mardi 4 septembre 2012

Où il est question de belles retrouvailles et de ma dernière demeure entre autres...

Je me suis réveillée en sachant que cette journée serait particulière… Après des tâches inintéressantes qui permettent de mieux apprécier les autres, je retrouve enfin ma filleule.
Première étape, La Moule à Gogo, on a tellement de choses à se dire… Ambiance pas vraiment triste !
Ce qui l’est beaucoup moins, c’est cette "provoc", cette peste a osé boire un café, je ne sais plus quelle insanité elle m’a sorti en montrant le petit "Mexicain", mais à sa mine je peux vous dire que c’était gratiné. Je lui pardonne parce que la pauvre va subir jeudi une opération qui l’empêchera de manger autre chose que des panades pendant un certain temps…
Retour dans mon salon, un cadeau l’attend, il n’est pas de moi mais de Guillaume.
L’impertinence continue : " il a une belle écriture ce petit"», je rêve, elle a juste 3 ans de plus !
 Et avant même d’ouvrir la boîte, elle a deviné son contenu… Impertinente mais futée et cette fois un commentaire plus correct : il a un humour que j’aime! http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2012/06/moments-forts-et-surprenants-dans-la.html  
 No comment… dommage qu’on n’entende pas son rire ou ses gloussements plutôt!
 C’est fière comme un coq qu’elle exhibe son trophée.
Et la suite se passe de commentaires aussi: "A gauche du Yamato Kabuse Sencha, à droite du Marraine, quand la petite sera vide, je proposerai du Marraine, tu en as tellement bu que tes cendres en seront imprégnées…" Je ne dis rien,  je la laisse délirer et je savoure mon thé.
"Et à la place de l’étiquette je mettrai ta photo et une phrase bien typée…" Je ne serai malheureusement plus en mesure de la lire. Cela dit, il y a une certaine impertinence pour ne pas dire rosserie en pensant que mes restes auront besoin d’un si grand contenant, vous avez ce caractère en commun, ceci dit, cet humour du 6e degré m’a bien fait rire ! Merci à vous deux de penser à ma dernière demeure, vous êtes sympathiques et … prévoyants mais, au risque de vous décevoir, je ne suis pas vraiment pressée ! C’est vrai qu’un jour je serai vieille… mais je n’ai pas encore décidé quand !
Je retrouve avec bonheur ma terrasse, il fait superbe, un vrai été indien. J’ai envie de ce fabuleux thé à la menthe, On va se revoir griffé ThéÔdor dont j’ai déjà parlé ici : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2012/08/une-journee-plus-souriante.html
Et je reprends la relecture de ce livre magnifique dont j’ai déjà parlé ici : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2012/08/une-merveilleuse-relecture.html . Je m’attarde plus spécialement au chapitre intitulé Métaphores du thé. Il y est dit que le thé "de tout temps a été la boisson des prophètes, philosophes et écrivains. Ayant à discourir, méditer ou écrire de longues heures, ils ont vu dans ses propriétés stimulantes la meilleure façon de rester lucide." Cela nous rappelle que ce fut pareil en Chine, le thé a d’abord été cultivé aux abords des temples, les moines ayant besoin d’une boisson les tenant éveillés sans les énerver pendant les longues heures de méditations.
 Puis les poètes célébrèrent cette boisson nouvelle, ici un extrait d’un poème berbère improvisé : "Le plateau, lui, c’est le soleil. Les étoiles de la Grande Ourse, ce sont les verres. Et la théière est le Pôle au milieu du Ciel … (…) On me verse de la théière et dans les verres j’apparais. Chacun m’aime et les regards des gens sont posés sur moi. On m’aime ainsi que le roi quand il sort de son palais De cet amour d’autrefois qui jamais ne se fanait." Un poète contemporain, Abdallah Zrika décrivit le déclin des traditions ancestrales : "(…) puis la préparation du thé cessa d’être l’apanage de la famille, et la théière elle-même se disloqua et la parole aussi prit une forme carrée ou rectangulaire, orpheline de toute rondeur." Plus loin l’extrait très parlant de Le mariage berbère de Simone Jacquemart (Seuil, Paria, 2001) : "Quand tout est accompli, au cœur de la théière, que le thé, que la menthe, que le sucre ont fusé partout à travers l’eau, et l’ont teintée et saturée, alors il faut remplir un verre à demi, puis arroser avec le mélange pour le mêler mieux encore. Attendre. Attendre sans bouger. Enfin, de très haut, comme une cataracte verte, dont le son, dont la vue fascinent, le thé doit couler à nouveau dans un verre. On peut boire à présent et rêver, le front un peu penché, les doigts très écartés parce que le verre brûle". Très belle description de ce rituel du thé là-bas et ce "détail" du verre brûlant dont mes doigts se souvenus un certain temps là-bas, j’ai demandé à Guillaume pourquoi une eau à 90° pour du thé vert. J’aurais dû me douter de sa réponse : quand il a créé ce thé, il voulait rendre hommage à ces peuples d’Afrique du Nord (qu’il a bien connus également) et reproduire au plus près cette saveur particulière, là-bas en effet, on fait bouillir l’eau. Et c’est réussi, j’ai été impressionnée d’y retrouver cette saveur si particulière. Il y aurait encore beaucoup de choses à dire.
 Mais je terminerai ici pour cette fois, c’est une œuvre en bronze et matériaux composites du sculpteur Sahbi Chtioui dont j’adore l’intitulé : "Sculpter n’est pas parler creux". Quel bonheur de retrouver la chaleur du soleil, je me croirais presque là-bas, sauf que ce ne sont pas les you, you que j’entends, mais bien le chant mélodieux ou perçants des habitants ailés du jardin.
Ce soir, je profite encore de la fraîcheur douce de la terrasse en sirotant un Soba Cha de chez Cha Yuan, où je serai samedi, j’ai hâte d’y retrouver mes amis Josiane et Jean-Pierre. Je bois à ma petite-fille Emilie qui, demain reprend son métier d’élève (brillante) et le chemin de l’école. Bonne rentrée ma Mimi, plus de grasses matinées, mais le savoir est àce prix…
 Un dernier regard à ce beau  ciel rougeoyant avant de rentrer. Encore une très belle journée...

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