samedi 27 février 2010

Entre rêve et réalité...

Aujourd’hui, toute une journée ensoleillée et très douce. Et c’est la première fois depuis bien longtemps que je peux lire sans la lumière artificielle dans mon salon bleu-thé. Puis, à nouveau envie de ce précieux Suancha, infusé "à la goutte" cette fois, comme suggéré par l’Essence du thé http://essence-the.blogspot.com/ . Après l’éveil des feuilles, déjà un délicieux parfum beurré et sucré comme une promesse de grande douceur. Et la goutte, la voilà ! Mais, sans doute intimidée par l’objectif, elle est vite rentrée dans sa coquille. Non seulement cette première infusion a l’odeur du beurre mais elle en a la saveur si tendre d’un beurre frais qui goûterait la noisette. Je savoure pleinement ce bonheur gustatif tandis que mon esprit vagabonde, je me revois dans cette ville que j’aime, déambulant dans ces rues typiques pour arriver enfin dans ce havre de paix au 51, rue du Fossé des Tanneurs. Je me revois dans la mezzanine vivant "la sérénité de l’instant Thé" Puis j’imagine mon retour dans ce lieu dont j’ai aimé la chaleur de l’accueil. C’est pour bientôt, dans 3 semaines… Cette fois, je n'ai pas le temps de croquer la goutte, elle s'est retirée trop vite!La 3e infusion, je la partage avec ma filleule dont le seul commentaire en humant la tasse à sentir fut tout simplement : "j’adore tous tes thés, Marraine" Et tandis qu’elle s’active dans la pièce, je rêve aux aménagements qu’elle va réaliser… que je remplis non la tasse à sentir et celle à déguster, pas grave, ce sera l’occasion de voir s’il y a une différence de goût d’après le récipient. La réponse est non. La 5e infusion devient trop tannique, nous admirons les feuilles avant de nous quitter, elle va maintenant acheter tout le matériel nécessaire à l’embellissement de ce lieu que nous aimons tant. Déjà MERCI ma Puce.

jeudi 25 février 2010

L'avenir est dans le thé...

Ce midi, Fanou et moi devons discuter des prochains ateliers-thé et pour cela, quel meilleur endroit que Cha Yuan. Le temps de déguster un menu classique et les dates sont fixées. J’aime ces moments chaleureux et intimes qui nous permettent des échanges si riches. Un petit saut chez Lilicup pour chercher le goûter des enfants et des grands aussi ; pas le temps cette fois de s’attabler, ce sera pour une autre fois. Me voilà maintenant dans ma bulle de calme et de bonheur. Je repense à Europalia Chine et à toutes ces belles choses qui m’ont permis de pénétrer dans cette Chine éternelle. Et avant de me mettre à lire, je me prépare à nouveau ce délicieux Suancha en pensant à cette ville que j’aime, aux beaux souvenirs que j’ai gardés du Thé des Muses où j’ai hâte de retourner. Merci Françoise, je le bois à toi qui m’as tellement gâtée… mais tu ne perds rien pour attendre ! Puis je me replonge dans cette dynastie Tang si superbement évoquée à Anvers. Et particulièrement à ces épingles à cheveux décorées de chrysanthèmes. Pourquoi celles-ci ? Parce que c’est le seul endroit de l’exposition où on parle du thé ! "Les couronnements de ces magnifiques épingles à cheveux forment ensemble les ailes d’un papillon dans un décor de chrysanthèmes en fleurs. En Chine, le chrysanthème est la fleur qui symbolise la stabilité et une longue vie. Le terme chinois pour chrysanthème est JU qui ressemble fort au mot JIU pouvant signifier tant "une longue durée" que le chiffre 9. Le neuvième jour du neuvième mois (lunaire) est dès lors le jour par excellence pour boire du thé de chrysanthème et espérer une longue et heureuse vieillesse (…)". Inutile de préciser que j’ai eu un fou rire en lisant cela… où l’évocation du thé s’est-elle nichée !

mardi 23 février 2010

Pas un jour sans thé...

