dimanche 11 novembre 2018

Un week-end très automnal

Journée sombre et pluvieuse, peu de lumière 
mais les feuilles jaunies du bouleau me font penser au soleil et je revis  après une semaine d'intenses douleurs dentaires. Après avoir essayé de sauver une de mes molaires, ma dentiste a dû se résoudre à l'extraire, ce matin, il ne me reste qu'une gêne plus énervante que douloureuse et une bouche encore déformée qui ne m'empêchera pas de m'adonner à ma passion dont j'ai été privée durant 7 longs jours... Je reprends donc le parcours de la galerie de portraits très spéciaux, j'ai décidé de revisiter ceux que je connais en approfondissant mes connaissances de ces Feuilles si bénéfiques. J'ouvre donc le livre au hasard et je tombe sur les pages 78 – 79 consacrées au Ba Bao Cha, le Thé aux 8 Trésors Quelle coïncidence, je l'ai justement achevé la semaine dernière mais j'en avais déjà parlé entre autres ici : http://la-theiere-nomade.blogspot.com/2014/12/un-week-end-special-ou-dune-saison.html et là: http://la-theiere-nomade.blogspot.com/2017/04/jour-apres-jour-entre-tristesse-et.html. A l'époque, j'avais déjà trouvé pas mal d'informations dans 2 livres très différents, un pour ados et LA BIBLE. Et j'ai encore appris ! " Le thé aux 8 trésors ou Ba Bao Cha est un mélange de 8 ingrédients médicinaux qui peut être bu quotidiennement. Originellement, il est fait pour faciliter la digestion, réveiller l'appétit, débarrasser le corps de la fatigue et tempérer la chaleur interne : il est réputé être yin. Quant au chiffra huit, il symbolise la prospérité en Chine, et il est très utilisé dans la pharmacopée traditionnelle". Je ne peux pas dire que j'avais été séduite mais Lydia suggère d'en créer un en choisissant les ingrédients qu'elle cite... Pourquoi pas ? D'autant qu'elle explique : " Chaque famille, chaque région, a son interprétation du thé aux 8 trésors". C'est en relisant mes 2 anciens billets que j'ai choisi ce thé si particulier : 
un Yesheng Bai Ya découvert à l'époque chez Neo-T , un coup de foudre gustatif qui l'est resté même des années plus tard… 
Dans ses conseils de préparation, Lydia suggère : "
90°, 10 minutes et plus suivant la puissance appréciée. En théière en matériau lisse, puis servi à la tasse, ou usage du gaiwan ou dans un verre type long drink pour voir danser les feuilles dans l'eau". Aussitôt lu, aussitôt exécuté. 
D'habitude, je l'infuse à 95° pendant 7 minutes, je vais donc tester ces nouveaux paramètres. 
La couleur de ce doux breuvage est lumineuse et la saveur très douce également, avec une légère pointe d'amertume due sans doute aux 3minutes d'infusion supplémentaires. 
Un deuxième passage ne donne qu'une eau à peine colorée et quasi sans saveur, ce qui est rare. Par contre, Lydia signale que ce thé blanc est exempt de théine, je ne comprends pas pourquoi, d'après ce que j'en savais les feuilles de cette famille contiennent beaucoup de  théine, il faut que j'en sache plus… 
Retour en cuisine avec la préparation d'un moelleux de blancs de volaille au thé bleu-vert accompagné de tagliatelles de courgettes et carottes au gingembre confit : (pages 181-182). Un délice dont je reparlerai ! Une mine d'or en feuilles que ce petit livre dont j'ai déjà abondamment parlé, entre autres ici :
http://la-theiere-nomade.blogspot.com/2014/01/samedi-tout-se-passe-dans-la-cuisine.html. Un début d'après-midi passé avec ma filleule adorée, un rayon de soleil dans cette pluie battante qui a nécessité un changement de programme, travailler au jardin remplacé par les courses et un petit Gyokuro ! Merci ma Puce d'avoir été mon chauffeur, à mercredi pour d'autres festivités très... contrastées ! Je m'apprêtais à retourner dans mon cocon quand j'ai reçu un coup de fil désespéré, la petite-fille d'une de mes copines voulait me voir : premier chagrin d'amour, elle voulait abandonner ses études, partir loin de tout et de tout le monde pour oublier... Elle adore sa grand-mère mais ses relations avec sa mère sont chaotiques, ce qui me l'aide pas, le lien ne s'est jamais fait, - il n'y a que chez les mammifères qu'il est instinctif -... Je l'ai beaucoup écoutée sans juger, sans réponse toute faite, elle est repartie plus apaisée, elle ira vivre quelques temps chez sa grand-mère, cela l'aidera certainement, elle est très adéquate tandis que sa mère... J'ai écouté de la musique pour digérer tout cela… 
