Le soleil, déjà généreux malgré l'heure, me donne envie d'y
installer un lit de camp... Rituel-santé dans mon cocon, interrompu
par un coup de fil qui illumine ma journée, je ne l'attendais pas si
tôt... cette matinée commence fort et il est encore très tôt!
Un deuxième moment fort : le baptême de ce fabuleux
cadeau , encore une émotion intense.
Pour me rappeler ce
que nous avons partagé hier matin à Marche
(http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2014/05/que-dire-de-ce-dimanche.html
), je choisis un Gyokuro
griffé
Tamayura.
En le prenant dans les mains, j'ai été parcourue de frissons,
cet "objet" paraît vivant, j'avais vraiment
l'impression que l'artiste était derrière et me le tendait dans un
beau geste d'offrande. Tout son talent se transmet dans cet objet,
c'est son âme qui guide ses mains expertes qui traduisent si bien sa
générosité et son humilité, valeurs indissociables du thé. Et
quelle harmonie de couleurs symboliques : la terre, le ciel et
le travail de l'Homme pour donner à ce nectar cette saveur si
typique comme un hommage à la Nature. En vivant cela, me revient en
mémoire ce que dit Jean-Pierre sur son site (terre-passion.be), ses
mots, forts et profonds, m'ont profondément touchée tant ils
reflètent sa philosophie de la vie,je me permets de les transcrire
ici : "Céramiste,…
amateur. Je le revendique par respect pour les gens qui font de cet
art, leur art de vivre.
L’attrait que je porte à la terre prend racine dans le métier que j’exerce depuis une vingtaine d’années.
En effet, ‘Le plus beau métier du monde’ m’a permis de toucher la terre avec des enfants de 9 à 12 ans troublés affectifs.
Je me suis vite aperçu que mettre ces enfants en contact avec ce matériau était porteur de sens. La démarche est assez unique car elle leur permet la réalisation de sculptures en s’appropriant tout le processus d’élaboration dans toute son entièreté. Ils ont l’opportunité de vivre chaque étape de la réalisation de leurs œuvres : du pain de terre, au tour de potier, en passant par les techniques de cuissons et l’émaillage.
Il en résulte pour ces enfants blessés par la vie, une image d’eux mêmes chargée de respect mais surtout une reconnaissance. (...) Je travaille surtout en autodidacte. (...) Ma démarche est en avant tout instinctive et sensitive.
Primitive dans ce qu’elle a d’aléatoire.
Mes pièces se construisent d’elles mêmes au départ d’une inspiration.
Il y a rarement un avant projet.
Je laisse le champ libre à cette merveilleuse sensation qu’est l’harmonie des sens.
Je me complais dans les formes rondes, moules du sein nourricier.
Souvent, le feu les fait vivre, idée même de la chaleur protectrice, porteuse de vie.
La lumière, ouvreuse de rêves, les sortant de leur statique posture.
Le rouge leur donne cette force brutale des maux cachés, du mal à moi.
Mais aussi le noir et le blanc, éternels ennemis, chaos de nos émotions, mais tellement complices, jouant de cette union déchirée pour se révéler simplement beau.
Et puis de cette forme ronde et douce surgit parfois le vit souverain, complice et indissociable de la matrice mère, donneuse de vie.
La boule, c 'est une certaine idée de l'infini, du mouvement perpétuel, de l'harmonie des sens. C'est le confort du réconfort.
Verticalité instable, jeu d'équilibre car reflet de notre combat à rester maître de notre vie.
Empilées comme le sont nos émotions, petites et grosses, composantes de notre moi, ces boules jaillissent de la mère terre". Un petit tour de jardin pour remettre les pieds sur terre, et méditer sur ces paroles fortes puis retour sur ma terrasse
L’attrait que je porte à la terre prend racine dans le métier que j’exerce depuis une vingtaine d’années.
En effet, ‘Le plus beau métier du monde’ m’a permis de toucher la terre avec des enfants de 9 à 12 ans troublés affectifs.
Je me suis vite aperçu que mettre ces enfants en contact avec ce matériau était porteur de sens. La démarche est assez unique car elle leur permet la réalisation de sculptures en s’appropriant tout le processus d’élaboration dans toute son entièreté. Ils ont l’opportunité de vivre chaque étape de la réalisation de leurs œuvres : du pain de terre, au tour de potier, en passant par les techniques de cuissons et l’émaillage.
