dimanche 7 juillet 2013

Intenses rétrolfactions et souvenirs qui le sont tout autant

Je suis encore un peu étonnée de ce qui m’est arrivé hier, j’ai cru d’abord que c’était l’émotion suscitée par ce que nous vivions qui me submergeait qui m’empêchait de trouver les mots, mais en y repensant je crois que c’est quelque chose de plus profond. Bien installée sur ma terrasse, j’ai voulu comprendre cet apparent "blocage", je vous livre ici ma réflexion : l’écriture est une démarche intellectuelle qui vise à exprimer ce que l’on vit, ce que l’on ressent, ce que l’on voit. J’ai eu l’impression qu’elle pouvait être une imposture… et en tous cas réductrice, jamais aucune phrase si bien tournée soit-elle, ne pourra traduire l’essence de ce qui se passe dans ce lieu, cette rencontre avec l’âme du thé. Quelque chose de si fort qu’à la fois cela nous dépasse et à laquelle pourtant nous appartenons à jamais, c’est du domaine du mystère, au-delà des mots. Mais je voudrais cependant essayer de transcrire ces moments si forts vécus hier, retour donc au cœur de l’Esprit du thé comme d’intenses rétrolfactions.
 Cet emballage renferme une bien étrange brique.
Elle appartient à cette fameuse  7e famille des 3 étranges thés. Cueillies en 2000, les feuilles ont été compressées en 2007.
En la voyant, on comprend mieux pourquoi elle est surnommée la tablette de chocolat…
 Jing en prélève un carré et l’infuse en zhong.
Belle couleur ambrée de la liqueur.
Je suis curieuse de goûter les saveurs de ces 3 étrangetés, dosés différemment que les petits sachets.
Mais à la découverte des parfums d’abord.
 Et cette recherche de l’essence du thé.
Après un premier passage, ce sont des notes de noisettes que l’on perçoit en premier. Au fil des infusions, les saveurs restent assez constantes, évoluant vers des notes de noix plutôt que de noisettes.
Après moultes infusions, plus douces que celles qui se dégagent des petits sachets qui eux contiennent 50% de thé amer. On peut infuser 40 à 50 fois ce petit carré si généreux. Cette découverte a aussi étonné et séduit Josiane et Jean-Pierre.
Nous voilà maintenant dans le monde du Pu Er avec ce cru de 1990 dont le nom est Romance, un thé du premier niveau (les Pu Er sont classés en 12 niveaux suivant l’énergie qu’ils dégagent, voir http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2013/01/apres-une-nuit-un-peu-perturbee-par-la.html )
Après avoir réveillé l’âme du thé, elle commence les infusions de ce nectar. 
Je me demande comment mes papilles vont réagir, je ne parviens pas à apprécier ce thé que j’adore pourtant quand il fait chaud, c’est pour moi le thé d’hiver par excellence, c’est dire si j’en ai bu cette année !...
Nous allons le partager avec un nouveau compagnon de thé, Maxime, qui vient s’initier aux trésors de cette boisson millénaire. Je suis curieuse d’avoir la réaction de Josiane qui jusqu’ici a du mal avec cette famille particulière.
Tout en savourant cette douce Romance, Jing nous rappelle que c’est dans les Pu Er que le Qi du thé est le plus fort.
Nouvelles infusions, mêmes attitudes de recueillement
pour pénétrer dans l’essence de ce breuvage.
A ma grande surprise, mes papilles sont réceptives à cette liqueur dont les notes passent du bois de santal à des notes camphrées que j’aime particulièrement.
 Ce sera la dernière infusion de cette Romance qui a pourtant encore tant de choses à nous compter.
 Le temps passe, mes amis ont encore le temps de découvrir ce thé vert tibétain et il est temps de nous séparer, ils doivent encore préparer leurs bagages avant de s’en retourner dans leur pays. A propos de ce thé, je ne peux rien en dire, mes photos sont floues et je n’ai rien noté… mais je reviendrai. Cette fois il est temps pour Josiane et Jean-Pierre de quitter ce lieu, émus et ravis de cette belle rencontre, des échanges si vrais en savourant tant de thés d’exception. Bon retour à Chindrieux où vous pourrez vous remémorer ces moments forts en savourant les thés emportés. Moi, malgré le temps superbe, je n’ai pas envie de partir encore.
D’autant Que Jing nous propose à Maxime et à moi, de découvrir cette brique 2000 dont les feuilles sont issues d’anciens théiers sauvages. Jusqu’ici, rien de bien particulier au demeurant, sauf  que ces théiers se situent aux confins su Yunnan et de la Birmanie, aujourd’hui c’est devenu une réserve naturelle et il est donc interdit de cueillir encore quoi que ce soit. Il ne reste donc que quelques briques.
Dès que Jing ouvre la jarre, je suis impressionnée par ces feuilles, dont certaines ne sont plus que de la dentelle, et des souvenirs très forts me reviennent, j’ai déjà vu cet aspect sur une autre brique, encore des émotions intenses : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2012/05/beaux-souvenirs-nostalgie-et-esperance.html . La liqueur est incroyablement douce et rafraîchissante avec des notes prononcées de menthe, Maxime aussi est impressionné, nos échanges sont chaleureux et très vrais, c’est cela aussi la magie du thé, le contact est immédiat, pas besoin d’apprivoisement quand le thé est au centre. Merci Maxime, je te souhaite de parcourir cette belle voie dans l’esprit qui t’anime déjà, à bientôt certainement…
Les belles n’ont pas encore tout donné mais cette fois il faut que je rentre, je repars le cœur en fête, cette brique mythique dans mon sac. Et je sais déjà dans quelle théière je l’infuserai, ce sera 29 février. Et merci encore une fois à toi, chère Jing, ta quiétude irradie ceux qui viennent te voir, je n’en dirai pas plus, ta grande modestie n’aime pas cela… J’essayerai de passer encore cette semaine avant ton départ samedi, sinon ce sera après le 31 juillet. Aujourd’hui, il a fait merveilleux, le thé glacé était à l’honneur savouré en pleine nature en me remémorant avec émotion ces impressionnants moments d’hier qui font partie désormais de ces souvenirs flamboyants que ma mémoire, actuellement parfois défaillante, ne risque pas d’oublier.  

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