlantes. Dommage que ces photos ne rendent pas ces délicieuses saveurs.Pendant que certains dégustent, boivent, d'autres plus sérieux écrivent. Moi qui d’habitude n’aime pas ce genre de mondanité trop impersonnelle, j’ai été heureuse de revoir certaines personnes de ce monde qui ont marqué ma Voie du thé : Patrick Loustalot, bien sûr mais encore Lydia Gautier, Mourad Ounnaghi, Carole Négiar. Encore beaucoup d'émotion.Je veux citer en dernier (last but not least) les 2 âmes de ce projet : les 2 Olivier, Scala et Leclerc à qui je souhaite un succès à la (dé)mesure de leur compétence, leur professionnalisme et leur sens de l’accueil. Merci à vous deux pour tout cela. Je sors de cette journée heureuse et comblée, mais je ne voudrais pas terminer sans remercier mes 2 complices du jour : Vanessa et Sylviane avec qui j’ai tant partagé aujourd’hui. Je recopie ici la superbe phrase de Monsieur R. Scala, le père d’Olivier qui traduit bien ce que nous avons vécu aujourd’hui : "Quand je fais une dégustation et que je trouve des thés exceptionnels, je ne peux m’empêcher d’appeler quelqu’un pour partager ce plaisir avec moi comme si je voyais un très beau tableau". Et cette journée fut une très belle fresque illustrant la chaleur humaine, le plaisir des yeux et des sens, l’émotion des retrouvailles, bref encore une très jolie histoire de thé comme celle que nous ont "conthé" les dames Etonnée, Malicieuse, Sérieuse, Monsieur Enthousiasme et le Maître des lieux.

