dimanche 6 décembre 2015

Résurrection, MERCI la vie

Depuis des semaines je me sentais anormalement fatiguée mais je mettais cela sur le stress lié au bruit des travaux. 
Même si j’admirais le travail 
de ces deux artisans opérant dans le froid et ce petit crachin qui colle à la peau,
même si, je l'ai déjà dit, j’admirais la précision du travail de Marc, je mettais aussi cet état sur le compte des antibiotiques que j’ai dû prendre pour mes dents 
en espérant que la pleine lune me redonnerait des forces. Il en a été tout autrement, l’apothéose a eu lieu le lendemain quand on m’a volé mon portefeuilles chez Delhaize. Alors que je n’en ai jamais, cette fois-ci il contenait une grosse somme d’argent que je devais déposer à la banque avant d’aller faire mes courses sauf que cette fois-ci j’ai fait le contraire... Les démarches administratives sont fastidieuses et ennuyeuses mais il n’y a à cela rien d’insurmontable, sauf que j’ai craqué non seulement physiquement mais moralement aussi. J’ai longtemps cru que cela n’arrivait qu’aux autres mais j’ai dû arrêter de me voiler la face, ce n’était pas une simple grosse fatigue mais bien de l’asthénie, ce vilain mot qui ne me va pas du tout, je ne me reconnaissais plus et j’ai bien dû admettre que mon mari avait raison quand même me préparer ma drogue était de trop, je n’y prenais plus aucun plaisir, ce fut le déclic mais malgré cela, la fin du mois de novembre a été horrible, les migraines sont venues compléter ce tableau déjà très noir : plus de thé, plus de musique, plus de lecture. Heureusement j’avais tellement mal que je ne parvenais plus à penser et donc à m’en faire… cela m’a permis de récupérer un peu et d’aborder décembre en meilleure forme. Et j’ai été grandement aidée : des mots d’abord, de ceux qui mouillent les yeux, font vibrer le cœur et font tant de bien à l’âme, puis un courrier de mon avocat pour finaliser un projet qui me tient par-dessus tout à cœur que je croyais irréalisable. J’ai alors repris le chemin de l’administration pour faire refaire mes papiers.
Après avoir pris connaissance du contenu des papiers, la préposée m’invite à aller faire des photos d’identité dans la pièce d’à côté, elles ne sont jamais terribles mais ici, ça dépassait tout ! Heureusement, je n’en ai pas eu besoin… quand je suis revenue près d’elle, elle m’accueille avec un grand sourire en m’annonçant qu’elle a une très bonne nouvelle pour moi, j’ai cru un moment qu’elle se trompait de cliente mais j’étais seule, elle a alors sorti une grande enveloppe qui contenait… mon portefeuilles et mes papiers, mais pas d’argent. C’est la poste de Bruxelles qui l’avait renvoyé à la commune. Je dois dire que j’étais ravie, finies les démarches, c’est du moins ce que je croyais mais j’ai dû retourner à la police pour faire une autre déclaration, et encore 3 papiers de plus, en double exemplaire, pauvres arbres ! Ah oui, l’employée de cette sympathique commune non seulement me rembourse les 6 euros des photos mais me signale qu’elle m’a envoyé un papier m’invitant à venir chercher le portefeuilles et son contenu. 
Sauf que je l’ai reçu le lendemain ! Daté du 30 novembre, il a mis 3 jours pour faire 2 km… 
Vendredi, autre bonne nouvelle, c’est ma dernière visite chez le dentiste, un grand soulagement, depuis 3 mois, j’y suis plus allée que pendant le reste de ma vie ! Le rapport avec la photo ? C’est lui qui m’a donné cette revue consacrée au… golf dont il est un éminent joueur et tout ce qui tourne autour. 
En rentrant, je suis allée jeter un coup d’œil dans cette pièce que j’avais ignorée depuis une semaine, la chape continue à sécher mais c’est toujours la désolation sur les murs. Et du bruit dans le garage me fait fuir mon cocon. Il fait magnifique, doux pour la saison, je suis donc allée m’aérer dans cette forêt de Soignes, ma voisine que j’aime. Ce soir, le calme est revenu, je retrouve avec bonheur ce lieu que j’aime et mes rituels : 
une douce verveine griffée ThéÔdor
et la chaleureuse musique d’Henry Purcell pour le plaisir des oreilles. 
Tandis que la saveur très odorante de la verveine me réchauffe le corps, je repense au beau texte que l’Insolent a écrit pour annoncer la venue de ce nouvel univers, les Herbes fines, vu ma passion pour cette couleur, il ne pouvait que me toucher : "Le bleu est une couleur qui symbolise tellement de choses : elle est la couleur du ciel qui abrite les vents et le soleil qui permettent au thé de respirer, de s’épanouir, de grandir. Elle est la couleur de l’eau, élixir de vie qui irrigue le thé, la terre, et qui recueille les feuilles pour changer l’eau en or, aux multiples parfums et saveurs. C’est aussi la couleur de la noblesse, de la rareté : à une certaine époque, le bleu était une couleur difficile à créer, réservée aux rois et aux grands de ce monde, ce qui nous rappelle qu’à une époque, à certains endroits, le thé était destiné à une certaine élite. Aujourd’hui, c’est principalement la couleur de la fraîcheur, de la pureté et de l’évasion. (…) " 
