vendredi 14 mars 2014

Deux jours trépidants dans la vie d'une Nomade

J'ai quitté la maison à 5h15 pile parce qu'il faut être à l'aéroport 2 heures à l'avance... l'avion décolle à 7h30. 
Sauf qu'il est 8 heures et nous sommes toujours cloués au sol à cause de la purée de pois. Deuxième "bonne" nouvelle, J'ai réservé un vol direct Bruxelles-Marrakech sur le papier, j’apprends à l’aéroport que l’avion passe d'abord par Agadir. Et j'apprends qu'il est impossible de prendre un bus Agadir- Essaouira. Je dois rester dans l'avion pour aller à Marrakech et seulement là, je pourrai prendre le bus, je vais donc perdre plus de 2 heures! 
Ah si seulement j'avais un thé pour me consoler mais de ma place j'ai une vue plongeante sur les victuailles parmi lesquelles des petits sachets jaunes! Nous avons finalement décollé à 9h50, deux heures et quart plus tard donc, et interdiction de ressortir de ce clapier… Je sais maintenant ce que vivent les poules (et les coqs) élevés en batterie ! 
Une petite distraction cependant, visite dans le cockpit et petite discussion avec les pilotes, charmants et pleins d’humour. 
Eh oui, je suis revenue à mes non-premières amours, sucre et citron, avais-je le choix?... 
ce non-thé pour accompagner ce petit-déjeuner très tardif. 
Et nous voilà à l’aéroport d’Agadir. Normalement je n’avais pas le droit d’aller sur la passerelle, je ne suis assurée qu’à l’intérieur de l’avion ! 
Mais j’ai pris mon air le plus suppliant et finalement j’ai pu aller respirer un peu l’air ensoleillé. 
Quel contraste avec ce qui précède, je suis seule dans ce mini bus flambant neuf qui va m’emmener à Essaouira, à 170 km mais plus de 3 heures de route. Et le chauffeur est adorable, il me détaille tout ce que l’on voit sur cette longue route un peu monotone, cela fait du bien, merci Abdul. 
Sur ce monticule sont plantées des antennes satellite, je croyais que les inscriptions traduisaient le nom de m’entreprise, il n’en est rien, c’est la devise du Maroc, Dieu, le pays, le Roi. S’ensuit une intéressante conversation sur la religion, très vraie. 
Je n’oublierai jamais ce beau geste, un vrai cadeau que je savoure avec reconnaissance et gourmandise. 
Et la route continue à défiler, elle me semble interminable, j’ai vraiment hâte d’arriver à l’hôtel. Mais Abdul s’arrête dans une coopérative de fabrication d’huile d’argan. S’il n’avait pas été aussi adorable, j’aurais refusé 
mais je ne regrette pas d’y être allée 
même si j’étais un peu beaucoup zombie. 
Je suis impressionnée par le travail de ces femmes abîmées par la vie 
à qui ce genre de travail redonne une dignité. J'avais vu un reportage sur Arte qui m'avait beaucoup touchée, c'est ici qu'il a été tourné.
La jeune fille qui m’a servi de guide m’offre le thé, noir et froid. 
Et me propose de découvrir ces gâteries à l’huile d’argan alimentaire : huile et miel et pâte à tartiner. Me voici enfin à l’hôtel après cette journée folle, levée à 4 heures, arrivée à destination 15 heures plus tard. Je n’ai qu’une envie, aller dormir après avoir pris un bain chaud. J’ai fait le tour de l’horloge, je me sens reposée maintenant et un peu (beaucoup) excitée. 
 Le voilà enfin cet océan ! 
J’ai d’abord voulu me rendre à la médina en marchant le long de l’eau les pieds dedans, mais elle est trop fraîche encore, je me contente de la "digue". 
Me voilà maintenant face à la porte Bab Saa, 
arrivée à l’horloge tourner à droite puis sous les arcades 
tourner à gauche 
et tout au bout de la ruelle, 
ce que j’attends avec impatience depuis des mois 
la fameuse exposition. 
Je n’en dirai pas plus pour le moment 
Cet extrait du livre d’or vous donne déjà le ton. J’y suis restée 3 heures et lui consacrerai un billet entier. 
J’y retournerai demain... 
En sortant, une boisson s’impose, j’aurais voulu le thé royal mais il n’y en a pas, et je ne saurais jamais de quoi il était composé;
je me rabats donc sur ce simple thé à la menthe servi non sucré, avec la possibilité d’en mettre. Belle idée, ce breuvage l'est parfois beaucoup trop.
Je retourne face à l’océan pour me reposer un peu. Ce clapotis me berce, un petit vent souffle très doucement. 
Et pour me sustenter, une salade marocaine composée de tomates aux échalotes, de carottes râpées et de chatchoukas, en même temps que les émotions gustatives en viennent d’autres, très fortes, liées à des souvenirs heureux, très lointains mais encore très présents. 
Oranges à l’orientale parsemées de cette herbe incontournable ici, un dîner très sain, très goûteux, je suis prête à reprendre la route, direction une autre porte d’entrée à la médina. 
Je dois trouver un plateau rond en racine de thuya pour Cha Hua, mais jusqu’ici il n’y a que des ovales mais je ne renonce pas ! 
Balade digestive 
dans ces ruelles typiques. 
Pleines de petits ateliers d’artisans qui travaillent ce fameux bois. Je n’ai pas encore trouvé LE plateau mais j’ai craqué pour ces sous-verres et le sourire de celui qui les a fabriqués avec amour et savoir-faire. 
Mais j’ai un but précis cet après-midi… Comment ne pas résister ? 
Oui il est bleu, comme beaucoup de choses ici à commencer par les taxis. 
C’est un lieu improbable tenu par une artiste peintre dont je parlerai plus longuement plus tard, il vaut vraiment le détour 
même si le thé servi, à la menthe séchée bio est très décevant. 
Les feuilles emprisonnées dans cette boule ne donnent pas un goût agréable, j’y reviendrai. 
Le vent s’est levé maintenant, je retourne à l’hôtel 
où j’espérais faire un saut dans la piscine, mais elle est trop froide, les vagues à la surface sont l’œuvre de ce petit vent que j’aime pourtant mais qui rafraîchit trop. 
Pour me consoler, je vais prendre un thé à la menthe au bar, mais là LE choc, je n’en crois pas mes yeux, c’est ce qu’on ose servir dans cet hôtel, je parle de l’ustensile. Dégoûtée, je ressors me promener le long de l’eau et assister à la tombée de la nuit en pensant à ce qui se passe ce soir chez Source de Lumière (= message codé…). Ceci résume trop brièvement ces 2 jours de bonheur.   

