D’abord, celui de veiller tard et dehors. Déjà vendredi soir, j’ai dû être à
peu près la seule Belge à ne pas être devant la télévision, malgré la demande
expresse de mon mari de suivre le match avec lui. Je n’ai jamais compris
pourquoi on obligeait ces joueurs à courir derrière un ballon et à se le
disputer, il serait plus simple qu’ils aient chacun le leur… Un deuxième bon
effet est celui de me réveiller tôt et en pleine forme !
Je peux ainsi
assister, toujours émerveillée, à la montée de l’Astre. Surtout aujourd’hui,
jour de la saint Médard à la funeste réputation ! Pourtant, je reconnais
que les arbres et les plantes auraient bien besoin de pluie…
Le thé
correspond à mon état d’âme de ce jour, ce sera le Tumsong, ce jardin des cœurs
heureux griffé ThéÔdor.
Je le savoure d’abord en pensant avec
reconnaissance à ceux qui ont formé une longue chaîne pour que ce breuvage
arrive jusqu’ici : la nature d’abord, soleil et brume qui ont donné ces
arômes subtils aux feuilles, les cueilleuses aux doigts de fée, ceux qui l’ont
manufacturé ensuite et enfin celui qui l’a sélectionné avec amour.
Les
tasses suivantes accompagneront ma lecture. Il y a quelques temps, j’ai eu
envie de reprendre tous mes livres pour comparer comment chaque auteur traitait
l’Histoire du thé. Si 95% des informations se recoupent (seuls le style
diffère), ce sont les 5 autres % qui m’intéressent. Et parmi ceux-ci, de surprenantes
découvertes et autant de points d’interrogation.
Ainsi dans Les
secrets du thé de S. Worwood (page 17) : "Il faut cependant savoir
que même s’ils sont aujourd’hui friands de thés noirs, les Américains ont
d’abord et longtemps bu du thé vert uniquement, auquel ils ajoutaient du beurre
et du sel.". Et page 19 : "Le thé est entré en
Occident en empruntant la route de la soie vers le 1er siècle après
Jésus-Christ." C’est vrai que tout est dans le "vers"
qui ici est synonyme d’approximation.
Il fait de plus en plus doux, je
quitte l’intérieur pour l’extérieur, et l’Inde pour le Japon avec ce Matcha dont le vert s’harmonise bien
avec ceux du jardin.
Et ces fleurs de colza avec le jaune du soleil. Et à
propos du Japon justement je lis page 19 : "(…) Dès 1556, le Portugal
avait déjà ce que l’on appelle un comptoir en Chine et en ouvrait un autre au
Japon " Je croyais que le Pays du Soleil levant était encore
fermé aux étrangers à cette époque, à vérifier donc. Il est temps maintenant de
songer à la préparation du dîner.
D’une terrasse à l’autre, le thé
toujours, ici un cocktail gaspacho / thé Cocotte
de chez ThéÔdor et des légumes à la croque sel / Matcha.
Mais pas de lecture, il faut que je surveille la
cuisson des tomates farcies et quand je lis, j’oublie tout ce qui se prépare.
La sauce tomates est rehaussée par toutes les herbes aromatiques de cette
jardinière, elles poussent aussi vite que les mauvaises
et leur parfum se
répand déjà.
Cela ne m’empêche pas d’observer également la jardinière aux
fraisiers.
Je crains qu’il n’y en ait pas cette année, soit les fleurs
n’ont pas été fécondées,
soit le peu de fruits sont encore très verts.
Et côtoient des fleurs stériles.
Distraction…
Un deuxième verre
de ce si rafraîchissant cocktail spécial et le repas est prêt. L’après-midi est
consacré aux inévitables courses, mais par ce temps même ces corvées paraissent
plus légères.
Une pensée émue à Josiane qui couve encore ses petits tandis
qu’ici ce sont déjà des adolescents… Mais le plaisir n’est pas que dans le thé,
il est aussi dans les pieds… après une séance de réflexologie.
En
rentrant, un tour au jardin.
Je ne me lasse pas de regarder ces voluptueux
rhododendrons. Et le thé m’accompagne, dans mon biberon rempli de Thé vert Danse du Dragon glacé, griffé Tchang
de Chine. Cela fait un bail que je ne suis plus allée dans ce petit
coin de Chine, il faudra y remédier.
Ce n’est pas par hasard que j’ai
choisi ce thé-là précisément, bientôt, un petit Dragon d’eau illuminera notre
maison.
C’est encore à ce bonheur que je pensais en écoutant les sons
caractéristiques du soir qui tombe lentement pour faire place à une nuit noire
et un beau ciel étoilé.
Quel contraste ce matin.
Un vrai ciel de
saint Médard et pas encore 10°.
