lundi 31 août 2009

Dégustation de 8 Long Jing, une expérience peu ordinaire

Hier à 15 heures, Fanou et moi nous retrouvons chez Li-Ping et Sanmao, non pas cette fois pour partager un repas dont Sanmao a le secret mais bien pour découvrir l’univers des Long Jing. J’y retrouve avec plaisir 2 autres passionnées : Carine, rencontrée chez Terre de Chine en novembre passé lors d’un autre atelier () ainsi que Brigitte, rencontrée au Rouge-Cloître (). Je voudrais d’abord souligner la remarquable organisation de cet atelier : le matériel bien sûr mais aussi l’illustration de chacun des thés par des photos réalisées sur place. En effet Li-Ping et Sanmao ont visité chacun des jardins d’où sont issus les 8 thés, ils ont choisi de petits producteurs avec qui ils entretiennent des contacts privilégiés d’une année à l’autre. Sanmao nous retrace d’abord la belle histoire de ce thé prestigieux: ce thé est connu depuis plus de 1700 ans, son nom lui est donné sous la dynastie Song quand, en creusant un puits les paysans découvrirent une pierre en forme de dragon (Long Jing = Puits du dragon). A cette époque, il était réservé aux empereurs, il existe encore actuellement 18 théiers de cette époque, appelés d’ailleurs les Théiers de l’Empereur. Il provient de la province du Zhejiang, les plantations d’origine se situent autour de la ville de Hangzhou, sur le lac de l’Ouest. A l’origine, il était cultivé par les moines autour des temples. Mais vu le succès de ce thé, les plantations ont d’abord été étendues à une quarantaine de km de la ville et actuellement à toute la province, ce qui explique le nombre de Long Jing, ici nous n’en avons approché "que" 8. Mais qui dit multiplication des plantations dit aussi qualités très différentes dont certaines franchement médiocres (mélanges, feuilles traitées "à la manière de", mais venant parfois d’autres provinces pour répondre à une demande de plus en plus grande ; et il n’y a malheureusement aucune protection (AOC). Certains petits producteurs, moins attirés par l’argent mais soucieux d’un savoir-faire ancestral, résistent aux pressions (parfois gouvernementales…) Ce sont ceux-là que Li-Ping et Sanmao recherchent et encouragent. Je pourrais encore en dire bien d’autres choses, mais je reviens à la dégustation. Sanmao a infusé les thés dans un set de dégustation classique (3 g de feuilles infusées dans une eau filtrée à 85° pendant 3 minutes) mais nous précise bien que chez soi, le mieux est d’infuser en Zhong ou dans un verre pour les primeurs. Pendant que le thé infuse, nous observons les feuilles sèches pour constater la caractéristique principale de tout Long Jing, la technique de traitement des feuilles, elles sont plates, lisses et droites. Puis nous goûtons chacun de ces 4 premiers thés désignés pour le moment par des numéros.Chacun note ses impressions sur la liqueur mais aussi sur l’odeur et l’aspect des feuilles infusées, et nous découvrons enfin leur nom, le lieu et la date de cueillette. Le Long Jing 43, Mei Jia Wu cueilli le 3 avril. Il s’agit d’un nouveau thé (apparu dans les années 90), qui a la particularité d’arriver à maturité avant les autres et donc d’être cueilli avant LA fête, Qingming (fête de la Pure Lumière). La liqueur laisse apparaître des notes d’algues marines et un arrière-goût légèrement grillé. Le Jiu Keng, aux feuilles d'un vert légèrement fluorescent, cueilli le 17 avril, est un Long Jing organique de Xinchang. Des notes végétales très prononcées mais aussi un goût d’amandes pour des palais très aiguisés, comme ceux de Carine et Fanou, sans oublier Li-Ping et Sanmao. Brigitte et moi, admiratives, écoutons en silence, tout en continuant les dégustations. Le Long Jing Cui Feng, encore un nouveau théier de Xiao Jiang, cueilli le 10 avril. On y voit clairement du duvet sur certaines feuilles.Au niveau du goût, plus sucré et tandis que Fanou y détecte de la canne à sucre, il me fait vaguement penser à du sureau et aussi à un légume, mais lequel ? Et enfin mon préféré, le Bai Cha Long Jing de Xiao Jiang, cueilli le 10 avril. Un goût très particulier d’asperge avec une touche de grillé. Après une petite pause pendant laquelle nous avons eu droit à un Long Jing glacé à la fleur d’osmanthe… Nous passons à la deuxième partie de cet atelier dégustation peu banal, 4 autres Long Jing qui portent pour le moment seulement un numéro. Et tout de suite, ce qui frappe, c’est la différence de couleur et de régularité entre les 5 et 6, et 7 et 8, on comprendra vite pourquoi. Même procédé : observation des feuilles sèches puis dégustation. Et enfin leur nom, ce sont tous des Jiu Keng. Celui-ci est un Long Jing Jui Keng de Mei Jia Wu, de petites feuilles vert foncé irrégulière, ce thé a été traité manuellement. Celui-ci est un Long Jing Jui Keng de Anshan - Xin Chang, également traité à la main. Cet autre Long Jing Jui Keng de Xiao Jiang – Xin Chang. Les feuilles sont plus régulières, un peu plus grandes, vertes, certaines avec du duvet. Les feuilles sont aussi plus régulières et plus grandes, le vert est plus pâle, certaines sont teintées de jaune. La régularité des feuilles de ces 2 derniers thés s’explique, elles ont été traitées à la machine. Tandis que nous dégustons ces 4 derniers thés, plus astringents, Sanmao nous donne des informations sur comment reconnaître physiquement un bon thé : les feuilles sèches doivent être régulières, entières, brillantes et dégager un parfum (parfois "timide"). Les feuilles infusées donnent une indication sur la qualité de la cueillette (distance entre le bourgeon et la première feuille, aspect brûlé de certaines feuilles ainsi que le parfum que celles-ci dégagent). Pour l’infusion, il faut observer la couleur, la transparence, la senteur au niveau du nez, le goût en bouche, la rétrolfaction et la durée de celle-ci. C’est ici que s’est terminée cet après-midi, et c’est légèrement grisée que j’en suis sortie. Encore merci à vous deux pour ces moments intenses, j’attends les suivants avec impatience. Si vous aussi souhaitez vivre cela, je vous invite à visiter le site de ces 2 passionnés, http://lesfeuillesvertes.com/ , vous y découvrirez toutes les activités proposées pour un peu mieux connaître le monde fascinant de ce breuvage.

