samedi 31 janvier 2009

Un samedi très grisant

Aujourd’hui, je n’avais qu’une idée en tête : trouver les objets manquants pour la cérémonie des lettrés. Je devais trouver un plateau ,en bambou de préférence, 3 zhongs identiques (mais c’était facultatif, j’en ai déjà quelques-uns et pour m’exercer, cela suffit), un bateau à thé et éventuellement une théière en verre sur son socle. Je voulais commencer par La Compagnie Française de l’Orient et de la Chine, ce lieu de perdition que j’ai beaucoup fréquenté dans le temps et que j’ai fui depuis tant la beauté des objets est source de trop grande tentation, de ces lieux où voir et avoir se chevauchent pour ne plus faire qu’un. Mais aujourd’hui, je savais exactement ce que je voulais et c’est avec émotion que je franchis cette porte. Le charme a réopéré immédiatement. D’autant que je suis accueillie par une charmante jeune femme qui me montre tout ce qu’elle a comme plateaux, uniquement des laques rouges et noirs dans le format que je souhaite. J’exclus les rouges, elle m’en montre alors un laqué noir pas très larges avec des bords assez hauts, j’avais tellement en tête un plateau en bambou que je le regarde à peine d’autant que mes yeux croisent un zhong bleu et blanc… Et là, les choses se sont précipitées, je les aligne sur ledit plateau, ils ressortent magnifiquement. Ma décision est prise, ces objets changeront de main. Il me reste à trouver un bateau assez étroit pour se placer se le plateau. Et voilà le résultat ! J’achète également 2 autres choses mais je n’en dis pas plus aujourd’hui. En arrivant à la caisse, la jeune femme qui m’a servie me dit qu’elle a un client passionné de thé qui a un site : "La Grande Toge rouge", qui vient régulièrement. Elle s’apprête à me le noter mais avec un large sourire, je lui dis que je le connais, qu'il a changé de nom (le site, pas son propriétaire…). Voilà pour l’anecdote Thomas, tu marques les esprits, elle n’a pas tari déloge sur ton site, tes photos et le personnage qui réalise tout cela, j’ai trouvé cela touchant ! C’est tout à la joie de mes découvertes et charmée par la grande gentillesse des hôtesses de ce lieu que je le quitte, un peu à regret. Je pensais en rester là. Mais je devais aller chez Nias, une superbe papeterie, rechercher une recharge pour mon agenda (la première a suivi dans la poubelle les vieux feuillets de 2008, et cela n’appelle absolument aucun commentaire). Juste en face, se trouve une enseigne, j’ai alors pensé à un autre site : "Liqueur de thé" que j’ai lu hier en "bavant" devant la description d’Alain à propos d’un thé noir coréen… L’occasion était trop belle ! J’ai eu affaire à un jeune homme tout à fait charmant (ce qui n’est pas toujours le cas ici, malheureusement), je lui ai demandé s’il avait un thé noir coréen, et j’ai cru déceler dans son sourire affirmatif une pointe d’admiration. Il me le fait sentir et ce qui m’est immédiatement venu aux narines, c’est la saveur suave de chocolat que l’on retrouve dans les tout grands Qimen ! Je vais en prendre 100g lui dis-je et sa réponse m’a estomaquée : "on le vend aussi par 50g et même par 25g". Devant mon air effaré, il me dit que c’est à cause du prix : 65€ les 100g, j’en prends donc 50g, on ne sait jamais qu’il ne me plairait pas ! Vous en saurez plus la semaine prochaine. Mais ce n’est pas tout, en me retournant pour me diriger vers la caisse, je tombe en arrêt devant LE plateau en bambou dont je rêvais. Vous le voyez ici, je ferai donc les cérémonies avec les 2. Il émane sans doute plus de douceur de celui en bambou. Mais j'aime beaucoup aussi le contraste du noir qui fait peut-être plus ressortir les objets. Pour être tout à fait complète, j’ai reçu un échantillon de Bourgeons de grand Yunnan, encore du plaisir en perspective même si celui-là, je le connais. J’ai tout déballé dès mon retour mais je suis trop excitée par ces émotions esthétiques, ces rencontres, je me suis donc contentée d’un thé plus facile, un Bancha Hojicha pour accompagner ma relecture de ces 2 livres consacrés aux vertus du thé, La Voie des quatre Vertus de S.J. SOUTEL-GOUIFFES, paru en 1995 à la Table d'Emeraude (2e édition en 2005) et Vie du Thé, Esprit du Thé, de Soshitsu SEN, paru en 1998 chez J-C Godefroy.La pratique sera pour lundi au plus tôt.

lundi 26 janvier 2009

Encore un WE peu ordinaire...

