Un dernier regard sur ce superbe ciel moutonné et
me voilà prête à rentrer au pays. Voyage rapide et sans encombres, Marc est un
chauffeur fougueux. Pendant le trajet, Sylvie a eu la bonne idée de mettre un
CD de vieux machins des années 60 (ils n’étaient né ni l’un ni l’autre), et me
voilà replongée "quelques" années en arrière, avec ceux que l’on
retrouve à jamais gravé sur CD mais aussi Gilles Dreu, Anne Vanderlove, Leny
Escoudero, pour ne citer qu’eux, gravés dans ma mémoire mais pas sur CD.
Souvenirs exaltants, émotion à la hauteur. Je retrouve mon mari, le jardin et
mon salon bleu-thé où je n’ai pas le temps de m’attarder…
J’ai un
rendez-vous tout près de cette place Saint-Pierre si joliment fleurie.
Ma
chère Jing dans ce lieu dédié à l’Esprit du Thé qu'elle incarne si bien, prête à nous emmener sur cette
Voie du Thé.
Et je ne suis pas seule….
Comme thé d’accueil froid, un Gaba Cha, très rafraîchissant. A
refaire quand le temps sera à nouveau au beau-fixe… Jing conseille 6 à 7 heures
d’infusion, j’ai hâte de tester cela.
Revoilà cette fameuse 7e
famille, avec ce petit sachet composé de 3 étranges thés à la liqueur à la fois
amère et sucrée dont le mélange a des propriétés détoxifiantes.
Un des 3
composants est le fameux Qi Nan, le
plus parfumé. C’est celui qui donne des notes d’encens au breuvage.
Le Gaba infusé à chaud cette fois.
Nous passons maintenant à un Tie Kwan
Yin de 10 ans d’âge torréfié au bois de litchee, cela promet.
Rien
qu’à voir la couleur de ce premier passage, je salive déjà.
Comme chaque
fois,
j’aime observer le visage et la concentration
de mes amies du thé avant qu’elles ne
mettent des mots sur ce que leurs autres sens leur font découvrir. Et ils
viennent, enthousiastes à chaque passage : crème brûlée avec un
arrière-goût acidulé, tarte meringuée, caramel beurre salé, affolement des
papilles, émotions gustatives et beau partage autour de ces feuilles qui
reflètent l’amour du travail bien fait…
Elles n’ont pas encore tout donné,
Fabienne pourra prolonger le bonheur chez sa fille…
Nous voici maintenant
dans le Yunnan
avec cette galette de Pu Er cuit de 2005.
Issue de la
collection de l’Association de la Recherche sur la Voie du Thé.
Belle
couleur acajou de cette première infusion, mais là déception : je ne
retrouve pas tout ce qui me fait vibrer dans le Pu Er, ni la qualité de la
galette ni le dosage ni l’infusion ne sont responsables mais c’est bien mon
corps qui ne se fait pas à ces saveurs qui pour moi sont typiques de l’automne
et de l’hiver, je sens que tout y est pourtant… J’ai cela avec mes propres Pu
Er. C’est comme pour le thé blanc et certains thés verts en hiver, je les
trouve fades.
Jing qui connaît ma passion pour les Pu Er nous propose
alors de découvrir ce thé au pomelo 2006, composé du fameux Elixir de jeunesse éternelle, ce fameux
thé qui doit absorber la lumière du soleil et puis celle de la lune, j’en ai
déjà parlé entre autres ici : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2012/12/retrolfaction.html
et là: http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2013/06/deuxieme-week-end-de-juin-le-bonheur.html . Déjà concassé, bien à l’abri dans
cette magnifique jarre, contrairement au mien que je n’ai pas encore osé fragmenter.
Infusé en zhong : 3 -4 morceaux d’écorce et +/- 4 g de ce thé.
Dès la
première infusion, nous sommes séduites : incroyable fraîcheur due à ce magnifique
agrume.
Les saveurs subtiles restent constantes
d’un passage à l’autre.
Je veux acheter la même jarre pour mon pomelo mais la seule qui reste est
plus grande, trop grande. Je propose alors à tout hasard à Source de Lumière de
lui ramener mon pomelo et d’emmener cette jarre, elle accepte, je suis aux
anges.
La voilà maintenant dans mon salon bleu-thé, émotion…
Fabienne
effectue ses achats et c’est à regret que nous quittons après avoir passé plus
de 2 heures dans ce lieu hors du temps. J’ai beaucoup aimé écouter les échanges
entre Fabienne et Jing à propos de leur lieu de ressourcement respectif :
une abbaye pour Fab dans le pays de son papa. Et LE sanctuaire du Maître de
Jing dans les montagnes au nord de Taipei, j’ai vraiment apprécié ce
parler-vrai. J’aurais voulu l’étrenner mais je sens la fatigue après cette
journée marathon, je préfère être plus reposée.
Ce matin, le ciel est
gris souris et il fait à peine 11°.
Je choisis donc d’infuser ce Pu Er millésimé griffé ThéÔdor,
le temps très humide risque de me le faire apprécier cette fois, ce qui fut le
cas, ouf. Je l’infuse en théière sous l’œil de Lu Yu ce qui me plonge à nouveau
dans des souvenirs émus : c’est chez Li Hua que j’ai craqué à la fois
pour la statue et pour ces 2 CD, The colorful Yunnan Rhythm. Je
découvre le premier consacré à la musique instrumentale des minorités, je suis
séduite, il faudra que je m’imprègne de ces sonorités si particulières.
Ce
midi, en route pour Bruxelles dans ce lieu improbable…
Fabienne a dû malheureusement
y renoncer à son corps défendant, je boirai à ta santé, promis. Je retrouve avec bonheur ces 2 passionnés
déjà à l’œuvre.
