dimanche 31 mai 2009

Le bonheur est dans le thé quand il est partagé avec intensité avec des amis du thé

Aujourd’hui est encore un jour à marquer d’une pierre de thé blanche. J’accueillais Josiane et Jean-Pierre en séjour chez leur fille à Bruxelles. Josiane et Jean-Pierre suivent les cours de Nadia à l’Institut du thé (voir entre autres ici), nous avions vraiment sympathisé et quand j’ai su que leur fille travaillait à Bruxelles, je leur ai proposé de passer une journée à Groenendael, que Josiane a baptisé joliment un Thé à la Campagne. Et du thé, il y en a eu bien sûr, mais pas que ça. Après un apéritif que j’ai oublié de photographier cette fois, ils se sont installés autour de la table buffet, mais non, ils n’ont pas été obligés de manger avec les doigts. La table était dressée, décorée avec les superbes fleurs reçues lundi passé, que je soigne avec amour (merci Bernard, Paul et Marielle). Repas très arrosé de … thés glacés (jasmin ou Genmaïcha), et émaillées de conversations plus ou moins sérieuses. Le dessert, composé de sorbet à la pêche, d’une pêche au sirop de thé et d’une glace au Matcha fut l’occasion de penser à ma chère filleule, c’est son thé grand voyageur que j’ai utilisé (voir ici). Elle est actuellement à Brisbane et sera bientôt face à la grande barrière de corail, bon vent ma Puce, continue à nous faire rêver ! Après un tour de jardin, nous sommes passés dans mon salon bleu-thé où Jean-Pierre nous a fait le cadeau d’une cérémonie. Gestes précis, très harmonieux, signes d'une pratique assidue. J’ai retrouvé ce qui me fascine chaque fois que je suis à Poule, cette atmosphère où on est à la fois pleinement soi, mais pas replié sur soi, mais au contraire en communion intense avec le monde et les êtres. Un vrai partage, des moments intenses, très vrais. C’est cela pour moi la méditation. Ont suivi ces moments de recueillement intenses, des échanges très riches sur notre vécu de ces instants très forts, j’ai admiré plus particulièrement les paroles de mon mari, dont c’était la première cérémonie "en groupe". Après ces émotions, un petit intermède glacial (sorbets fraise, kiwi, glace banane dont je noterai les recettes demain, c’est promis). Pendant ce temps-là j’ai préparé le matériel de la cérémonie des lettrés.C’est avec humilité et bonheur que j’ai offert ces moments à mes hôtes. J’ai choisi ce superbe Dao Ren Mao Feng cha (voir ici entre autres). Il était alors l’heure de souper, nous avons partagé le reste des restes et c’est à regret que nous nous sommes quittés. Et pour prolonger le bonheur, il me reste ceci… (Merci à vous, je sens que je vais passer de bons moments). Et les merveilleux souvenirs de cette flamboyante journée, merci à vous pour cela et à samedi à Poule… Et comme chaque fois que l’émotion est à ce point présente, je trouve mes mots très pauvres, il faudra lire entre les lignes… J'attends le bonheur de vous revoir le plus vite possible, et à toi Elodie, je te redis: tu viens quand tu le souhaites, pour toi, la distance est très courte!

