C’est tout ce qui me
reste de cette superbe galette achetée à Taipei dans un lieu qui m’a transportée,
l’enseigne parle d’elle-même: Au bonheur serein et paisible, un de
mes incontournables !
Infusé dans ma théière en pierre qui elle aussi
me rappelle un autre beau souvenir de là-bas. J’ai dû l’apprivoiser mais
aujourd’hui, elle rend très bien et je découvre des saveurs que je ne retrouve
pas dans les théières en terre.
J’aime l’évolution des saveurs de ce Pu Er qui restent très douces.
Les infusions se succèdent. Je pense déjà à cet après-midi…
La couleur
évolue, le goût aussi, il se fait plus terre mouillée, je me croirais en forêt
après la pluie.
Je pense que ce sera le dernier passage, cette journée a vraiment
bien commencé.
Je me plonge maintenant dans ce superbissime « catalogue »,
qui est bien plus que cela. Je dois faire une recherche sur le Rêve du papillon
pour un ami. Mais le temps passe si vite, j’y reviendrai plus tard…
Nous
voici maintenant dans chez Jing, j’admire la vue qu’elle a depuis son appartement.
Une certaine agitation règne sur ce petit étang, mais c’est à l’intérieur
que tout va se passer. Accueil toujours aussi chaleureux de Jing.
Elle
nous propose d’abord un thé qu’elle nous présente comme celui d’une "famille
étrange", très rare.
Jing nous suggère de noter ce que le parfum et les
saveurs évoquent pour nous et d’échanger nos impressions, mais sans aucune
obligation évidemment.
C’est un thé inclassable, étrange, Qi Nan, issu de
théiers géants de 80 mètres de haut, il faut 7 personnes pour faire le tour du
tronc.
Tandis que je note... en français ce que dit Jing,
Pierre transcrit les
sinogrammes. Encore une fois hier, j'ai admiré mes trois compagnons qui manient cette belle langue, j'aurais tant aimé en faire autant...
Superbe couleur dorée.
Grande concentration d’Annik et
Pierre pour appréhender ce thé si particulier.
Le parfum qui me saute au
nez est celui de l’encens, la saveur correspond à ce que j’ai senti.
Anne
aussi essaie de mettre des mots sur ce qu’elle hume.
Les nombreuses infusions
se succèdent, inspirant chacune de nous : Anne se voit entrer dans un château
en bois en Pologne, Jing sent la résine du bois
et moi, je suis tout simplement déjà au
nirvana ou à horaisan... les deux peut-être..
Ce thé étrange ne nous a pas laissés sans voix : encens,
vétiver, cire, propolis, térébenthine, tous ces mots pour qualifier un thé
introuvable, cadeau du Maître de thé de Jing offert lors de la fête
internationale du thé qui a eu lieu cette année au Népal.
Tandis que Jing
transvase les feuilles qui n’ont pas encore tout donné malgré les 14 infusions,
Annik sent que c’est un thé qui ne lui convient pas, sans comprendre exactement
pourquoi, peut-être une interférence avec certaines pilules de la pharmacopée
chinoise. C’était très intéressant de l’entendre s’exprimer ainsi et ce que j’ai
beaucoup aimé, c’est qu’elle a souhaité le reprendre pour voir si, infusé plus
aujourd’hui, elle ressent encore les mêmes effets. C'est ce que j'appelle une belle ouverture...
Magnifiques feuilles
infusées que Pierre a décrites comme un beau camaïeu d’automne.
Ce
deuxième thé parce que c’en est, est absolument incroyable !
Son nom ?
Hong Lao Ying - Aigle rouge. Son terroir… le Tibet ! Eh oui, depuis hier, je sais qu’il
y a des théiers là-bas.
Ce thé vert exceptionnel pousse à 4500 mètres d’altitude
dans le sud-ouest du Tibet, ce qui explique qu’il est dépourvu de chlorophylle.
Couleur très pâle,
que va-t-il donné une fois infusé, ce thé qui m’a
fait penser à des grains de blé ?
Concentration intense de Jing, qui
nous explique qu’elle sent monter le Qi dans le dos jusqu’à la tête, il faudra
que je me penche sur ces énergies, j’en manque en hiver, sauf aujourd’hui..
Anne lui emboîte le pas,
suivie d’Annik et Pierre, il ressort de ces moments
une ambiance très particulière, comme une vraie communion alors que chacun
semble "replié" sur soi.
Tout en continuant les infusions,
Jing continue à nous en apprendre sur ce thé sacré: il est réservé aux
Tulkus, qui sont des émanations de grands maîtres disparus, ainsi qu’aux chefs …
de l’armée chinoise. C’est ici que s’est arrêté le transfert des photos, je
continuerai le récit de cette après-midi hors du temps dès que j’aurai soit le
reste des miennes soit celles d’Anne (déjà merci à toi…). J’aurais pu continuer
le récit de nos émotions gustatives intenses, de nos vrais échanges, de la
générosité de notre chère Jing qui nous a offert ces thés d’exception, je
préfère les illustrer… Sans oublier ce repas taiwanais partagé à l’occasion de
son anniversaire.
