Un dimanche tout en contrastes

Un dimanche particulier commence.

Et bien sûr par mes rituels habituels, santé d'abord puis japonais ensuite.

Ce fabuleux Matcha que je savoure en pensant au beau geste de mon généreux donateur.

A l'ombre des pivoines, le petit Bouddha affiche un grand sourire, et les sonorités particulières du shakuhachi achèvent de créer cette ambiance zen qui appelle à la méditation.

Il va malheureusement falloir quitter ce lieu idyllique, le devoir de citoyenne m'appelle, premier contraste... Vite expédié, c'est électronique ici et aucune file. 

Deuxième contraste... il est double, quitter une salle de gymnastique et ma campagne verdoyante pour atterrir en pleine ville dans un garage !

Et voilà Eric, le maître des lieux qui rince les théières très consciencieusement, elles contiendront bientôt des trésors.

Nos hôtes sont prêts.

Les ustensiles aussi, mais dans le fond, une machine noire m'intrigue, que fait-elle donc là ?

J'ai envie de rester au Japon pour en savoir plus sur " tous les états du Sencha". J'ai envie de tenter les extrêmes, pour conjurer mes craintes des résultats des élections dans ce petit pays que j'ai tant aimé et que je ne comprends plus bien. Mais aussi ceux des européennes en France  et en Autriche notamment.

Dans cette petite capsule, 3,5g de Sencha

griffé Ippodo. Adeline perce consciencieusement l'opercule maison,

et le surréalisme apparaît : infusion sous pression à 95° !

Si un jour on m'avait dit que je choisirais ce type d'infusion saugrenue

et qu'en plus je serais impatiente de goûter ce breuvage,

j'aurais ricané, et pourtant... Premier verre, malgré la couleur, aucun intérêt sauf celui de rincer la bouche. Deuxième verre, coup de fouet gustatif mais sans relief. Avec le troisième, les saveurs subtiles de ce Sencha apparaissent à mon grand étonnement et c'est pareil pour le quatrième verre. Comment est-ce possible, devrait-on remettre en cause cette affirmation qu'une eau trop chaude brûle les fragiles feuilles qui pour s'épanouir se sentent mieux dans un eau tiède? Dans la cinquième infusion, c'est l'amertume très présente qui occulte les autres saveurs.

C'est clair que je n’achèterais pas ce genre de machine mais quelle belle expérience, très "fun". Et c'est ce que j'aime dans ce garage improbable, la curiosité d'Adeline et Eric qui les amène à proposer ce genre de découverte, merci à vous deux !

Un autre thé attire ma curiosité, le Master Matsumoto's supernatural green Kamaricha griffé Postcards

"Thé vert japonais atypique, rare en Europe, travaillé selon la méthode chinoise (au wok, non à la vapeur). Ce thé est issu d'un théier kabukita de plus de 90 ans, cultivé sans pesticides ni engrais. Notes beurrées noisettes pistaches grillées légèrement salées".

Première infusion à 85°, effectivement, la couleur et la saveur légèrement grillée font penser à un thé chinois avec cependant en arrière-goût ces notes légèrement iodées et salée.

Deuxième infusion, je trouve ici ces notes beurrées que je n'avais pas perçues dans la précédente.

Troisième passage accompagné cette fois d'une gâterie dont Adeline a le secret, une crème au Hojicha, ou une belle harmonie entre le liquide et le solide.

 

Je continue sur ma lancée, tester l'improbable, c'est un autre Master matsumoto's supernatural black griffé Postcards.

"Thé noir japonais atypique issu d'un théier Yabukita de plus de 90 ans ; (...) Fruité et sucré avec des notes de prunes et de sirop d'érable. Présence d'une légère astringence souvent présente dans les Darjeeling".

Je suis curieuse mais je n'en attends rien de précis, malgré des parfums gourmands qui se dégagent des feuilles, je pense toujours que les chiens ne font pas de chats, et les thés noirs ne sont pas une coutume japonaise.

Et ce même parfum se dégage du breuvage, cela promet.

 Belle couleur brillante de l'infusion, explosion de saveurs, émotions gustatives intenses, une vraie révélation.

Je suis sur un petit nuage, déjà la troisième infusion et toujours le ravissement des papilles. Et si je maintiens comme une évidence que les chiens ne font pas des chats, je reconnais que les Japonais savent faire du thé noir, même si c'est encore l'exception.

Et revoilà les biscuits miso qui s'accordent si bien ensemble, une vraie tuerie, et cette fois c'est officiel ce mot employé jusqu'ici par les jeunes est maintenant inscrit dans le dictionnaire.

Quatrième passage pour accompagner les tueries d'Adeline.

Tandis que je les savoure, merci Eric d'avoir immortalisé cela:j'ai à ma gauche Philippe, fils d'Albert

et sa charmante épouse...

Les belles ont tout donné, après 5 infusions ! Je sens que ce nectar fera bientôt partie de ma théothèque.

Un très beau geste d'offrande que ce Matcha.

Une belle découverte

pour ces 2 jeunes parents accompagnés de leur petit Édouard, un adorable bambin de 9 mois. J'ai promis à mon mari de ne pas rentrer trop tard,

un dernier regard sur ces belles illustrations d'un conte chinois, j'en reparlerai, je le découvrirai dans les prochains jours.

C'est fini pour aujourd'hui, MERCI une fois encore à vous deux.

Je vous présente Nara, 3 mois à quelques jours près blotti dans les bras de la maman d'Adeline et Eric. Courage Adeline, cette petite affaire comme certains thés , doit s'apprivoiser (= message codé...) C'est ainsi que se termine la partie joyeuse et pétillante de la journée, je vais maintenant découvrir les résultats des élections et là je suis beaucoup moins sereine...