samedi 30 mai 2009

Retour en cuisine

Voici donc les recettes du repas de demain. Il me reste des bons restes des repas précédents (vive le congélateur), je vais donc décrire celles dont je n’ai pas encore parlé : la mousse d’asperges au Genmaïcha et la semoule au Kukicha. Pour la mousse d’asperges, il vous faudra : 400 g d’asperges (je les ai prises en bocal malgré la saison parce que pour être broyées, cela convient très bien) ; 200 ml de jus d’asperge, 3 œufs cuits durs, 6 feuilles de gélatine, sel, poivre et 1 cuillère à soupe de Genmaïcha réduit en poudre (moulin à « café » ou mortier). Faire tremper la gélatine dans de l’eau froide, cuire les œufs et couper les asperges en tronçons. Mettre les asperges, le Genmaïcha et les œufs coupés en morceau dans le mixer. Faire chauffer le jus d’asperges et y intégrer la gélatine pressée puis ajouter ce liquide dans le mixer. Transvaser dans un moule, le filmer et le mettre au frigo jusqu’au lendemain. Pour la semoule au Kukicha, il vous faudra de la semoule et autant d’eau, j’ai employé 1 grand et 1 petit verre de semoule et donc l’eau correspondant, 1 cuillère à soupe de Kukicha et 1 d’huile de sésame, du sel. Faire bouillir l’eau salée au sésame, y faire infuser 3 minutes le Kukicha puis remettre l’eau à bouillir. Transvaser la semoule dans un plat et y verser l’eau, couvrir et laisser gonfler 5 minutes puis égrainer la préparation. Je ne sais pas encore si je le servirai "nature" ou si j’en ferai un taboulé, mais je suis tentée d’y intégrer le thé infusé… La suite demain.

mercredi 27 mai 2009

Un thé de l'île de Ré avant un rendez-vous dans un lieu que j'attends depuis longtemps...

Ce matin, avant un rendez-vous très excitant à 12h30 rue du Bailly... , j’ai eu envie de découvrir un nouveau thé. Il se nomme Thalasso thé, c’est un des cadeaux de Stéphane et Alexandra (voir ici), il est composé de thé vert, algues, épices et agrumes. Il vient de Ré, cette île où je ne suis plus retournée depuis qu’elle n’en est plus vraiment une maintenant qu’un pont la relie au continent. Il est produit par Esprit du sel. Comme chaque fois que c’est une première, j’installe le matériel nécessaire; je pèse 3 g de ce thé pour 10 cl d’eau à 85°, et tout cela sous l'oeil malicieux de Lu Yu. Le produit sec, (je n’ose parler de feuilles, il y a beaucoup d’autres choses), sent vaguement le clou de girofle (c’est du moins ce que je perçois) et la marée. Trois minutes plus tard je découvre une infusion assez foncée et un peu "huileuse" par sa consistance. Ce qui saute aux narines, c’est une odeur de carcasse de crevettes grises typiques de la côte belge. Le mélange infusé est très bizarre, je remarque tout de suite les morceaux d’algues mauves qui font penser à la couleur de certains choux-rouges quand on les fait cuire, et comme les feuilles de ce légume, légèrement translucides. Les morceaux de feuilles de thé viennent ensuite. Et en prenant un morceau d’algue pour la goûter, je retrouve cette sensation visqueuse que l’on éprouve en marchant pieds nus dans ces trésors de la mer. L’infusion par contre ne me plaît pas… comme boisson mais j’imagine déjà ce que cela donnera en cuisine, pour pocher un poisson par exemple, ou dans une vinaigrette pour accompagner ces crevettes grises que j’aime tant. C’est avec ce nouveau thé que j’ai baptisé ce nouveau set de dégustation, cadeau précieux d’Olivier Scala, qui a renouvelé son geste d’amitié (voir ici et ). C’est avec beaucoup émotion que j’évoque cela, j’ai rassemblé le petit nouveau et 2 des 3 anciens que j’utilise régulièrement. Merci une fois encore Olivier, et je l’espère !, à très vite à l’Essence du thé. Et merci aussi à vous deux, Alexandra et Stéphane, de m’avoir permis de retourner à l’île de Ré, pendant ce temps-thé. A midi, je quitte ma verte vallée (c’est la signification de Groenendael) pour me rendre dans la capitale, j’ai hâte de découvrir la transformation de Passiflore. Je n’ai pas été déçue même si seul le gros œuvre est terminé mais les explications de Jean-Benoît et les plans de Bruno, son architecte, m’ont fait rêver ! J’avais apporté quelques bons restes de lundi et nous avons pique-niqué à trois dans cet endroit qui, tel un immense dragon, change de peau pour vivre sa nouvelle vie de Cha Yuan… Nous avons bu un premier thé, un Bai Mu Tan qui vient de Nantes, il m’a été offert par Sylviane (voir ici) lors d’un WE qui restera dans les annales. Je l’ai préparé glacé, il n’y a pas encore d’eau chaude chez Cha Yuan Bruxelles. J’étais tellement prise par tout ce que me disaient Jean-Benoît et Bruno que j’en ai oublié d’immortalisé ce premier moment, qui sera suivi de beaucoup d’autres, c’est certain ! Je vais maintenant retourner dans mon salon bleu-thé et me livrer à mon occupation favorite.

