dimanche 27 juin 2010

Suite de ce week-end très chaud et très thé: partage au Rouge-Cloître

Un soleil resplendissant inonde les étangs du Rouge-Cloître dans lequel s’ébattent oies, canards et foulques. Ce dimanche sera flamboyant.Les pêcheurs encadrent cette belle étendue d’eau, très poissonneuse, le calme règne.Tout est prêt pour le partage du thé, j’ai choisi 3 thés taïwanais, un Dong Ding, un Ali Shan et un Tie Kwan Yin. Et je pense à ma famille du thé qui, dans cet Institut du thé, vont également partager un thé Wu Wo: Nadia, Josiane, Jean-Pierre, et ceux que je ne connais pas, je suis en pensée avec vous.Les passants se pressent autour de la table. Les questions fusent, les dégustations se succèdent. Belles rencontres, échanges très enrichissants, la magie s’opère, c’est l’esprit du thé, une alchimie particulière. Et parmi ces passants, Emma et Axel, les twins mes chouchous et leurs parents. J’aime ces moments de partage. Grâce à Elodie, je peux m’éclipser un moment pour aller voir ce qui se passe du côté du Japon. Préparation du Matcha d’un côté, de l’autre un Sencha. Grâce à Elodie toujours, j’ai un aperçu de l’ambiance à la table de Sanmao qui offrait la dégustation des thés chinois. L’après-midi a passé très vite, il est 19 heures et j’ai des visites d’un autre genre… je viens de jeter les dernières feuilles infusées et elles ont du succès, quand je vous dis que ces feuilles sont magiques ! J’emploie de bien pauvres mots pour faire revivre ces moments forts, j’en suis consciente mais je voudrais remercier chaleureusement toutes celles et ceux croisés aujourd’hui qui m’ont permis de partager ma passion. A l’année prochaine !

samedi 26 juin 2010

Un beau week-end, très chaud et très thé: chapitre Ier: samedi

Il est 9 heures, il fait déjà chaud, ce serait vraiment le moment de vivre dehors. Il n’en sera rien malheureusement. Je dois quitter les lieux, la dévoreuse, cette monstrueuse machine, arrive avec à la clef du bruit, beaucoup, et de la poussière, encore plus. Un dernier regard sur ce qui aurait pu être mon pavillon de thé. Le comble c’est que cette démolition est une contrainte administrative et pas du tout une nécessité, on est ici très loin du monde du thé… Me voici donc dans une autre maison de thé, là je vais pouvoir oublier ce qui ce passe dans mon (presque) paradis privé. Mon regard est immédiatement attiré par ce pot à eau japonais, mais je résiste...Je me procure ce livre dont le titre m’avait déjà attirée lors d’une précédente visite, j’espère que sa lecture va m’apaiser. Et cela n’a pas tardé, j’ai de quoi méditer bien au calme! "Quand les choses arrivent, laissez-les arriver. Mais ne laissez pas votre esprit demeurer sur quoi que ce soit. Qu’il soit pour toujours calme comme le vide et parfaitement clair. De cette façon, vous atteignez spontanément la délivrance", in Eloge du rien, parfaitement zen, chez Moundarren (page 37). J’abandonne un temps ma lecture pour déguster ces Cha soba, pâtes froides à la farine de sarrazin et au thé vert.Et un dessert de circonstance, il fait 28° dehors. Puis bien sûr le dessert du dessert : sur les conseils de Sanmao je me laisse tenter par ce tout jeune Jing Shan Mao Feng (Pointes duveteuses de la montagne Jing). C’est un des premiers thés que les moines japonais ont ramené dans leur pays vers le 12e siècle. Cette montagne abrite aussi un temple du même nom, c’est là que ceux-ci venaient apprendre le Shan (zen au Japon).La première infusion a une odeur de gazon fraîchement cueilli, et sa saveur fait penser à un thé japonais, curieux.La 2e infusion ressemble à la première, incroyablement rafraîchissante. Dernière infusion, plus légère, très douce mais tout aussi agréable. C’est terminé, les feuilles semblent très fines, j’en goûte une, elle est très tendre et effectivement elles pourraient trouver leur place dans une vinaigrette. Il est 2 heures, les démolisseurs doivent être partis, je rentre donc. Le spectacle est impressionnant mais ce n’est pas terminé, mon mari m’apprend qu’ils reviennent à 3 heures, moi qui croyais lire dehors, je ne suis pas contente… Qu’à cela ne tienne, je me calfeutre dans mon salon et continue la lecture de L’Eloge de rien, j’ai besoin d’une autre pensée pour rester zen, et je l’ai trouvée page 87 : "Il vous faut vous adapter aux circonstances. Il n’est pas nécessaire de rejeter l’activité et de rechercher le calme. Faites juste en sorte d’être intérieurement vacant et en harmonie avec l’extérieur. Alors, vous serez en paix au beau milieu de l’activité frénétique du monde." J’avoue cependant que c’est plus facile à dire qu’à faire… Je pense à demain, cela m’aide à faire abstraction du bruit : il fera superbe et nous serons donc au Rouge-Cloître comme l’année dernière, tandis qu’à l’Institut du thé, là-bas, dans le Haut-Beaujolais, aura lieu la cérémonie du WU WO, 2 rencontres autour du thé, j’aurai une pensée pour eux, je me rappelle l’émotion qui fut la mienne quand j’y ai assisté il y a quelques années déjà. "Dans le monde, les gens du thé sont une même famille"…

