jeudi 31 mars 2011

Il y a lecture et lecture, mais le Thé... toujours!

Ce matin, malgré une bonne nuit, je me sens très fatiguée. Et pourtant la lumière est revenue, et avec elle énergie retrouvée, envie de bouger. Que se passe-t-il?J’avais donc besoin d’un thé corsé et mon choix s’est porté sur ce superbe Yunnan Shen Xian découvert à la Porte rouge à Strasbourg (http://la-theiere-nomade.blogspot.com/2011/02/une-journee-tout-en-contrastes.html) Que de beaux souvenirs… C’est la deuxième fois que je l’infuse (voir http://la-theiere-nomade.blogspot.com/2011/03/fabuleux-yunnan-shen-xian.html ) et c’est toujours le même bonheur ! Envie de lecture maintenant, je vais dans ma bibliothèque généraliste. Et voilà ce que j’en retire ! Non je ne suis pas retombée en enfance mais j’ai pris beaucoup de plaisir à relire les Aventures de Jo, Zette et Jocko. Et j’ai été très émue de retrouver les mêmes émotions que jadis, je connaissais encore par cœur certains passages… Après des courses pour que mon mari ne meure pas de faim pendant le week-end, me revoilà dans mon salon bleu-thé. Autre thé, ici un Alishan de chez Zen Zoo. J’ai dû renoncer à mon voyage à Taïwan pour cette année, je me console en voyageant autrement. Autre lecture aussi, j’ai choisi ce livre parce que samedi à l’Institut du Thé nous serons initiés à une nouvelle cérémonie, la cérémonie Zen, mais je n’en ai pas trouvé mention dans ce livre très instructif dont je reparlerai bientôt, je l'emmène et le re-re-re-lirai dans le TGV.Je vais maintenant laisser infuser ces grandes feuilles, je les transvaserai demain dans une Thermos… le voyage sera long et j’ai peur d’être en manque. J’ai vraiment hâte de retrouver ma Maître de Thé et mes compagnons dans ce lieu entièrement dédié au culte du Thé. Beaucoup d’émotions en perspective…

mardi 29 mars 2011

Entre trouble, interrogation et bonheur

Ce matin, avant d’aller dans ma pièce préférée, je vais jeter un œil sur certains blogs et je tombe sur un titre qui éveille ma curiosité : "Energétique des thés, les forces, les points d’équilibre" sur le blog de Nicolas (http://letheetlechemin.blogspot.com/) avec comme sous-titre: "section de philosophie appliquée". Je l’ai lu, je l’ai même relu et … je n’ai quasi rien compris. Ô rage, ô désespoir, que se passe-t-il ? La sénilité me guette-t-elle ? En hiver, je comprendrais, mes neurones hibernent mais je les sens à nouveau très actif depuis qu’ils se sont mis, comme celle à qui ils appartiennent, en mode printemps, boostés par cette belle luminosité retrouvée. Mais plutôt que de me lamenter et de me questionner sur mon état intellectuel, je me précipite sur mon viatique. En pensant aux "Lapins-voyageurs" comme ils se nomment eux-mêmes, et qui doivent être arrivés à destination maintenant, j’achève le petit échantillon que Li-Ping m’a donné, un Sichuan vert Mao Jian. Je l’avais déjà testé une première fois ici . Mais j’avais envie et même besoin de retrouver mes repères et mes rituels après ce qui s’est passé ce matin. Je suis une fois encore étonnée par la couleur assez foncée des feuilles sèches. Le zhong en verre me permet d’observer la danse des feuilles pendant la première infusion. J’apprécie cette liqueur jaune pâle légèrement piquante. Après cette première infusion, les feuilles ont beaucoup "pâli", je constate qu’il n’y a que des feuilles individuelles, à voir de plus près quand elles auront tout donné. La deuxième infusion est légèrement trouble et très astringente, et cette fois cela me dérange, j’avais besoin de douceur, je n’en ferai donc pas de troisième. Les feuilles infusées sont effectivement "seules", comme cueillies une à une, sans bourgeons ni brindille. Elles sont aussi assez petites, pales et très fines. Je vais maintenant, autre rituel mais du mardi seulement, préparer le thé que je boirai avec mon adorable Emilia, grâce à qui ma maison est méconnaissable après son passage ! Elle n’arrête pas une seconde, j’ai dû au début l’obliger à souffler un peu en partageant un thé le matin et un autre l’après-midi, et j’ai dû insister pour la faire asseoir ! Et ce matin, elle m’a apporté ce Herbata de son pays natal, j’ai été vraiment très touchée. C’est du thé parfumé, je ne le boirai donc pas chaud mais j’en ferai bientôt du thé glacé. Elle m’a devancée parce que pour Pâques je compte lui offrir l’un ou l’autre sachet de thés e vrac, un filtre et une théière, elle n’a pas ce matériel et est la seule à apprécier ce breuvage chez elle si j’ai bien compris. Je me sens mieux, plus paisible, mais il faut que je trouve un moment au mois d’avril ou au mois de mai au plus tard pour rencontrer ce philosophe passionné par le thé qui a piqué ma curiosité, jusqu’ici nos agendas ne correspondaient pas !

lundi 28 mars 2011

L'atelier Pu Er à la Magie du Thé, que du bonheur !

