Il était encore
dans les brumes du sommeil, ce grand mystère. Une chanson de mes
années guides m'a traversé l'esprit: "Brume, brume
grise et ouatée, (...) grise brume du nord" C'est un
chant qui évoque la guerre... lointaine ? Que nenni, elle fait
rage à 3 heures d'ici.
Seul l'éclairage de l'avenue donnait
des touches de lumière blafarde. "Mais un matin dans la
lumière se réveillera notre terre, alors les gars du nord, (...)
oubliant la haine, tous ensemble unis et forts nous rebâtirons dans
l'effort". Ou pas ! Mais que faire ?...
Revenir à mes marottes... : vider la boîte de ce Bonaparte
n°40 griffé Lupicia, dont j'ai parlé
ici :http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2013/11/dernier-dimanche-du-mois-que-du-bonheur.html.
Laisser la musique envahir la pièce tandis que le thé infuse.
Puis quasi religieusement savourer ce breuvage, tous les sens en
éveil : la vue pour la couleur de l'infusion, l'odorat pour le
parfum, l'ouïe pour les voix, le goût pour les saveurs, le toucher
en entourant la porcelaine. Vivre intensément l'instant dans ces
moments hors du temps.
Assister au lever du jour
en
constatant que l'hiver a laissé ses marques : le givre sur les
branches dénudées et sur les parterres.
Admirer une dernière
fois ces belles avant que leur destin se poursuive.
Prendre l'air
vivifiant mais très froid,
Le givre tient toujours
où
que mon regard se pose.
Retour à l'essentiel avec un O
Bancha griffé ThéÔdor
comme thé de
lecture, infusé dans cette beauté japonaise.
J'en étais
restée aux objets laqués, je sais maintenant à quoi servent ces
objets bizarres, ce sont des récipients à saké. La seule réflexion
que cela m'inspire est comment marier cette boisson au chocolat ?...
non, je ne suis pas saoule, j'en reparlerai très bientôt ! Si
le chocolat fait partie de mes drogues, je n'ai bu qu'une fois du
saké, j'ai failli m'étrangler tellement j'ai trouvé cela fort, et
estomaquée quand le serveur m'a fait voir en rigolant, le fond du
bol ! Retour dans ce lieu empreint de beauté.
Je n'ai
pas été touchée par les objets en métal exposés,
aux
exceptions notoires des tetsubin et
ce superbe chagama utilisé
pour le Chanoyu.
J'arrive presque au bout du
parcours, avec les peintures,
Il s'agit d'un ex-voto sur
lequel les Shintoïstes inscrivaient leurs prières ou leurs vœux.
Je me suis longtemps attardée sur ce tableau, ressentant ici aussi
une forte émotion esthétique, j'ai eu l'impression de sentir
l'artiste réalisant son œuvre, j'en ai été tellement bouleversée
que je n'ai pas pris attention aux autres peintures. Je me demande
quelle est la signification des caractères, mais j'en connais une
qui va certainement m'éclairer... Déjà merci chère Cathy !
Je terminerai en beauté par ce chapitre consacré à cette
matière que j'aime. Pour moi, les objets en bois donnent la vie
éternelle à ces cathédrales naturelles, les arbres. Vivants, ils
offrent leur énergie, un Qi puissant, qui régénère, et cette
énergie se prolonge grâce au travail de ces hommes qui, en vrais
artistes, continuent à leur donner une âme.
A commencer par
cette merveille appelée naga-hibachi ; c'est
un brasero dont l'intérieur supporte une structure en cuivre pour
faire brûler le charbon de bois destiné à chauffer l'eau du
testubin. Je me demande encore ce que contenaient les tiroirs. Je
verrais très bien cet objet dans mon salon bleu-thé...
C'est
dans le salon du premier étage que j'ai senti physiquement la force
du bois, il y en avait partout à commencer par ces meubles art-déco
très sobres...
Bien en évidence sur une des étagères, un
yagen utilisé en phytothérapie. Il est composé d'une
roue qui sert à broyer les plantes dans ce récipient en forme de
bateau.
Ici un établi sur lequel l'artisan laquait les objets
à l'aide des instruments qui manifestement ont beaucoup servi depuis
le XIXe siècle... J'ai apprécié le commentaire du livre :
"The traces of their work look strangely like an
abstract painting" et je n'ai pas eu besoin de mon
dictionnaire pour le comprendre...
Un immense regret face à
ce meuble... J'ai eu l'occasion d'en acheter un tout pareil, ancien
lui aussi. Je voulais le mettre dans mon salon bleu-thé mais
malheureusement j'ai dû y renoncer, il était trop volumineux pour
la pièce. Ici se termine la visite guidée et très orientée d'un
lieu que je fréquenterai encore souvent,
l'Institut est
aussi un centre d'études et de recherches, plusieurs bibliothèques
contiennent des trésors qui me permettront de parfaire mes
connaissances jusqu'ici assez limitées. Il faut aussi que je me
familiarise avec ces noms étranges en me constituant un lexique.
Et en regardant le billet du jour, ces mots pourraient
s'appliquer à l'expression : un nom à coucher dehors...Ce ne sera pas mon cas, fatiguée après cette longue journée, je vais allumer la télé qui est un très bon somnifère naturel... sauf si je suis vraiment captivée, j'ai rendez-vous avec Navarro!
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