vendredi 9 janvier 2015

A propos du 07 / 01 / 2015 ...

Dans mon dernier billet, je parlais de consternation face au mal absolu. Je n'arrivais pas vraiment à réaliser l'ampleur de l'horreur, je n'avais plus le cœur de me livrer à mon activité favorite...
Je n'ai malheureusement aucun talent pour dessiner mais j'ai voulu représenter ce drame par des symboles : le crayon, outil de travail des "sans-Dieu" et me disant que ces fous furieux ont étalé leur inculture parce que si je suis bien informée ces monstres ont pour cible les "Croisés" entre autres et là, sans connaître ces "iconoclastes" et sans vérifier mes infos, ni de près ni de loin ils n'en sont !
Deuxième symbole : un de mes capteurs de rêves. Je rappelle que dans la mythologie indienne ce capteur de rêves fait passer les beaux rêves, les rêves heureux et emprisonnent pour la nuit les mauvais rêves ou les cauchemars qui sont brûlés par les premiers rayons du soleil, joli, non ? Et enfin l'étoile dont le symbolisme a été si joliment décrit par Marie-Aline dans le billet précédent. Une longue partie de la nuit et hier quasi toute la journée, je suis restée scotchée devant la télévision et sur FB. Beaucoup d'émotions contradictoire m'ont envahie, passant de la colère face à l'innommable à la crainte d'amalgame entre les musulmans et ces terroristes. Mais quand j'ai vu qu'un de ces monstres a achevé un policier blessé à terre (pas sur une image floutée mais sur la couverture de journaux étrangers) , ce sont des sentiments irrépressibles de vengeance qui m'ont submergée. Surtout ne pas les abattre, faudrait pas qu'ils meurent en "martyrs", ne pas essayer de les raisonner selon nos valeurs mais adopter un temps leurs moeurs et la loi du Talion qu'ils pratiquent avec "talent". Je pensais à la lapidation, mais très lente. Ou alors compter les balles dont ils s'étaient servis et les leur renvoyer mais pas dans des endroits vitaux, qu'ils aient le temps de comprendre ce qui leur arrive, et de souffrir surtout. Et sans aucun état d'âme... La tristesse avait fait place à la haine. Assez incroyablement c'est FB qui petit à petit m'a ramené à la raison, hier (je précise bien hier) je n'ai lu aucun message polémique ni haineux mais au contraire beaucoup de sympathie et d'imagination pour traduire, par des dessins essentiellement, leurs émotions fortes. Puis les rassemblements spontanés pour montrer à ces inommables qu'ils en ont abattus 12 mais que des millions se sont levés, unis contre leur barbarie. Et pas qu'en France, la mondialisation a du bon ! J'ai fredonné cette vieille chanson, souvenir de mes années guides : "Quand les hommes vivront d'amour
Il n'y aura plus de misère
Les soldats seront troubadours
Mais nous nous serons morts mon frère".
J'aimerais qu'un jour on puisse remplacer la dernière phrase par Parce que nous sommes tous devenus frères... Il y aurait encore tant à dire, et surtout les faire mentir, NON ils n'ont pas tué la liberté, ils l'ont multipliée comme le fameux effet papillon, c'était mon voeu pour la défunte 2014 : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2013/12/dun-livre-lautre.html , j'en ai autant pour 2015. J'ai vu des Français debout et unis, attitude citoyenne spontanée qui ont rappelé au monde leur belle devise Liberté, Egalité, Fraternité, j'ai pensé alors à celle de mon pays : l'Union fait la Force..., j'espère que dimanche on ne verra que des drapeaux bleu, blanc, rouge et rien d'autre.
Aujourd'hui, un dernier regard à ce beau grand crayon (cadeau de ma chère Marielle) et à ce capteur de rêve qui vont retrouver leur place dans ce lieu de sérénité.
Le dessin de duBUS du jour dans la Libre.be qui affute son crayon, il s'apprête peut-être à dessiner pour Charlie-Hebdo... Je retrouve mes esprits et la paix de ce lieu.
Dans la tasse un Puttabong griffé Cha-Hû-Thé et dans les oreilles Marie Laforêt. La liqueur ambrée pénètre avec force dans mon corps et parle à mon coeur. Et les chansons de la Dame aux yeux verts me rappellent les nombreuses heures passées avec ma chère Chantal à l'écouter dans notre folle jeunesse, nous les connaissions pratiquement toutes par coeur. C'est elle aussi qui m'avait offert cette théière et cette tasse. Je bois à toi ma Belle, là où tu es... J'aurais aimé que tu sois encore là pour parler de tout cela, je me rappelle que nous étions à Paris en juillet 94 ou 95... Pendant le souper j'ai appris la nouvelle : à la Porte de Vincennes, 4 otages tués plus les monstres. J'ai détesté qu'au journal on les assimile aux autres victimes, eux n'en sont pas, ce sont des nuisibles, des cancrelats et surtout ni des "héros", ni des "martyrs" comme ils se nomment eux-mêmes, et ils sont bien les seuls !
Direction mon cocon, soulagée mais pas encore complètement remise, je suis encore marquée par une image, celle d'un nourrisson qui a vécu ces horreurs. Il est sauf, j'espère que sa mémoire ne gardera pas ces moments infernaux. Alors des symboles d'abord, mon papillon accroché non pas à la lune, encore invisible ce soir, mais à l'étoile, et la flamme d'une bougie
Et les deux autres ont eu le même sort, quels abrutis, l'esprit des 4 ont dû inspirer ce commentaire si symbolique, j'ai bien ri... eux n'auraient pas compris !
Je vais passer la soirée avec le Grand Jacques que j'ai délaissé depuis mercredi en savourant Joie de Vivre griffé ThéÔdor, mais avant cela je vais poster ce billet
en laissant la flamme de la bougie chauffer les ailes du papillon. Je me sens mieux à présent en pensant à ces mots de Lao Tseu : "C'est parfois d'une situation désespérée que jaillit l'espoir". Et une autre chanson, celle des compagnons de la chanson me traverse l'esprit : "Si tous les gars du monde décidaient d'être copains (...) Et marchaient la main dans la main, le bonheur serait pour demain". 

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