5 commentaires:

Hécate Lomëwen a dit…

Au risque de passer pour une imbécile, qu'est-ce qui choque sur la dernière photo ? Que la théière soit en métal ?

Lune a dit…

Un plaisir de te suivre dans ces découvertes et d'admirer ce nomadisme qui te caractérise, moi qui suis plutôt une "vagabonde sédentaire". Bon séjour.

Mab a dit…

Superbe, cette journée et tous ces "bleus' que tu nous envoies!
Profite bien de tout ... en faisant attention à la "Tourista" tout de même ... !
Vivement ton billet sur l'expo "thés"!
Bizzzz printanières

Francine a dit…

@ Hécate: cet ustensile n'est pas une théière, c'est le genre qui sert à la fois de cafetière, de pot à lait et même de théière dans certains hôtels impersonnels. Pour moi, c'est indigne d'un établissement qui affiche 5 étoiles.

@ Lune: merci pour ce commentaire qui m'a bien fait rire! Le nomadisme est dans mes veines depuis très longtemps, adolescente, je ne tenais déjà pas en place, ma mère m'avait surnommée "Julie vadrouille", je salue en toi la vagabonde sédentaire.

@ Marie-Aline: MDR! pas de tourista pour moi et je peux te dire que je ne me suis privée ni de salades ni de fruits frais. Par contre, j'ai une sciatique qui s'est déclarée dans l'avion du retour, je conterai donc mon périple par épisodes.

A vous trois, bonne fin de soirée, bons thés.

Hécate Lomëwen a dit…

OK pour l'explication ^_^
Bah je n'attends rien des établissements type hôtel en matière de thé...
Pour la sciatique je compatis. As-tu déjà testé d'aller chez un ostéopathe pour cela ? Ayant régulièrement des sciatiques, l'ostéopathie a changé ma vie pour cela !