samedi 4 mars 2017

C'était hier à Anvers, j'ai une fois encore tutoyé les étoiles!

Pendant toute cette semaine, je dois être tombée sur la tête, j'ai commencé ce qui est de coutume d'appeler le nettoyage de printemps... Et cette question existentielle : comment est-il possible de tout garder ? Je n'ai toujours pas la réponse ! Heureusement, le thé est là pour me réconcilier avec la vie...
C'est sous un ciel tourmenté que j'attaque la dernière journée de "corvée", c'est loin d'être terminé mais j'ai atteint mes limites, je ne suis allée dans mon cocon que pour préparer ma drogue, et il me manque ! 
Et le ciel, si chargé ce matin, 
est redevenu comme je l'aime. Je jouis vraiment de l'instant présent en retrouvant mes rituels : 
le thé, un
Qing Shui Hong griffé Les Feuilles vertes,
une musique de là-bas, entraînante, tout ce qu'il me faut !
Je savoure cette liqueur ambrée aux notes complexes, à la fois fortes et douces. Être tout entière dans l'instant, LE bonheur !
Et le ciel encore plus bleu 
que ne traversent que les traces éphémères d'un grand oiseau de fer et quelques oiseaux à plumes ceux-là. 
En apercevant la Belle de nuit, un peu en avance, il me vient une idée, 
samedi, c'est Hina Matsuri, une grande fête japonaise, je veux vivre ce moment ailleurs que dans mon cocon, contrairement à l'année dernière:
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2016/03/aujourdhui-cest-hina-matsuri-la-fete.html
Ciel tout gris mais plein soleil dans mon cœur. 
Musique zen pour calmer les battements de mon muscle 
en pensant à ce qui m'attend, cette bougie et surtout ce superbe cadeau de ma chère Cathy (dont j'ai parlé ici :
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2012/10/une-journee-inenarrable-ou-presque.html) en sont les prémices. 
J'ai besoin de quelque chose de corsé pour me réveiller, ce sera un
Matcha au lait d'amende avec un soupçon de sirop de sucre de canne. 
Les souvenirs associés à un futur très proche me donnent des frissons, 
Ichi go, ichi é, plus que jamais fort et vrai. 
Sur le quai de la gare, pas une âme qui vive. 
Le cheval de fer est arrivé à l'heure pile poil, heureusement parce que je n'ai que 5 minutes pour prendre la correspondance. 
Et je l'ai eue ! Bien installée, seule dans le compartiment, je vois défiler le paysage de la campagne et les villes flamandes. Une seule m'intéresse :
Antwerpen-centraal, de très loin la plus jolie gare du Royaume (même si je ne les connais pas toutes...) 
Une circulation chaotique provoquée entre autres par des travaux qui n'en finissent pas obligeant les voitures à des itinéraires improbables, me voici ENFIN dans ce petit coin du Japon... à 50 km de chez moi. 
Le petit hôtel pour illustrer la fête du jour, 
réplique miniature de celui que Cathy a publié sur FB, 
plus minimaliste encore mais tellement élégant ! 
RAVIE de revoir la maîtresse du lieu qui m'amène un
Sencha, c'est vrai que je suis en manque..., 
et, posée sur une feuille de ginkgo, une petite gâterie au doux nom d'amazake (du nom de ce riz brun spécial) agrémenté de chips de cacao cru d'une note suave qui s'harmonise très bien avec le thé aux notes à la fois marines et beurrées
servi dans un bol réalisé par Hans Engels, un céramiste de la région dont la particularité est d'avoir un four à bois, ce qui explique les traînées de cendres bien visibles qui donnent au bol des reflets irisés. Pour en savoir plus, c'est ici :
www.studio-engels.com.
Après les saveurs de l'Amitié, voici celles de Koji Yamada, avant même d'y goûter, j'admire ce "simple" bento préparé avec des produits frais et bio pour la plupart, présenté avec une telle harmonie, qu'une phrase me vient immédiatement à l'esprit, elle se trouve dans le restaurant bio d'
Autre chose à Rixensart : "Notre corps n'est pas une poubelle mais un temple"
Une soupe miso accompagne cette œuvre d'art. Je savoure chaque bouchée dont les saveurs subtiles me procurent autant d'émotions gustatives... 
Et le thé toujours.
Impressionnée par le grain de la théière, c'est en tremblant un peu que je remplis le bol. 
Plaisir des sens... 
Plaisir d'offrir aussi, ce petit flacon de
Laponic blanc,faisait partie du fabuleux calendrier de l'Avent mais comme j'ai la boîte, je savais qu'il ferait le bonheur de Cathy, je n'avais pas tort, elle réserve déjà le calendrier suivant... Place au dessert à présent.
Impatiente de découvrir ce breuvage spécial que j'avais vu sur sa page FB. 
Magnifique couleur orangée et parfum d'agrume. Accompagné d'un biscuit réalisé avec de la farine d'amande, d'amazake et une confiture fruits rouge maison. 
Le mystère serait resté entier si je n'avais pas une excellente traductrice à mes côtés. Il s'agit de
Yuzukawa. On utilise le yuzu encore vert dont on râpe la pulpe avant de la griller et la pulvériser, ce qui donne une liqueur très parfumée légèrement amère. Il accompagne parfaitement la crème au chocolat saupoudrée de Matcha. Malheureusement l'heure passe très vite et j'ai encore une deuxième station où m'arrêter, c'est avec un petit pincement au coeur que je quitte Cathy,mais en principe pas pour longtemps, Hanami n'est plus très loin... 
Avant de sortir, je me fais traduire cette sobre calligraphie qui me parle alors que je n'y comprends rien, je saurai très vite pourquoi, elle dit à peu près ceci, les aiguilles des pins restent toujours vertes, avant comme après, en // avec l'éternelle jeunesse... Et c'est vrai que la vraie jeunesse, celle du cœur, ne vieillit jamais ! MERCI chère Cathy pour ces moments hors du temps passés dans ce lieu où tout n'est que calme et sobre raffinement ! Et MERCI à Koji, toujours si discret qui pourtant donne une âme à ce qu'il prépare. 
