Dur, dur Bruxelles sous la canicule :
pas d'air mais de l'ozone à la place donc irrespirable ! Par contre, dans mon cocon, il fait bon grâce au ventilateur, dans la tasse, un long jing pour accompagner ma lecture LA FEMME au temps des EMPEREURS de CHINE, un livre publié en 1988, rescapé de mes bibliothèques dont je n'avais aucun souvenir, et pour cause... je n'en avais lu que 42 pages, après plus aucune annotation ! En lisant la quatrième de couverture je suis d'autant plus étonnée de cet abandon que les livres historiques sont parmi mes préférés. Voyager dans l'espace et dans le temps en sirotant ce mythique breuvage, un passe-temps dont je ne peux me passer ! Je comprends mieux en relisant les premières pages, ce n'est pas un roman et c'est choquant, terrifiant même. L'auteure nous prévient : "(...) Voici pourquoi les histoires qui suivent vous troubleront peut-être. Leur violence est celle de la société chinoise elle-même, source de toutes ses réussites et de tous ses échecs." Il m'en faut plus pour renoncer mais avec tous les points d'exclamation qui émaillent les 2 premiers chapitres, je comprends mieux, rien que le titre des chapitres donne le ton , précédé du titre de la première partie : Créatures de rêve ou de cauchemar ? Des histoires à faire peur ; Grandeurs et servitudes de la vie au féminin . A commencer par la vision de la naissance à l'époque vécue comme impure: "(...) l'accouchée mais aussi son nouveau-né soient regardés comme impurs et restent enfermés pendant un mois.Il fallait, disait-on, épargner au dieu Tiangong (...) la vue insoutenable de leur saleté – une saleté extraordinaire que l'eau et le savon ne peuvent laver. (...). Car il n'y a rien de plus polluant que la naissance, sinon la mort." Le ton est donné, pendant ce mois, fille et garçon sont traités de la même manière : " Le bébé, surtout si c'était un garçon, faisait l'objet de quelques tentatives louables pour l'aider à vivre. Durant les trois premiers jours de sa vie, on lui donnait à boire du thé mêlé de sucre non raffiné afin de lui nettoyer l'estomac, puis on l'abandonnait aux dieux et à sa mère."La contemplation du ciel et le thé m'éloignaient momentanément de cette vie de cauchemar et du sort réservé aux femmes. Suis-je devenue plus (trop) sensible mais il m'a fallu plus de 10 jours pour arriver à lire ce livre en entier tellement j'étais oppressée, et pas à cause de la canicule. Le ciel m'en est témoin, même par temps de pluie violente, suivi d'un beau coucher de soleil, ce livre m'a bouleversée, je voulais aller jusqu'au bout A de rares moments de cette histoire – petite éclaircie comme dans ce ciel - la femme a pris le pouvoir mais ce ne fut pas à son honneur, ce matriarcat n'avait rien de doux, de féminin, d'humain. Ces femmes-là se montraient souvent plus cruelles, aucun sentiment noble ne les animait. La tisane, ce soir-là, n'a pas eu d'effet, pourquoi continuer à lire ces horreurs ? d'autant que le retour de manivelle fut terrible. J'ai donc abandonné ce livre à la violence de l'orage et du vent... mais rien n'y a fait, la pluie éphémère mais violente ne l'a pas atteint, elle ne recouvre pas tout le sol de la terrasse... Je l'achèverai donc avec ce thé d'exception, un J.E. Origine composé de thé blanc de Chine (Yin Zen), d'Oolong de Formose, de thé rouge de Ceylan (Kennilworth) et de thé vert du Japon (Wazuka Sencha). La Chine s'ouvrait enfin petit à petit au monde, ce nectar tombait donc à point nommé... Enfin, j'arrive à la fin de ce livre, ravie d'avoir été jusqu'au bout parce que jamais un livre ne m'avait perturbée à ce point. Je ne comprends pas bien pourquoi mais en y réfléchissant, ce que j'ai appris est tellement éloigné de ce monde qui est devenu le mien, celui du thé en est sans doute la raison. J'étais oppressée en le lisant, j'ai moins bu de thé dont il est d'ailleurs très peu question, la description des dynasties successives, des Tang aux Qing est guerrière, à des années lumière de ce que j'en savais à travers l'histoire de cette boisson mythique... Un sourire cependant quand l'auteure (oui, je sais, les autres disent autrice) fait mention de Robert van Gulik, cet orientaliste hollandais dont j'ai adoré les ouvrages qui relatent la vie du juge Ti, jen ai souvent parlé, entre autres ici :http://la-theiere-nomade.blogspot.com/2019/09/adieu-lete-bonjour-lautomne.html Je vais sans doute m'y replonger... Je pourrais émailler mon propos de citations mais il y en aurait trop. Je ne résiste cependant pas à en citer deux : "(...) l'égalité entre l'homme et la femme ne peut exister car il n'y a aucune similitude entre les astres qui rythment notre vie. La lune – la femme – ne fait que renvoyer la lumière du soleil -l'homme ; elle ne brille pas par elle-même et possède au contraire une face cachée dont on peut tout redouter" et plus loin : "La femme n'existe pas sans l'homme." Une petite dernière : "(...) l'absence de talent chez une femme est synonyme de vertu." Si aujourd'hui le ciel est tourmenté, je ne le suis plus ! Cette journée sera consacrée à ce à quoi j'aspire, la paix, la méditation et la musique qui m'ont trop manqué ces derniers jours. De vieilles mais encore très vaillantes feuilles de Beauté orientale infusées dans cette théière bleu profond surmontée d'un petit bouddha. Tandis qu'elles infusent,
2 commentaires:
Oui, pourquoi continuer à lire ce qui nous boule-ren-verse? Tu voulais coûte que coûte secouer la routine, vivement que les secours t'arrivent! K
@ Kris: Comme tu le dis, secouer la routine est une hypothèse... Et les secours sont arrivés par la plume de Robert van Gulik et ses 4 tomes de +/- 600 pages dont je ne me lasse pas!
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