mardi 28 avril 2009

Belles rencontreS autour des arts et du thé

Encore une journée tellement riche et qui pourtant a très mal commencé ! Avant d’aller au musée Cernuschi j’ai voulu aller petit-déjeuner dans les galeries Vivienne. Le brouhaha joyeux a fait place à un grand calme, seuls des étudiants dessinent cette superbe architecture, et de belle façon pour ce que j’ai pu apercevoir. J’arrive devant le salon de thé, les tables ne sont pas encore rangées mais il est ouvert, ouf. Je rentre et une personne sort de la cuisine pour m’annoncer que le salon est fermé ! Sur la porte il est pourtant bien écrit 9 à 18 heures, pas très contente, je lui en demande la raison et la réponse m’a sidérée : à cette heure-là il n’y a personne ! La déception. Heureusement le reste de la journée fut magnifique, je l’ai passée avec Vanessa, c’est elle qui s’occupe de l’aspect technique de mon blog, et avec quelle maestria ! Nous avons rendez-vous devant le musée Cernuschi où se déroule actuellement une superbissime exposition temporaire : Six siècles de peinture chinoise. D’emblée, je suis prise par l’émotion face à toute la poésie soutenue par une maîtrise absolue de cette technique, l’encre de Chine sur soie ou sur papier. Des traits d’une impressionnante finesse en côtoient d’autres tellement épais et tellement nuancés qu’on pourrait les croire tracés au fusain. Et la traduction d’une calligraphie, elle-même impressionnante, m’est allée droit au cœur, je la reproduis ici : "Les annales mêlées et confuses se sont éloignées de la vérité depuis longtemps. Il appartient aux sujets lettrés de mesurer le sens des mots. Si on se tient au pied de la lettre pour en exprimer l’esprit, les victimes de préjudices seront nécessairement innombrables. Tels sont les mots du lettré Li (1249-1293). " Ce qui me bouleverse à chaque fois que je vois ce type de peinture, c’est qu’elle me donne l’impression que le peintre ne reproduit pas ce qu’il voit mais ce qu’il ressent. Je l’ai ressenti très intensément quand j’ai vu à l’époque les peintures des montagnes jaunes à l’occasion de l’année de la Chine. Dans l’une des salles une autre peinture et un autre texte ont retenu mon attention, Wu Zuoren a peint L’histoire du thé ; le texte indique dans quel esprit il a réalisé cette fresque : "c’est avant tout une relation humaine qu’il veut retracer ; les silhouettes des personnages anonymes qui se succèdent tout au long de cette longue narration s’imposent par la couleur de leurs vêtements sur la surface immaculée". Nous sommes sorties de là impressionnées toutes les deux. J’aurais tant aimé ne pas avoir 2 mains gauches à ce niveau. Vanessa, par contre a un impressionnant coup de crayon, en m’attendant elle a croqué le lion de l’entrée, il n’y a pas que pour les blogs qu’elle a du talent ! En sortant de là, nous nous dirigeons vers Montmartre et plus exactement au 157 rue Marcadet, à la rencontre de Mourad Ounnaghi, un autre passionné de thé, grand mélomane de surcroît, qui a ouvert cette boutique au nom qui dit tout : Bonthés et accessoires. Ici aussi une vraie caverne d'Ali Baba!Des bons thés, il y en a pour tous les goûts.et que dire des accessoires, le plus dur est de choisir ! En l’absence de celui-ci, nous avons été accueillies par François, son collaborateur qui nous a tout de suite proposé un Genmaïcha au Sencha. Nous avons eu tout le loisir de tout examiner pendant qu’il conseillait une jeune cliente, nous ne sommes pas ressorties les mains vides… Etape suivante : Thés de Chine, lors de notre première rencontre, j’y avais emmené Vanessa qui avait été séduite et 2 jours de suite pour moi ne pose aucun problème. Et là, j’ai eu la (mauvaise) surprise de découvrir que j’avais mal lu la feuille émanant de l’association Vapeurs de Thé sur une Tasse chinoise, ce n’est pas le jeudi 28 avril mais le 28 mai qu’aura lieu l’étude et dégustation d’un des 10 meilleurs thés verts : le Liu An Gua Pian ! Mais à part cela, j’ai vraiment aimé ce moment pendant lequel nous avons dégusté ce menu simple mais si gouteux accompagné de 2 thés que je ne présente plus, ce sont les mêmes qu’hier au même endroit. Tout en échangeant au sujet du thé bien sûr, mais aussi sur l’éducation des enfants, Vanessa est une jeune maman attentive et soucieuse d’éduquer son petit d’homme d’une manière non formatée. Je suis impressionnée par sa réflexion et sa démarche tout en finesse et en nuances. Le petit Yaël a beaucoup de chance ! Je vous invite à visiter son blog à ce sujet (et pour bien d’autres également !) : Je Suis Comme Je Suis , il vaut le détour. Quelques achats plus tard, nous quittons le quartier, je veux lui faire rencontrer un de mes autres coups de cœur en la personne de Nadia Leleu. Ceux qui suivent ce blog ont certainement compris que nous allons chez Théodor, rue des Sablons. On pourrait croire qu'à force d'y venir, je n'ai plus rien à découvrir, il n'en est rien! Le printemps explose partout dans ce lieu, un superbe vert tendre a recouvert les boîtes. Des gelées au thé ont fait leur apparition aussi. Et là, la magie a encore opéré, j’écoutais une fois de plus admirative Nadia qui expliquait sa philosophie et son approche du thé à une Vanessa impressionnée. C’est ainsi que s’est terminée cette journée de belles rencontres autour d’un parler vrai. Je suis impatiente d’avoir le retour de Vanessa au sujet de cette première rencontre. Moi je suis restée encore pour discuter avec Nadia, au fil des rencontres un lien fort s'est tissé entre nous. C'est donc à regret que je la quitte jusqu'à la prochaine fois! Il faut que je me repose, la journée de demain va être comme un feu d'artifice!

