Encore des émotions gustatives intenses

Aujourd’hui matin, opération vide conciergerie (qui nous servait de grenier, celui de la maison étant archi plein…). C’est hallucinant tout ce qu’on peut garder… pour finir quand même par liquider (presque) sans état d’âme. Alors, cet après-midi après le (gros) effort le grand réconfort. Ce merveilleux Tai Ping Hou Kui, ramené de Poule. Les feuilles sont impressionnantes, la plus grande mesure 5.5cm. L’aspect gaufré de celles-ci, que l’on voit très bien, vient du processus de fabrication. Après avoir réchauffé le verre, j’observe maintenant la danse de ces grandes ballerines pas encore très souples. Pour boire ce nectar, je le transvase dans le zhong. Le parfum est subtil et la saveur est celle de l’artichaut (du moins pour mon palais pas très éduqué).Au cours de la 2e infusion, les feuilles se sont un peu tassées, formant comme une ronde. Au goût je perçois maintenant une saveur d’asperge. 3e et dernière infusion et toujours aucune astringence ni aucune amertume et je me retrouve en pensée dans la maison de thé de l’Institut du thé où, avec mes compagnons, j’ai découvert cette merveille. Entre émotion et sourire en pensant au nom de ce thé sublime, ce "Roi des Singes de la vallée de la Paix céleste" . Il se raconte que dans la région montagneuse de Taiping ces théiers n’étaient accessibles que par des singes dressés à la cueillette de ces feuilles, ce n’est bien sûr qu’une (belle) légende… Pour rester dans la poésie, il me manque un livre, vite trouvé. Je l’ouvre au hasard. Et le hasard fait bien les choses, sauf que je ne suis pas ivre, mais je pourrais le devenir tant les émotions gustatives sont intenses. Toutes les bonnes choses ont une fin, un regard attendri sur ces feuilles qui m’ont procuré un tel bonheur. Et je continue ma lecture.