Hier,
la brume qui planait sur le jardin cachait une journée ensoleillée
qui m'a éloignée de mon cocon. Tout d'abord un thé dans ma forêt
avec LE livre qui explique comment la forêt nous soigne, Shinrin yoku. J'espère
que j'y trouverai comment soigner la distraction, j'ai oublié de
remettre la mémoire dans mon appareil photo. Méditation sur ce que
m'apportent comme bienfaits les feuilles des arbres et celles que je
savoure en pensant particulièrement à Kris. Moments forts et
intenses en communion avec mes Essentiels. Puis changement de
registre, les courses, c'est beaucoup moins excitant mais avec ma
filleule toujours très drôle. Merci ma Puce, courage pour ce qui
t'attend la semaine prochaine, inutile de te dire que je serai avec
toi, même de loin ! Cette nuit, c'est la pleine Lune... visible
sous d'autres latitudes, le ciel était tellement plombé qu'ici elle
était invisible ! Mais j'imagine que là où elle brillait, les
Bouddhistes étaient à la fête, en cette année 2563 ils célèbrent
leur plus grande fête religieuse de l'année (dont j'ai oublié le
nom), elle commémore la naissance l'éveil et la mort de Bouddha.
Ce dimanche matin, le brouillard donne à ce lieu des airs
mystérieux, qui emmènent mes pensées dans les brumes de l'Himalaya
dans la région des Darjeeling, malheureusement les écrins
qui contiennent les feuilles de là-bas sont vides, c'est le moment
de les remplir... C'est maintenant dans la Belle Île que mon esprit
vagabond me porte, dans le centre vers Lugu dans le canton de Nantou,
berceau de la famille maternelle de ma chère belle-fille qui se remet difficilement d'une pneumonie, vivement qu'on puisse se revoir... C'est un
de ses précieux cadeaux que je veux savourer ce matin, un Dong
Ding qui a obtenu le deuxième prix d'un célèbre concours
là-bas. Lydia en parle dans Portraits de thés page 147.
Tout d'abord créer l'ambiance avec la réunion de mes
porte-bonheur, mes compagnons de thé en cette année du Cochon, les
chagong. Tandis que l'eau chauffe, me voilà déambulant dans les
jardins de ce "Pic glacé", le nom de la montagne où
pousse ce fabuleux thé. Pourquoi pic glacé, je ne sais trop, les
jours où j'y étais à l'époque, en septembre, c'était plutôt la brume qui
flottait près du sommet…
Les feuilles d'un vert très foncé
avec par ci par là des nuances de marron semblent petites tellement
elles sont roulées dégagent un doux parfum à la fois végétal et
fleuri .
Dans la tasse, le breuvage est d'un beau jaune doré
avec une texture assez épaisse et une saveur à la fois beurrée,
légèrement sucrée avec des notes de vanille. Kris, je pense à toi… Les passages se
succèdent, la liqueur se fait plus dense, je ne goute plus la
vanille mais une saveur nouvelle qui me fait penser à la
frangipane... Aux émotions gustatives intenses s'ajoutent celles
tout aussi fortes de la gentillesse de la famille de Hsiaolin, des
échanges de sourires, de regards si chaleureux, pas besoin de
traduction quand c'est le cœur qui parle ! Je suis rappelée à
la réalité par mon mari qui se demande pourquoi je ne descends
pas…
Un dernier passage et une pensée pour les cueilleuses, en
particulier une des tantes de Hsiaolin
avant de rendre les Belles
à la terre, et d'aller petit déjeuner avec mon mari…
En fin
de matinée, il fait tout aussi brumeux, tant pis je ne tiens plus je
veux inaugurer un des trésors ramenés de chez UNAMI ,
J'aurais préféré attendre le soleil mais…
Je tremble un
peu en installant le matériel sur ce plateau nuage, petit frère de
celui sur lequel reposent mes petits compagnons de thé, ils sont
en frêne et viennent tous deux de chez UNAMI. Je suis
particulièrement émue en retirant le chashaku de son étui
calligraphié, merveilleux cadeau de Staf, réalisé avec un
savoir-faire évident et dédicacé, ce qui le rend plus précieux encore, rappel de souvenirs forts, encore très présents:
http://la-theiere-nomade.blogspot.com/2015/05/wa-kei-sei-jaku.html.
