samedi 26 juin 2010

Un beau week-end, très chaud et très thé: chapitre Ier: samedi

Il est 9 heures, il fait déjà chaud, ce serait vraiment le moment de vivre dehors. Il n’en sera rien malheureusement. Je dois quitter les lieux, la dévoreuse, cette monstrueuse machine, arrive avec à la clef du bruit, beaucoup, et de la poussière, encore plus. Un dernier regard sur ce qui aurait pu être mon pavillon de thé. Le comble c’est que cette démolition est une contrainte administrative et pas du tout une nécessité, on est ici très loin du monde du thé… Me voici donc dans une autre maison de thé, là je vais pouvoir oublier ce qui ce passe dans mon (presque) paradis privé. Mon regard est immédiatement attiré par ce pot à eau japonais, mais je résiste...Je me procure ce livre dont le titre m’avait déjà attirée lors d’une précédente visite, j’espère que sa lecture va m’apaiser. Et cela n’a pas tardé, j’ai de quoi méditer bien au calme! "Quand les choses arrivent, laissez-les arriver. Mais ne laissez pas votre esprit demeurer sur quoi que ce soit. Qu’il soit pour toujours calme comme le vide et parfaitement clair. De cette façon, vous atteignez spontanément la délivrance", in Eloge du rien, parfaitement zen, chez Moundarren (page 37). J’abandonne un temps ma lecture pour déguster ces Cha soba, pâtes froides à la farine de sarrazin et au thé vert.Et un dessert de circonstance, il fait 28° dehors. Puis bien sûr le dessert du dessert : sur les conseils de Sanmao je me laisse tenter par ce tout jeune Jing Shan Mao Feng (Pointes duveteuses de la montagne Jing). C’est un des premiers thés que les moines japonais ont ramené dans leur pays vers le 12e siècle. Cette montagne abrite aussi un temple du même nom, c’est là que ceux-ci venaient apprendre le Shan (zen au Japon).La première infusion a une odeur de gazon fraîchement cueilli, et sa saveur fait penser à un thé japonais, curieux.La 2e infusion ressemble à la première, incroyablement rafraîchissante. Dernière infusion, plus légère, très douce mais tout aussi agréable. C’est terminé, les feuilles semblent très fines, j’en goûte une, elle est très tendre et effectivement elles pourraient trouver leur place dans une vinaigrette. Il est 2 heures, les démolisseurs doivent être partis, je rentre donc. Le spectacle est impressionnant mais ce n’est pas terminé, mon mari m’apprend qu’ils reviennent à 3 heures, moi qui croyais lire dehors, je ne suis pas contente… Qu’à cela ne tienne, je me calfeutre dans mon salon et continue la lecture de L’Eloge de rien, j’ai besoin d’une autre pensée pour rester zen, et je l’ai trouvée page 87 : "Il vous faut vous adapter aux circonstances. Il n’est pas nécessaire de rejeter l’activité et de rechercher le calme. Faites juste en sorte d’être intérieurement vacant et en harmonie avec l’extérieur. Alors, vous serez en paix au beau milieu de l’activité frénétique du monde." J’avoue cependant que c’est plus facile à dire qu’à faire… Je pense à demain, cela m’aide à faire abstraction du bruit : il fera superbe et nous serons donc au Rouge-Cloître comme l’année dernière, tandis qu’à l’Institut du thé, là-bas, dans le Haut-Beaujolais, aura lieu la cérémonie du WU WO, 2 rencontres autour du thé, j’aurai une pensée pour eux, je me rappelle l’émotion qui fut la mienne quand j’y ai assisté il y a quelques années déjà. "Dans le monde, les gens du thé sont une même famille"…

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonsoir Francine,
Quelles belles paroles que tu as extraites de ce livre... et tellement vraies, mais comme tu le précises plus facile à dire qu'à faire :-)
J'ai aussi beaucoup aimé le bateau dans la vitrine. Est-ce le même lieu où tu as déjeuné après ?
Je le montrerai demain à mon mari, c'est un des prochains achats thé que nous pensons faire :-)
Bonne continuation pour ton week-end très thé !
Bonne soirée
Nathalie de Lorraine

Framboise a dit…

Demain de nouveaux membres vont rejoindre la grande famille du thé.
Ce sera une belle journée. Tu oublieras ton "pavillon de thé" parti en poussière. Pas de regret.

1000 bises.

Francine a dit…

Merci à vous deux pour vos gentils commentaires.
Oui Nathalie, c'est chez Cha Yuan que j'ai été me réfugier, je serai ravie de vous y emmener un jour... Lundi, je m'occuperai du "poisson" (= message codé...)
@ Framboise: vivement demain dans ce cadre idyllique du Rouge-Cloître

leschatsdumaquis a dit…

Bonjour Francine

Je viens toujours -même si je ne poste pas- me ressourcer dans ton univers d'exception.

Tout est un ravissement pour l'âme ici

Je n'ai pas suivi ce qui se passe avec "ton pavillon privé" mais je sens comme l'évènement est chargé d'émotions :-(

Je me demandais où se trouvait sur la photo le pot à eau japonais ; et ce qu'il représente dans la cérémonie du thé ; peux-tu développer un petit peu ce sujet à l'occasion ; je suis très intéressée prenant un soin infini au choix de l'eau avec lequel je fais mon thé ; merci par avance

“Nous autres Orientaux, nous créons de la beauté on faisant naître des ombres, dans des endroits par eux-mêmes insignifiants.”
Junichiro Tanizaki - ”L’éloge de l’ombre“
Après l'Eloge du Rien ;-)

Chaleureusement

Rose