Après un voyage assez long, 4 heures de TGV de Bruxelles à Lyon, un changement de gare (de Part-Dieu à Perrache), une attente de 1h30, un "tof-tof" de banlieue, Lyon à Lamure et enfin un bus de Lamure à Poule-les-Echarmeaux, dans lequel j’ai retrouvé Claudine venue de Paris, le plaisir de revoir Nadia venue nous attendre. LE bonheur de retrouver cet Institut du thé. Et ce matin, la surprise : la neige avait recouvert Poule et, bien au chaud, j’ai même trouvé le paysage bien beau. A partir de 9h30, les élèves commencent à arriver, accueillis à la maison de thé par Nadia, un Oolong délicieuxmais aussi une délicate friandise, des graines de lotus. Cette fois, nous sommes 14, bien plus nombreux qu'en septembre. Puis nous montons dans le Temple pour recevoir l’enseignement de Nadia, aujourd’hui : les vertus du thé (harmonie, respect, silence, sérénité) à travers les 3 grands courants philosophiques : confucianisme, taoïsme, bouddhisme suivi d’une séance de méditation. Après ces moments forts, certains courageux sont sortis faire une promenade apéritive. Inutile de préciser que je n’en étais pas, ce qui m’a donné l’occasion d’écouter Monique raconter son histoire avec le thé. Sa grand-mère, originaire du Nord, venait à Bruxelles dans une maison près de la Grand-Place rien que pour acheter du thé. Cela n’aurait évidemment rien d’exceptionnel sauf que c’était autour des années 1920… J’étais fascinée, presqu’incrédule face à cette anecdote improbable ! La maison existe toujours, c’est La Maison du Thé rue Plattesteen. J’en reparlerai très bientôt, j’ai hâte d’aller raconter l’anecdote à Denis, l’actuel heureux propriétaire de ce lieu, j’ai promis à Monique de lui envoyer des photos du lieu. Après un délicieux repas, nous voilà prêts à (re) découvrir cette cérémonie des lettrés. Je suis très impatiente, je l’ai découverte précisément à Lyon en 2003 lors de ce mémorable festival du thé organisé par Nadia qui avait fait venir ses jeunes élèves de l’Université du thé où elle donnait cours à l’époque. J’avais alors été séduite par la grâce de ces jeunes filles dans leurs costumes qui changeaient à chaque cérémonie, la beauté des gestes, si sobres et si harmonieux, l’atmosphère recueillie, les sourires, la musique douce et différente pour chaque type de cérémonie. Et de savoir que j’allais aujourd’hui être initiée à cet art me ravissait. Je ne vais pas en parler en détail maintenant, j’attends d’être rentrée et de me procurer le matériel nécessaire mais je vous livre déjà quelques photos qui vous donneront déjà une première idée. Et plus précisément le matériel nécessaire ainsi que sa disposition : un grand plateau, 3 zhong de même contenance, 2 ustensiles : une pique et un poussoir, un petit récipient pour mettre les feuilles, un "cha he", une serviette et un petit bateau à thé. Et bien sûr la boîte contenant les précieuses feuilles. Les thés utilisés pour cette cérémonie: verts, jaunes ou blancs. Comme les photos ne le montrent pas tout à fait, la concentration est de mise. Il faut dire qu’elles ont été prises au moment où nous ouvrions notre "bonbon bonheur, une gentille attention apportée par Brigitte. Dans le mien la bandelette dit : "Tout ce que tu travailles dur rembourse tôt". Je serai donc bientôt millionnaire en thé et tout ce qui tourne autour… Vers 17h, l’apprentissage se termine, chacun retourne à son destin sauf moi, je reste dans ce lieu béni des dieux jusqu’à demain. Et à propos de dieux, voici Sangyé Menla, le bouddha de la médecine. Et Lu Yu qui veille sur cette Maison de thé où je me retrouve maintenant seule pour écrire mon billet. Encore une belle nuit puis un petit-déjeuner et après avoir bouclé mes bagages, je termine ici ce billet, dans quelques minutes, Nadia me conduira à la mignonne petite gare de Lamure où je commencerai le voyage du retour; j’espère que je pourrai l’envoyer dimanche dans le TGV, à l’allée il n’y avait pas de Wifi contrairement à ce qui dit la pub SNCF qui annonce que tous les TGV en sont actuellement pourvus…. Je repense à tous ces merveilleux moments, en buvant un fabuleux Fenguang Dancong préparé par Nadia. Je suis impatiente de m’exercer à bien pratiquer cette superbe cérémonie des lettrés une fois revenue à Bruxelles. Mais je dois me mettre en quête d’une théière en verre et son support, je trouvais celle utilisée par Nadia tellement élégante que je vais faire pareil, celle-ci me servira de bouilloire, une fois remplie d’eau à 85°, la bougie suffit pour la maintenir à bonne température. Je dois également me procurer un petit bateau à thé et un grand plateau semblable à celui-ci. Et pour terminer ce fabuleux WE, je me rendrai à la fête du Nouvel-An chinois organisée par mes amis Li-Ping et Sanmao. En évoquant ceci, je pense aussi à la gentille attention de Claudine qui nous a fabriqué une jolie carte de vœux pour cette année du Buffle. J’imagine déjà les costumes chamarrés, les pétards, sans oublier le feu d’artifice. Tout ne va pas toujours comme on le souhaiterait : pas de connexion dans le TGV du retour et ce matin j’ai appris l’indicible, cet horrible drame arrivé vendredi dans une crèche : un homme de 20 ans a tué au couteau 2 bébés et une puéricultrice, a blessé 13 autres enfants… Heureusement, j’ai rédigé ce billet hier, aujourd’hui j’en suis bien incapable pétrifiée par ce drame. Toutes mes pensées vont vers ces petites victimes, leurs parents mais aussi aux parents de ce fou qui avaient encore dans son sac les adresses de 2 autres crèches. Seul le silence a sa place face à une telle horreur. Ces petits anges ont maintenant rejoint les étoiles…