Tout d’abord un week-end très famille. Samedi, ma filleule affamée après son coaching de hockey, une de ses nombreuses activités, a d’abord pris une petite collation avec thé évidemment. Puis direction sa pièce préférée, et un délicieux Sencha Ariake (merci aux généreux donateurs : Josiane et Jean-Pierre). Entre Xavier et elle, c’est jamais triste ! Il est ébahi par son futur voyage : Inde, Népal et Tibet. Et dimanche, beaucoup plus calme, c’est ma petite mère que nous recevions, elle s’est mise au thé elle aussi. Et lundi, j'ai continué à tester les échantillons reçus de Fanou, encore un Pu Er. Les feuilles sèches sont superbes, cette palette de bruns m’impressionne, on dirait presque qu’il y a des pointes blanches. Et une odeur assez fruitée, peu commune pour cette sorte de thé. L’infusion (en théière d’un demi-litre) par contre a le goût caractéristique des sous-bois, mais il tient peu en bouche et à la deuxième infusion il a tout donné. Les feuilles, petites, sont très brillantes et ont une couleur plus uniforme. Aujourd’hui, le même thé préparé en Gong Fu, je sens déjà l’odeur d’humus. La couleur de l’infusion est plus acajou mais tout aussi transparente. Ce thé me donne soif, il a l’astringence de certains Darjeeling, pourquoi ? Après 3 infusions, le goût a pratiquement disparu mais j’ai encore plus la gorge sèche, c’est la première fois que je ressens cela avec un Pu Er, je ne comprends pas, quelqu’un a-t-il une explication ? Merci d’avance.

vendredi 19 février 2010

Adieu chère Ghislaine, et merci...

C’était la cousine de mon mari, mais je l’ai toujours considérée comme ma belle-mère, que je n’ai pas connue. Elle et son cher mari ont toujours été là pour nous, tellement discrets mais si chaleureux et à l'écoute. C’est aujourd’hui qu’on l’a célébrée une dernière fois, "une célébration de reconnaissance pour le temps partagé avec Ghislaine de Cordes". Pas de lamentation (elle aurait détesté) mais des réflexions sur ce qui nous attend tous.

"La mort, si c’était…

Quelqu’un meurt,
Et c’est comme des pas qui s’arrêtent…
Mais si c’était un départ
Pour un nouveau voyage ?

Quelqu’un meurt,
Et c’est comme une porte qui claque…
Mais si c’était un passage
S’ouvrant sur d’autres paysages ?

Quelqu’un meurt,
Et c’est comme un arbre qui tombe…
Mais si c’était une graine
Qui germait dans une terre nouvelle ?

Quelqu’un meurt,
Et c’est comme un silence qui hurle…
Mais s’il nous aidait à entendre
La fragile musique de la vie ?"

Des tas de souvenirs me reviennent et tandis que je prépare un Pu Er, je pense aux Darjeeling que nous avons partagés… Je me prends à sourire. Ce thé a l'odeur de cette terre que tu aimais tant, je te revois dans ton superbe jardin nous montrant à Xavier et moi tes nouvelles plantations entre autres. Et je relis ce superbe texte hawaïen qu’elle aurait pu écrire elle-même :


"Quand je partirai…

Maintenant que je suis partie, laissez-moi aller
Même s’il me restait encore des choses à voir et à faire.
Ma route ne s’arrête pas ici.
Ne vous attachez pas à moi à travers vos larmes.
Soyez heureux de toutes les années passées ensemble.
Je vous ai donné mon amour et vous pouvez seulement deviner combien de boheur vous m’avez apporté.
Je vous remercie pour l’amour que vous m’avez témoigné.
Mais il est temps maintenant que je poursuive ma route.
Pleurez-moi quelques temps si pleurer il vous faut.
Et ensuite, laissez votre peine se transformer en joie car c’est pour un moment seulement que nous nous séparons.
Bénissez donc les souvenirs qui sont dans votre cœur.
Je ne serai pas très loin car la vie se poursuit.
Si vous avez besoin de moi, appelez-moi, je viendrai même si vous ne pouvez me voir ou me toucher.
Je serai près de vous. Et si vous écoutez avec votre cœur, vous percevrez tout mon amour autour de vous dans sa douceur et sa clarté.
Et puis, quand vous viendrez à votre tour par ici, je vous accueillerai avec le sourire et je vous dirai : bienvenue chez nous."
Merci ma chère Ghislaine pour tout ce que tu as été pour moi, pour nous…

