J'ai quitté la maison à 5h15 pile
parce qu'il faut être à l'aéroport 2 heures à l'avance... l'avion décolle à
7h30.
Sauf qu'il est 8 heures et nous sommes toujours cloués au sol à
cause de la purée de pois. Deuxième "bonne" nouvelle, J'ai réservé un
vol direct Bruxelles-Marrakech sur le papier, j’apprends à l’aéroport que
l’avion passe d'abord par Agadir. Et j'apprends qu'il est impossible de prendre
un bus Agadir- Essaouira. Je dois rester dans l'avion pour aller à Marrakech et
seulement là, je pourrai prendre le bus, je vais donc perdre plus de 2 heures!
Ah si seulement j'avais un thé pour me consoler mais de ma place j'ai une vue
plongeante sur les victuailles parmi lesquelles des petits sachets jaunes! Nous
avons finalement décollé à 9h50, deux heures et quart plus tard donc, et
interdiction de ressortir de ce clapier… Je sais maintenant ce que vivent les
poules (et les coqs) élevés en batterie !
Une petite distraction
cependant, visite dans le cockpit et petite discussion avec les pilotes,
charmants et pleins d’humour.
Eh oui, je suis revenue à mes non-premières
amours, sucre et citron, avais-je le choix?...
ce non-thé pour accompagner ce petit-déjeuner très
tardif.
Et nous voilà à l’aéroport d’Agadir. Normalement je n’avais pas le
droit d’aller sur la passerelle, je ne suis assurée qu’à l’intérieur de
l’avion !
Mais j’ai pris mon air le plus suppliant et finalement j’ai
pu aller respirer un peu l’air ensoleillé.
Quel contraste avec ce qui
précède, je suis seule dans ce mini bus flambant neuf qui va m’emmener à
Essaouira, à 170 km
mais plus de 3 heures de route. Et le chauffeur est adorable, il me détaille
tout ce que l’on voit sur cette longue route un peu monotone, cela fait du
bien, merci Abdul.
Sur ce monticule sont plantées des antennes satellite,
je croyais que les inscriptions traduisaient le nom de m’entreprise, il n’en
est rien, c’est la devise du Maroc, Dieu, le pays, le Roi. S’ensuit une intéressante
conversation sur la religion, très vraie.
Je n’oublierai jamais ce beau geste, un vrai
cadeau que je savoure avec reconnaissance et gourmandise.
Et la route
continue à défiler, elle me semble interminable, j’ai vraiment hâte d’arriver à
l’hôtel. Mais Abdul s’arrête dans une coopérative de fabrication d’huile
d’argan. S’il n’avait pas été aussi adorable, j’aurais refusé
mais je ne
regrette pas d’y être allée
même si j’étais un peu beaucoup zombie.
Je suis impressionnée par le travail de ces femmes abîmées par la vie
à
qui ce genre de travail redonne une dignité. J'avais vu un reportage sur Arte qui m'avait beaucoup touchée, c'est ici qu'il a été tourné.
La jeune fille qui m’a servi
de guide m’offre le thé, noir et froid.
Et me propose de découvrir ces
gâteries à l’huile d’argan alimentaire : huile et miel et pâte à tartiner.
Me voici enfin à l’hôtel après cette journée folle, levée à 4 heures, arrivée à
destination 15 heures plus tard. Je n’ai qu’une envie, aller dormir après avoir
pris un bain chaud. J’ai fait le tour de l’horloge, je me sens reposée
maintenant et un peu (beaucoup) excitée.
Le voilà enfin cet océan !
J’ai d’abord voulu me rendre à la médina en marchant le long de l’eau les
pieds dedans, mais elle est trop fraîche encore, je me contente de la "digue".
Me voilà maintenant face à la porte Bab Saa,
arrivée à l’horloge tourner à droite puis sous les arcades
tourner à gauche
et tout au bout de la ruelle,
ce que j’attends avec impatience depuis
des mois
la fameuse exposition.
Je n’en dirai pas plus pour le moment
Cet extrait du livre d’or vous donne déjà le ton. J’y suis restée 3 heures
et lui consacrerai un billet entier.
J’y retournerai demain...