mardi 26 mai 2009

La Tea party côté cuisine

Après avoir établi le menu sur papier, il reste à la réaliser. Voici donc les recettes promises.Je ne reviens pas sur le cocktail au thé dont j’ai déjà parlé plusieurs fois, mais je décrirai un des zakouskis, inspiré des sandwiches aux figues d’Agatha (p. 126).Les ingrédients que j’ai employés sont 200 g de figues sèches, 100 g de cottage cheese dans lequel j’ai ajouté 1 cs de thé au jasmin très corsé. J’ai broyé les figues et 1 cs de thé au jasmin également très corsé (Agatha y met du brandy, chacun ses goûts…), j’ai étendu cette mixture en une couche d’ ½ cm que j’ai conservée au frigo pendant 1 nuit pour que cela durcisse). J’ai rempli les mini moules en pâte brisée de cottage cheese nature et j’ai découpé à l’emporte pièce une roue de figues, de l’avis général c’était délicieux. Agatha, elle, y ajoute du parmesan…. Cela a donné lieu à un remue-méninge dont les résultats furent surprenants. Extrait de : Le crime est notre affaire : « Tommy lui tendit le journal avec le titre en première page :

MYSTERIEUX CAS d’EMPOISONNEMENT
TUES PAR DES SADWICHES
AUX FIGUES

Si tu étais parti avec elle hier, tu aurais probablement mangé de cette pâte de figues à l’heure du thé et tu serais mort".
Je demandais un commentaire après l’ingestion de ce canapé peu banal. "Après tout, mourir de plaisir est la plus belle des morts" ; "Je souhaite être enterrée, pas incinérée, de préférence dans un sac en tissu sans cercueil" ; "Entre amis le temps suspend son vol et la mort s’éloigne" ; "La faute d’orthographe voulue crée le trouble chez l’enquêteur, le soubassement inconscient (sadisme) évoque un serial killer" ; "Mort douce, violente dans ces plaisirs si recherchés, si subtils." Le ton est donné, le public accroche, cela promet ! Mais revenons aux recettes : je parlerai maintenant du potage (froid) au concombre qui a remporté un vif succès et qui est pourtant d’une banalité déconcertante à réaliser. Il faut prévoir 1 concombre, 2 yaourts 0% M.G., le jus d’un lime, 2 cc de Matcha, sel et poivre. Le seul travail humain consiste à éplucher le concombre et à le détailler en dés (pas besoin de l’épépiner). Le reste est celui du mixer. Les sandwiches maintenant. Le pain choisi est du pain anglais English breakfast, très moelleux dont je coupe les croûtes (pour faire joli et pas parce qu’elles sont trop dures). J’ai tout préparé la veille pour n’avoir plus qu’à tartiner les sandwiches ½ heure avant l’arrivée des convives, je trouve que les sandwiches préparés trop à l’avance et conservés au frigo, ce que font tous les hôtels et salons qui offrent ce genre de service, ce n’est pas bon. Sandwiches saumon – fromage : 250 g de saumon fumé grossièrement coupé, 1 ravier de chèvre (genre chavroux), 1 cs de fines herbes (oignons blancs, persil) + 3 cs de Genmaïcha très concentré. Mettre tout dans le robot, mixer puis mettre au frigo. Sandwiches œufs – mayonnaise : 6 œufs que l’on fait cuire dans de l’eau bouillante pendant 10 minutes, on les retire alors et à l’aide d’une cuillère à soupe on fendille la coquille. Avant de les remettre dans l’eau on y ajoute 4 cuillères à soupe de Lapsang ou de Tarry Souchong, 2 fleurs de badiane, 3 cs de sauce soja, 1 bâton de cannelle, j’attends la reprise de l’ébullition puis j’y ajoute les œufs et je les laisse mijoter 1 à 2 heures sans source de chaleur. Je les refroidis et les écrase dans un bol auquel j’ajoute 3 cs de mayonnaise dans laquelle j’ai mis 2 cc de thé fumé broyé + sel et poivre. Sandwiches cheddar – cressonnette : 250 g de cheddar, 2 cs fromage blanc, 1 ravier de cressonnette, 10 cl de Kukicha très infusé. Je râpe finement le cheddar que je mets avec les autres ingrédients (la moitié de la cressonnette) dans un robot afin d’obtenir un mélange bien lisse (rectifier éventuellement l’onctuosité en ajoutant un peu de fromage blanc. Avec la 2e moitié