lundi 27 avril 2009

Entre émotion, fou rire et amitié

Je termine cette 2e journée sur les rotules, épuisée mais heureuse ! Journée riche en émotions bien sûr. Je n'ai plus les idées très claires mais je ferai de mon mieux.Et question émotion, la première fut la plus inattendue : elle est liée à cette affiche annonçant une exposition sur l’île de Pâques, c’est précisément là que se trouve actuellement ma filleule ! La pauvre s’est faite agresser et voler à Santiago, en plein jour et donc devant pas mal de gens mais personne n’a bougé, bravo. Tout cela m’est passé par la tête et j’ai eu besoin d’aller faire un tour dans un espace vert pour respirer, je ne suis plus citadine et je ne peux plus me passer de nature. J’ai choisi le jardin des Tuileries avant d’aller chez Angelina. Je résiste aux mille tentations pâtissières (pas trop difficile à 10h30) mais je veux boire un thé, même si je sais que ce n’est pas leur spécialité. C’est pour moi un lieu incontournable lié à un passé très fort. Je ne suis pas encore arrivée à la liste des thés sur la carte qu’un serveur très prévenant vient prendre ma commande. Il me demande ce que je désire entre un Darjeeling, un Ceylan, un "thé de Chine", un "thé vert". Je lui demande des précisions sur le thé vert et le Darjeeling et sa réponse a provoqué un irrésistible fou rire que je réprime évidemment, je sais où je suis et on m’a appris à me tenir. Et puis cette hallucinante réponse est donnée avec tant de souci de tout faire pour satisfaire le client : "Ces thés sont livrés en en très grande quantité et il n’y a aucune précision inscrite sur les paquets". J’opte donc pour un Darjeeling "du grand paquet", en lui expliquant qu’il y a plus de 80 jardins dans la région, d’où ma question. Alors en m’apportant la théière en argent dont l’extérieur n’a plus vu d’eau depuis un certain temps, il me demande comme une grâce de lui dire de quel jardin il provient. J’étais touchée et émue et lui ai répondu que sans indication précise il s’agissait plus que probablement d’un "blend". Mais à mon grand étonnement, ce mélange m’a plu, est-ce à cause de notre échange, par nostalgie, je ne sais mais il était plus qu’honorable. Et j’ai aimé aussi les couleurs des feuilles ’infusées. Nous avons encore échangé quelques mots puis je lui ai demandé de mettre un petit mot dans mon guide, voici ce qu’il a écrit : "A Francine, une douce épicurienne"… Encore de l’émotion. En sortant de là, je me dirige vers la Place de la Concorde pour rejoindre cette vie souterraine, polluée et bruyante mais qui a le grand avantage de m’amener très vite là où je veux aller. Deuxième étape, La Route du Thé, rue de la Montagne Sainte-Geneviève. Une autre caverne d’Ali-Baba, étroite et tout en longueur. Accueil réservé au départ mais très vite, plus détendu. Je jette un œil sur la carte et décide d’acheter un thé d’Argentine, cela m’évoque les près de 3 mois que ma filleule y a passé, et dont elle est tombée amoureuse. En le humant, il me fait penser à un arrière-goût chocolaté, je verrai en rentrant. Quelques photos plus tard, il n’y a pas que moi qui aime le bleu, je me dirige vers un autre incontournable à 2 pas : Thés de Chine où j’ai rendez-vous avec un autre incontournable… Moments chaleureux, joie intense de se revoir, d’échanger mille choses devant ce lunch simple et si délicieux. Seul bémol, l’absence de Vivien parti en Chine pour sélectionner quelques thés qui certainement feront notre bonheur. Un feuillet au comptoir attire mon attention : "Cycle de formation à l’Art du Thé chinois" organisé par l’association Vapeur de Thé sur une Tasse chinoise. Rien que ce titre fait rêver ! Et pour moi, le rêve sera peut-être réalité jeudi soir… A suivre.
En sortant de chez Vivien, nous décidons d’aller au 6, rue de Tournon dans la magnifique boutique Bonpoint, non pour la dévaliser, mes petits-enfants n’ont plus l’âge malheureusement mais parce qu’hier j’ai appris qu’ A Priori Thé a ouvert un salon au sous-sol de ce magnifique endroit. Lieu à la fois sobre et chaleureux en même temps. La première chose qu’on aperçoit en entrant est cette superbe photo de bambins craquants qui rappellent dans quel endroit nous sommes. L’illustration de la carte est également dans le ton, il n’y a pas que des vêtements d’enfants ici.
Notre choix se porte sur les pâtisseries du jour : LE cheese cake et le cake à la banane que nous accompagnons d’un Darjeeling et d’un Sencha. Tout en savourant ces nourritures terrestres nous continuons nos bavardages tour à tour légers puis plus sérieux. D’où nous sommes nous apercevons entre autres Sandrine Kiberlain, je demande alors à Gilles s’il a regardé On n’est pas couché samedi dernier, elle faisait partie des invités. Son visage en disait long pendant la joute oratoire entre F. Lalanne et Eric Neaulau. Le salon comprend une 2e pièce mais aussi un adorable petit jardinet, aujourd’hui il faisait cependant trop frais pour y séjourner. Toutes les bonnes choses ont une fin, nous nous quittons ici, nous nous reverrons mercredi. Je me rends ensuite au Musée Guimet voir la superbe exposition Dvâravati consacrée aux sources du Bouddhisme en Thaïlande. Je n’y connais quasi rien, je n’ai donc pu qu’admirer le travail des artistes. Je regrette qu’il n’y ait pas eu un catalogue, les textes étaient très intéressants, clairement présentés mais trop d’informations trop nouvelles pour moi dont je n’ai pratiquement rien retenu, dommage. Puis avant le retour chez mon amie, un passage au Palais des Congrès chez … Angelina. Aucune comparaison avec celui de ce matin sauf pour les thés et à propos, quand j’ai demandé ce qu’était le thé de Chine, la réponse fut du Lapsang Souchong. Je n’ai donc plus pris de thé mais de l’eau gazeuse. Fin de cette 2e journée.