mercredi 21 janvier 2009

Et voici la troisème...

Je n’ai malheureusement pas le temps cette semaine de me consacrer à mon passe-temps favori, je bois donc des thés plus "simples", sans trop de cérémonial de préparation. Mais grâce au talent de Claude, mon photographe préféré, j’ai envie de vous présenter ma 3e princesse. Je ne l’ai pas encore baptisée, elle est très fragile encore, demande beaucoup de temps, et il me manque pour le moment. Un peu de patience. Attendez, le plaisir sera d’autant plus grand. Je sens que vous ne tenez plus, la voilà, ENFIN ! Et alors ? Elle est belle, non ? Comme je le disais, elle n’est pas encore baptisée, mais, et compte tenu de ce qui précède, je l’appelerais bien Désirée, qu’en pensez-vous ? Et la voilà avec ses 2 sœurs, Mademoiselle Li et Grande Anse. Merci mon cher Claude, ta passion égale la mienne, et c'est rien de le dire! Le résultat est là...

lundi 19 janvier 2009

Que faire???

Oui, que faire face à ces 2 choses irrémédiables ? La première m’est imputable : hier soir, après une fabuleuse journée passée en compagnie de 3 amies chères et de mon mari, j’ai voulu immortalisé ces moments forts, je rédige mon billet empreint de la chaleur, des rires, des émotions de ces 7 heures de bonheur. Avec illustrations entre autres d’un nouveau repas au thé. Sauf que, croyant avoir transféré les photos, je les ai mises à la poubelle… Eh oui, fatigue, distraction ? Les deux certainement. Tristesse assurément mais ce genre de vécu reste très vivant dans ma mémoire pour les moments moins lumineux comme antidote. Je ne parlerai pas ici de la cuisine au thé de ce dimanche, je referai ces délicieuses recettes une autre fois. Et pour compenser voici celle de La Boîte à Thé dont je parlais . Il s’agit de la mousse de courgettes au Lapsang Souchong. Facile à réaliser, que le thé fumé rend spéciale, elle intrigue les convives qui la trouvent cependant excellente, elle se trouve page 71. Un mot maintenant de cette boite et de sa sœur "reliée", le livre s'appelle Le Thé. Leur contenu est identique, une brève histoire du thé, les façons de le consommer dans les différentes cultures, puis des recettes salées et sucrées. Les deux ont leurs avantages : j’aime employer les fiches, faciles à manipuler : je les étale sur ma table et je choisis alors celle(s) qui m’inspire(nt). Parfois même, je les dispose comme des cartes à jouer retournées et je tire au hasard une recette salée et une recette sucrée. Par contre, j’ai égaré la fiche sur la mousse de courgettes, heureusement que j’ai le livre, il est plus difficile de perdre un livre dans une cuisine… Et dans le livre, l’illustration et la recette sont face à face… . BROCHARD G., La boîte à thé, Paris, Tana, 2000. et Le thé, Paris, Tana, 2004.
La 2e chose est que je pourrais aller à Paris du 29 au 31 janvier. En effet, c’est ma pauvre sœur qui devait s’y rendre mais elle a dérapé sur une plaque de verglas, sa cheville n’a pas résisté, 2 malléoles cassées, opération et 6 semaines d’immobilité ! Et son billet est non échangeable, non remboursable, elle me l’offre donc. Sauf que le 29, il y a une grève générale en France, cela me refroidit, j’ai horreur de ces situations, surtout que mon mari et moi avons déjà eu 2 fois "la blague", avec Air France alors. J'ai du mal aussi à associer la Mecque du thé et le chaos. Et donc, je me repose la question : que faire ??? Dans l’immédiat boire un thé et penser au WE prochain, je vais passer 3 jours à l’Institut du thé et perfectionner ma pratique du Gong Fu Cha : au programme cette fois, le thé des lettrés...

