samedi 10 septembre 2011

Vive le thé et l'été !

Non, ce n’est pas un photomontage, non ce n’est pas une photo retouchée (j’en suis bien incapable !), elle date d’aujourd’hui et a été prise vers 11 heures, je m’explique. Quand Cathy a écrit sur mon blog qu’il ferait 28° aujourd’hui, je me suis dit qu’elle avait comme moi besoin de vacances, nous avons toutes deux des batteries qui fonctionnent à l’énergie solaire et nous sommes donc très gravement en manque. Mais elle avait raison, aujourd’hui c’est à nouveau l’été ! Je ne pensais jamais que je pourrais encore me servir de cette théière très en accord avec cette nature que j’aime tant. Je suis d’autant plus contente que tout ce qui est sur la table (sauf la nappe) vient de Nantes et de Guérande. J’y étais à cette époque l’année dernière, souvenirs émus de ces jours magiques.D’habitude, je réserve ce type de lecture aux longues soirées d’hiver, mais aujourd’hui elle s’est imposée à moi et particulièrement un chapitre bien particulier, très court mais plein de renseignements, entre autres : "(…) De Canton partaient 1 300 tonnes de thé vers 1720, pour toute l’Europe ; il en vient plus 15 000 au milieu des années 1780 !"En regardant attentivement cette peinture intitulé "Le thé à l’anglaise servi au salon des Quatre-Glaces du Temple de Paris" (dont j’ai trouvé une explication très récemment sur ce blog : http://lesbruitstanniques-teastories.blogspot.com/2011/05/le-a-langlaise-au-salon-des-quatre.html ), je pense à demain, ma filleule et moi allons finaliser une date pour notre escapade londonienne, où il sera question de beaucoup de thés à l’anglaise… "Le thé en Europe est assimilé à une "douceur" ; il est sucré ou coupé de lait et les objets qui accompagnent le service sont parfois inconnus des artisans qui les fabriquent en Chine, lesquels travaillent à partir de commandes européennes", (ici Jingdezhenà. J’apprends que ces services à thé s’appellent aussi « cabarets », je croyais que ce terme (équivalent de cave) ne s’employait que pour les services à liqueur. J’enrichis aussi mon vocabulaire, je n’avais jamais entendu le mot subrécargue : il s’agit d’un terme de marine, c'est un "agent embarqué en supplément de l’équipage normal, qui représente à bord les intérêts de l’armateur ou de l’affréteur et veille à la gestion de la cargaison", merci monsieur Robert. Je suppose que cet agent très spécial a dû avoir en main ce type de document qui est un contrat sensé attester de la qualité du contenu des caisses négociées âprement… D’autant que "Les falsifications sont banales. En Chine, on teint le thé et, en Angleterre, on fait passer les feuilles de sureau pour un produit chinois !" J’ignorais cela. Et ce n’est pas terminé, je découvre une autre acception au mot singerie : "imitation maladroite ou caricaturale" (re-merci monsieur Robert). Et là, mystère du fonctionnement de la mémoire à long terme, me voilà replongée dans un passé bien lointain, mon examen de philo ! J’ai devant moi un Jésuite, très agréable à regarder, mais très difficile à comprendre pour la majeure partie des étudiants. (Il s’appelait l’Abbé Clairbois mais son surnom était Sombrebûche). Pas pour moi, j’aimais ce cours et la question que je tire est : Le Non-être est, l’Etre n’est pas. Je bois du petit lait, j’ai non seulement parlé de tout ce qui était dans le cours mais comme j’avais adoré cette phrase, j’avais été rechercher dans une Encyclopédie de quoi vraiment faire le tour de la question, non pas pour éblouir ou par "manche-à-ballisme", plus simplement c’était ma façon de faire avec les matières que j’aimais (alors qu’avec celles que je n’aimais pas, je sélectionnais le minimum vital pour ne pas être recalée)… Je développe donc le sujet devant un prof qui semblait intéressé mais quand j’ai eu fini, il me dit avec un grand sourire : NON, ce n’est pas correct. Il faut dire qu’il avait la réputation d’être assez tordu pour impressionner les étudiantes à l’examen. Comme j’étais certaine de moi, je lui décoche mon plus beau sourire en lui disant que je sûre d’avoir bien répondu, et même au-delà de ce qu’il y avait dans le cours. Son sourire s’agrandit encore et il me répond qu’il y a un mot incorrect : "On ne dit pas acceptation, mais acception, mais vous avez raison, le reste est TB, vous pouvez aller." Ce mot, je ne l’ai évidemment jamais oublié ! Je n’avais plus jamais repensé à cela. D’autres anecdotes me sont revenues : un autre prof, sadique celui-là, choisissait le plus grand auditoire et se mettait tout au bout, ce qui nous obligeait à traverser ce grand espace et pour certaines, c’était très flippant, d’autant qu’à son dernier cours, il nous avait prévenu de la chose en ajoutant qu’il savait rien qu’à notre démarche si nous réussirions ou pas. Il m’en fallait plus pour être impressionnée, j’ai marché d’un pas guerrier et je m’assieds sans y être priée alors qu’il nous avait prévenues d’attendre son autorisation…; j’ai vu à sa tête que ça ne lui plaisait pas trop. Il sort alors un travail que nous avions eu à faire, j’avais eu 14 alors que sa cote maximale était 15, j’étais donc tout à fait à l’aise. Il condescend à me dire que c’est un bon travail, puis il redresse la tête et ajoute : "et très bien écrit, vous avez une très belle écriture". Je n’en revenais pas, j’aurais dû m’attendre à ce qui suit : "Savez-vous que la calligraphie est l’apanage des imbéciles ? Nous allons vérifier cet adage". Manque de bol pour lui, cet adage était faux ! L’année suivante, nous apprenions son suicide. Il était prof de Psycho différentielle.Je reviens à ma lecture. Pour illustrer à l’époque l’engouement de la France pour la Chine, l’auteur cite un écrivain… anglais, je vous laisse méditer cela. Je jette un dernier regard sur ce délicieux E-Mei dont il ne me restait que de quoi faire une petite théière, heureusement il peut s’infuser 2 fois. Ce fut mon thé de lecture, mais c’est certain, il n’était ni teint ni trafiqué ! Par contre, je l’ai dégusté à peine tiède pour ne pas irriter plus ma langue. Cet après-midi, retour en terrasse, même activité de lecture… mais autre thé, un oolong glacé. J’ai ressorti cette carafe, je n’imaginais pas qu’elle pourrait encore servir cette année. Les grandes feuilles, infusées 4 heures à froid, n’ont sans doute pas encore tout donné, elles enrichiront d’autant plus la jardinière. J’arrête ma lecture pour me transporter en pensée chez Néo-Thé, il y a une dégustation de thés verts animée par Pascal Delot, j’attends avec impatience le compte-rendu… Mademoiselle-Thé, si tu me lis, je suppose que tu vois ce que je veux dire …. J’ai passé une merveilleuse journée, il m’en faudrait quelques autres, la preuve ? Je dois prendre ma tension matin et soir quand je n’oublie pas… ce matin j’avais 11.5 / 6.4 de tension et ce soir 12.8 / 6.9, CQFD ! Malheureusement, ce ne sera pas pour demain, il paraît qu'il pleuvra et que la température sera de 20°, no comment.

