Pluie et vent dehors me forcent à changer mes plans, je devais aller chercher ma commande de livres, conséquente puisque je reste fidèle à La Mazerine, à ma librairie préférée, à La Hulpe. Mais pour cela, je dois traverser la forêt de Soignes et il vaut mieux s’abstenir. Heureusement, j’ai de quoi m’occuper, d’abord remballer la crèche et les décorations de Noël, cela me prendra un certain temps.
Mais avant cela, et pour la dernière fois cette année, j’infuse un thé de Noël, le Laponic blanc mais sans la bougie assortie malheureusement. Comme je l’ai expliqué ici, http://la-theiere-nomade.blogspot.com/2020/12/calendrier-de-lavent-suite-2.html je ne supporte plus l’odeur et il ne fait pas un temps pour aller sur la terrasse ! Voilà, la salle à manger paraît toute vide, tout est bien emballé et rangé à la cave. Je suis un peu nostalgique, c’est ma période préférée et malheureusement, elle ne s’est pas déroulée comme j’aurais aimé, espérons que cette année, je retrouverai sa splendeur. Avant d’entamer ma deuxième tâche, et pour me mettre dans l’ambiance, un Genmaïcha, de loin le meilleur que j’aie jamais goûté (merci Cathy d’être mon fournisseur… ma fournisseuse?) Tandis que je savoure ce nectar, des tas de souvenirs me reviennent, je l’ai beaucoup utilisé en cuisine, et ce sera le cas aujourd’hui dans ma salade et aussi en thé glacé avec le repas. J’admire aussi la belle calligraphie de Staf, quand nous reverrons-nous ?… Place à la ré-relecture de Sur les chemins du thé japonais Je ne peut qu’être d’accord avec cette citation, j’en bois du matin au soir… et la nuit j’en rêve quand la journée a été particulièrement riche en rencontres autour du thé. Je bois aussi de l’eau, à notre époque et sous nos latitudes elle ne présente aucun danger pour la santé. Page 34 : "Le thé japonais a la vertu d’étancher la soif. Ainsi s’explique l’habitude qu’ont les Japonais de ne pas boire d’eau ; même au plus fort des chaleurs (…) la tasse de thé savourée à la gorgée, leur donne un plein réconfort. On lui trouve d’autres bienfaits : il excite légèrement l’organisme, combat les fatigues de la veille, prédispose au bien-être, il infiltre au cerveau je ne sais quelle subtile ivresse, lucide toutefois, qui nous rend plus réceptifs aux sensations de plaisir et plus aptes à l’élaboration des pensées" in le culte du thé, Wenceslau de Moraes. Page 35, Englebert Kaempfer, médecin de la compagnie des Indes, reconnaît : "Je ne croi pas qu’il y ait de plante connue dans le monde, dont l’infusion et la décoction prise en grande quantité comme le thé au Japon, pèse si peu sur l’estomach, passe plus vite, rafraichisse si agréablement les esprits abattus, & donne tant de gayeté à l’esprit" (j’ai recopié la citation telle quelle était écrite à l’époque 1729, et je tiens à signaler que le texte ne comporte aucune faute d’orthographe, ce qui devient très rare,de temps en temps un mot oublié) ) Un autre auteur, Pierre-André-Joseph Roubaud déclare, en 1770, que "de toutes les plantes qui croissent au Japon, celle du thé est,sans contredit, la plus recommandable". Sur ce, avant de continuer, je vais ré-infuser ce fabuleux Genmaïcha ! J’aurais dû terminer ce billet hier mais après m’être droguée, je suis allée faire un exercice que m’a recommandé mon ostéopathe, il s’effectue sur un tabouret sauf que, encore au Japon, je me suis assise à côté, je ne vous dis pas le hurlement, mon pauvre mari chez le dentiste, j’étais donc seule, et certainement aussi dans l’immeuble… ou alors il est très bien isolé ! Bref, ni mon dos, ni mon épaule n’ont aimé et ils me le reprochent encore aujourd’hui, heureusement, demain je vais chez mon ostéopathe demain. Mon petit mari ne peut manger que du yaourt et rien de chaud, je mangerai donc dans mon cocon pour ne pas le tenter, je me contenterai d’un ou deux gâteaux à la pâte de soja et coco, avec dans le bol un délicieux Gokujo Hojicha, bien plus grillé et goûtu que ceux que je connaissais, je le savoure en pensant à ma généreuse donatrice qui ne perd rien pour attendre…. Parce que la position assise est difficile, j’achève mon billet debout. Cet article est consacré à Pierre-Marie Giraud, un galeriste qui, comme beaucoup, est tombé en amour pour la symbolique du thé japonais par le biais de sa profession, ce sera une de mes premières visites, j’ai déjà fait une demande dans ce sens! Voici ce qu’il dit du thé: "il constitue dans ces premiers instants ensemble, un support de la conversation, qui évite à chacun de trop s’avancer dans une rencontre motivée par des raisons clairement définies.Le thé suspend le temps et permet à l’hôte de ressentir son interlocuteur, plutôt que d’aborder directement l’objet de sa visite. Mon caractère impatient a souvent été mis à l’épreuve du thé, mais j’ai très vite apprécié la façon qu’il a de nuancer les rapports". Ses paroles résonnent très fort en moi, j’ai dû apprivoisé le Matcha (et les thés japonais en général, contrairement