Comme thé d’accueil, un Sencha Hosen d’Ippodo. En version infusion à froid.
Et en version infusions à chaud à 80° pendant 50 secondes et les suivantes
toujours à 80° mais flash. Les saveurs sont à la fois subtiles et variées. Et
aucune astringence malgré la température plus élevée malgré et la 6e
infusion à … 95° ! Des notes très végétales des premières infusions à
celles un peu acidulées des intermédiaires pour arriver à ce 6e
passage d’où émergent les notes iodées, encore une incroyable découverte.
Pour
suivre, et comme thé d’apéritif,
un Matcha
Kan no Shiro
qui, après avoir été passé, sera battu dans une eau à
80°, encore une surprise.
Saveur très herbacée à la première gorgée puis
des notes plus iodées et cette fameuse saveur imami si typique que j’arrive
enfin à reconnaître.
Je le fais goûter à Maria, venue exprès de Liège pour boire des thés dans un garage. Et elle est prête à revenir le week-end prochain...
Avec mon repas, un Karigame.
Il accompagnera
ces miso biscuits aux noix et sésame.
Première infusion à 60°, saveurs
complexes d’où émergent les notes herbacées et sucrées à la fois. La 2e
infusion immédiate est décevante, plate comme si ces belles feuilles fluo
avaient déjà tout donné.
Le garage accueille maintenant des visages connus
et réjouis : Olivier de L’heure bleue et Patricia et
Timothée de Cha-Hû-Thé, Pourquoi ne suis-je pas étonnée ?...
Je
continue à savourer l’évolution de ce Karigame
improbable. Le 3e passage avec moins d’eau et une eau plus
chaude est à nouveau comme je l’aime, entre sésame grillé et notes sucrées.
Les passages se suivent, c’est impressionnant, à la 6e infusion
ressortent des notes fleuries et une liqueur encore grasse.
En même temps,
j’observe mon voisin.
Il s’apprête à découvrir ce Gyokuro
dont les parfums excitent déjà ses papilles.
Et
voici d’autres habituées, pas une surprise non plus, elles sont toujours là où les événements liés au thé sont...
Adeline me propose
une … 7e infusion
que je partage avec Patricia qui y trouve des
notes de jasmin et encore cette texture grasse…
Ici, preuve à l’appui,
apparaît ma chère Maria… Instagram et Napoléon ont permis une telle bonne
surprise... revenons maintenant au thé, cette fois-ci, j’arrête le Karigane, je veux découvrir d’autres trésors.
A
commencer par ce Honey Oolong.
Première infusion très fleurie.
Il accompagne très bien ces gâteries presque
pas caloriques…
Le bar est complet, le salon également.
Et les
revoilà, en plein péché de gourmandise, oui, oui Brigitte, comme je vous
comprends, je suis passée par là !
Je m’apprête à continuer les
infusions de ce Honey Oolong,
quand un parfum envoûtant s’échappe de ces petites billes.
Je le délaisse
donc…
pour ce thé âgé si aromatique qu’Adeline a déniché à Taipei
dont les feuilles
après un rinçage immédiat dégage un parfum gourmand de caramel.
Adeline
nous fait goûter cette eau de rinçage, elle a bien raison, une grande douceur
et des notes de caramel mou…
Elle commence les infusions : 6 g +/-
10cl, 95° : la première à 55 secondes : crème brûlée au caramel.
la 2e à 1.25, la liqueur est plus épaisse, des notes de compote de figues
apparaissent et toujours le caramel très présent.
la 3e à 1
minute 55 donne les même saveurs.
Par contre, les petites boules ne sont
pas pressées de se développer.
4e infusion à 2 minutes et
quelque, pas de grands changement et toujours le même plaisir à regarder les gestes
précis d’Adeline qui, comme son frère, garde son calme malgré un travail
incessant depuis midi. Admiration.
Les saveurs de cette 5e
infusion à 3’ 35 sont complètement différentes, ce sont clairement des notes de
café qui apparaissent.
La 6e et dernière infusion de plus de 3’ également
est plus aqueuse et donne des notes très douces et sucrées.
Les feuilles
sont un peu plus épanouies mais pas encore tout à fait, elles sont de plus très
difficiles à ouvrir. Encore de grands moments d’émotions gustatives et de
partage avec mes voisins.
Et voici à présent les propriétaires de Nong Cha, c’est de là que provenait ce fameux "thé aux
asperges", un de mes coups de cœur de l’année dernière (http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2012/05/un-fabuleux-dimanche-passe-bruxelles.html
), il faut absolument que j’aille chercher celui de cette année.
Je pourrais encore parler de tous ces échanges autour de ce parfum qui se boit mais il est
près de 18h30, il est temps de regagner mes pénates après un dernier regard à
ces 2 hôtes toujours d’égale humeur. Merci à vous deux pour cette après-midi
magique.
En sortant, la surprise de voir ce beau ciel à l’opposé de celui
de ce matin.
En rentrant, un regard attristé sur ces pivoines qui n’ont
pas résisté à la pluie et au vent.
J’en sauve quelques-unes qui embaument
mon salon bleu-thé.
Le ciel n’est plus aussi bleu mais le soleil est
toujours aussi présent dans mon cœur après ce long week-end un peu fou.
2 commentaires:
Sur le chemin du retour, après un week-end automnale
(Sourire), mais quels superbes moments !!!!!Pas à pas sur la voie du thé, que tu as continué tout ce dimanche
Biz
J'espère que tu es bien rentrée sans trop de mal. Encore un superbe week-end. Bonnes vacances à vous deux, biz
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