jeudi 24 juin 2010

Une journée très chaude, et un thé du soir en plein air

Encore une journée particulière aujourd’hui. Il y a quelques jours, on a dû vider la conciergerie qui nous servait de 2e grenier, elle doit être démolie. J’avais d’abord voulu en faire mon salon bleu-thé mais mon mari m’en a dissuadée, trop isolée, fenêtres cassées à répétitions, j’y ai donc renoncé. Je sais aujourd'hui qu'il avait raison. Mais avant cela il faut abattre les 2 sapins trop proches. Ce matin, j’ai été réveillée par le bruit des tronçonneuses, le premier sapin est déjà entièrement débité, le deuxième le sera bientôt. Que Xavier a l'air petit tout à coup! C’est trop bruyant et je n’aime pas assister à ce spectacle, je vais donc faire mes courses. Deux heures plus tard, tout est consommé. La journée est chaude, le jardin a retrouvé sa quiétude et nous en profitons. D’habitude, c’est dans mon salon bleu-thé que vers 20 heures je bois mon thé du soir. Mais aujourd’hui, c’est sur ma terrasse que cela se passe. Il fait encore très doux, c’est vraiment l’été cette fois. Quelques pages d’un auteur que j’aime puis je pense à mes amis du thé qui, à Nantes, ont assisté ce soir à l’inauguration de l’exposition "La Soie et le Canon", j’espère que Françoise et Olivier sont arrivés à bon port. Venant de Strasbourg et de Paris, ce ne fut pas une sinécure… Je bois à vous qui ce soir êtes réunis devant un thé particulier que j’espère déguster bientôt.

mercredi 23 juin 2010

C'est l'été, le vrai! Pour de bon? Jusqu'à dimanche en tous cas...

C’est le bonheur, depuis hier, je vois la vie en bleu, et pas dans mon salon cette fois. Ma couleur préférée est rare dans la nature. Aussi je ne me lasse pas d’admirer ce parterre de delphiniums. Année après année, ces jolies fleurs se dressent vers le ciel, de plus en plus hautes, à tel point qu’il a fallu les tuteurer parce que quand il y a du vent, très fort parfois, certaines n’y résistent pas. Puis je prépare un Dong Ding sur la terrasse, il faut en profiter. Le thé et le matériel sont taïwanais sauf les ustensiles. La tasse à sentir me donne déjà une idée de la saveur de cette liqueur, cela promet. Les petites boules après 2 infusions se sont déjà bien épanouies. Je continue les infusions en admirant cette superbe invitation à l’inauguration d’une exposition qui sera certainement grandiose. Je ne serai pas à l’inauguration vendredi mais j’irai la voir fin septembre. Je serai à Nantes à partir du 25 septembre. J’y retrouverai mon club avec joie pour fêter le "15e jour de la 8e lune, une fête traditionnelle chinoise", encore du bonheur en perspective. Comme tout est beau sous le soleil. Et je suis rassurée, le colloque du thé aura bien lieu dimanche.