aux Pu Er pour lesquels le coup de foudre fut immédiat, je les ai découverts au siècle passé chez Terre de Chine, MERCI cher Vivien de m’avoir initiée avec compétence et modestie!)); je me rappelle ma première « cérémonie » du thé japonais à Paris: http://la-theiere-nomade.blogspot.com/2008/05/mon-premier-cha-no-yu.html, si j’en étais restée à ma première impression, je n’aurais jamais exploré cet univers gustatif! Et plus loin: " J’ai appris à travers lui à me concentrer et à me consacrer pleinement à sa préparation (choix du thé, de la théière, du bol…) et à sa dégustation. Il a aussi accentué certains traits de mon caractère, j’aime le calme et les gens posés et je préfère les rapports intimes, à deux ou à quatre, que les grandes assemblées. Le thé s’y prête parfaitement". Ici encore, je me retrouve pleinement! J’avais à l’époque assisté à une manifestation de grande envergure mais sans âme dans ce que j’appelle un clapier de luxe (mais clapier quand même); 400 groupies asiatiques venant se "prosterner" face à leur gourou parmi lesquelles ± dix Belges dont moi, initiée par Jing (qui a depuis disparu de la circulation, à qui j’avais prêté 2 livres rares en chinois sur les Pu Er achetés à Taiwan qu’elle ne m’a jamais rendus…) Last but not least, et cela aussi j’aurais pu l’écrire (en partie du moins): "Mon intérêt pour le thé s’est très vite doublé d’une véritable passion pour les objets qui l’accompagnent. La cérémonie du thé est un élément pivot de la culture japonaise, autour d’elle s’articulent de multiples formes d’art comme la céramique, le bois laqué, le bambou tressé, la calligraphie ou l’ikebana. Je collectionne ces objets, j’éprouve du plaisir à les contempler et j’espère un jour pouvoir offrir à des maîtres de thé l’occasion de les utiliser. C’est dans l’utilisation qui en est faite que ces objets s’incarnent pleinement, si j’aime à les rassembler, je serais encore plus heureux de leur donner en retour l’occasion de s’exprimer pleinement à travers les rites du thé". J’espère de tout cœur le rencontrer un jour! J’arrive tout doucement au bout de ce billet avec cette jolie aquarelle qui illustre des informations sur les ustensiles de la préparation des différents thés. Mais aussi des points d’interrogation concernant la cérémonie du thé, il faudra que je contacte Cathy ou Staf pour être éclairée ! Je vous souhaite d’avoir autant de plaisir que moi à lire ce petit bijou !
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teneur en bourgeons, la taille et la couleur de la feuille, son degré
d’oxydati...
Il y a 1 semaine
8 commentaires:
Je salivais devant tes photos d'extraits et d'aquarelles, merci Francine, mais voici un autre livre qui n'est pas disponible de ce côté-ci de l'océan. Je me console en me disant que je ne bois à peu près pas de thés japonais. K
@ Kris: Merci pour ce commentaire, c'est vrai que ce livre est un bijou, tout ce que j'aime! Mais dommage que tu ne boives quasi pas de ces thés fabuleux, comme je l'ai déjà écrit, pour moi ils ont fait partie des thés à apprivoiser, je ne regrette pas de m'être accrochée! Belle journée à toi
Bonjour chère Francine
Heureuse que le genmaicha te plaises ! Et j'essayerai de répondre a tes questions sur le chanoyu. Pour le reste rien à ajouter :))) Tu as tout dis :)))
Belle fin d'après midi
Bise
@ Cathy: Oh merci, dis-moi quand tu auras terminé la lecture de ce petit bijou.
Je vais très bientôt me replonger dans la littérature japonaise grâce à tes bons conseils
Bonne soirée, bisou
Coucou Francine, j'ai loupé la sortie de ce livre de Valérie Douniau et te remercie de me le faire découvrir. J'aimerais beaucoup en savoir plus sur le galeriste amateur de thé ! Et, surtout, j'espère que ton dos et ton épaule vont mieux ... De loin nous pouvons, je t'embrasse et te téléphone bientôt, Carine
@ Carine: Il ne se trouve pas en librairie mais tu peux te le procurer via Jea-Benoît ou chez l'éditeur. Moi aussi j'aimerais rencontrer ce galeriste, j'ai téléphoné mais il était absent pour plusieurs jours, j"ai laissé mes coordonnées, je te tiens au courant.
Mon dos et mon épaule vont mieux, j'ai un super ostéopathe et en plus il aime le thé...
Jespère que de ton côté tout va bien, j'attends le bonheur de te revoir et moi aussi je t'embrasse. A très vite, dis-moi quand tes thés seront rentrés...
Merci beaucoup Francine pour ton appréciation chaleureuse de mon livre et des illustrations de Jean-Marc Forax, dont tu peux découvrir les autres travaux ici :https://www.jeanmarcforax.fr/ Je suis ravie que ces chemins des thés japonais t'aient emmenées dans de belles balades
@ Valérie: Merci pour ton commentaire, je suis certaine que ton livre va rencontrer un réel succès!
Je ne suis pas la seule à avoir envie de rencontrer LE galeriste, j'espère avoir bientôt de ses nouvelles!
Bonne fin de soirée, bon dernier thé?... moi, ce fut un Hojicha!
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