Il en résulte pour ces enfants blessés par la vie, une image d’eux mêmes chargée de respect mais surtout une reconnaissance. (...) Je travaille surtout en autodidacte. (...) Ma démarche est en avant tout instinctive et sensitive.
Primitive dans ce qu’elle a d’aléatoire.
Mes pièces se construisent d’elles mêmes au départ d’une inspiration.
Il y a rarement un avant projet.
Je laisse le champ libre à cette merveilleuse sensation qu’est l’harmonie des sens.
Je me complais dans les formes rondes, moules du sein nourricier.
Souvent, le feu les fait vivre, idée même de la chaleur protectrice, porteuse de vie.
La lumière, ouvreuse de rêves, les sortant de leur statique posture.
Le rouge leur donne cette force brutale des maux cachés, du mal à moi.
Mais aussi le noir et le blanc, éternels ennemis, chaos de nos émotions, mais tellement complices, jouant de cette union déchirée pour se révéler simplement beau.
Et puis de cette forme ronde et douce surgit parfois le vit souverain, complice et indissociable de la matrice mère, donneuse de vie.
La boule, c 'est une certaine idée de l'infini, du mouvement perpétuel, de l'harmonie des sens. C'est le confort du réconfort.
Verticalité instable, jeu d'équilibre car reflet de notre combat à rester maître de notre vie.
Empilées comme le sont nos émotions, petites et grosses, composantes de notre moi, ces boules jaillissent de la mère terre". Un petit tour de jardin pour remettre les pieds sur terre, et méditer sur ces paroles fortes puis retour sur ma terrasse
Ma lecture se
devait d'être en phase avec ces instants si riches et si précieux.
C'est un recueil de poèmes que j'ouvre au hasard et si j'en doutais
encore, je sais maintenant qu'il n'existe pas... "Maître
Chian, du mont du paravent du sud, est maître dans l'art du thé. Il
dit que ce qu'on possède dans le cœur et exprime dans les mains ne
peut être transmis par la parole".
Je l'accompagne d'un "vieux" Yamato
Kabuse Sencha griffé
Théôdor,
c'est la première fois que je l'infuse à froid, et je suis
impressionnée par la douceur subtile et sucrée qui se dégage du
verre, à l'image du coup de fil de ce matin... Il ira très bien
avec ces autres petites gâteries, des biscuits miso ramenés
dimanche soir de la rue Bosquet... Retour en arrière.
Je
laisse Sonia garer sa voiture pendant que je me précipite d'abord
devant cet autre lieu de perdition, la librairie Nias, qui fut une de
mes autres passions passée à présent, j'ai collectionné les
stylos au temps où j'écrivais encore à la main! Cette jolie
devanture me fait penser à mon petit Dragon d'eau qui viendra plus
que probablement cet été, il faudra que je pense à son mobilier de
jardin... Mais je m'égare et j'ai soif, je ne suis pas la seule !
Nous sommes d'abord allées rue Marché au Charbon où Sonia devait
récupérer un colis, quel cauchemar, il faut être folles pour
quitter nos campagnes et atterrir dans cette ville grouillante de
monde, bruyante et polluée...
Sauf si on a une bonne raison !
Plus une place au bar, nous attendons donc au "salon"
en feuilletant la carte. Et là, je tombe en arrêt devant les thés
de Corée, en particulier ce Sparrow's
tongue
qui me ramène immédiatement au souvenir de la première fois que
j'ai découvert et ce lieu, et ce thé:
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2012/05/un-fabuleux-dimanche-passe-bruxelles.html
. Je ne suis pas en terre inconnue, je croise Monsieur et madame
Cha-Hû-Thé
chez
qui je débarquerai samedi à Waterloo si tout va bien ; ils
sont sur le départ, et nous donneront bientôt leur place. J'ai
aussi hâte de rencontrer Sugi qui laisse tant de gentils
commentaires sur ce blog.
Une fois installées,
Sonia
choisit le thé noir coréen et je me rabats sur le Nokcha,
le Sparrow's
tongue n'est
pas encore arrivé, il faudra donc que je revienne !
Joie
de faire la connaissance de Sugi et son sourire lumineux qui en dit
plus que n'importe quels mots. Ce qui est magique dans ces rencontres
autour du thé, c'est qu'il n'y a pas ce temps d'apprivoisement
nécessaire avant d'approfondir (ou pas) une relation naissante, le
contact s'établit immédiatement et on sent tout de suite que cela
n'a rien à voir avec des mondanités.
Tandis que nous
échangeons, Eric nous prépare
ces nectars qui nous font déjà
saliver.