jeudi 18 février 2010

La médecine traditionnelle chinoise, voyage au pays du Yin et du Yang

Cet après-midi ma sœur et moi nous rendons à l’hôpital. Non nous ne sommes pas malades, nous allons à la rencontre de la médecine traditionnelle chinoise, une exposition organisée conjointement par le Musée de la médecine traditionnelle chinoise de Suzhou et le musée de l’hôpital Erasme. Le ticket d’entrée représente Hua Tuo pratiquant l’acupuncture. Dès l’entrée l’explication du titre nous est donnée Et toujours sous forme de banderole, je trouve joli ce contrejour, comme au travers d'un vitrail particulier. Ici, Ye Tianshi, médecin né en 1667 dans une famille de médecins. Il a dit que la médecine est comme un couteau à double tranchant : l’un peut sauver le patient, l’autre le tuer. Et aussi que suivant ses connaissances le médecin peut être un sauveur ou un assassin, il insistait donc sur l’importance de l’expérience, mais aussi sur l’étude tout au long de sa vie, l’ancêtre de la formation continuée en sorte. Et voici Shen Nong, le père de la médecine chinoise. Il est aussi à l’origine de la découverte du thé… Une explication sur les méridiens, les points d’acupuncture, quelques mots sur les plantes qui soignent, entre autres le lotus. Et voici quelques éléments de cette pharmacopée millénaire : "le lézard agit sur les méridiens du poumon et du rein comme tonifiant. Il est aussi utilisé dans le traitement de l’asthme. L’hippocampe est utilisé pour renforcer le Yang ou activer le sang. Indiqué dans le traitement des blessures et des plaies, il est aussi connu pour stimuler les performances sexuelles de l’homme". En voici d’autres Le Ginseng bien sûr mais aussi le Lin-Zhi ou ganoderme luisant, ce champignon très connu en Chine, utilisé sous forme de petits dés et intégré dans un thé médicinal. Il stimule entre autres le système immunitaire. Puis aussi de superbes fresques représentant des médecins célèbres exerçant leur art. Comme ici le médecin moine bouddhiste Huifeng. "On le voit prendre le pouls de façon traditionnelle, c’est un des éléments fondamentaux de la consultation médicale". Ou encore ici. Toujours ce raffinement, ce souci du détail.J’ai aussi beaucoup aimé ces plaquettes, en ivoire, données aux patients. Elles comportent un numéro qui correspond à la liste d’attente. Et aussi ce coussin de pouls, utilisé pour déposer le poignet mais surtout cette figurine en ivoire, appelée "femme médecin" qui permettait aux patientes d’indiquer l’endroit précis de leurs douleurs. Encore une belle évocation de cette Chine aux multiples facettes comme cet art de guérir qui a pour but premier de maintenir l’homme en équilibre, en harmonie avec ce qui l’entoure. Tous les concepts sont illustrés par des estampes, des livres anciens et des instruments chirurgicaux. Ici aussi un regret cependant, que ces précieuses informations n’aient pas fait l’objet d’un recueil. Puis un arrêt à la cafétéria et une très bonne surprise : des thés en vrac, certes en quantités limitées mais c’est un bon début! Nous avons savouré un délicieux thé à la menthe, puis retour à la maison, heureuses toutes les deux d’avoir passé un si bon temps ensemble. Merci pour ces moments trop rares, et avec quelques heures d'avance, bon anniversaire...

mercredi 17 février 2010

Het Omhelzen van de Maan, Spiegel van de Tangdynastie – Etreindre la Lune, Miroir de la dynastie Tang: Anvers jusqu'au 14 mars