J’ai de quoi me réchauffer avec ce Puttabong qui me rappelle des moments
inoubliables chez Cha-Hû-Thé à LLN : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2013/05/une-journee-magique-comme-je-les-aime.html
. Infusé
cette fois en théière comme thé de lecture. J’ai à peine commencé ma lecture
que mon mari m’appelle et m’attend au bas des escaliers avec cet air que je
connais bien, que me réserve-t-il ? J’ai eu très vite la réponse, je dois
fermer les yeux avant d’entrer dans le living
où m’attend ce magnifique
bouquet ! Ma surprise est grande, c’est la fête des pères et je n’en suis
pas un… c’est "seulement" notre anniversaire de mariage me dit-il. Je
compte rattraper cet oubli en lui préparant un de ces dîners dont j’ai le
secret mais il n’en est pas question, il m’invite au Shangri-La. Moments
agréables et quelques fous rires dans ce Paradis. Surtout quand, à la fin du
repas, il demande au patron s’il n’a pas du … Maté, c’est devenu une vraie obsession.
Je lui propose alors
de passer par un autre Shangri-La, m’attendant à un refus. Mais que nenni, il
accepte.
Le premier thé, le Ye
Sheng Zia ou bourgeons pourpres,
ne m’est pas inconnu et déjà cette émotion particulière liée à la rétrolfaction
et à ma première rencontre avec Jing : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2012/12/un-fabuleux-premier-week-end-de-decembre.html
.
Avant
même d’y porter mes lèvres, je revis ces moments intenses.
Ici, toujours
la même ambiance, unique.
L’attente avant l’extase…
Et encore et toujours
les beaux gestes de Source de Lumière.
Mon mari consulte les notes reçues
avant de goûter ce nectar, il est conquis et ne repartira pas les mains vides,
oublié (momentanément) son obsession…
Les feuilles, toujours aussi belles,
n’ont pas encore tout donné.
Mais Jing nous propose un Bu Lao Dan,
l’Elixir de Jeunesse éternelle, et
ici aussi je me replonge quelques mois en arrière : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2012/12/retrolfaction.html
...
La
couleur de l’infusion en dit long sur ce thé dont la fabrication a pris entre 3
et 5 ans, j’ai ai parlé le 12 décembre dernier.
Hélène comme à son habitude sert les amis du
thé.
Et Jing les occupants de la table.
Magnifique couleur ambrée
pour ce nectar impressionnant.
Mon mari et sa charmante voisine se
nourrissent intellectuellement, tandis que d’autres boivent les paroles de Jing.
Répondant à
une question, elle explique que ses théières sont fabriquées en argile mauve de
Yixing, la meilleure et quasi épuisée sur place, à tel point que les Japonais
en ont exporté une grande partie au Japon. L’autre partie se trouve à Taiwan.
Une fois encore j’aime observer la concentration des participants.
Ce
nectar passe tout seul…
Les feuilles infusées feront ce soir le bonheur de
celui ou celle qui les emportera.
Encore une vieille connaissance et une vraie merveille:
le Ji Pin Dian Hong, ce thé rouge de
grade exceptionnel cultivé à +/- 500
m d’altitude.
Je me rappelle ses notes typiques des
thés du Yunnan, sa texture liquoreuse que je retrouve ici avec bonheur. Et que dire
de son incroyable longueur en bouche !
Six infusions plus tard, les
belles n’ont pas encore tout donné, Jing nous propose une pause, même si mon
mari est ravi d’être venu, il souhaite rentrer. C’est à regret que je quitte ce
lieu hors du temps qui porte si bien son nom Source de Lumière.
Je ne repars pas les mains vides…
Et pour ceux qui ne liraient pas ces
beaux idéogrammes.... Dès que je reviendrai de voyage, je m’en occuperai. Merci
une fois encore chère Jing, mon mari a vraiment apprécié, quant à moi…
Demain, plein de choses à faire avant mon départ mardi, je peaufine donc mon
voyage aujourd’hui tout en savourant ces mauvaises herbes au nom qui correspond
si bien à mon état d’esprit.
D’autant que la grisaille a fait place à ce
beau ciel, il a fallu attendre 20 heures…
Au moment de boucler le billet,
je reçois une belle histoire,
elle s’intitule :
Petit Dragon et
la soupe au potiron, je ne résiste pas... La journée se termine vraiment en
beauté, merci la VIE.
3 commentaires:
Sais-tu que nous avons au moins un point commun : un petit-fils entre France (ou Belgique, peu importe)et Taiwan et bien sûr le goût du thé!
Je serai à Paris les 20 et 21 juin. Et toi?
Eh bien, quelle coïncidence, j'ai tellement hâte de le serrer dans mes bras!
Figure-toi que je serai également à Paris les 20 et 21, on pourrait se voir le 20 vers 17 heures, qu'en penses-Tu? Bonne soirée, bons thés...
Ce serait super, je t'envoie mon n° de portable par e-mail
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