de la cressonnette, que je coupe en petits morceaux, je fais un beurre manié puis au frigo. Poulet – chutney : 1 poulet, 50 g de thé Tchaï (le mien vient de chez Cha Yuan), des épices, des raisins secs (30g de blancs + 30 g de noirs), du chutney (cette fois je ne l’ai pas fait maison, j’en ai pris un indien à la mangue). Mettre le poulet dans une grande casserole d’eau froide qui le recouvre entièrement et faire chauffer l’eau. Après avoir écumé le liquide, y mettre 50 g de thé, poivre, sel, épices pour poulet et laisser cuire 1 heure à feu doux. Dès que possible, fendre la peau pour que le poulet prenne la couleur du thé. Dès qu’il est très bien cuit, prélever 2 louches de liquide qui va servir à faire gonfler les raisins, retirer le thé, filtrer le liquide et dépiauter la bête puis remettre les morceaux et les raisins dans l’eau de cuisson (+/- 2 heures). Quand le poulet et les raisins sont froids, y ajouter 4 cs de chutney (ou plus selon le goût), mettre au frigo. Sandwiches concombres – aneth : 1 concombre, sel, aneth. Peler le concombre et, selon le goût, l’épépiner. L’émincer très, très finement et y ajouter du sel pour le faire dégorger, renouveler 2 fois l’opération puis mettre dans le frigo. Il suffit le lendemain de garnir le pain : avec le saumon fumé, je prends du pain gris, avec les œufs, 1 tranche de gris, 1 de blanc et pour les autres, uniquement du pain blanc. Je les coupe en 4 triangles et l'affaire est faite.J’avais aussi préparé 2 salades : iceberg, fleurs de ciboulette et une vinaigrette huile de noix, vinaigre balsamique et l’autre, plus exotique : pousses de soja, légumes chinois avec une vinaigrette à l’huile de sésame, sauce soja et sauce aigre-douce. C’est dans une chaude ambiance que nous sommes passés à table. Avec ces petites affaires très anglaises revisitées, j’ai servi des thés glacés, au choix : Genmaïcha, Tchaï ou Bai Mu Tan, ce qui a ravi les papilles de Paul et Bernard entre autres, pour qui c’était une grande première. Comme dessert, je vais parler uniquement du cadeau de Guylaine pour lequel j’avais trouvé un extrait de Miss Marple au club du mardi, très approprié : "Miss Marple se tourna vers lui : « Les cuisinières mettent presque toujours "des mille et des cents" sur le pudding, mon cher. C’est ainsi qu’on appelle ces petits vermicelles de sucre rose et blanc. Bien entendu, quand j’ai appris qu’ils avaient eu du pudding à manger au dîner, et j’ai évidemment fait le rapprochement. C’est là que se trouvait l’arsenic, dans les vermicelles". Je demandais "que mettrais-tu comme mille et cents" ? Et des réponses très dans l’esprit du jour : "des larmes de sucre" ; des "flirters" (fleurs de thé)" ; "des vermicelles trempés dans la thé-rébantine" ; "des petits bisous empoisonnés" ; "2 g de millepertuis". Ces cupcakes ont été réalisés par la belle-fille de Guylaine, vous pouvez les commander via son site : Lilicup, je vous mets cependant en garde, quand on y a goûté, on ne peut plus s’en passer... Bravo Vanessa ! Et pour accompagner ces douceurs criminelles, du thé au choix : au jasmin ou aux fleurs de cerisier. Et les discussions multiples et variées ont agrémenté ce repas, la température est même montée d’un cran quand le sujet a glissé, on ne sait par quel hasard, sur la politique… française ! A un moment, j’ai même eu du mal à réintroduire l’Angleterre du siècle passé dans le débat… Je ne vais pas parler ici des glaces, ce sera pour le repas suivant et dans pas longtemps, dimanche prochain, pour une rencontre franco-belge ! J’ai donc terminé mon devoir mais je vous dis tout de suite que les proportions précises sont à votre discrétion, à pouf, cela marche très bien aussi ! Mais une promesse est une promesse... Sur ce, je vais me préparer un thé d'automne, un Pu Er shu, parce qu'après un été aussi chaud qu'éphémère revoici l'automne, son temps gris, ses pluies et son vent!

