Hier, je
me croyais presque revenue à Essaouira, il a fait merveilleux et si je n’avais
pas l’océan, j’avais ce grand jardin où la nature a fêté dignement ce premier
jour du printemps en explosant de partout.
Aujourd’hui par contre…
Une
seule chose à faire, rester dans mon cocon où j’ai rallumé le chauffage et me
consacrer à mes rituels, à commencer par L’Essence
du pollen de fleurs de théiers et Les
3 étrangetés griffés Source de Lumière.
Après le
petit-déjeuner, retour dans mon cocon et un 2e rituel, un Tumsong ce thé du Jardin des cœurs heureux griffé ThéÔdor.
En savourant
ce "vieux" Tumsong, je
repense avec émotion et admiration à ce beau message de Guillaume Leleu à
propos de ces nouveaux thés de printemps, très décevants au niveau gustatif au
point que jusqu’ici il n’en a sélectionné aucun. C’est ce souci d’excellence et
d’honnêteté, dont j’ai aujourd’hui un autre exemple, qui m’ont fait aimer cette
maison atypique depuis plus de 10 ans, je ne suis pas parvenue à copier ce
texte aussi je vous renvoie à l’adresse FB de la Maison ThéÔdor. https://www.facebook.com/#!/MAISONTHEODOR?fref=ts.
Autant hier je n’avais pas la moindre envie de rester à l’intérieur, autant
aujourd’hui je continue à me remémorer ce fabuleux mini séjour. Dimanche, dernière journée déjà de ce trop court séjour, je la veux
superlative, je ne savais pas encore qu’elle le serait au-delà de mes espérances !
Il est encore tôt ce matin, quasi personne sur la plage, ce ne sera pas le
cas plus tard.
C’est dimanche mais pas pour tout le monde. Je suis déjà
venue à Essaouira (dont je suis tombée en amour) il y a 8 ans mais elle est
méconnaissable sauf aux alentours de la médina évidemment: on construit partout.
Les voilà ces
palmiers que l’on bichonne, ils sont arrosés chaque jour même le dimanche.
Les araucarias sont vraiment les emblèmes de cette ville, on les voit partout,
Le
long des routes,
dans les parcs,
notamment dans celui consacré à Orson
Wells dont le portrait a un peu souffert. Cette stèle a été érigée en son
honneur, c’est dans cette ville qu’il a tourné un de ses films, OPIUM que je ne
connais pas.
Et à propos de plante, devant l’hôtel j’ai découvert
cette jolie plante de la famille de l’Aloe vera, très décorative.
Rituel,
un des derniers. Avec le sucre, un morceau de cannelle pour qui veut.
Des
joueurs de musique traditionnelle, on les croise tous les jours partout.
Aujourd’hui, je me rends au nord de la médina
en longeant le mur
d’enceinte.
Toujours à la recherche de l’introuvable.
Dans une petite
ruelle adjacente, j’aperçois ENFIN un plateau rond.
Malheureusement, il
n’y a que ce modèle et Cha Hua le veut en racine de thuya et sans dessin. Si
c’est bien du thuya, ce n’est pas la racine et il est décoré.
Je ne
désespère pas encore
j’arpente chaque recoin de ruelle.
Sésame,
ouvre-toi…
Un autre aspect de l’artisanat local
Passée cette arche,
j’aperçois d’autres boutiques,
la rue s’élargit,
Plats et bols
typiques.
Un magnifique Berbère au port altier et aux yeux noirs perçants en costume traditionnel
voudrait me montrer ses trésors mais je décline sa gentille proposition,
je veux aller très vite sur les remparts
avant que n’arrive la grosse
foule.
Surprise… Et comme j’aimerais être à sa place, mais comment est-il
arrivé là ?...
Au loin, une autre partie de la médina.
Et
toujours cette immensité un peu agitée qui a pourtant le pouvoir de m'apaiser.
Une sentinelle perchée sur la tour
surveille son royaume.
Tandis que ces canons
ne servent plus qu’aux
enfants pour jouer cheval.
Au loin, on aperçoit le sqala visité hier.
Les murs sont moins impressionnants et moins hauts ici.
Vais-je trouver
ici le graal ?
Encore faut-il savoir comment y arriver…
Un
brouhaha derrière moi tout à coup.
La foule des excursions organisées avec
petits drapeaux arrive, un dernier regard à ces fortifications et je m’enfuis, "j’aime pas les moutons" comme chante le grand Jacques, et 3 groupes en même temps, cela fait désordre
et beaucoup de bruit.
Je trouve quand même
un petit coin plus
tranquille
pour me remplir les poumons de cet air vivifiant
juste à
côté de cette bâtisse qui a une vue imprenable sur l’océan
et qui donne
aussi sur cette petite rue étroite et très tranquille.
Deuxième étape, à
la recherche de Sushithé.
