dimanche 17 avril 2016

Un week-end contrarié

Après une semaine passée essentiellement dehors, 
attirée comme un aimant par ce printemps 
qui me fascine toujours autant,
depuis hier je suis obligée non pas de mettre la pédale douce, mais d’arrêter carrément ! En reculant pour le ramasser, j’ai marché sur le râteau que j’avais laissé tomber… Conséquence, un week-end contrarié, j’ai dû renoncer à recevoir mes amis ce samedi, rester debout avec un pied bandé empêcherait la cicatrisation des trous dans la plante du pied et je n’ai pas du tout envie que cela dure !
La seule façon de me tenir tranquille est la lecture, j’ai choisi de relire cette brique de plus de 500 pages. 
Heureusement le ciel de ce matin, encore chargé malgré la pluie torrentielle et l’orage magnifique de cette nuit,  se prête à cocooner. 
Un thé de circonstance, le fond de boîte d’un Assam griffé ThéÔdor
Et avant d’ouvrir le livre, une pensée pour l’Insolent parisien actuellement là-bas à la découverte de ces feuilles spéciales que j’ai dû apprivoiser. Je suis curieuse et impatiente de les découvrir! Place à la relecture de ce livre dont j’ai déjà parlé entre autres ici :  
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2012/03/un-merveilleux-week-end.html. Je ne vais pas tout relire, mais rechercher des passages qui m’avaient impressionnée à l’époque. A commencer par ce qu’on en disait à l’époque de son arrivée en Europe : "On a dit tout et n’importe quoi sur le thé. (…) Rien n’est comparable à cette plante, connue en France depuis l’époque de Richelieu, mais que l’Italie s’obstine toujours à ignorer et qui voisine, sur les étalages de nos droguistes avec les pots de camphre et de rhubarbe ! (…) Nous pourrions dire, premièrement, que le thé n’est ni un breuvage exotique qui, comme le prétendent certains apothicaires, peut soigner les rhumes, ni une boisson peu respectable que certains salons continuent de prohiber. Deuxièmement que, contrairement à une idée reçue le thé n’a rien à voir ni avec le fenouil ni avec la sauge et qu’il donne, lui, effectivement (…) "de l’esprit". Troisièmement qu’il faut cesser de ne le servir qu’aux dames tandis que les messieurs se réservent le sherry ou le vermouth." Et plus loin encore : "Terminons par ce proverbe chinois : on peut pardonner un meurtre ; une incorrection pendant le thé, jamais !" (Pages 93 à 95). Il y aurait encore bien des passages à relever, je m’arrêterai au suivant : "Installé dans son fauteuil, Avantino observait les gestes précis, presque cérémonieux, de l’étrange maharajah, qui ponctuait ses mouvements d’un répétitif "jadis, le monde avait tout autres façons". Il expliquait pour quoi l’eau devait "sourire", c’est-à-dire être frémissante. Ses bulles alors ressemblaient à des yeux de poisson, ou à des perles de cristal qui glissent dans une fontaine (…). Il parla du choix de la théière, en terre cuite de préférence, afin que le dépôt tannique formé au cours des années exalte les saveurs des infusions. Il dit que la théière a une mémoire et un être harmonique. Il dit aussi que le choix d’une bonne eau était primordiale, que celle-ci devait jaillir de la montagne sur les rochers sans mousse ni végétation, qu’il était inutile de remuer le thé et que les gouttes versées par inadvertance sur la nappe ne signifiaient nullement que le geste était malheureux, bien au contraire : ces gouttes sont la part de la terre, la part qui lui revient".  "Il régnait dans la maison un silence presque total, à peine troublé par le bruit des tasses frôlant les soucoupes ou celui des gorgées de thé aspirées doucement, presque religieusement. Avantino était comme envouté :
- le thé est un monde à lui seul n’est-ce pas ?
- Oui, et la qualité de ce monde dépend de tellement de choses : de son arôme, de sa couleur, de sa consistance, de ses parfums, de sa tenue, de sa vitalité. Il est composé de notes et de saveurs.
- Le thé est donc une philosophie ?
– on peut dire cela, oui. Il faut être capable de rester dans sa tasse, à sentir le monde et à se sentir soi-même aller à sa rencontre, de longues minutes ; il faut être particulièrement attentif à la sensation de l’infusion dans la bouche, à sa circulation dans le corps". Tout est dit dans ces quelques phrases… Et plus loin : "Le thé est un voyage en lui-même, et pour accomplir ce voyage, il faut commencer par aller ici, dit-il en montrant les Indes (…) Voilà, il faut aller ici. En Assam" (pages 184 - 185). Je ressens autant d’émotion que lors de ma première lecture, peu après la parution du livre à l’automne 2002, les extraits que je cite s’étaient alors imprimés dans ma mémoire. Il y aurait encore tant à dire… Je vais continuer cette re-re-relecture, peut-être y reviendrai-je encore plus tard.  J’ai noté un jour cette belle phrase dont je ne connais pas l’auteur : "La lecture nous offre un endroit où aller lorsque nous devons rester où nous sommes"… c’est ce que j’ai vécu en ce samedi inattendu. 
Ce matin, le ciel est comme je l’aime,
En trottinant sur la pointe des pieds, je mets en place mes rituels, cette musique de Taiwan,
et le Bi lo Chun, de Taiwan également, offert par ma chère belle-fille.  Un deuxième jour contrarié mais qui fait cependant un heureux : mon mari qui paniquait rien qu’à l’idée de me voir participer à cette "imprudente folie". Je voulais en effet participer à la marche citoyenne pour montrer à la lie de la terre qu’ils ne me font pas peur et que JAMAIS je ne me soumettrai. Et pourtant, je n’aime pas Bruxelles, comme aucune grande ville d’ailleurs et surtout je déteste les foules. La seule exception notoire a été la marche blanche, il y a 20 ans déjà… J’espère qu’elle aura du succès, même si l’avoir reportée risque sans doute de refroidir certains.
La musique terminée, je vais parler de ma nouvelle acquisition, cette superbe carafe, et ses verres assortis.
Le fascicule renferme de précieux renseignements.
à commencer par la conception des objets basés sur les travaux d’un scientifique japonais qui a étudié les structures de l’eau
et sa transformation, d’abord celle de l’eau du robinet puis ce qui arrive dans LA carafe.
La réalisation de la carafe, en verre soufflé, est basée sur le nombre d’or pour un parfait équilibre, comme dans les abbayes comme m’a rappelé ma chère Fabienne.  
Par contre, je ne connaissais pas cette notion, j’ai donc encore appris.
Et que dire de cette fleur de vie gravée dans le fond de la carafe qui me fait penser à un mandala. Je la remplis avec de l’eau filtrée qui lui donne une saveur douce, très légèrement sucrée, Fabienne tu viens quand tu le souhaites pour découvrir cela, j’ai acheté les gobelets assortis… Nous sommes en avril mais on se serait cru en mars cet après-midi avec une impressionnante averse de grêle. Et il ne fait pas chaud, chaud.
Revenue dans mon cocon, j'admire le ciel qui s'est un peu calmé.
Je vais terminer ce week-end particulier en savourant un Sobacha arrivé en direct du Japon, ce pays à nouveau cruellement touché par un tremblement de terre, dans l’île de Kyushu cette fois-ci, c’est là que sont cultivés les thés Tamayura. J’espère que l’esprit de ce beau nom qui signifie "l’atmosphère chaleureuse que procure par un contact éphémère le son de petites pierres d’énergie spirituelle" aura pu préserver les cultures de ces thés d’exception…
Tout en le savourant, j’ai une pensée pour mon généreux donateur avec qui je partage en pensée ce nectar que j’aime.
Le ciel est toujours aussi tourmenté mais il est si beau.Vivement que je retrouve ma mobilité, mon agenda de la semaine prochaine est rempli, je fais donc tout pour, je me trouve particulièrement disciplinée : j’ai échappé à la piqure contre le tétanos, le râteau était neuf, mais pas aux antibiotiques qui m’épuisent. Heureusement ma drogue m’aide à exercer ma patience ! Si j’ai supprimé mes activités des 3 premiers jours, je DOIS être sur pied à partir de jeudi… Et je le serai !