lundi 25 mai 2009

Encore une journée flamboyante!

Encore une journée flamboyante et c’est avec beaucoup d’émotion que je vais tenter de la décrire. Les recettes promises, ce sera pour plus tard, mais ce soir vous aurez droit à l’ambiance de ces moments magiques. Comme je l’avais annoncé le 12 mai, le thème de ce jour était une tea party inspirée de "Crèmes et Châtiments : Recettes délicieuses et criminelles d’Agatha Christie". J’ai donc imaginé un repas parsemé d’énigmes basées sur des extraits de livres d’Agatha, chaque convive a reçu un petit carnet à compléter au fur et à mesure. Je devais donc trouver quelques fins limiers. Mais qui sont-ils ? Ce sont d’anciens collègues qui ont beaucoup compté pour moi dans mon ancienne vie. Quand parfois je pense à ces années, ce sont ces visages qui m’apparaissent: Francine, Marielle, Guylaine, Paul et Bernard, j’aurai le temps d’en reparler. Ils se sont pliés de bonne grâce mais surtout avec talent à ce "devoir" comme certains extraits vont le montrer. Après un apéritif évidemment très thé dont je reparlerai en donnant les recettes, nous passons à table et chacun découvre le menu, ce qui provoque certains commentaires amusés mais personne ne semble avoir peur cependant. Et chaque fois qu’un extrait correspondant à un ingrédient particulier était lu, il donnait lieu à un petit travail d’imagination, et il y en a eu ! Quelle classe studieuse… Certains extraits avaient pour thème le crime en général. Un exemple ? D’ABC contre Hercule Poirot
" Si vous pouviez commander un crime à la carte, lequel choisiriez- vous ?
- Voyons… laissez-moi réfléchir… Etudions très attentivement le menu.
- Cambriolage, escroquerie ? Non, c’est du crime végétarien, ça. C’est un meurtre qu’il nous faut, un bon meurtre bien saignant, avec sa garniture évidemment.
- Et les hors-d’œuvre"
. Et ma question : "et le tien"? Et ils ont été inspirés ! "J’enferme la victime dans un local hermétique avec un réchaud ou un petit feu qui utilise progressivement tout l’oxygène du local. Ce n’est pas douloureux pour la victime et quand tout est fini, on aère le local et il n’y a plus de trace". "Moi j’ai horreur du sang, si je vois faire une piqûre je tourne de l’œil. Alors, il me faudrait un meurtre propre, qui ne laisse pas de traces. J’en reviens à mon obsession : mourir de plaisir" ; et à l’opposé : "Le meilleur crime est le crime animal : on lance le molosse sur le récalcitrant… Et il mange comme si c’était sa gamelle" ; mais aussi : "le vol d’Icare" ; et enfin : "Avec une sarbacane dont la flèche serait empoisonnée au thé, on deviendrait addict au thé… à vie". Nous avons terminé cette journée criminelle dans mon salon bleu-thé, chacun a lu ses élucubrations, notamment concernant la question : "quel est ton poison préféré ?" Et voici en vrac: "la mort-fine ; le cul-rare ; l’art-scénique ; le pain; chocolat-thé ; la mort hourra ; la soude caustique ; celui qui ne se mange pas ; un mélange d’urine de Pégase et de poudre de licorne, en subtile et définitive décoction". Cela a provoqué certains fous rires, bien sûr. Mais il y eut aussi des discussions plus sérieuses, par exemple nous avons échangé sur la mort pendant plus d’une heure. Bref, 6 heures et demi de pur bonheur, au goût de l’amitié. Nous avons d'ailleurs décidé de nous revoir tous les six une fois par an autour d’un thème (reste à choisir lequel, les propositions ne manquent pas !) Quant à moi, je n’attendrai pas un an pour vous revoir en particulier devant une tasse de thé. Merci à vous cinq pour ces moments d’éterni-thé, même si je trouve ce récit très en-deçà. de ce que nous avons vécu…