dimanche 30 août 2009

Le Bonheur en deux temps...

Cet après-midi, atelier - dégustation de 8 Long-Jing chez Li-Ping et Sanmao. Du pur bonheur, mais je n’en dirai pas plus aujourd’hui, il faut d’abord que je digère tout ce qui s’est passé pendant plus de 2 heures d’émotions gustatives. (Message personnel : ma Puce, j’ai dégusté tout cela à ta santé, fêter son anniversaire à Java, et avec 2 choux, ce n’est pas banal, mais c’est tout toi !). Ce soir, je parlerai seulement du Pu Er jasmin. Hier soir, j’ai goûté l’infusion à froid, le jasmin était présent ainsi qu’une certaine amertume mais pas de trace caractéristique du Pu Er. J’ai alors décidé d’en infuser une plaquette à chaud, dans une théière Wittard évidemment. 5 minutes à 95°, ici aussi le goût du jasmin très présent et un vague goût de Pu Er, je le laisse donc pour la nuit et ce matin je me sers un bol de chacun. La couleur du Pu Er infusé à froid est ambrée, l’autre est rouge foncé tirant sur le brun, au niveau du goût, toujours la présence du jasmin mais peu de trace de Pu Er, j’ai l’impression que le Pu Er n’a pas encore donné tout son potentiel, je laisse donc les 2 plaquettes infuser toute la journée. Ce soir, je regoûte d’abord l’infusion à froid, la couleur a foncé mais reste dans la gamme ambrée, le liquide est doux malgré une certaine amertume, mais le Pu Er ne ressort toujours pas vraiment. Les feuilles se sont maintenant complètement développées. La couleur de l’infusion à chaud est restée sensiblement la même mais le goût lui a évolué : je perçois maintenant celui, très atténué cependant, du Pu Er. Les feuilles sont elles aussi complètement développées. Même si je reconnais à ces 2 infusions une indéniable fraîcheur, je ne suis pas satisfaite du résultat, je recommencerai avec d’autres Pu Er. A demain pour une aventure quasi indicible…