Encore une journée exceptionnelle malgré un voyage Bruxelles – Anvers un peu long : 2 heures 30 pour faire 50 km, mais vu les circonstances… Me voilà donc dos à la Provinciehuis, pour "Etreindre la lune, miroir de la dynastie Tang", une des rares expositions qui jouent les prolongations, Europalia s’est officiellement terminée le 14 février. L’exposition n’est pas grande, elle occupe le rez-de-chaussée de grandes banderoles rouges pendent du plafond, sur chacune d’elle un poème calligraphié. Et je découvre la signification du titre de cette exposition: " Le titre de l’exposition (…) fait référence à Li Bai, l’un des poètes les plus célèbres de la période Tang, dont la vie remonte à la première moitié du 8e siècle. (…) Li Bai aimait tant la lune qu’il a voulu chanter ses louanges à l’occasion d’une randonnée nocturne en bateau et qu’il a tenté de l’étreindre. Il a hélas tendu les bras vers le reflet de la lune dans l’eau et cette étreinte lui a été fatale. Histoire vraie ou légende ? Ce qui est certain c’est que l’image du reflet de la lune dans l’eau et la comparaison avec un miroir reviennent fréquemment dans un contexte tant taoïste que bouddhiste. Les Chinois perçoivent en effet la lune comme étant un miroir du soleil, comme le yin en opposition au yang, comme le rêve et la méditation en opposition à la réalité, comme l’ombre du passé et de l’au-delà, en opposition à la réalité d’aujourd’hui, comme une illusion, impalpable et insaisissable, mais pourtant présente. (…)" Je suis sous le charme. Dès que la porte lunaire est franchie, une atmosphère très intime suscitée par la pénombre ; même l’éclairage des 2 grandes vitrines est tamisé. A l’intérieur des objets raffinés témoignent de la richesse de la vie à la cour. Autre salle, autre ambiance mais toujours ce raffinement. Je ne peux décrire toute la beauté de ces objets, comme par exemple ce miroir et sa symbolique : "Les miroirs accompagnaient souvent le défunt dans sa tombe. On croyait en effet qu’ils avaient le pouvoir d’entrainer la lumière du jour dans le tombeau pour préserver l’environnement du défunt de l’obscurité et lui offrir l’énergie. La plupart des miroirs chinois sont ronds et l’association avec la pleine lune est dès lors évidente". J’ai aussi beaucoup aimé la représentation des 12 animaux du zodiaque chinois. Le rat malin est suivi du buffle déterminé. Le tigre courageux et le lapin intelligent Puis, floutés par accident, le dragon, symbole de puissance et de royauté et le serpent subtil prêt à frapper. Cheval fidèle et mouton sensible et serviable.Et encore le singe légendaire et insoumis, le coq dégourdi et le chien fidèle Et pour terminer le cochon, promesse de réussite et de prospérité. Une dernière pièce superbe, pas directement visible ; il faut en effet pénétrer à l’intérieur d’une sorte de baldaquin pour pouvoir l'admirer de près. Il y aurait encore tant de choses à dire et quelques regrets : d’abord le catalogue, uniquement en néerlandais, qui reprend tous les objets de cette magnifique exposition. Autre regret : pas un mot de Lu Yu ni de son ami Jiao Ran un moine poète qui a écrit cette phrase qui m’a émue aux larmes la première fois que je l’ai lue et que je récite tout bas avant de pratiquer les cérémonies du thé : "J’hésitai à prendre ces feuilles semblables au jade pour les transmuter en une liqueur surpassant l’or"… C’est tout émue que quitte ce lieu éblouissant, j’ai un autre rendez-vous et d’autres émotions, gustatives cette fois. C’est le restaurant de Koji et Cathy, que je retrouve avec plaisir. Le traditionnel lunch aux saveurs tout en nuances et en légèreté, un bonheur pour les papilles. Riz et soupe miso évidemment. Puis le dessert : fruits frais, déjà en partie savourés et un moelleux au chocolat noir, crème fraîche et macha. Et pour terminer cette palette de saveurs, un thé évidemment. Un cadre sobre, 16 places. Formule lunch le midi et le soir 3 possibilités de menus, tout est fait maison avec des produits extra frais et bio. Mais aussi une originalité, la possibilité d’accompagner les plats avec des sakés en accord avec les plats du soir ! Ces sakés artisanaux proviennent de petits producteurs ; c’est la première fois que j’entends parler de cette formule… Après la fermeture du restaurant, Cathy et moi avons papoté de notre passion commune dans ce lieu sobre et harmonieux. C’est ainsi que j’ai terminé cette journée si riche de beauté, d’échanges et d’émotions, merci Cathy pour ces moments si vrais… Et question exposition, demain je remets cela !