Ce compte rendu sera comme une rétro-olfaction de l’atelier d’hier. En rentrant j’ai passé la soirée avec mon mari qui, vu la reprise de mes activités, "a peur de ne plus savoir qui je suis quand je fais quand même encore quelque apparition". Pauvre chou va, quand j’aurai le temps je le plaindrai… Mais avant "l’effort", le réconfort. Cette théière a été créée uniquement pour L’Art du Thé à Lucerne. Je choisis cette théière parce qu’elle me rappelle une belle rencontre (une de plus) là-bas. Malgré une très belle lumière, il fait un peu frisquet, et en même temps c’est le printemps mon envie se porte sur le Phobseering, un Darjeeling bio, un beau cadeau encore… Et tout en dégustant ce breuvage, à la fois réconfortant et frais, je pense à une jarre. Je n’aime pas ces changements d’heure mais pour une fois cela me convenait parce que Fanou m’a proposé de passer plus tôt pour avoir le temps de découvrir le secret de LA jarre, sauf qu’elle vivait encore à l’heure d’hiver et que nous avons eu à peine le temps de mettre la dernière main aux préparatifs… Me voilà donc fin prête pour débuter ces 3e atelier consacré aux Pu Er, mais en manque de thé... Après un thé d’accueil, un Pu Er froid mélangé à des fruits rouges très frais concocté par Fanou accompagné de cup cakes, nous pouvons commencer. Un regret, Sonia, une habituée très motivée a dû renoncer à la dernière minute. Mais comme on a dû refuser des inscriptions, il y aura possibilité de répliquer cet atelier. J’ai été particulièrement heureuse d’animer cet atelier-dégustation parce que ce thé particulier, j’ai dû l’apprivoiser (la première fois que j’en ai goûté, je l’ai recraché) mais cela a été aussi pour moi de rendre hommage à Olivier Schneider qui m’a permis de transformer beaucoup de points d’interrogation en point d’exclamation, j’ai chaudement recommandé son site à mes compagnons du thé. Il est évident que cet atelier ne fut pas un cours théorique, j’ai aussi voulu initier les futurs buveurs de ce thé au gong fu, la manière la plus adaptée pour saisir les arômes de ce thé. J’ai donc infusé le premier en leur montrant comment faire. Le premier thé fut un Pu Er cuit en vrac dont les feuilles sèches sentent la terre et mais aussi la ferme. J’observe attentivement les participants, Céline et Hélène d’abord.Puis Lukas et Brigitte, venue spécialement de Bruxelles pour l’atelier. Et enfin Michèle et Marie. Peu de réactions au niveau des saveurs, on retrouve des odeurs de sous-bois et une odeur animale. Lukas y détecte un arrière-goût de poisson. Pour un thé basique, il est correct, sans plus. C’est à Marie maintenant d’infuser le 2e thé sous l’œil attentif de Michèle. Il s’agit d’un Menghai cuit de 2004, en galette, "issu de théiers anciens et sauvages". Au tour de Michèle maintenant de s’occuper de la 2e infusion. On aurait pu continuer les passages mais le temps nous est compté, il faut que chacun puisse s’exercer. Nous passons maintenant au thé suivant, et c’est au tour de Brigitte de s’y mettre. Il s’agit d’un Sheng Ye originaire de la région de Simao (Yunnan), ce thé en vrac, produit en quantité limitée, issu de vieux arbres (1200-1800 ans). Ce qui saute aux yeux de mes compagnons, c’est la couleur pâle de l’infusion par rapport aux 2 Shu précédents. Pendant que Lukas et Hélène savourent, Céline lit les commentaires sur ce thé particulier. C’est avec beaucoup d’application que Lukas prépare la 2e infusion sous le regard attentif des autres. Beaucoup d’échanges à propos de ce thé qui fait penser à certains thés verts. Ce qui étonne, c’est la couleur des feuilles, très foncée pour un sheng. Hélène va maintenant nous préparer ce mystérieux 4e thé. C’est un "Shi Kun Mu Xin Yun Shen" du nom de son créateur: Maître Shi Kun Mu est un Tea Master taïwanais qui, depuis plus de 15 ans a collecté et préparé des thés spéciaux et très originaux. Cette galette est composée de thés mélangés Xin Yun Shen (du nom de ses 3 enfants) est faite entièrement de feuilles provenant de théiers sauvages des 6 montagnes de Banna (Yi Bang, Ge Deng, You Le, Man Zhuan, Mang Zhi et Yi Wu). C’est un thé puissant pouvant être consommé à tout moment. Le vieillissement en diminuera l’amertume, (naturellement présente dans les jeunes Pu Er crus) et développera des saveurs plus complexes". La première infusion, très claire, fait plus penser à du Oolong tant au niveau du parfum que du goût, très floral avec un petit quelque chose en plus comme du fumé. La 2e infusion est radicalement différente, imbuvable pour la plupart d’entre nous. C’est un très jeune sheng fougueux et d’une incroyable astringence, "pire" que les plus astringents Darjeeling primeurs. Mais on retrouve dans les feuilles infusées ce parfum floral. C’est ainsi que s’est terminé cet atelier qui une fois encore a vraiment plu à tous. Ambiance très chaleureuse comme chaque fois liée à ce lieu magique qui porte décidément bien son nom Magie du Thé, tout un programme! Et il y a aussi ce lien particulier entre nous que je retrouve chaque fois que je suis avec mes compagnons du thé. Comme ce sera le cas samedi prochain à l’Institut du Thé… j’ai hâte d’y être ! Merci à vous tous pour ces moments hors du temps, et à la prochaine séance.