Prochaine station, un lieu typiquement japonais également,
AZUMAYA
C'est avec joie que je retrouve Mickaël, très accueillant comme chaque fois 
et ses gestes qui me font déjà saliver... 
Il me propose de goûter un mélange maison composé de
Sencha Kabuse et de Sencha Shiraore, je connais déjà les deux séparément mais que va donner ce mélange entre un thé aux notes très marines et l'autre plus sucrées, le mélange est tout un art. J'y retrouve tout ce que j'aime dans les thés japonais. 
Et pour potentialiser le plaisir gustatif, 4 truffes, une au
Kyo Bancha, une au Genmaïcha et deux au Matcha, une plus corsée que l'autre. Ici aussi, vrai plaisir des sens au complet, un vrai bonheur, mes papilles en frémissent encore ! La deuxième infusion donne des notes plus complexes comme si les différences s'estompaient pour ne plus former qu'un ensemble gustatif très réussi. Je vais réessayer à la maison... 
Mickaël veut maintenant me faire goûter un autre
Sencha que je ne connais peut-être pas. Déjà la couleur me fait de l'effet, j'ai l'impression aussi que la texture est plus "épaisse". Et c'est l'extase ! Il me fait penser à du Gyokuro dont je n'ai plus une feuille depuis belle lurette, c'est effectivement un Sencha premium, la qualité juste en dessous de celle du Gyokuro. Je vais évidemment me laisser tenter par les deux... 
Je vous présente "Désirée", ce n'est pas son nom véritable mais bien ce que les Japonais savourent en ce jour d'
Hira Mitsuri. Je l'ai surnommée ainsi parce qu'elle et ses sœurs devaient arriver plus tôt et que je me voyais déjà devoir repartir sans avoir goûté ces merveilles ! 
MERCI Mickaël de me l'avoir offerte d'autant qu'elle se marie très bien avec ce grand thé. 
Et je suis gâtée, je reçois une deuxième cadeau, ce
Raw Bancha, un thé qui n'est pas commercialisé sous cette forme mais grillé pour en faire du Hojicha. A moi donc de le griller grâce à mon "poêlon" acquis chez Tamayura après avoir admiré, fascinée, ce qu'Olivier en faisait : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2013/11/eh-oui-jai-encore-tutoye-les-etoiles-ce.html, souvenir, souvenir... Malheureusement pour le moment mon mari ne supporte plus aucune odeur, il faudra donc que je patiente. Je vais racheter du papier d'Arménie mais je ne suis pas certaine que cela suffira d'autant qu'il est aussi parfumé, je m'en servais comme purificateur d'air pendant les travaux mais je ne me souviens plus de l'odeur qu'il dégageait. 
C'est pas tout cela mais l'heure tourne, j'ai promis à mon mari de ne pas faire la fermeture, il est donc temps de faire les comptes. MERCI à toi Mickaël pour ces moments si chaleureux. Et j'ai hâte d'aller découvrir le
Ramen et Bento de Zaventem, pas très loin de chez moi. 
Retour dans cette superbe gare bien gardée par des militaires en nombre, ce que je n'avais pas remarqué à l'allée. Et pour cause, mon mari m'a dit qu'il y avait eu une menace d'attentat, il en savait plus que moi et il était un peu inquiet aussi... 
Voyage sans encombre, la tête remplie d'étoiles en admirant le soleil qui essaie de percer.
Un petit tour de jardin 
pour admirer cette Nature qui revêt ses beaux atours de printemps. 
Même le bois-joli donne ce qui lui reste de vie, il fut beaucoup plus beau et prolifique. Retrouvailles enjouées avec mon mari qui veut tout savoir sur mon escapade anversoise. Il me suggère de regarder ensemble un reportage sur le statut des femmes en Arabie saoudite, je crains le pire mais pour lui faire plaisir que ne ferais-je pas... Cela n'a pas duré, en moins d'un quart d'heure, je suis redevenue énervée, choquée par ce que je voyais, c'en était trop, je voulais rester dans cet été de sérénité absolue et je suis montée me réfugier dans mon cocon. 
Au programme, prolonger les émotions gustatives intenses avec le
Yusukawa et cette petite gâterie dont le nom japonais m'échappe, Cathy, au secours ! 
Véritable œuvre d'art et de patience réalisée à la main 
Matcha, pâte d'azukis, je savoure avec gourmandise cette œuvre d'art, repoussant le plus possible le moment de sa décomposition. 
Jamais deux sans trois... Cathy avait bien raison, le petit sachet pouvait être infusé plusieurs fois en donnant toujours ces notes de marmelade.
Rose comme la fleur des pêchers. 
jouissance intense, la gourmandise est mon péché capital préféré ! 
J'ai ouvert le sachet contenant les zestes grillés du yuzu, c'est effectivement comme une poudre, je vais la faire sécher, elle donnera une bonne odeur à la pièce. Il est temps maintenant d'aller rejoindre les bras de Morphée, en pensant à cette jolie phrase :
"N'attends pas l'instant parfait, saisis-le et rends-le parfait"... 
Ce samedi matin, le ciel n'est pas très engageant 
mais je veux prolonger le bonheur d'hier, il me reste des souvenirs tangibles... 
Je choisis le
Sencha Shiraore, ce thé de tiges aux notes légèrement sucrées.
La liqueur est très douce avec cependant des notes caractéristiques des thés japonais avec un arrière-goût d'algue. Deux infusions successives 
et les Belles ont tout donné. Intenses rétrolfactions de cette merveilleuse journée d'hier pendant laquelle j'ai tutoyé les étoiles... Il y avait longtemps que je n'avais plus de thés japonais, je vais me rattraper, j'ai de quoi maintenant !

