samedi 16 novembre 2013

Que faire ce samedi 16 novembre à Paris ?

D’abord m’habituer au picotement sur les joues qui doivent encore se faire aux premiers frimas… 
Ensuite faire un énorme cadeau à mon petit mari en me rendant dans cet endroit qu’il affectionne, il mangerait des truffes comme je bois du thé… moi je déteste, même l’odeur me donne des hauts-le-cœur. Mais où petit-déjeuner à la Madeleine à part Fauchon, je ne connais rien dans le quartier. Me voici donc installée dans ce lieu que l’on dit raffiné et cosy.  Je commande le petit-déjeuner et en attendant, mes yeux horrifiés cherchent en vain quelque chose qui ne les heurte pas. 
J’hallucine : des tables laquées roses et ébréchées, 
des fauteuils tressés en plastique noir et blanc, des tentures qui font penser à des rideaux de douche 
et puis ces "trucs" pour achever le tableau. Vivement que le petit-déj arrive 
Mais là aussi, la déception, les théières  en argent d’antan sont remplacées par ces affaires métalliques, le thé est en sachet alors qu’à l’époque, c’était du vrac, pot d’eau chaude et un sablier en argent  permettait une infusion quasi parfaite. 
Quant au Darjeeling impérial, il n’a d’impérial que ce que le papier nous fait croire, c’est un blend et tout ce qu’on peut imaginer derrière ce mot sibyllin. Mais le clou du spectacle, au propre comme au figuré, ce sont les toilettes, éclairées en rose criard, plus genre "rue des dames" (= message très peu codé à qui se reconnaîtra... ), tape à l’œil et du dernier mauvais goût. Pour s’essuyer les mains, un rouleau de scottex, je cauchemarde ! Même si c’était très kitch, j’aimais l’ascenseur rose à la Barbara Cartland, mais dans ce lieu c’en est trop ! J’aurais dû prendre mon appareil photo, j’aurais pu le rechercher mais je n’avais qu’une hâte, sortir de ce lieu tape à l’œil où je ne remettrai plus les pieds. Je croyais aller me consoler chez Chajin mais deuxième déception, la boutique est fermée, aucune indication d’heure d’ouverture, je demande donc au voisin qui m’achève en me disant que les heures d’ouverture sont de plus en plus fantaisistes… Je fais l’impasse sur une nouvelle adresse, il fait froid et j’ai besoin d’une valeur refuge sure, ce sera Thés de Chine. Même si je trouve qu’il y a anormalement peu de circulation en ville, je crains de ne pas avoir de place libre chez Vivien, c’est samedi quand même…  Je ne risque rien, Vivien m’a annoncé qu’il reste le salon de thé mais qu’il n’y a plus de restauration de midi depuis le mois de septembre… Cela m’a fait le même effet que le jour où j’appris que saint Nicolas n’existait pas ! Mais il me dit que tout à côté s’est ouvert la semaine dernière un petit restaurant chinois, je m’y rends et rien que l’enseigne me console un peu. 
Cette légende achève de me séduire comme me séduit l'accueil souriant, simple et empressé des jeunes filles... 
précédé de nems au poulet et aux crevettes. 
Au centre de la pièce, 
une jeune fille prépare les pâtes comme là-bas. 
Je suis très émue, souvenirs et nostalgie, je me retrouve dans certains endroits de Taiwan : 
mêmes gestes précis, même dextérité. 
Je vais bientôt pouvoir y goûter
Et voilà ce plat légendaire, un délice pantagruélique aux saveurs subtiles, je me réchauffe enfin au propre et au figuré dans ce lieu simple et authentique. 
je ne l’achève pas, j’ai envie de perles de coco. Une très belle découverte, je reviendrai ! 
Et maintenant le dessert du dessert, un En shi yu lu, j’avais envie d’un thé vert alors que le temps est plus aux thés rouges ou aux  Pu Er.
servi dans la même théière mais cette tasse, pas chinoise du tout a remplacé les jolis petits bols. 
Je n’ai pas détecté la châtaigne mais bien les notes iodées.  
Je suis requinquée et me dirige maintenant vers le Trocadéro, 
là au moins je sais que je ne serai pas déçue. 
La boutique commence à préparer Noël. 
Mais chaque fois que j’y suis, c’est toujours la fête… 
Ils me tentent ces deux-là, mais non, je ne peux pas, je n’ai plus de place. Mais pourquoi donc me font-ils penser à la théine… 
Pendant que Sylvie prépare ma commande, nous papotons joyeusement. De thés et de nos chouchous du moment, pour elle le Yunnan HU (que je ne connais pas mais plus pour longtemps...), pour moi les Pu Er. Moments forts pour terminer cette journée spéciale qui avait pourtant mal commencé, merci Sylvie. Je vais commencer à préparer ma valise ce ne sera pas le plus simple… Demain, c’est le dernier jour de ce périple, je sais déjà qu’il sera flamboyant…

3 commentaires:

Mab a dit…

Que de contrastes dans le parcours de cette journée! Du "rose criard"( ;-) )
aux retrouvailles de la crèmerie!
Merci pour tous ces partages, :-)

Stéphane a dit…

Malheureusement, Chajin est fermé le samedi depuis quelques années déjà.
Il vaut mieux prévoir de venir en semaine et appeler Carole dans la matinée pour être sure qu'elle reste ouverte.

Francine a dit…

@ Marie-Aline: Eh oui, les contrastes permettent d'apprécier d'autant l'excellence...

@ Stéphane: merci pour cette info, j'en tiendrai compte la prochaine fois

Bonne journée, bons thés... japonais ou autre à vous deux