4 commentaires:

sugi a dit…

Coucou Francine!
Holalala quel horreur ce qui t'es arrivé! Je compatis, je sais ce que c'est pour avoir un jour marché sur un clou (quelle idée aussi j'avais eu de courir dans un terrain vague avec de chaussures de gymnastique...) qui lui était rouillé!!
Soigne toi bien!!!
On pense bien à toi!
Bisous <3
Sugi

Lune a dit…

Oh! cela fait frissonner rien que d'y penser. J'espère un prompt rétablissement. Au jardin, il faut se méfier, tant de pièges...
Et puis toute cette belle lecture doit aider à la patience :)
Une question : as-tu déjà goûté la galette de Pu'er du Palais des thés?
Bonne journée

Cathy a dit…

Bonjour Francine

Oh la plante de pied... soigne toi bien !
Apparement je ne me souvenais pas de ce livre ( heureusement que tu en reparles car cela m'inspire ;) mais bon il va falloir faire du temps pour la lecture....) avec ses belles phrases !
Tu as acheté cette superbe carafe en Belgique? Oui pour les explications scientifiques du Japonais je connaissais mais je ne savais pas que tout cela était mis en carafe !!!

Courage et bon rétablissement
Bise

Francine a dit…

@ Sugi: merci pour tes mots gentils, quand il fait beau j'adore marcher pieds nus dans la pelouse même pour faire du jardinage. Si j'avais mis mes chaussures, cela ne serait pas arrivé mais on ne m'y prendra plus (en principe!) Bonne soirée, bisou à vous deux

@ Lune: merci chère Lune mais cela va mieux, je suis anormalement disciplinée et donc je sens la fin, les petits trous cicatrisent bien. C'est vrai que la lecture m'a beaucoup aidée.
Concernant la galette, je ne la connais pas et je ne fréquente plus Le palais des thés après 2 déconvenues et la mauvaise foi de la vendeuse, pour moi c'est rédhibitoire... Et de toute manière, je n'achèterais jamais de Pu Er là, il y a des magasins spécialisés pour ce genre de thé. Bonne soirée à toi

@ Cathy: heureuse de te lire comme toujours chère Cathy, et comme je l'ai écrit à Lune, cela va mieux, il faut dire que j'ai fait tout pour et que le temps peu printanier m'a bien aidée!
Si tu ne l'as pas encore lu, je te recommande cette brique... quand tu seras en vacances!
J'ai acheté cette très élégante carafe chez Autre chose à Rixensart (un magasin bio), pour sa beauté d'abord, je ne croyais pas vraiment au reste vu le peu d'efficacité de mon palais MAIS j'ai été la première étonnée quand j'ai goûté la différence de goût de l'eau et pourtant mon palais n'est pas très performant. Quand tu viendras je te la ferai découvrir. Et devine où je compte aller quand je serai ... sur pied!
Bonne soirée, bisous