samedi 17 janvier 2009

Un thé très matinal

J’ai été réveillée en sursaut par un bruit assourdissant, la sirène de l’alarme de ma voisine. J’étais assez énervée, il y a plus doux comme réveil-(très) matin ! J’ai senti que je ne pourrais pas me rendormir et pour me calmer, je n’ai que quelques mètres à franchir. Je me suis préparé le reste du Tie Kwan Yin de Thomas mais en zhong cette fois. C’est sur son conseil que je l’ai fait, je préfère la terre pour ce genre de thés, je trouve qu’ils ressortent mieux. Mais je suis loin d'avoir les compétences de certains, je pense entre autres à Thomas bien sûr et à Alain. Et pour me détendre, j’ai écouté le CD consacré aux Oolongs dont j'ai parlé . Je n’ai fait attention qu’à la durée des infusions, me rappelant qu’il y a une semaine, j’étais aussi assez excitée, mais pour une raison bien plus positive, c’était la veille de l’adoption. Tout en savourant ce breuvage, j’ai repensé à la rencontre de ce jeune homme généreux à qui je dois ce thé et les 3 belles qui sont dans mon champ de vision. Et j’ai l’impression que mes yeux brillent autant que ces superbes feuilles. Je suis maintenant tout à fait détendue, prête à commencer cette journée très remplie. Encore merci Thomas.

jeudi 15 janvier 2009

Encore un thé du lendemain

Grande Anse a passé la nuit sous le regard protecteur de son ancêtre… en photo seulement. C'est un des nombreux ouvrages que j'ai ramenés de Taipei. Mais, contrairement à ce que le titre bilingue pouvait faire penser, tout l'intérieur est en mandarin. Je me contente donc de regarder les illustrations qui font rêver. Je demanderai à mon amie Ling-Ling de me traduire ce qui concerne cette théière, elle revient en Belgique à la fin du mois.Je l’admire une fois encore mais j’ai hâte de voir ce que sont devenues les feuilles et ce que donne la liqueur, que je vais évidemment goûter. Je transvase son contenu, même sa face cachée est inhabituelle, ces petits pieds très plats, ce n’est vraiment pas courant. La liqueur acajou me tente, même à 7 heures du matin ! Et j’ai bien fait, elle est incroyablement douce, aucune âcreté, aucun goût désagréable et comme un parfum de Yunnan… J'ai hâte de refaire un infusion maintenant que la terre a été réveillée.Les feuilles sont plutôt grandes, assez épaisses et de couleur assez uniforme. Je rince cette théière dont je ne me lasse pas. A l’eau filtrée évidemment puis je quitte à regret cet endroit que j’aurai très peu l’occasion de fréquenter aujourd’hui. Malheureusement.