4 commentaires:

Sylviane a dit…

Comme tu le sais en ce moment ce qui me manque le plus c'est le temps.
Mais je "passe" quand même sur ton blog presque chaque jour. Ce matin, plein de souvenirs me sont revenus quand je l'ai ouvert et que j'ai vu la première photo. J'ai mis un peu de temps à aller plus loin. J'aimerai tant avoir le temps de lire ce que j'ai commencé à mettre de côté pour "plus tard", ce livre entre autre, pour pouvoir en discuter avec toi.

Ici temps épouvantable, froid avec une assez grosse pluie, c'est vraiment l'automne, nous devons allumer les lumières dans les pièces, tout ce que j'aime.....

Francine a dit…

Merci d'être passée comme tu dis, avec ton emploi du temps, c'est déjà un exploit... mais en laisser un mot, je dis BRAVO. Courage d'autant que le temps n'aide pas...
Je me suis régalée hier, tu t'en doutes. A très vite j'espère

T Douez Favier - Cha Suki a dit…

Bonjour Madame,
Je vous remercie beaucoup pour votre commentaire à propos de mon travail, et aussi pour le lien que vous avez déposé sur votre blog.
Le milieu du thé est un milieu où tout le monde semble se connaitre. Je ne connais personne mais cela n'éprouve absolument pas la passion qui m'anime, ni d'ailleurs l'envie de la faire partager.
Cordialement Tony

Francine a dit…

Ton blog est une véritable mine d'or, il est donc normal d'en faire état, d'autant qu'on y trouve des choses traitées de manière très personnelle, originale et présentées de magnifique façon!