Ce dimanche, le ciel est tourmenté mais avec quelques plages bleues, beau présage… 
Changement de décor, assez anglais, avec les poppies. Pendant des années, vers cette époque, j'allais à Londres, impressionnée par la fibre patriotique des Londoniens, tous portaient à la boutonnière ces jolis coquelicots en souvenir des soldats morts pour leur liberté. J'ai ressorti le dépliant consacré au Royaume uni, extrait de cette fameuse Tea box dont j'ai déjà parlé à de nombreuses reprises, entre autres ici :
http://la-theiere-nomade.blogspot.com/2011/01/encore-deux-escales-superbes-et-tres.html
Dans la théière, très British elle aussi, un
Darjeeling S.F.T.G.F.O.P. First flush, un mélange de 2 jardins griffé Theodor. Tout en savourant ce nectar, je relis la façon anglaise de préparer un des piliers de leur gastronomie, cela me donne envie de refaire une Afternoon tea un de ces jours... A creuser. Je me méfie en général des mélanges mais celui-ci est un cadeau, il a la saveur incomparable et profonde de l'Amitié... Merci à mes généreux donateurs, à très vite mes chéris! Une deuxième théière me servira de thé de lecture. Dans sa galerie de portraits (pages 204 à 209), Lydia cite 3 tea estate ou jardins de thé : Avongrove, que je ne connais que de nom, Jungpana et Castelton
Elle parle aussi de l'origine de ce fameux logo :
"(...) Darjeeling donne son nom à une véritable IGP (indication géographique protégée) reconnue par l'Union européenne le 20 octobre 2011. tout démarre en 1983 quand l'agence nationale, le Tea Board of India, crée une identité visuelle pour protéger l'appellation, et bien sûr faire reconnaître un terroir et un savoi-faire. Le logo, en forme de médaillon, représente le profil stylisée d'une femme indienne portant une boucle d'oreille circulaire ainsi qu'un bijou de nez, et tenant entre le pouce et l'index une jeune pousse de thé. (...) L'appellation IGP implique que toutes les étapes de la production de thé (de la récolte à la transformation) doivent se concentrer dans des aires géographiques délimitées : celles-ci correspondent actuellement à 87 tea estates du district de Darjeeling situés entre 600 et 2500 d'altitude et bénéficiant de conditions agroclimatiques particulières. Le thé est nécessairement issu d'une cueillette "two leaves and bud" (deux feuilles et a bourgeon) et transformé de manière qualitative selon le procédé dit "orthodoxe" pour obtenir du thé rouge en feuilles entières. Le logo à la cueilleuse peut alors être apposé. (...)". Dois-je comprendre que depuis, il n'est plus vendu que des authentiques Darjeeling ? Avant cela, on vendait plus de Darjeeling qu'il était produit, dans ces (très peu fameux) blends, il suffisait de 40% de feuilles authentiques pour porter ce nom prestigieux... Mais si je ne devais retenir qu'une seule phrase, ce serait celle pronocée par l'ancien propriétaire du jardin de Jungpana, monsieur Shantanu Kejrival citée par Lydia : "C'est la nature qui crée les saveurs, et l'Homme est à son service pour les révéler en travaillant avec passion et avec art les jeunes pousses de thé". 
En regardant avec admiration ces belles qui ont tout donné, comme à chaque fois je pense avec émotion à ces humbles cueilleuses dont le dur lanbeur nous permettent ces moments d'intenses sensations, et à ceux qui les manufacturent avec patience et talent. Elles vont maintenant retourner à la terre pour l'amender, la boucle est bouclée… 

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