mercredi 20 mai 2009

Encore une journée très réussie... tout est bien qui finit bien

Et pourtant, cela avait assez mal commencé ! Ce matin, je vais dans le frigo pour voir si le thé infusé la veille est à point. Et je constate avec horreur que si la théière est bien là avec le filtre… je n’avais pas mis d’eau ! Comment se fait-il, distraite à ce point je ne m’en croyais pas capable. Il était 7h30, mes invités arrivaient vers midi, le thé sera moins corsé mais bon. Puis direction la cuisine, pour les derniers préparatifs. A 10h30, je m’apprête à préparer les zakouskis de l’apéritif et là, une 2e catastrophe, mon robot me lâche ! J’ai donc dû improviser, ce fut limité mais très bon. Je n’ai illustré ni celui-ci ni le dessert, des glaces et sorbets dont je donnerai les recettes après mon Tea Time criminel de lundi. Par contre voici le contenu des plats : une mousse d’asperges au saumon fumé, deux sortes de taboulé, une petite salade, les pains de viande et sauces assorties. Chose promise, chose due, voici les recettes, je commence par les taboulés. Le premier est presque classique, après avoir fait chauffer moitié eau moitié thé (Toupet de légumes), je la verse sur la semoule et fais gonfler 5 minutes. Après l’avoir égrené, j’y ajoute 2 cuillères d’huile de noix, 30 feuilles de menthe, 20 tomates cerises coupées en 8, 1 petit concombre coupé en petits dés et le jus de 2 citrons puis je laisse reposer après avoir salé et poivré (désolée Sylviane, je n’ai pas pesé ces 2 ingrédients, on ne se refait pas…). Le 2e taboulé est infusé avec Noël chez l’Artisan auquel j’ai cette fois ajouté de l’huile de sésame et 2 cuillères à soupe de sauce aigre-douce. La salade est de l’iceberg parsemée de fleurs de ciboulette et de quelques petites branches de cette herbe verte si odorante. Les 3 sauces reprennent les ingrédients des pains de viande. Sauce aux fines herbes : 1 pot de yaourt light, 3 cuillères à soupe de mayonnaise, 1 gros oignon blanc, 1 gousse d’ail, persil, sauge, estragon (à pouf....) ; sauce aigre-douce : même base + 5 cuillère à soupe de sauce aigre-douce ; sauce au fromage : 2 cuillères à soupe de mayonnaise, 3 cuillères à soupe de crème soja, 50 g de cheddar râpé, 50 g de roquefort, mettre le tout dans un robot, il faut que la sauce soit très onctueuse. La vinaigrette est composée de 2 cuillères d'huile de noix, d'1 cuillère à soupe de vinaigre balsamique et 2 cuillères à soupe d'eau. J'ai servi la salade nature et chacun l'accomode à sa façon. Ambiance chaleureuse pendant le repas : les adultes, Gabriel (t'as d'beaux yeux tu sais) et, incognito, Annabelle. Stéphane et Alexandra , dis Steph, c'est quoi cette grimace?; Fanou et Xavier, très sérieux pour une fois ! Encore un superbe moment, j’ai été ravie de revoir mon neveu et de faire la connaissance de sa nouvelle famille, bon vent à vous quatre ! Je vous encourage à essayer ce menu estival, très facile à réaliser.

mardi 19 mai 2009

Changement de temps, changement de programme culinaire, ouf!