samedi 29 août 2009

Un "goû-thé" d'écolier... et une plaquette très spéciale

C’est très bientôt la rentrée des classes alors voici de quoi régaler les écoliers, décliné en deux versions : poires ou nectarines. Un bon moyen de leur faire manger des fruits. Et très facile à réaliser. Cet essai a été dévoré par mes goûteurs, les jumeaux de Fanou. Attention, les parents sont aussi des fans, prévoir en conséquence… Pour les poires, j’ai infusé 10 g de Thé des Chérubins, un Rooibos parfumé, une exclusivité de Magie du Thé, Fanou se lance maintenant dans la création. Puis je verse l’infusion dans une casserole dans laquelle j’ai rajouté 10 morceaux de sucre Candy que je fais fondre à petit feu pendant que j’épluche les poires avant de les ajouter au sirop, cuisson 10 minutes puis je les retourne pour qu’elles soient bien colorées des 2 côtés, 10 minutes plus tard, c’est prêt, il ne reste plus qu’à les faire tiédir ou refroidir. Pour les nectarines, même procédé. Ici j’ai utilisé le Carpe Diem, également un Rooibos. Cette plante d'Afrique du Sud n'étant pas du thé, elle ne contient pas de théine.Avant de préparer ce "goû-thé", j’ai utilisé la plaquette de Pu Er jasmin reçue de Fanou, pour tester le Pu Er froid compressé. Dès l’ouverture de la cellophane, le parfum du jasmin explose.Comme avec les plaquettes de chocolat, j’en détache un morceau, -il pèse 5,4 g- que je mets tel quel dans la théière, eau à température de la pièce (21°). Après une heure, l’eau se colore très légèrement et des morceaux commencent à se détacher. Si le breuvage goûte aussi bon qu’il sent, ce sera une réussite… Comme c'est la première fois que j'infuse le thé compressé à froid, je ne sais pas en combien de temps il sera prêt à boire... A suivre donc.

mercredi 26 août 2009

Merci le thé...

Aujourd’hui, j’avais besoin de me retrouver après beaucoup d’émotions, pas toutes positives, vécues ces derniers 15 jours. Mon refuge est idéal pour cela d’autant que mon amie Fanou m’a chargée d’une mission bien agréable : donner mon avis sur 4 thés japonais qu’elle voudrait rajouter à sa gamme de Magie du thé. Il s’agit d’un Sencha KIYOMIZU, un Sencha MAKINOHARA, un Sencha SHIMIZU et un TAMARYOKUCHA. Je n’en connais aucun et avant de les découvrir je voulais créer une ambiance, j’ai remplacé Lu Yu par une des gâteries reçues de Framboise, ces 2 petites poupées dont j’aime la forme inhabituelle et dont le nom m'échappe à l'instant, 2 livres que j’ai lus, relu et re-relus avec plaisir, et 4 sets de dégustations. En effet, je voulais d’abord les infuser à la "queue-leu-leu" mais j’ai changé d’avis, je ne suis pas (et ne serai jamais) une "spécialiste", je préfère rester une simple passionnée curieuse de (presque) tout. Je commence par le Sencha KIYOMIZU : aucune indication sur le sachet, j’improvise, 4 g pour 15 cl infusé 1 minute 30 à 70°. Ce qui me frappe d’emblée, c’est l’absence de notes marines ou d’herbes caractéristiques, il est très léger et me fait plutôt penser à des fruits. Frais et agréable mais surprenant. Je passe maintenant au Sencha MAKINOHARA, les feuilles sèches sont assez irrégulières et dégagent un parfum de gazon séché. Le fournisseur conseille une eau à 60-70° pendant 1 à 1 minute 30. L’infusion est légère et végétale, je retrouve vaguement le goût du Sencha mais sans plus. Au tour du Sencha SHIMIZU, les feuilles sèches sentent bien le gazon fraîchement coupé et les mêmes conseils que pour le précédent. Je trouve à l’infusion des saveurs qui se mélangent, d’abord végétales puis légèrement acidulées et encore un goût de fruit, bizarre pour un thé japonais mais il me plaît parce qu’il n’a pas vraiment ce que je "connais" des Sencha. Et enfin le TAMARYOKUCHA dont les feuilles me surprennent, certaines ont l’air d’avoir été "tordues". Et là, je retrouve ce que j’aime dans les thés japonais : l’odeur de la marée et aussi un arrière-goût de poisSon très frais. J’ai beaucoup aimé faire cela, je ne les ai infusés qu’une seule fois. Je pense que ces thés accompagneraient bien les repas végétariens ou de poissons. Merci à toi Fanou, de m'avoir donné ce "travail" comme tu l'appelles, il m'a permis de me décentrer des choses difficiles du moment... Et désolée pour les photos de travers, ce sont les facéties de la technique, incompréhensibles pour moi, un même geste devrait avoir le même effet.