En
sortant, une boisson s’impose, j’aurais voulu le thé royal mais il n’y en a
pas, et je ne saurais jamais de quoi il était composé;
je me rabats donc sur ce simple thé à la menthe servi non sucré,
avec la possibilité d’en mettre. Belle idée, ce breuvage l'est parfois beaucoup trop.
Je retourne face à l’océan pour me
reposer un peu. Ce clapotis me berce, un petit vent souffle très doucement.
Et pour me sustenter, une salade marocaine composée de tomates aux
échalotes, de carottes râpées et de chatchoukas, en même temps que les émotions
gustatives en viennent d’autres, très fortes, liées à des souvenirs heureux,
très lointains mais encore très présents.
Oranges à l’orientale parsemées
de cette herbe incontournable ici, un dîner très sain, très goûteux, je suis
prête à reprendre la route, direction une autre porte d’entrée à la médina.
Je dois trouver un plateau rond en racine de thuya pour Cha Hua, mais
jusqu’ici il n’y a que des ovales mais je ne renonce pas !
Balade
digestive
dans ces ruelles typiques.
Pleines de petits ateliers
d’artisans qui travaillent ce fameux bois. Je n’ai pas encore trouvé LE plateau
mais j’ai craqué pour ces sous-verres et le sourire de celui qui les a
fabriqués avec amour et savoir-faire.
Mais j’ai un but précis cet
après-midi… Comment ne pas résister ?
Oui il est bleu, comme
beaucoup de choses ici à commencer par les taxis.
C’est un lieu improbable tenu par une
artiste peintre dont je parlerai plus longuement plus tard, il vaut vraiment le
détour
même si le thé servi, à la menthe séchée bio est très décevant.
Les feuilles emprisonnées dans cette boule ne donnent pas un goût
agréable, j’y reviendrai.
Le vent s’est levé maintenant, je retourne à
l’hôtel
où j’espérais faire un saut dans la piscine, mais elle est trop
froide, les vagues à la surface sont l’œuvre de ce petit vent que j’aime
pourtant mais qui rafraîchit trop.
Pour me consoler, je vais prendre un
thé à la menthe au bar, mais là LE choc, je n’en crois pas mes yeux, c’est ce
qu’on ose servir dans cet hôtel, je parle de l’ustensile. Dégoûtée, je ressors
me promener le long de l’eau et assister à la tombée de la nuit en pensant à ce
qui se passe ce soir chez Source de Lumière (= message codé…). Ceci résume trop
brièvement ces 2 jours de bonheur.
5 commentaires:
Au risque de passer pour une imbécile, qu'est-ce qui choque sur la dernière photo ? Que la théière soit en métal ?
Un plaisir de te suivre dans ces découvertes et d'admirer ce nomadisme qui te caractérise, moi qui suis plutôt une "vagabonde sédentaire". Bon séjour.
Superbe, cette journée et tous ces "bleus' que tu nous envoies!
Profite bien de tout ... en faisant attention à la "Tourista" tout de même ... !
Vivement ton billet sur l'expo "thés"!
Bizzzz printanières
@ Hécate: cet ustensile n'est pas une théière, c'est le genre qui sert à la fois de cafetière, de pot à lait et même de théière dans certains hôtels impersonnels. Pour moi, c'est indigne d'un établissement qui affiche 5 étoiles.
@ Lune: merci pour ce commentaire qui m'a bien fait rire! Le nomadisme est dans mes veines depuis très longtemps, adolescente, je ne tenais déjà pas en place, ma mère m'avait surnommée "Julie vadrouille", je salue en toi la vagabonde sédentaire.
@ Marie-Aline: MDR! pas de tourista pour moi et je peux te dire que je ne me suis privée ni de salades ni de fruits frais. Par contre, j'ai une sciatique qui s'est déclarée dans l'avion du retour, je conterai donc mon périple par épisodes.
A vous trois, bonne fin de soirée, bons thés.
OK pour l'explication ^_^
Bah je n'attends rien des établissements type hôtel en matière de thé...
Pour la sciatique je compatis. As-tu déjà testé d'aller chez un ostéopathe pour cela ? Ayant régulièrement des sciatiques, l'ostéopathie a changé ma vie pour cela !
Enregistrer un commentaire