Me voici à présent dans la rue Yamen (ou Yémen),
trop calme, bien trop.
Je suis dans son prolongement
mais il n’y a aucun
nom de ruelle,
seulement cette pancarte.
J’ai l’impression de tourner
en rond ou plus exactement en carré, je demande alors où se trouve ce
restaurant et là, ô miracle, c’est juste derrière le coin.
Sauf qu’il
s’appelle maintenant Le restaurant du poisson rouge. La
carte est alléchante, je décide de m’y arrêter.
Déjà le lieu me plait et
ces portes bleues cloutées m'ont tout de suite fait penser à Sidi Bou Saïd… un autre lieu
magique près de Tunis, comme un voyage dans le voyage.
Le temps de m’installer
et un thé d’accueil m’est servi par la jeune serveuse très souriante, cela commence fort !
Je vais de
surprise en surprise…
Je suis effectivement dans un petit coin d’Asie,
et il n’y a pas de doute, ils sont bien là.
mais pourquoi donc Le
poisson rouge a-t-il remplacé Sushithé ?
Je le saurai
bientôt grâce à Florence et Vincent, les heureux et très sympathiques propriétaires
de ce lieu atypique : au départ ils ne servaient que des sushis ET DU THE
mais vu le succès ils ont étendu le concept à la galerie du Poisson
rouge mitoyenne de ce restaurant.
Il se dégage de l’endroit un
charme particulier,
je sens qu’il y a une âme et une ambiance ici.
Un petit coin très
calme à 2 pas de la très animée rue Laalouj.
C’est Vincent qui est aux
fourneaux et une explosion de couleurs et de saveurs subtiles se dégagent de ce
véritable tableau, raffinement asiatique et savoir-faire du chef.
Quelques feuilles
de menthe en attendant la suite de ce menu qui n’usurpe pas son titre de
gastronomique.
Il est blanc celui-là, c’est la salière, inutile, les
saveurs remplacent cet exhausteur de goût.
Deuxième tableau,tout aussi coloré: une dorade grillée
au sésame accompagnée de pâtes aux saveurs très subtiles ici aussi. Émotions gustatives intenses, ce qui ne m’est pas arrivé encore ici, même si j’aime la
nourriture marocaine.
Je n’ai plus faim, les portions sont généreuses…
mais par contre, j’ai soif, très soif... Et pas pour n'importe quoi!
Je salive en attendant
la fin de l’infusion.
Mais là, malheureusement c’est la déception, les
feuilles enfermées dans cette mousseline n’ont pas délivré toutes leurs
saveurs.
La jeune femme installée à la table d’à côté a choisi l’assiette
sushi, maki et toujours ce même régal pour les yeux avant celui des papilles.
Ce lieu sera un incontournable quand je reviendrai à Mogador, un des autres
noms de cette ville aux multiples facettes, signifie petite forteresse. Le seul
défaut de cet endroit, c’est qu’une fois installée, je n’ai pas envie de le
quitter : les propriétaires sont charmants et parlent avec passion de ce
petit coin de paradis.
Il va bien falloir pourtant, d’autant que Vincent
m’a parlé d’un de ses amis qui fait le meilleur thé d’Essaouira, et il m’y
emmène !
C’est Abdalilah, l’âme de cette incroyable boutique où règne comme un parfum de mystère, incroyable
à l’image de son propriétaire.
Je vais enfin savoir ce qu’est le Thé royal. Il est composé de plusieurs
ingrédients, cannelle, badiane, clous de girofle, genièvre, roses, verveine,
menthe et Chun Mee.
Mais ce
n’est pas tout, j’ai droit à un vrai cours d’herboristerie. Il m’explique les
vertus de chaque ingrédient : cannelle, clou de girofle, genièvre, anti-bactéries ;
rose contre la constipation, menthe : anti-migraine, digestion ;
verveine : circulation sanguine ; badiane : contre la diarrhée.
Comment décrire l’intensité des parfums qui se dégagent de cette théière… une
véritable explosion !
J’ai vraiment hâte de goûter ce qui va sortir de
là.
Et je suis comblée mais aussi très impressionnée : je retrouve
quasi toutes les saveurs dans une belle harmonie. Je demande à Abdalilah d’où
lui vient ces connaissances, j’aurais dû me douter de sa réponse : "une longue tradition familiale transmise de génération en génération." Nous continuons à partager ce Thé royal,
mais pourquoi ce nom ? Avec un grand sourire "parce que c’est pour
les princesses"…
Un dernier regard à cette peinture représentant l’arganier,
l’arbre aux chèvres et nous devons nous quitter mais ce sera un 2e
incontournable lors de mon prochain séjour. Mille mercis à Vincent de m'avoir
fait découvrir ce personnage impressionnant. Et merci à lui de m'avoir initiée à ce Thé royal, j'essayerai de reproduire ce nectar à mon retour, j'ai tous les ingrédients sauf... le thé!