Il fait superbissime depuis ce matin, et cela va durer un certain temps paraît-il. J’ai donc envoyé un courriel à mon neveu au sujet de l’adéquation spaghetti – chaleur et je n’ai pas dû argumenter beaucoup, il est enchanté de ma proposition de plats froids d’autant qu’il avait pensé aux spaghettis pour ne pas me donner trop de travail, adorable, non ? Alors, voici une partie du menu en détail à la demande de Sylviane (d’habitude je ne pèse rien, je fais tout "à pouf"). J’ai commencé par les 3 pains de viande (1 kg de haché chacun). Voici les ingrédients classiques habituels : de la viande hachée (je prends porc et veau), des œufs, et ce que je vais y intégrer : dans le premier, des fines herbes (2 gros oignons blancs, 3 gousses d’ail, des herbes du jardin – persil, estragon, sauge pour cette fois -) ; le second sera aux 2 fromages (200 g de roquefort, 200 g de cheddar) et le 3e aux fruits secs (raisins blancs et bruns, 100 g chacun et 5 pruneaux coupés en petits cubes) + du pain trempé dans du lait… Et c’est ici que tout change. Le pain ne sera pas trempé dans ce liquide mais dans du thé : avec le pain de viande aux fines herbes, j’ai choisi un thé aromatisé de chez TheOdor : Toupet de Légumes (thé noir, arômes naturels de courgettes, tomates, piment, groseille, pétales de rose rouge et de pivoine : 1O g pour ½ litre). Avec celui aux fruits secs, j’ai choisi Noël chez l’Artisan, encore un mélange magique de Patrick Loustalot "Délicatesse et subtilité d’un thé de fêtes aux parfums d’épices, de passion et de kumquats sur une base de Sichuan, Keemun et Bancha Hojicha") ; j’ai fait trempé les fruits secs dans ce superbe mélange. J’espère qu’on pourra retrouver à l’Essence du Thé quand ce sera le moment, je l’avais depuis près de 2 ans et il n’a pas bougé ! Last but not least, avec les 2 fromages, j’ai employé le Tong Hyen, un thé vert fumé du Thé des Muses (j'en ai parlé ). Il ne me restait plus qu’à mélanger le tout et à mettre ces préparations dans mes moules avant de les enfourner pour ¾ d’heure dans mon four, chaleur tournante à 200° pendant 10 minutes et 180° pendant les 35 minutes restantes, je ne vous parle pas des odeurs qui se dégagent…. Sylviane, à toi maintenant! Il me reste encore pas mal d’autres choses à préparer, mais j’adore cela, la suite demain.

lundi 18 mai 2009

Rien n'est parfait, même dans le monde du Thé...

