La
vie est tellement belle quand le choix est aussi évident :
remplacer ma femme de ménage malade vs consacrer ma journée à
l'essentiel Je suis une tout ou rien et une perfectionniste,
comme je ne suis pas licenciée en tâches ménagères, je suis assez
nulle et qu'en plus je déteste cela, j'ai décidé d'approfondir la
préparation de certains trésors ... Pour me mettre dans l'ambiance,
aérer très rapidement mon cocon, 2° et un ciel tout gris. Me projeter dans le berceau du thé en infusant ce superbe Yunnan Golden Pearls. Tout en le sirotant, j'imagine déjà comment mieux maîtriser celle du Pu Er mandarine débutée ici : https://la-theiere-nomade.blogspot.com/2018/11/je-ne-pouvais-plus-attendre.html. Je ressors donc cette vieille balance très précise pour y déposer 3g d'écorce de mandarine et 3g de Pu Er. Après un rinçage instantané, l'eau bouillante les entraîne vers le ciel… Quelques secondes plus tard, je goûte ce breuvage que j'espère équilibré, malheureusement si sa couleur donne envie malgré un parfum très (trop?) léger, la saveur est assez plate. Je sors donc ma minuterie et j'infuse 40". Equilibre douteux, c'est le Pu Er qui prend toute la place, la mandarine fait de très furtives apparitions. Une minute à 95°, Déception, le tant pour tant n'est pas synonyme d'équilibre, ce n'est pas de la pâtisserie! Notes terreuses très présentes, la mandarine est absente. Comme j'ai utilisé la même théière en verre, peut-être est-ce dû à la porosité de la jarre ? Mais après seulement 4 jours, c'est bizarre. Comme ce curieux mélange n'a pas encore tout donné mais que j'ai envie de tester une autre façon d'infuser ces petites choses improbables, je le laisse reposer et le reprendrai tantôt ou demain ! Au tour de ce très petit agrume de 8,1g. Voici ce qu'en dit Katrin : "Les petits fruits anhydres s’appellent en chinois 小青柑 xiaoqinggan. Ils sont remplis de thé Pu’er (et l’étiquette du fruit à l’emballage vert précise même qu’il s’agit d’arbres anciens)". Mandarine ou citron ? Je dirais plutôt citron vu la taille. Je l'approche de mon nez et je ne détecte le parfum ni de l'un ni de l'autre mais bien ... celui des cristaux d'encens qui embaument certains étals d'une vieille ville chère à mon coeur, me voici momentanément revenue à Essaouira… Suggestion de Katrin : "Pour les petits agrumes, tu peux soit les briser et infuser un peu de thé et un peu d’écorce (eau très chaude 95 -100 degré) soit plonger le fruit entier dans une petite théière et laisser infuser, en ajoutant de l’eau aussi souvent et aussi longtemps que tu le souhaites. Il m’est arrivé de faire plusieurs jours avec le même fruit. A la fin l’eau est juste légèrement parfumée mais ça reste agréable. Plus le fruit est brisé, plus le thé infuse et donne une liqueur plus concentrée". Après un rinçage instantané, première infusion d'une minute. Saveur surprenante de ... champignons de Paris, très (trop) douce comme si les feuilles avaient quasi tout donné, oups. J'extrais délicatement l'agrume pour constater que les feuilles y sont emprisonnées. Je les libère pour qu'elles puissent se baigner à l'aise. Réaction immédiate, l'eau se colore instantanément ! Quant à la saveur, la voilà l'équilibre entre les deux composants du mélange : l'acidité du citron s'harmonise très bien avec les notes boisées du Pu Er. Je fais une pause studieuse, je veux retrouver le fichier dans lequel j'avais noté le résultat de mes recherches Internet sur la fabrication de ces agrumes au Pu Er, notamment le pomelo que j'avais acquis à l'époque : https://la-theiere-nomade.blogspot.com/2013/06/un-long-week-end-comme-je-les-aime.html. J'avais à cette même époque fait sécher une mandarine (qui a pourri très vite) et un citron qui est devenu très léger (16g) mais ne dégage plus aucun parfum. "Originaire de l'Himalaya et des contreforts Est de la Chine, le "Citrus sinensis", nom latin de l'orange, est séché et consommé en Chine depuis la nuit des temps pour ses vertus médicinales. Les écorces d'orange sont utilisées par exemple, dans la cuisine chinoise pour dissoudre les graisses et faciliter la digestion. Les parties blanches de l'écorce renferment également différents flavonoïdes, des composés antioxydants pouvant agir dans la prévention des maladies cardiovasculaires et certaines maladies chroniques.