Ce samedi matin, le ciel est flamboyant, il annonce une journée qui le sera autant. 
Je ne me lasse pas de la musique d’Henry Purcell que j’ai choisie pour infuser une dernière fois le Tumsong, ce thé du Jardin des Cœurs heureux parce qu’il l’est à nouveau, ce n’est pas une bonne étoile mais une constellation qui s’est à nouveau posée au-dessus de ma tête, j’espère qu’elle y restera longtemps.
C’est avec une émotion toute particulière et pleine de reconnaissance envers mon généreux donateur que je savoure chaque gorgée, me rappelant tous les moments que ce fabuleux thé m’a procurés. Un dernier regard sur ces belles qui ont tout donné et une pensée aux cueilleuses et à leurs doigts de fée.
Une fois séchées, ces petites feuilles odorantes berceront mes rêves sous la protection de la déesse de ce Jardin des Cœurs heureux... 
J’ai décidé de ne plus m’en faire pour cette pièce qui fut une cuisine, finie ou pas pour Noël, on verra. Ce que je constate c’est le changement de couleur de la chape, signe qu’elle sèche, et une partie des murs ont été recouverts d’enduit. 
Un apéritif que j’aime, LE Matcha face à la calligraphie de Staf avant d’aller au restaurant. Le positif de la situation est que nous découvrons des petits restaurants sympathique tout autour de chez nous, mais j’ai quand même hâte de m’y remettre en m’inspirant des trouvailles que je note soigneusement. En rentrant, je suis allée chez ma copine pour préparer le goûter de ses petits-enfants qu’elle réunit demain pour la venue du grand saint. 
Ce soir, fatiguée mais très heureuse d’avoir pu retrouver les joies de la cuisine, je me chois un breuvage de circonstance, la confiture de grand-mère griffée Magie du Thé 
Et tandis que je savoure ces tasses pleines de saveurs fruitées, je pense que les enfants auront du mal à s’endormir à la veille du passage de saint Nicolas, je suis certaine qu’ils n’ont pas oublié les carottes, le sucre et le seau d’eau pour son âne… Ce dimanche, grasse matinée.
Je suis impatiente d’aller voir le ciel, un ciel qui hésite entre gris et bleu pâle mais heureusement, il ne pleut pas, il fera donc sec du côté d’Heverlee (= message codé…) 
Bien au chaud dans mon cocon, une seule préoccupation et ô combien agréable, choisir mon premier breuvage, un Temi griffé Thé-Tea-Cha
une musique entrainante tandis qu’infusent le Feuilles. 
J’aime ce thé peu connu originaire du Sikkim, qui fait penser à du Darjeeling d’automne avec plus de corps et des saveurs plus fruitées. Ce midi je n’accompagne pas mon mari au restaurant, je n’ai pas encore faim, j’ai petit déjeuner tard. Je devais passer l’après-midi dans les montagnes de Wu Yi (=re-message codé), ce sera pour une prochaine fois, je vais donc accepter l’invitation de ma copine et aller gouter avec ses 6 petits-enfants et leurs parents. 
Il est 17h30, je viens de quitter le brouhaha joyeux de ces enfants comblés et heureux qui résonne encore dans mes oreilles, j’ai donc besoin de silence. 
Et de ce Thé des Princes griffé ThéÔdor parce que le mien me manque… 
Il ne me reste plus beaucoup de jolies billes malheureusement. 
Je l’infuse en zhong, les gestes précis et la musique du silence m’aident à méditer. 
Après un passage, les feuilles ont délivré leurs arômes avant même de s’ouvrir. 
Tout en savourant ce breuvage couleur soleil, je pense à mon petit dragon, saint Nicolas est certainement passé à Taipei et l’année prochaine ce sera ici ! 
Je retrouve avec beaucoup d’émotion ce rituel particulier, plus pratiqué depuis trop longtemps. 
Les infusions se suivent, je suis détendue comme je ne l’ai plus été depuis kala kala.
Les belles s’ouvrent de plus en plus, 
la saveur du breuvage reste très douce. Elles n’ont pas encore tout donné mais je vais en rester là, je reprendrai les infusions demain, ce soir je veux suivre les débats politiques en France, j’espère qu’un des papas français, très pessimiste, n’aura pas raison. Quand je lui ai dit que je croyais à la sagesse des Français, il m’a rappelé une citation de Desproges : "La sagesse populaire, parlons-en… Hitler aussi a été élu légalement"
Ceci dit, j’ai passé un merveilleux week-end en ayant retrouvé mes fondamentaux !

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Ton billet me rassure, expliquant ce long silence, inhabituel de ta part mais pas étonnant avec les travaux à la cuisine et aux dents, en novembre! K

Anonyme a dit…

gros Bizouille a toi. Mich

Cathy a dit…

Vraiment heureuse après se long silence ( qui commençais à m'inquiéter ) de pouvoir lire le pourquoi .....
Soigne toi bien et la cuisine sera magnifique !!
Bises

Francine a dit…

@ Kris: merci pour ces paroles gentilles, bonne fin de journée, bons thés

@ Mich, bisous à toi aussi, ravie de te revoir ici

@ Cathy: merci à toi aussi chère Cathy, ne t'inquiète plus surtout, je recommence à croire en cette cuisine, tu sauras pourquoi en lisant mon billet de ce jour, et ce n'est que le début!

@ vous deux: bonne fin de soirée, bons thés, bisous