Suite au commentaire de Kris sur le billet précédent je me suis mise à éplucher ce livre qui ne me quitte plus depuis quelques jours. Voilà ce qu’elle en disait en décembre 2008: "Je ne raffole ni des livres de recettes ni de ceux d'Agatha Christie, mais ta critique, YYY, m'a fait dévorer ce livre délicieux. Les sections se succèdent du matin au soir, et entre les appétissantes recettes habilement amenées par des citations des romans, c'est la biographie de la romancière qui nous est présentée. La dame a mené une longue vie bien remplie, et ce livre est un bel hommage à son œuvre.Toutefois quelques gouttes de jus de citron viennent gâter la crème: ce sont parfois des coquilles sans conséquence comme camella sinensis, mais après avoir lu "30 g de thé ou 2 sachets" (ici je note le poids des sachets dans différents pays : France 2 g ; Pays-Bas : 1 g ; Allemagne 1,5 g ; Angleterre : 3, 125 g, je n’ai pu transférer son tableau sur mon blog), j'ai étudié un peu plus longuement les recettes et d'y trouver aussi "pour 10 personnes Une dinde d'au moins 1 kilo" m'incite à recommander l'usage du bon sens de Miss Marple en choisissant une recette, et à vérifier les quantités d'une recette similaire dans un autre livre si les proportions vous semblent suspectes, conseil de Poirot". Je confirme donc que rien n’est parfait… Et ces 2 imperfections, les voici : l’auteur annonce 6 couleurs de thé mais n’en cite que 5, le Pu Er n’est pas nommé et pourtant, ce serait bien pourtant le support parfait pour un poison violent vu son odeur et son goût prononcés. Quant au sachet de thé de 30 g, on pourrait croire que le 0 du 30 s’est invité pour nous perturber mais alors, la crème serait bien fade avec seulement 3 g, surtout si on lui adjoint un supplément létal ! (Impossible de redresser la photo..., désolée pour cette autre imperfection).Quant à la recette de la glace au thé, elle me laisse rêveuse aussi… j’en prépare moi-même mais jamais avec 25 g de thé ! Mais peut-être essayerai-je un jour ? Je n’ai pas décortiqué plus les recettes, d’abord parce que je n’ai pas le temps et que certaines ne me disent rien mais aussi et surtout parce que jamais je ne suis une recette à la lettre, il faut toujours que j’y mette mon grain, pas nécessairement de sel bien sûr. Par contre j’ai appris que "la Duchesse de la Mort" buvait du café, boisson qu’elle préférait au thé que Poirot appelle "le poison des Anglais".» Je ne félicite pas mon compatriote mais je me dis que tous les génies ont leur faiblesse, et je ne lui en veux donc pas… trop

samedi 16 mai 2009

Question de traduction?

Je poursuis avec délectation la lecture des romans d’Agatha Christie en vue de mon Tea Time criminel du 25 prochain. Et jusqu’ici, seul un extrait, de Crèmes et Châtiments correspond mot pour mot à celui du roman, c’est celui de Pension Vanilos. Les autres sont assez différents. En voici un exemple extrait de "Un meurtre est-il facile ?" (Club masque n°13 page 228) : "Mais l’idée ne l’effleura pas qu’on pût tenter quelque chose contre elle, persuadée d’avoir bien caché ses soupçons. Elle n’imaginait pas non plus que les événements se précipiteraient ainsi ! Quelle idiote elle était ! « Le thé songea-t-elle tout à coup. Elle l’a drogué et elle ne sait pas que je ne l’ai pas bu ! C’est un avantage dont je dois profiter. Qu’avait-elle mis dans mon thé ? Du poison ? Ou simplement un somnifère ? C’est plutôt cela puisqu’elle a l’air de croire que je tombe de sommeil…". Cela devient dans la version "Crèmes et Châtiments" (page 109): "Pas un instant elle ne s’était doutée que sa vie fût en danger ! Elle pensait avoir parfaitement camouflé ses soupçons. Et elle n’aurait jamais imaginé que les événements se précipiteraient ainsi. Idiote… triple idiote …"! Soudain, elle pensa : "Le thé ! Elle a mis quelque chose dans le thé. Elle ne sait pas que je ne l’ai pas bu. Voilà ma chance ! Du poison ou juste un somnifère ? Oui, c’est évident, elle s’attend à ce que je m’endorme". Est-ce lié à la traduction ? Mais malheureusement j’ai dû renoncer à tout re (re-re-re)lire par manque de temps… D’autant que mon neveu voyageur termine son périple de près d’un an. Il a sillonné une bonne partie de l’Europe de l’Est, a fait escale à "Gwada", comprenez la Guadeloupe, et puis la côte Est des USA et une toute petite incursion au Canada pour aller admirer les fameuses chutes bifaces... Il a abandonné son mode de transport préféré (pour un petit moment, il achèvera son année sabbatique par une virée avec son père, lui-même motard). Mercredi il sera ici, mais contrairement au repas habillé de décembre, ses seuls souhaits sont : "un cocktail au thé et … des spaghettis". Je vais donc mettre le paquet sur l’apéritif et les desserts, au thé évidemment. C’est vrai que je vois mal l’association spaghetti bolognaise – Thé….