4 commentaires:

Cathy a dit…

Bonjour Francine

Oh que je regrette que je n'ai pu t'accompagner chez Azumaya :(
Ce sont des ' Wagashi' et qu'est ce qu'ils étaientt beaux et sûrement bons ;)....
Encore merci pour ta visite et le superbe flacon.....( Oui je confirme je me met sur la liste pour cette l'année ) !!
J'espère que le temps est meilleur chez toi ? Ici il faut des litres de thés pour ce réchauffer et enlever l'humidité ;) Vivement le printemps !

Bonne journée
Bises très théiné

Fab a dit…

8 mars,journée de la femme ...et tu as eu raison de t'accorder cette journée ...quelle chance d'habiter un petit pays, tu es vite d'où ne échoppe de thé à une autre....tu m'emmeras à Anvers, ça me dirait bien ...bises théinées....
Ah aussi je reconnais bien le beau linge de la manufacture de tissu de Ribeauvillé en Alsace

Francine a dit…

@ fab: Eh oui, c'est un des avantages de ce petit pays, je t'y emmènerai dès que tu rentreras chère Fabienne et avec plaisir, tu ne seras pas déçue! Eh oui, c'est bien un Ribeauvillé, et j'ai aussi sorti le coq que j'ai acheté quand nous y sommes allées. Bonne fin de journée, bises

Theresa williams a dit…
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