samedi 11 juin 2011

Un samedi à la saveur des thés coréens

Il est 7h30 ce matin, tout est très calme mais il pleuvine, ce n’est pas le moment d’aller faire un tour de jardin. Mon mari dort encore, je décide donc d’aller dans mon salon bleu-thé, 3 petites boîtes attendent de me dévoiler leur contenu et je suis trop impatiente de les découvrir. Le deuxième thé vert est le Juk Chungjak récolté début mai 2010. Les feuilles sont d’une belle couleur bronze mais ne dégagent qu’un très léger parfum boisé. La première infusion permet de voir que la couleur des feuilles présente un joli camaïeu brun vert.La liqueur, jaune orangé, est déjà tannique et astringente mais curieusement pratiquement sans saveur, est-ce l’astringence qui écrase les reste ? Je ne peux imaginer que ces feuilles après cette première infusion ne soient que belles, où se cachent leurs subtiles saveurs ?La plupart des feuilles reste dans le fond de la théière. La deuxième infusion est tout aussi astringente avec une vague saveur grillée, que se passe-t-il ? Que va donner cette 3e infusion ? Toujours rien de plus que pour les précédentes, c’est un thé dont les saveurs n’évoluent pas. A quoi est-ce dû ? Il y a une telle différence avec le thé d’hier, qu’est-ce qui a pu se passer ? Serait-ce le fait d’être à jeun ? Ou tout simplement ce thé ne me parle-t-il pas ? Les feuilles infusées sentent les céréales et dégagent un léger parfum poivré, pourquoi n’ai-je pas goûté cela ? Vues de plus près, on constate que la couleur des feuilles varie du vert olive au brun. J’ai mordillé la plus petite, j’y ai retrouvé cette saveur poivrée mais pas du tout l’aiguille de pin qui m’avait séduite en croquant la feuille du Woon Séjak. Un peu déçue, je ne résiste pas à aller voir le site http://www.coreacolor.com/, et là que du bonheur ! Déjà le nom : Vert et Bleu, mes 2 couleurs préférées, puis le slogan : Art de vivre coréen, Bien-être et Traditions. Et que dire de la rubrique Thé ! Elle est très sobrement illustrée et contient des informations très complètes sur la civilisation, la voie du thé, la production, les saveurs et les vertus, autant de mines d’or. Je ne suis pas encore allée voir la dernière rubrique, nos thés, j’en ai encore 2 à découvrir et je ne veux pas être influencée. Après un petit-déjeuner rapide (et sans thé) avec mon mari (lui aussi est pressé), j’ai hâte de découvrir le contenu de cette 3e petite boîte, du Uricha de 3 ans, il a été récolté en avril 2008. Les feuilles sèches assez foncées dégagent un parfum de caramel, de gourmandise pâtissière aussi, cela promet. Dès l’eau versée, le liquide se colore immédiatement, certaines feuilles viennent immédiatement à la surface, d’autres commencent leur ballet gracieux. La première infusion, d’un brun acajou flamboyant, me donne des frissons, elle est forte et douce à la fois, chaque gorgée me réchauffe le corps, j'ai déjà éprouvé cette agréable sensation. Pendant toute la durée de la deuxième infusion, une des feuilles se prend pour un hippocampe, je ris toute seule en la voyant. Cette fois, le breuvage me fait clairement penser à la saveur d’un grand Yunnan, le rire fait place à l’émotion gustative, une de plus. Et très intense, je crois y percevoir les saveurs chocolatées du Jukro. C'était cela le parfum caramel des feuilles sèches.Troisième infusion, les feuilles se reposent au fond de la théière mais continuent à effectuer leur travail. Cette 3e liqueur conserve sa force qui réchauffe et cette grande douceur qui caresse mes papilles. Les feuilles qui maintenant ont tout donné vont maintenant retourner à la terre. Un dernier regard de plus près, je mâche celle qui est restée torsadée, elle n’a aucun goût mais est moins dure que je ne m’imaginais. Mais je me pose une question : Eunju m’a présenté ce thé comme étant du thé jaune, il faudra que je me renseigne sur ce que signifie cette couleur pour un thé coréen, pour moi, il a toutes les caractériques d’un thé rouge (noir), la douceur en plus. Le dernier thé porte le joli nom de Yagasha, récolté début mai 2008. Il est aussi qualifié thé jaune. Surprenantes feuilles sèches, comme un beau pot-pourri automnal. Pratiquement aucune odeur si ce n’est un subtil et très timide parfum boisé. Je n’ai que 1.5 g de ce thé, je change donc de matériel : gaiwan de 10 cl que je ne remplis qu’au 2/3. Couleur ambrée et belles saveurs où dominent la réglisse et le miel. Curieux, parmi les feuilles infusées il en est une beaucoup plus pâle. Deuxième infusion beaucoup plus foncée mais toujours les mêmes saveurs agréables avec en plus un peu de piquant qui chatouille la langue. Après cette 2e infusion, les feuilles vert pâle le disputent à celles plus foncées et plus brunes. Troisième et dernière infusion plus pâle et plus brillante, toujours aussi parfumée. Et revoilà le beau pot-pourri. Ici, se termine le voyage au pays du thé coréen. Un tout grand merci à Eunju pour ces moments particuliers et bravo pour le site qui m’a fait rêver, les objets d’artisanat sont magnifiques. J’y reviendrai encore de nombreuses fois, il y a tellement de riches informations concernant les thés et plus particulièrement les thés jaunes.

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