samedi 19 juin 2010

BBQ ... le plan B, très thé

Une date attendue avec impatience : au programme, un super barbecue chez ma filleule pour inaugurer sa nouvelle terrasse. C’était sans compter sur cette météo qui a eu l'outrecuidance de contrarier ce projet. Mais pour me consoler de ce temps d'autome à 2 jours de l'été, un Temi en pensant à ce BBQ ... plan B ! Il n’était pas question de supprimer cette rencontre. Nous voici chez Cha Yuan préparant notre périple à la Mecque, en attendant mon mari. Et la surprise du jour, Li-Ping qui vient partager notre repas. C’est sa première rencontre avec Véro, mais ce ne sera pas la dernière, il l’a conquise par sa façon de parler des thés !Rentrées à la maison, nous allons découvrir ce Tie Kwan Yin reçu de Li-Ping précisément mercredi passé. Magnifiques feuilles dans un camaïeu vert-bleu..., et déjà un parfum qui nous promet des émotions gustatives intenses. Dès la première infusion, nous sommes transportées et Véro n’a qu’un mot pour décrire ce "parfum qui se boit": "wouaw"… Après la première infusion (qui a suivi le réveil très rapide des feuilles), celles-ci se sont déjà bien épanouies. Nous en sommes à la 8e infusion, la couleur se fait un peu plus pâle mais la saveur est toujours aussi fleurie, d’une impressionnante douceur sucrée. Tandis que nous nous délectons nous échangeons des souvenirs drôles mais aussi plus sérieux, j’aime ces moments intimes avec toi ma Puce. Voici à présent la 11e infusion, je la bois seule en pensant à cette belle journée. Ce sera la dernière. J’avais évidemment choisi cette théière aux parois si fines, qui a si bien magnifié ces feuilles au parfum exceptionel, merci Li-Ping pour ce beau cadeau. Un dernier regard à ces belles qui vont maintenant rejoindre la terre en pensant aux femmes et aux hommes de ce grand pays, si loin d’ici. C’est grâce à leur savoir-faire que nous avons pu apprécier ce nectar.

jeudi 17 juin 2010

Boire, manger, partager le thé...

Journée bien remplie hier, qui s’est terminée en beauté. Je recevais mes compagnons du thé pour préparer le "colloque" du 27 juin au Rouge-Cloître. Tout est prêt, des zakouskis pas thé et un cocktail très thé : oranges pressées et Le voyage de Malo si joliment décrit par ce magicien des mots qu’est Frédéric : "Dans ses yeux noirs, un train qui passe et des cartes postales, dans son sourire malicieux, des souvenirs gorgés de fruits et des valises pleines de rêves. Thé noir aux fruits du voyage". Pendant la préparation de ce nectar, je me revoyais au Fond du Jardin à l’ombre de la cathédrale à Strasbourg, j’avais à ce moment le goût incomparable des madeleines de Laurent, un autre magicien… Après les nourritures terrestres, celle plus spirituelle de notre benjamine, venue incognito, qui sera avec nous au Rouge-Cloître, merci Elodie. Nous formons une fine équipe. Une mise en bouche, c’est bien mais un petit quelque chose en plus, c’est mieux : mousse d’asperge au Genmaïcha et saumon fumé, pain de viande ail, échalote, sauge et thé aux olives, boulgour aux légumes, salade et Bancha Hojicha glacé. J’aime ces moments de partage complices. On déguste maintenant le dessert et on surtout on boit les paroles de Li-Ping revenu très récemment de Chine ; il nous fait rêver en parlant de ses échanges avec les petits producteurs, on s’y croirait. Mais il est presque demain, il faut nous quitter. Ce matin, il fait beau et j’ai envie de me mettre dans l’ambiance du Rouge-Cloître. J’installe donc mon matériel sur la terrasse face au jardin. Un léger vent fait tintinnabuler les clochettes, le chant des oiseaux complète l’harmonie. Deux infusions et les feuilles sont déjà bien ouvertes. Et cette saveur si caractéristique de ce thé des sommets, à la fois fruitée et légèrement piquante.Joie du partage mais ce Gao Shan a un effet bizarre sur mon mari, il manque le son à la photo, sinon vous entendriez un autre chant : "Chine, Chine, Chine (…), j’aime la Chine et mon chapeau chinois."… Fou rire évidemment. Je regarde maintenant, dubitative, ces feuilles qui ont eu un tel effet sur un homme qui pourtant est sain d’esprit. Elles vont rejoindre la terre et moi je vais nettoyer la balustrade, eh oui, il faut parfois redescendre sur terre.