J'admire ce fabuleux Bai
Mu Dan servi
à Sugi.
Ravie aussi de rencontrer un autre sourire rayonnant,
celui de Brigitte qui a abandonné un moment son engin pour se poser
ici (= message codé). Et que cette petite coupe est belle et met si
bien en valeur le breuvage qui s'y trouve.
Ici aussi il y a un
livre d'or,
que Sonia complète avec application. Nous avons
toutes les deux emmené un souvenir...
Sugi et moi n'avons pas
partagé que sur le thé, elle a eu la gentillesse de m'envoyer ses
photos, mon appareil, sans doute fatigué depuis ce matin, n'a plus
de batterie, toutes celles qui suivent sont son œuvre.
Elles
rendent très bien l'atmosphère de sérénité et de calme qui règne
dans ce lieu si spécial.
Et que dire de ces objets
choisis
avec soin pour magnifier les Feuilles !
Adeline et Eric
nous offrent ici une belle parenthèse qui laisse des traces pour
longtemps, c'est l'Esprit du Thé... MERCI pour cela.
A côté
du thé et pour l'accompagner, nous avons le choix : petit cake
au matcha,
sublime crème au Hojicha,
une vraie tuerie, n'est-ce
pas Sonia...
Et bien sûr ces petits biscuits miso dont il ne
reste déjà rien, je ne suis pas seule ici ! C'est un peu
fatiguées mais heureuses que nous quittons Bruxelles. Le week-end a
été superlatif, le lundi l'est aussi. Après les émotions du
matin, il y a celles de l'après-midi.
Direction Bruxelles et
la Place Flagey, ma belle-fille Nathalie me fait le cadeau de
m'inviter à l'avant-dernière journée des demis-finales du
concours Reine Élisabeth consacré cette année au chant. Un petit
mot d'abord sur cet immeuble improbable que j'ai toujours admiré
pour son architecture si atypique qu'il fut surnommé le paquebot et
dont les moins de 20 ans ... et quelques mois ne connaissent sans
doute pas la première affectation. Il date des années 30 et fut le
siège du prestigieux et défunt INR (Institut National de la Radio).
A l'abandon depuis les années 70 je crois, il a été sauvé à la
fin du siècle dernier pour devenir ce haut lieu de culture reconnu
pour ses qualités acoustiques impressionnantes.
Installées au
premier rang, nous avons côtoyé Mozart, Mahler, Bizet,
Pergolese,Smetana, Strauss et bien d'autres encore revisités par 4
interprètes féminines. C'est un concours bien sûr, ce qui peut
parfois et même presque toujours provoquer des polémiques même si
le jury est composé de personnes très compétentes ; ici par
exemple et pour n'en citer qu'un : José Van Damme. Je pense
qu'il faut mettre en cause le système de cotation. Les premiers qui
se produisent sont désavantagés évidemment, le jury doit ici
éliminer 12 candidats sur les 24 restants, et une fois la prestation
terminée les notes sont définitives. En tant qu'ancienne
professeure, je sais trop bien les limites des cotations... Cela dit,
j'aurais aimé voir les critères de sélection, j'ose espérer qu'il
n'y a pas que la prouesse technique qui est prise en compte, je
préfère une interprétation pas tout à fait 100% mais dont
l'interprète chante avec ses tripes et son âme. Je me suis aussi
demandée si la tenue vestimentaire était prise en compte, pas par
goût de la mode bien sûr mais en fonction des morceaux choisis,
chanter des lieder de Mahler avec une tenue rococo baroque clinquante
m'a choquée. Bref, malgré ces petites remarques j'ai passé une
après-midi excellente et j'ai eu un vrai coup de cœur pour une
candidate que j'espère voir en demi-finale. Encore merci Nathalie
pour ce beau cadeau, ce matin, Xavier m'a dit que nous étions
passées à la télé... Je crois que les jours suivants, je mettrai
ce blog en veilleuse, il fait trop beau pour "travailler"
mais pas pour boire du thé évidemment ! A bientôt donc.
3 commentaires:
Bonjour Francine :)
Ha quel bel article, merci pour ce partage et je suis vraiment contente de cette rencontre ^_-
Ca me fait drôle d'avoir ma trombone sur ton blog lol
A tout bientôt
Sugi
@ Sugi: merci et no comment pour "la trombone" lol. Bonne fin de soirée, bons thés et à très vite
Arf j'avais pas vuuuuuuu lol
Ma trombine (et encore pas sur de l'orthographe) évidement lol
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