dimanche 22 novembre 2015

Un long et beau week-end malgré tout...


Contre toute attente, j’ai pu occuper mon cocon ce matin, ce n’était plus arrivé depuis lundi et c’est peu de dire que ce lieu hors du temps me manquait, l’électricité a été coupée depuis lundi à cause de ce qui se passe dans la pièce du dessous dont je ne sais rien depuis 3 jours. 
Jusqu’alors je pouvais retourner le soir en cuisine, j’y ai pris les dernières photos avec un peu de tristesse, j’aurais voulu garder le pavement, j’aimais beaucoup ces petits carrelages qui donnait un certain cachet à ma vieille cuisine. 
Comme je vais regretter vraiment les fenêtres dont j’aimais tant les vitraux mais mon mari veut les remplacer par des doubles vitrages, plus fonctionnels. 
Fini temporairement le bruit assourdissant du marteau piqueur et la masse, 
plus que celui de l’évacuation des gravats. Alors, j’en profite, 
une musique zen même si je ne le suis pas vraiment, 
le parfum envoûtant de ces mimosas, cadeau de mon gentil mari pour me faire oublier le bruit et la poussière sans oublier les séances chez le dentiste. 
Et last but not least, LE Matcha, cuvée personnelle de mon généreux donateur. Gourmandise en savourant très lentement ce nectar, émotion aussi : cette sublime poudre de jade touche à sa fin… Et petit à petit j’ai retrouvé cette paix intérieure que me procure ce lieu, cela fait tellement de bien. Je suis brutalement ramenée sur terre par le marteau piqueur 
mais c’est complètement détendue que je descends dans mon coin cuisine... situé non loin de celle qui sera belle un jour ! 
Avec un peu (beaucoup) d’imagination. Si nous étions encore en été, je me serais bien vue cuisiner sur un feu de table, un Grand classique de mes camps guides, je n’ai malheureusement pas de photos mais chaque année c’est ma patrouille qui gagnait ! 
Ce soir, il n’y aura plus aucun gravas, j’aurai à nouveau accès à ce chantier mais je ne suis pas trop pressé, il ne reste plus que le lave-vaisselle. 
Là, c’est le choc ! Autant les autres soirs j’imaginais bien la nouvelle cuisine, autant en voyant cela, j’ai des doutes. 
Je me dépêche de remplir le lave-vaisselle et dégoutée et pleine de stress, je quitte ce champs de ruine : elle ne sera jamais terminée pour saint Nicolas. 
J’ai besoin d’oublier et rien de mieux que de rejoindre les étoiles avec ce fabuleux Phoenix qui fait tellement penser aux parfums des gâteries du grand saint… 
Tandis que le parfum envoûtant se dégage de la théière, promesse d’émotions gustatives, Yves Duteil me régale de la fraicheur de ses paroles. 
Grâce à l’explosion de saveurs dans la tasse et les chansons de ce poète qui sait si bien parler aux enfants, je retrouve mon calme, j’ai passé une excellente soirée. 
Ce samedi matin, le ciel est magnifique et augure d’une belle journée. Plaisir de mes rituels dans le calme :
Musique de là-bas, 
Lu Yu, le dieu du thé 
et aussi un gris-gris de là-bas, le crapaud à 3 pattes que je dispose sur la table tandis que le Colline d’Or griffé George Cannon infuse. Jaime créer une ambiance en rapport avec ce que je veux faire.
Je savoure avec gourmandise ce thé à la fois puissant et subtil, "une main de fer dans un gant de velours" comme dit si bien Olivier Scala dans son livre Thé, cultures, senteurs, saveurs dont j’ai déjà beaucoup parlé entre autres ici :
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2012/10/une-premiere-journee-horaire-decale.html, j’aime la façon à la fois rigoureuse et poétique qu’emploie Olivier pour décrire les thés, sans parler évidemment des recettes de cuisine +++. 
Quelques baies de goji donnent un bel équilibre au breuvage entre force et notes acidulées. Le disque est terminé, la théière aussi mais je ne suis pas encore rassasiée, 
pendant qu’une nouvelle infusion se prépare, je ne me lasse pas à admirer le ciel, bien différent entre le devant et l’arrière de la maison mais avec de belles taches de bleu. 