mercredi 14 janvier 2009

Elle s'appelle Grande Anse, je l'ai baptisée aujourd'hui

Je suis seule toute la journée, je peux donc me consacrer uniquement à ma passion. Et tout d’abord, je vais câliner mademoiselle Li, j’admire une fois encore sa grâce puis je lui fais réécouter sa musique. Et je me plonge dans ce grand livre à la gloire du thé, Le Thé en Chine, un langage amoureux, Genève, Minerva, 2002.) J'ai rencontré son auteur à Paris en 2002, il me l'a gentiment dédicacé. J’ai beaucoup aimé ses aquarelles et sa façon de présenter les différentes catégories de thés, une légende pour chacun. Je l’ai relu en diagonale et suis tombée sur une anecdote dont je n’avais aucun souvenir : un soir de Noël à Pékin, Hyppolite Romain a ramassé un carnet de notes qu’un voyageur venait de laisser tomber. Le temps de s’en saisir, ce malheureux s’était engouffré dans un taxi. Cela m’est arrivé aussi, dans un parc à Taipei l’avant-veille de mon retour. En plus de mes notes au jour le jour, j’y avais fait sécher les feuilles de thé infusées, collé des billets d’entrée des différents endroits visités (et ils sont superbes là-bas), mais aussi des infos très précieuses sur les métros, les bus et leurs arrêts, des commentaires sur les maisons de thé, et tous ces petits détails qui, pour les autres sont sans la moindre valeur mais qui pour moi étaient autant de petits cailloux couleur de thé, des trésors. Concernant ma vie au jour le jour, c’est un peu moins grave, chaque soir, je recopiais cette partie et l’envoyais par mail à mon mari et à quelques amis très chers, j’en ai donc des traces, mais pour le reste… Je ne comprends toujours pas comment c’est arrivé. H. Romain a vainement cherché un indice pour pouvoir rendre ce trésor à son propriétaire, mais il n’a rien trouvé, il en a alors fait un bref récit dans son livre… Quant au mien, Lu Yu seul sait peut-être ce qu’il est devenu… Mais le moment n’est pas à la tristesse, aujourd’hui je baptise ma deuxième princesse, son nom de baptême sera Grande Anse. Pourquoi donc ce nom curieux ? Simplement parce que quand je l’ai vue "en vrai", j’ai failli ne pas l’adopter tant je la trouvais disproportionnée, cette anse. Sur la photo j’avais été séduite par son joli couvercle, ce petit renfoncement dans lequel se cache le petit orifice, comme un petit puits abrité sous un pont ; je n’avais guère fait attention au reste… Et puis Grande Anse me rappelle des séjours inoubliables dans ces îles magiques de l’Océan indien : Praslin, La Digue, et Mahé, qui ont chacune la leur. Et à Mahé en plus, il y a des plantations de thé… Mais ce n’est pas ce thé-là que je destine à ma belle. Elle est également taïwanaise, j’ai donc choisi un Pu Er ramené de là-bas, d’un de ces endroits magiques que je n’oublierai jamais, il se nomme "Au bonheur serein et paisible", je l’ai déjà évoqué ici. Cette brique est superbe et facile à entamer avec ce beau couteau, un cadeau du Maître des lieux ! Je ne la connais pas, je vais donc la tester avec Grande Anse. Après avoir l’avoir chauffée j’y ai déposé 5g de ce Pu Er que j’ai rincé pendant 1 minute. Puis les infusions se sont succédées, les notes, d’abord animales : cuir puis très vite des notes boisées. Mais je pensais aussi à ce lieu d’où vient la brique et de cet autre endroit où cette belle adoption a eu lieu. Emotions gustatives, esthétiques, et douce nostalgie aussi...Après 9 infusions (j’aurais pu en faire plus mais j’étais comblée), j’ai rempli une fois encore Grande Anse pour la culotter. Je ferai 3 fois 4 heures d'infusion comme me l’a suggéré Thomas. Après la première période, j’ai transvasé le thé et les feuilles et j’ai eu la curiosité de goûter cette infusion devenue très foncée, je m’attendais à quelque chose d’imbuvable, âcre, et pas du tout ! Bien sûr, le goût était très fort et me faisait penser à l’odeur d’une écurie, mais très curieusement ce n’était pas désagréable et l’infusion pas du tout opaque. Les feuilles infusées très brillantes, grandes pour la plupart et assez foncées, sont retournées dans ce réceptacle pour une autre période de 4 heures. Je suis très heureuse de cette belle expérience, ce Pu Er lui va très bien, je ne regrette pas cette adoption. Une chose encore, à chaque infusion, un collier brillant se forme juste sous ce joli couvercle qui m’avait attirée. Mais elle a un "petit" plus, un très discret grain de beauté à la droite du bec que j’ai pris d’abord pour une poussière… Et c’est ce qui la rend unique. Une déception cependant, la qualité des photos, ces belles méritent bien mieux que cela, il faudra que je m’en occupe…