samedi 26 mars 2011

Un vendredi magique

Avant-veille de l’atelier thé, je me retrouve comme il y a une semaine à Namur chez Magie du Thé, mais cette fois pour peaufiner le texte qui sera remis aux participants de dimanche. Quand tout à coup, un grand cri : "IL est arrivé". Parmi d’autres, bien blotti dans une caisse en provenance directe de Chine, LE trésor. Mais nous avons résisté à ouvrir cette jarre, ce sera pour dimanche. Par contre, nous avons testé un Huang Shan Mao Feng dont les feuilles sèches nous semblaient assez quelconques. Mais dès la première infusion, nous changeons radicalement d’avis : la liqueur, jaune pâle, est très fraîche. En goûtant le breuvage, Hélène y trouve comme une sensation huileuse à la saveur d'un jus de rôti de veau, Fanou lui trouve aussi un aspect gras comme quand on se met du beurre de cacao sur les lèvres tndis que Céline et moi lui trouvons un saveur de légumes.La deuxième infusion, légèrement plus astringente donne maintenant des notes fruitées. Je reparlerai bientôt de ce "Pic poilu de la montagne jaune", c’est un de mes thés favoris et même si celui-ci date de près d’un an, il n’a rien perdu des parfums et des saveurs que j’aime. Nous passons maintenant à la découverte d’un Pu Er de 1999, une galette de la Menghai factory "Dayi". Sur l’endroit on aperçoit des idéogrammes en relief. C’est Fanou qui, avec application, extrait un morceau dans les règles. Les feuilles, de brun à noir, ont l’air assez petites et un parfum typique de cuir s’en dégage déjà. La première infusion d’une belle couleur acajou, fait l’unanimité. On adore ! Il suffit de voir le regard de Céline, elle est au paradis et Hélène se concentre sur le breuvage. Je me contente de le savourer avec bonheur… Les 3 autres infusions par contre nous laissent perplexes, liqueur beaucoup plus foncée, arrière-goût désagréable, pourquoi ? Fanou va se mettre en contact avec son fournisseur pour en savoir plus, comment un thé peut-il passer de saveurs complexes mais très agréables qui ont fait l’unanimité à des choses presqu’imbuvables… qui l’ont faite aussi ? Mais ce que j'en retiens, ce sont ces moments magiques faits d'échanges vrais, de regards croisés et d'amitié.Les feuilles infusées sont correctes et ont le parfum typique des Pu Er, ici le parfum sous-bois après la pluie domine celui du cuir. Ce matin j’ai été réveillée par une sérénade: ces 2 poules faisanes à la recherche d’un compagnon sans doute, lui ne s'est pas montré mais on l'entendait. Ou plutôt, on les entendait, parce qu'il y en a deux aussi...Un des deux n'a d'ailleurs pas tardé à se montrer. Trop de choses à faire au jardin aujourd'hui pour me réfugier dans mon salon, mais il fait superbe, cela compense mon très temporaire manque de thé.