J’ai ramené un thé dont le nom à lui seul fait rêver :
Zhen Ai (vrai amour) ; c’est un
Pu Er cru des années 50.
Tout est prêt, je vais l’infuser dans cette petite
Yixing, baptisée Grande Anse, que je réserve aux tout grands Pu Er, j’en ai
parlé ici : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2009/01/elle-sappelle-grande-anse-je-lai.html et là http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2009/01/grande-anse-pass-la-nuit-sous-le-regard.html
entre autres.
J’ai choisi cette tasse à sentir et à boire en lien avec le
nom de ces thés, ce sont mes premières, elles viennent de chez Thés
de Chine mais surtout la pintade qui est un signe de longévité en
Chine.
Je continue les infusions commencées hier, je suis bouleversée par
cette palette de saveurs encore si subtiles.
Je me remémore tout ce que
Jing nous a appris sur cet ancêtre.
Le Maître de thé de Jing a classé les
Pu Er de 1 à 12 niveaux, ce Vrai Amour
appartient au cinquième niveau.
Je retrouve ici les saveurs découvertes
hier, des notes de grenier humides, de champignons entre autres.
Comment
est-il possible que ces feuilles donnent encore autant de saveurs après tant d’infusions ?
Les saveurs évoluent maintenant vers des notes plus boisées, j’ai l’impression
de me promener dans la forêt sur une tapis de feuilles mortes. J’interromps
pour un temps ce moments de douce nostalgie, je passe l’après-midi avec mon
mari, je veux lui parler d’une rencontre internationale du thé en janvier au
Caire…
Ce soir, je reprends les infusions et je continue à me remémorer
cette histoire de niveaux… Je rêve du douzième, Ai Hai, Océan d’Amour,
un Pu Er de 1820 ! Si celui-ci, qui n’est QUE du cinquième niveau, est
déjà si exceptionnel, que donnera cet Océan
d’Amour…
Mes rêveries gourmandes ne m’empêchent pas de continuer les
passages, la liqueur est plus foncée maintenant et une certaine amertume
apparaît maintenant.
En admirant ces belles, je pense avec une énorme
tendresse à ces petites mains habiles, à ceux qui ont transformé ces feuilles
et les ont fait vieillir avec savoir-faire. Mes derniers mots seront pour notre
chère Jing dont c’est aujourd’hui l’anniversaire, encore mille merci pour ta
grande générosité, ta simplicité et tout ce que tu nous offres de manière si
naturelle. Je souhaite que la vie te le rendre au centuple… Et merci aussi à
vous trois, Annik, Anne et Pierre, nos rencontres sont véritablement empreintes
de l’Esprit du thé et des mots-clés liés à cette voie que nous suivons:
Harmonie, Respect, Pureté, Sérénité…
Et cette pensée pour treminer et prolonger une de nos conversations d'hier soir, à très bientôt.
9 commentaires:
Tes aventures et tes rencontres de thés sont variées, riches et insolites. Merci pour ton partage, ton enthousiasme et la régularité, ce qui n'est pas la moindre des qualités de ton blog. A très bientôt, quand une nana du sud vient à l'heure bleue bruxelloise...
"Posséder ce qui ne s'achète pas"...voilà un bien belle phrase à méditer en cette période de Noël! Merci Francine pour toutes vos connaissances et expériences si généreusement partagées!
Belle journée ensoleillée à Lille et peut-être aussi chez vous?
Claudine
@ Sabine: merci pour ton gentil message: c'est un vrai bonheur de partager ma passion et ces rencontres exceptionnelles. A très bientôt à Bruxelles pour ce week-end qui promet! Bonne fin de soirée, bons thés
@ Claudine: merci à toi pour tes mots chère Claudine. Ici aussi le soleil d'hiver nous a donné une très belle lumière, mais ce soir il gèle, alors un seul remède: un bon Pu Er... Bonne fin de soirée à toi et bons thés!
Bonjour, j'aurais voulu savoir si cette personne vendait du thé ou si c'est juste pour son approvisionnement personnel(qui est assez impressionnant sur certaines photos).Si oui comment on peut la contacter?
Un belle vue sur les jardin du luxembourg en tout cas. Cela devait être très plaisant.
@ Pomme: je ne pense pas qu'elle le vende mais je le lui demanderai, je te tien au courant, envoie-moi ton adresse mail. Par contre, es-tu certain que ce lieu porte le nom de "Jardin du Luxembourg", c'est en Brabant-wallon, à Louvain-la-Neuve...
ha mince je pensais que c’était là vu que vous aviez été manger à la place jourdan et ça ressemble assez bien.je te contacte par mail pour t"envoyer cela
@ Mr Pomme: j'ai bien ri en te lisant, je croyait que tu parlais des jardins du Luxembourg à ... Paris! Je suis à nouveau invitée chez Jing ce jeudi, je lui demanderai quoi pour les thés. Et parce que cela se fait, je te souhaite une année "13" excitante...
Merci, excellente année à toi et bon blog ;)
@ Mr Pomme: à toi aussi je souhaite que 2013 soit très théinée!
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