Comme chaque fois que je m'en sers, je "sens" la main
de l'artiste, Objets inanimés... encore MERCI
cher Staf.
La poudre de ce lumineux Matcha, est à présent dans le
chawan,
Sa couleur jade profond ressort si bien sur ce fond
noir, j'y vois cependant quelques gruaux, aurais-je dû tamiser cette
poudre si fine qu'elle vole?
Je le saurai bientôt. Je
prends mon temps avant de porter le chawan à mes lèvres, observant
cette mousse de jade parsemée de nombreuses bulles, un peu
trop pour moi... c'est vrai que j'étais très remuée, cela a-t-il
joué ? J'y porte les lèvres et c'est le choc: je sais maintenant avec certitude que le paradis existe, j'y
étais ! Je suis habituée de boire (et manger) du Matcha,
et même pour la cuisine je me sers de poudre de qualité, mais ici,
cela dépasse tout ce que j'ai déjà bu, à part ceux préparés par Staf et particulièrement le Koicha préparé par
Cathy:
https://la-theiere-nomade.blogspot.com/2014/08/a-propos-du-koicha-et-de-moments.html,
une liqueur d'une douceur intense, presque sucrée, un maelström
d'émotions me submerge, liées sans doute à ces souvenirs intenses
de vrais partages. Je tremble de bonheur, mon âme, un peu
secouée ces derniers temps, retrouve cette paix intense, une indicible sérénité . Je me
rappelle une calligraphie trouvée dans un livre (je ne sais plus lequel) que j'ai recopiée,
elle dit mu ichi butsu chuu mu jin zou qui signifie au
coeur de la vacuité réside le Soi infini. Elle m'avait
étonnée alors, aujourd'hui je l'ai comprise vraiment par le vécu
et je veux rester dans cet état, la plénitude de l'instant... Il
faut que je m'achète un chasen spécial pour ce Matcha
d'exception, les miens sont trop ordinaires et commencent
d'ailleurs à s'user, il faudra que je demande à Cathy ou à Staf où
m'en procurer. Une semaine assez agitée m'attend, j'espère que je
garderai cet état de sérénité absolue pour l'affronter…
Faire connaissance
-
Lorsque l’on observe la feuille sèche, on apprend quelque chose du thé : sa
teneur en bourgeons, la taille et la couleur de la feuille, son degré
d’oxydati...
Il y a 1 semaine
6 commentaires:
Coucou, merci car en lisant ton récit, j ai eu envie d’un « dong ding » je ne savais que choisit :-)
Une bonne semaine à toi
Bizouille
@ Mich.: ravie de t'avoir inspirée! Ce matin, c'est plutôt un Yunnan pour commencer cette journée automnale…
N'avez-vous pas eu de dégâts avec ce remake du déluge dans ta région?
Cette semaine, je serai plus à Ottignies qu'ici, semaine de contrôle…
Bonne journée, ici mouillée et frisquette. Bises
Bonsoir Francine
Chouette les petits nuages en bois :) pas de problème pour le matcha les bulles ou une mousse dense dépend de l'école de thé ;)
Chez Urasenke ils veulent une belle mousse dense et par exemple chez Omotesenke ( si mes souvenirs sont bons) il préfère des grosses bulles d'air !
Je croise les doigt pour les contrôles
Bonne soirée, bise
@ Cathy: J'aime beaucoup ces plateaux mais ils sont en bois non traité, je vais donc voir si en les vernissant, le bois ne perdrait pas son authenticité.
MERCI pour les explications concernant les bulles, la prochaine fois je verrai à quelle école j'appartiens!...
J'en aurai terminé avec les contrôles vendredi, je te tiens au courant
C'est OK pour le 7 juillet mais nous nous verrons certainement avant.
Bonne soirée, je t'embrasse avent de me préparer un KUMAMOTO KAMAIRICHA
Tes billets sont mes premières lectures depuis 2 semaines, je me régale, merci! K
@ Kris: BON RETOUR dans ce monde de senteurs, de saveurs et de voyages gustatifs! A très vite pour d'autres billets!
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