Après la musique et la méditation, de la lecture. 
Je ne suis pas pressée d’y aller mais je dois vider le lave-vaisselle, seul indice qui fait penser que ce lieu fut une cuisine… 
Autant cela m’a marquée hier soir, autant cela me touche moins aujourd’hui, il fait beau et nous allons manger au restaurant. 
Nous ne sommes pas allés dans un pays du Nord où il fait bien plus froid, mais bien à quelques kms de la maison, au Lac de Genval et mon appareil photos fonctionne très bien, les taches blanches… ce sont des flocons de neige ! Nous avons passé de merveilleux moments, entre plats très fins et fous rires, nous sommes loin des petits soucis quotidiens. 
Retour dans mon cocon pour le dessert du dessert, le fond de boîte du fabuleux Colline d’Or
Et ô surprise, le changement de ciel. 
Une de mes théières préférées relookée  
et une tasse que j’aime particulièrement, beau cadeau d’amitié. 
Je veux achever le tome II des Aventures du Juge Ti, toujours à la recherche du mystère des thés bus par le Juge, mais rien jusqu’ici, il en reste deux autres... 
Le livre est terminé, je suis fatiguée, je jette un dernier regard admiratif sur ces Belles en me disant qu’il faudra renouveler très vite mon stock, la température extérieure, de plus en plus froide, nous rapproche de l’hiver, j’aurai donc bien besoin de thés rouges pour me réchauffer. Que dire de ce dimanche très surréaliste... D’abord que j’ai dormi 14 heures ! Passer une nuit plus que complète ne m’était plus arrivé depuis belle lurette : douleurs dentaires à répétition, antibiotiques que mon estomac déteste, le bruit incessant depuis trop longtemps et la poussière, puis le pire, l’horreur à Paris et les liens avec la Belgique m’ont perturbée bien plus que je n’ai voulu me l’avouer. Ce matin, exactement à 11h15, je me suis réveillée très différente : plus de stress, plus de mal aux dents, reposée aussi, LE bonheur ! 
Il fallait un thé pour fêter cela, le Tumsong, ce thé du Jardin des Cœurs heureux ; l’écrin est surmonté de ce beau cadeau de ma chère Cathy dont j’ai parlé ici :
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2012/10/une-journee-inenarrable-ou-presque.html  
Et une musique ensoleillée, Redanmsyon au titre qui me parle ce matin…
En savourant ce fabuleux nectar, je suis comme un poisson tropical dans l’eau chaude de l’Océan indien… Mon mari mange à l’extérieur avec notre beau-fils, je vais me promener sous un beau soleil même s’il fait vraiment frisquet. L’air est vivifiant, la nature se prépare à l'hiver mais avec un rayon de soleil elle reste belle et si reposante. 
Tandis que je m'émerveille le ciel, tout à coup s’assombrit, il est temps de rentrer. 
Ma première idée est d’infuser à nouveau LE Tumsong, mais la boîte est presque vide, je préfère attendre une autre belle occasion. 
Pour me réchauffer, rien d’un tel qu’un parfum et des saveurs puissantes de Scandale griffé ThéÔdor.
Ce sera mon thé de lecture, j’entame le tome III des aventures du fameux juge…la lecture est ma deuxième drogue. Ce soir ce sera la troisième, la musique et bien sûr le première, je termine en beauté et sérénité ces 3 beaux jours, loin du bruit du monde… Une pensée aussi pour ma chère Anne-Marie qui rentre aujourd'hui du Paradis, quel contraste... J'attends avec impatience de tes nouvelles! Au moment où je termine ce billet, j’apprends qu’ Bruxelles le niveau d’alerte 4 est maintenu, cela implique la fermeture des écoles, de la maternelle à l’université et des crèches. Des centres commerciaux aussi. Pas de métro, de trams non plus. Raison : indications d’attentats imminents pareils à ceux de Paris. Niveau 3 dans le reste du pays…Ce n’est pas le lieu ici d’en parler, mais ma pensée va aux enfants en espérant que les adultes trouveront les mots pour les rassurer…