C'est donc une tradition en Chine de remplir de Pu'er l'intérieur d'agrumes évidés. Placés au soleil pendant environ une semaine, les fruits se dessèchent lentement et confèrent au thé une saveur acidulée très agréable. On peut ainsi utiliser toutes sortes d'oranges et mandarines, mais aussi des citrons, des pamplemousses ou des pomelos. Pour plus d'efficacité "thérapeutique", il est recommandé d'infuser le thé avec des morceaux d'écorce". Rien n'est dit sur le contrôle de la dessication de l'agrume, pour éviter par exemple ni où on les fabrique. Une autre source m'apprend qu'"Après la post fermentation, les feuilles de Pu Er sont placées dans une peau de mandarine fraîche et non traitée. Le tout est séché au four". Un dernier passage pour aujourd'hui donne une liqueur brillante et plus dense, ce sont toujours les notes boisées qui dominent mais en arrière-goût je retrouve l'acidité du citron. Les Belles sont loin d'avoir tout donné, elles vont se reposer jusqu'à demain. Moments précieux, un sentiment de bien-être profond, émotion intense devant le savoir-faire de celles et ceux qui transmettent si bien leur art particulier : passion et travail de l'Homme pour magnifier ce que la Nature nous offre. MERCI chère Katrin de m'avoir permis d'aborder de manière ludique cette autre façon d'infuser ces petits agrumes. Beau ciel couleurs pastel Envie de ce fameux Pu Er citron au saut du lit, une première! Après une nuit de repos, elles sont en forme, moi aussi... Après avoir vaqué à des occupations très terre-à-terre, j'ai voulu infuser pour la énième fois le Pu Er mandarine qui reposait depuis hier dans la petite théière en verre mais en ouvrant le couvercle, une désagréable odeur en est sortie, cela sentait le moisi... En y regardant de plus près, je me suis aperçue que j'avais laissé un tout petit fond de liquide, je n'ai pas insisté, pas d'apéritif donc, mon mari a faim mais je me rattraperai cet après-midi. Je veux découvrir les gâteries de Katrin, à commencer par ce petit sachet vert. C'est un Emei Xueya que Katrin a eu la gentillesse de traduire :
"峨眉雪芽
Emei
Xueya : Le bourgeon des Neiges de Emei
中国珍稀山林间茶
thé
rare et précieux des forêts d’altitude de Chine 3 g
Chine
- Emeishan (Mont Emei - une des quatre montagnes sacrées de Chine
dans la province du Sichuan)".
Dès l'ouverture du petit sachet, c'est un parfum végétal très
frais qui titille mes narines et les font frémir ! Les très
fines feuilles font penser à des langues de moineau. Beau ballet aquatique. Liqueur jaune pâle pour les yeux, saveur d'asperges vertes pour le goût, émotion gustative intense, je suis à la fois loin du monde mais pleinement en communion avec cette nature si généreuse. Deuxième passage, ces bourgeons des neige se réchauffent lascivement. Cela faisait bien longtemps que je ne m'étais pas servie des zhongs, dont la symbolique représente bien l'Essence du thé : la terre, le ciel et le travail de l'Homme… La liqueur donne à présent des notes d'artichaut… pour mon rudimentaire palais. La troisième infusion est assez amère, c'est la fin… En admirant ces jolis bourgeons qui ont maintenant tout donné, j'ai une pensée reconnaissante pour ces lointaines cueilleuses au doigts de fée et pour ceux qui l'ont manufacturé… Après le souper, retour dans mon cocon pour infuser ce Pu Er au citron qui m'offre dans la tasse une belle harmonie entre l'acide de l'agrume, plus présent maintenant, et l'aspect plus boisé du Pu Er. Et il n'a pas encore tout donné! Deux merveilleuses journées entre le Yunnan et le Sichuan, empreintes de sérénité, d'étonnement et la saveur si particulière de l'Amitié, MERCI LA VIE !
6 commentaires:
Cathy a dit…
Chère Francine
Oh lala que les bourgeons sont jolis, j'aime bien aussi le petit panda sur le sachet ;) Je trouve aussi intéressant de pouvoir déchiffrer les caractères Chinois que de temps en temps je reconnais (qui sont les mêmes quand Japonais mais évidemment lu différemment) d'ailleurs les Japonais ajoutent aussi le zeste du Yuzu au sencha/matcha. Maintenant je sais d'ou vient l'inspiration !
Je suis enfin arrivée au chapitre des thés Pu er avec les fruits incroyable comme tes billets tombent bien ;) Car maintenant je peux les voir ;) Vraiment un nouveau monde s'ouvre à moi <3
Dès que je peux je viens te voir (lire MP)
Je te souhaite une excellente fin d'après midi ici avec un Lapsang Souchon ;)
22 novembre 2018 à 16:02
@ Cathy: merci pour ton message, j'en ai fait un copié collé pour qu'il corresponde au billet dont tu parles… La prochaine fois que je recevrai un texte chinois, je sais à qui je pourrai m'adresser! "d'où vient l'inspiration" c'est comme le thé en poudre!
Wouaw, tu es donc déjà presque au bout, quand tu viendras nous pourrons donc échanger à propos de cette bible, j'ai hâte!
Les grands esprits se rencontrent… Avec mon souper, j'ai bu un lapsang japonais, le Kyo-Bancha, je vais maintenant infuser le Pu Er citron pour la énième fois. Belle soirée à toi, bises
Whoua!!! Encore merci car avec toi on apprend toujours :-)
Bizouille
@ "Anonyme": c'est gentil ça, comme tu le vois, je n'ai pas perdu ma passion de la transmission… Belle journée, bons thés, bisous et à demain où tu sais!...
Bonjour Francine
Ah maintenant je comprend pourquoi j'aime le Kyo-Bancha :)))))) Tu m'en apprends des choses je ne savais pas que c'était un la-sang Japonais ! Bon tu me diras j'ai encore beaucoup a apprendre mais c'est passionnant !
Oh oui il va falloir prendre du temps car on a matière à discussion !!! ;)
Excellente journée
Bises
@ Cathy: j' parlé d'un Lapsang japonais, j'aurais peut-être dû le mettre entre " ", c'est sa très forte torréfaction qui lui donne cet aspect fumé qui me fait penser au Lapsang… Je ne sais pratiquement rien sur sa fabrication mais je sens que tu vas à ton tour m'éclairer.
Belle journée lumineuse, bises et à très vite!
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