Je commence
la journée par un Matcha très corsé.
Je ne suis jamais seule quand je bois du thé, malgré les apparences. Tous les
objets me rappellent de belles rencontres et de très beaux gestes
d’amitié : le set de Mich, le Matcha
de Guillaume, le bol de ma chère Chantal, le disque de Lune et la
calligraphie de Staf.
C’est ce que je compte faire, ce moment occupera
l’essentiel de ce jour.
Et c’est à eux que je pense en savourant ce
breuvage, avec gourmandise par toutes petites gorgées, autant de souvenirs
impérissables…
Musique, méditation et lecture au programme.
Je ne sais
combien de fois, j’ai écouté ce disque, je ne m’en lasse pas, envoutée que je
suis par le shakuhachi, cet instrument qui me procure une paix absolue et me
permet de vivre l’instant intensément, cette musique me vide le cerveau, cela
doit être cela le "souffle du zen".
Je me replonge alors dans
cette mine d’or vert qu’est le livre de Valérie Douniaux, chaque fois, je trouve des informations que
je n’avais pas imprimées. Ce n’est pas un simple guide mais bien un éclairage
sur ce Japon qui n’a pas fini de m’intriguer.
Musique, méditation, lecture
terminées, je m’apprête à découvrir le contenu de ces 2 boîtes vertes griffées ThéÔdor,
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2013/05/tout-dabord-mon-premier-mercia-mon-amie.html
. Le
contenu de la première est un Yame cha.
Les feuilles sèches sont d’un vert foncé parsemé ça et là de feuilles plus
claires vert pâle tirant vers le jaune.
Je suis à la lettre les conseils
de préparation : 3g dans 10 cl d’eau filtrée à 70° pendant 45’’. La
liqueur est jaune pâle tirant sur le vert. Parfum végétal très doux et onctueux.
Deuxième passage pendant 1 minute, la liqueur est d’un jaune-vert plus
profond, La saveur est plus prononcée mais reste à dominante végétale de gazon
fraîchement coupé.
La 3e
infusion à 1’15’’ redevient plus pâle et donne des notes douces, légèrement
sucrées.
Et de magnifiques feuilles infusées, on a envie de les manger.
Je tente un 4e passage mais si la couleur reste belle,
la saveur végétale a complètement disparu, il ne reste qu’une douceur sucrée,
umami ?
Les feuilles infusées sont d’un beau vert brillant quasi
uniforme, comme chaque fois que je découvre un nouveau thé, je les goûte et à
ma grande surprise, elles sont coriaces. En feuilletant la bible de Valérie,
j’apprends que les feuilles infusées s’appellent le chagara ou "marc de
thé." Même si j’ai aimé ces saveurs printanières, je n’ai pas été
étonnée, les saveurs sont celles d’un Sencha de qualité.
Je passe
maintenant au Tamaryoku cha de Kyûshû,
récolte du volcan. C’est un inconnu pour moi. Ce qui me frappe d'abord c’est
l’aspect des feuilles sèches, la plupart d’entre elles n’ont pas la forme
habituelle d’aiguilles de pin, mais on dirait comme de petites accroche-cœur.
Les parfums qui se dégagent sont complexes, notes marines entre autres mais
j’ai l’impression de percevoir aussi des notes mentholées…
Première
infusion de 3g dans 10 cl d’eau filtrée
à 70° pendant 45’’. La liqueur est d’un jaune pâle légèrement verdâtre. Saveur
très douce, beurrée et mentholée mais pas que. Emotion gustative intense face à
ce breuvage si subtil.
Les feuilles après cette première infusion, d’un
beau vert brillant sont déjà bien ouvertes.
Deuxième passage à 1 minute.
Mêmes saveurs et une belle rondeur en bouche.
3e infusion à
1’15’’. Ici, les saveurs évoluent, à côté des notes végétales apparaissent
maintenant des notes marines et iodées plus présentes.
Toujours d’aussi belles feuilles
brillantes et de plus en plus ouvertes.
Le 4e passage dure 2
minutes. La liqueur est toujours aussi subtile et soyeuse et ces notes douces
et sucrées, ici aussi je pense qu’il s’agit de cette fameuse cinquième saveur,
l’umami.
Je goûte aussi ces feuilles, elles sont très douces, je sens que
je les emploierai bientôt en cuisine. Je suis sur un petit nuage, j’ai encore
en bouche ce thé exceptionnel, une vraie découverte, je pense que cette boîte
se videra très vite ! Je reçois ma filleule vendredi, je suis certaine
qu’elle va l’adore, il n’y a pas que le Yamato
Kabuse Sencha ! Ce voyage au Japon va s’arrêter ici mais j’y
retournerai très vite… Une fois encore,
je m’étonne de cette force du thé, la seule boisson qui non seulement fait
voyager sans quitter son salon mais qui permet aussi de faire émerger tant
d’idées positives. Et je repense à ce proverbe japonais : "Si
un homme n’a pas de thé en lui, il est incapable de comprendre la vérité et la
beauté" …
2 commentaires:
Magnifique, tu me donnes l'eau à la bouche. Que j'aime ces thés japonais. Je n'ai jamais tenté chez Théodor pourtant mais je note ton "Tamaryoku cha de Kyûshû, récolte du volcan".
Et ce livre de DOUNIAUX, vraiment bien alors?
Merci Vanessa. Je te recommande effectivement ce thé de la récolte du Volcan, j'en rêve parce que pour le moment, j'ai un rhume qui m'empêche d'en goûter les subtilités. Quant au livre de Valérie Douniaux, c'est une mine d'or! C'est bien plus qu'un simple guide, tu dois absolument te le procurer! Bonne soirée, bons thés, biz
Enregistrer un commentaire