dimanche 15 novembre 2015

En dents de scie...

Rétrospectivement, j’ai eu du mal à positiver ce week-end… jusqu’à ce midi, un beau coup de fil m’a permis de me remettre les idées en place. Tandis que bien au chaud dans mon cocon à savourer cette drogue qui me fait vivre et me fait oublier le bruit du monde, d’autres perdaient la leur dans un fracas monstrueux. J’ai été impressionnée quand mon mari me l’a annoncé le lendemain et je me suis réfugiée dans mon salon bleu-thé, non pas pour oublier mais pour atténuer la colère qui montait mais aussi d’autres sentiments moins nobles que je sentais poindre en moi. Le thé, la méditation et la musique m’y ont aidée.
Pour deux jours j’avais à nouveau accès à ma cuisine 
ou du moins ce qu’il en reste, j’en ai profité pour préparer des potages que je peux surgeler parce que pendant la semaine, je n’aurai plus pour "cuisiner" que le micro-ondes et la taque électrique dont je me sers pour chauffer le houjiki, le poêlon à Hojicha (
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2013/11/bapteme-dun-poelon-mais-pas-que.html). Je l’ai découvert à Paris chez Tamayura il y a 2 ans exactement, cela venait de rentrer et Olivier m’a fait l’amitié de le tester (http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2013/11/eh-oui-jai-encore-tutoye-les-etoiles-ce.html , j’ai été séduite et depuis, je l’utilise régulièrement, je vous le recommande d’ailleurs, outre le plaisir de voir se torréfier les feuilles, c’est un parfum entêtant qui se dégage du houjiki. 
J’ai peine à croire que ce lieu sera terminé pour saint Nicolas, 
j’ai donc voulu apporter ma pierre à l’édifice (façon de parler…) sauf que cet engin est insoulevable, mon dos n’a pas aimé du tout et mon mari m’a traitée de folle, il n’a pas tort et à ce propos, j’’ai eu un fou rire parce que vendredi j’ai dit à mon dentiste que je préférais encore être chez lui que chez moi pour le moment… Et Xavier n’a pas manqué de me le rappeler, eh oui, j’en suis là. Samedi soir, il a souhaité qu’on regarde les journaux télévisés ensemble : la RTBF et Fr2 comme souvent, sauf que cela a duré une bonne partie de la soirée, toutes les chaînes y sont passées et c’est là que tout a basculé pour moi : j’en ai eu des nausées : entre reportages racoleurs, répétitions morbides des scènes les plus dures, où s’arrête l’information, où commence le voyeurisme malsain? Quand le commentaire parle de carnage, toute personne qui connaît le vocabulaire sait que ce n’est pas joli, joli alors pourquoi montrer des baskets ensanglantées, des cadavres recouverts de couvertures (fussent-elles d’or), des rescapés maculés de sang, pas le leur, celui des victimes qu’ils ont dû enjamber pour sortir, je ne supporte pas cette surenchère où la forme prime sur le fond. Par contre, pas d’explication sur l’expression médecine de guerre qui signifie en clair, vu le nombre impressionnant de blessés graves et pas assez de chirurgiens, ils ont donc la lourde tâche de choisir dans l’urgence ceux qu’ils vont choisir d’opérer parce qu’ils ont une petite chance d’en sortir. Je n’ai pas pu dormir, des tas de questions sans réponse me trottaient en tête de manière lancinante. Et une en particulier, avant de devenir des monstres quels enfants ont-ils été ? Le vent soufflait très fort cette nuit, je suis allée sur ma terrasse où les bourrasques m’ont fait beaucoup de bien, assez curieusement sa force m’a apaisée. J’ai passé le reste de la nuit à écouter de la musique en buvant tasse sur tasse de cette boisson de vie jusqu’à ce que Morphée vienne me chercher. Ce dimanche, mon affreux mari m’a réveillée à 10 heures croyant que je n’étais pas bien, et en effet, à ce moment-là je ne l’étais pas : 4 heures de sommeil c’est trop peu, mais il ne pouvait pas savoir.  Il m’a fallu du temps pour émerger mais un long coup de fil à midi a réveillé mes neurones. 
Le vent n’a pas cessé, j’aime cela. Il fait danser les branches de ce bouleau cette fois complètement dénudé.
Je laisse la fenêtre ouverte pour l’écouter chanter tandis que je prépare mes rituels, ce magnifique objet et la calligraphie symbolique ichi go, ichi e, cadeaux de Staf. 
Et dans le chawan, le Matcha cuvée spéciale de la cave de Guillaume, mon généreux donateur qui revient de ce pays qu’il aime tant. Il va tomber de haut, la France aujourd’hui n’est pas à son avantage. Promenade apéritive dans le jardin. 
Après le dîner, retour dans mon cocon, je choisis ce thé au Pomelo 2006, l’élixir de jeunesse éternelle griffé Source de Lumière
De la jarre bien entamée, s’échappent des parfums d’agrumes pour éveiller mes papilles. 
Infusé en gong fu, les arômes sont bien présents, par contre les saveurs sont comme atténuées. La jarre a pour toute fermeture un tissu, Jing m’a dit que ce n’était pas un problème mais je constate que ce n’est plus vrai, il faudra que je trouve une solution ou alors, je ne bois plus que cela jusqu’à plus soif... 
Pour cette fois, je l’ai infusé plus longtemps. Retour en cuisine, flans de courgettes pour ce soir, et gratin de cabillaud pour demain. Ce dimanche un peu particulier va se terminer dans mon cocon, 
avec une tisane de fleurs de camomille griffée ThéÔdor
Dans l’écrin, comme de petits soleils odorants. 
Et de la lecture pour concocter de nouveaux menus pour inaugurer la cuisine... quand elle sera terminée. 
Ces desserts particuliers qui ne sont pas ma tasse de thé mais que mes petites-filles adorent, préparer de la pâte sans œuf, ce sera pour moi une grande première. 
Tout en savourant cette bonne tisane couleur soleil, je salive en dévorant les recettes de ma nouvelle grande bible, à la fois assez simples et raffinées, j’ai hâte de tester ces plats d’hiver.  Quant aux cupcakes, c’est une autre histoire : si la pâte de base semble assez simple à réaliser, les garnitures utilisent des ingrédients que je ne connais pas. Et un fou rire en découvrant le nom de famille de l’auteure : Veganpower… Nom réel ou pseudonyme?... Je vais aller très vite me blottir dans les bras de Morphée, mes yeux se ferment.