Je ne vais pas très loin, il
suffit de traverser la rue, le Musée est juste en face.
Dernier ticket
pour revoir une dernière fois cette exposition, j’en parlerai bientôt.
Juste un petit clin d’œil…
Vous en prendrez bien une petite tranche…
Une dernière trace de mon 3e passage, trop d’émotion pour transcrire
vraiment ce que je ressens.
C’est sur ce dernier visage que j’arrête le
compte rendu de cette fabuleuse journée. Je rentre à l’hôtel pour m’offrir un
SPA : l’incontournable hammam dont je ne me suis pas privée tout au long
du séjour suivi d’un massage détente de 2 heures ! Je reprends l’avion
demain, je vais retrouver la boîte à sardine en espérant que le voyage ne
durera que 3 heures 30, pas comme à l’allée… Si je n’avais pas perdu mon vieux
compagnon, j’aurais pu montrer le magnifique lever du soleil sur la route qui
mène à l’aéroport, mais aussi les paysages tantôt arides, quasi désertiques
tantôt couverts de thuyas, d’arganiers, d’oliviers, et même de vignes aussi
pour ne citer que les principaux. J’avais aussi de photographié des ânes, ces
animaux si utiles et résistants pour lesquels j’ai une tendresse particulière,
sans doute depuis la lecture des Mémoires
d’un âne, un des livres qui a bercé mon enfance, que j’ai lu, relu et
re-relu… Et dans l’avion, en relisant Un
assassin blanc comme neige, de Christian Bobin, un de mes auteurs préférés,
je tombe sur un passage dans lequel l’auteur est dans un monastère, il parle de
cet animal et avec quelle émotion ! "L’âne sur son rocher est plus beau que
l’apôtre glacé à l’or fin sur le mur. C’est que l’un est vivant et que l’autre
n’est que peint. L’âne porte placidement sur son dos des tonnes de masse d’air,
d’étoiles lointaines et de sens de la vie. Je te salue à travers
l’infranchissable vitre de papier blanc, petit âne aux yeux charbonnés
d’étonnement. Tu ne sauras jamais combien j’ai aimé ta manière d’être attentif
au rien du ciel." Je n’ai pas été plus loin, rien que ces mots
ont été le support de ma méditation, cela m’a empêchée de trop penser à cette
douleur lancinante que je connais bien, je commence une sciatique… C’est ici
que se termine le dernier chapitre de ce séjour terminé comme je le souhaitais,
en beauté. Je parle de dimanche évidemment.
Il ne pleut plus, le soleil a
fait une timide apparition,
mais des nuages gris menacent déjà un ciel
redevenu comme je l’aime, bleu et blanc et il fait froid, même pas 10° mais mes
batteries sont rechargées et j’ai un grand soleil dans le cœur… pour un certain
temps, ma prochaine escapade est dans 13 jours. Ce soir, retour vers le Pu Er, ce sera certainement celui de 1980, XING FU, griffé Source de Lumière. Et à ce propos,
Jing nous a envoyé un mail annonçant que l’émission On n’est pas des pigeons, passera le lundi 24 à 18h30, elle n’a pas
eu lieu mercredi passé pour des raisons techniques paraît-il, espérons que
cette fois sera la bonne.
4 commentaires:
Magnifique vue et quelle beau pays! Étant patraque depuis 2 bonnes heures je viens de te lire et re lire!!!!
Les photos sur le Maroc donne envie d'y aller, ça me rappelle Mon voyage en Algérie, je suis rentrée de Paris et je repars mercredi en Bretagne, à Ouessant
RAVIE de te revoir chère Fabienne, j'espère que tu vas mieux maintenant. Bon séjour à Ouessant, l'air vivifiant te fera certainement du bien. Ah l'Algérie, j'ai une furieuse envie d'y retourner, et toi?...
Merci, Francine, pour la correction. Je viens de voir le passage http://www.rtbf.be/video/detail_on-n-est-pas-des-pigeons?id=1905525
de 38 à 46:51 dont à peine 5 min chez Source de lumière. Tu lui sers souvent d'arrière-plan, beau cadrage.
Et surtout, merci pour ce voyage en pays chaud (il fait encore sous zéro ici)et de si bien découvrir cette exposition pour nous tous qui ne pouvons y aller. Je suppose que s'il y avait un catalogue, tu nous le dirais... Merci pour tout ce que tu partages de ta passion.
Kris
@Kris: merci à toi aussi pour tes commentaires. Je compatis pour les frimas chez toi, et suis ravie de t'avoir envoyé quelques rayons de soleil de là-bas. Il n'y a MALHEUREUSEMENT pas de catalogue, j'espère pouvoir achever la visite cette semaine.
Ravie aussi que tu aies pu visionner ce très court reportage sur cette Maison du Bonheur, bonne journée, bons thés.
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