La sérénité après l'insomnie...
Il
y a insomnie et insomnie : la première, celle que j'aime,
pendant laquelle on se sent en pleine forme, force et énergie
décuplée comme si la fatigue ne faisait plus partie du cycle
naturel... Et puis l'autre, pesante qui nous envahit dans un contexte
de préoccupation et d'impuissance stérile, celle qui nous laisse
dans un état second, comme décérébrée, celle qui illustre cette
phrase : "Ce sont les problèmes diurnes qui font
l'insomnie." Quand j'ai besoin d'énergie je vais dans le
jardin capter celle de mes arbres, mais eux aussi ont disparu, du
moins ceux que j'aimais. Passer d'une pièce à l'autre sans y
trouver le moindre plaisir, même mon salon bleu-thé m'indifférait.
Je n'y suis pas restée, je me suis réfugiée alors dans le grenier
et là je suis parvenue à me calmer, il était temps, ce n'est pas
moi de me laisser dépasser par les événements quels qu'ils soient.
J'ai pu dormir un peu. Ce matin, je retrouve mon salon bleu-thé et
cette ambiance particulière celle qui me ramène à l'essentiel.
Le thé : un
Jin
Ya Hong Cha griffé
Magie
du thé.
Un thé exceptionnel dont il ne me reste qu'un fond de boîte.
Une musique apaisante propice à la méditation.
Petit à
petit, la chaleur du breuvage réchauffe mon corps et pénètre mon
cœur endolori.
Toutes mes pensées vont vers mon petit Dragon
d'eau et ses parents dont j'attends avec impatience des nouvelles, je
les espère encourageantes...
J'ai décidé de ne plus acheter de
thés avant d'avoir vidé les écrins qui les conservent. Après 3
infusions de ces vieilles feuilles, elles ont tout donné, la boîte
est vide. Cette matinée passée dans mon cocon m'a permis d'être en
accord avec ces moments où seul le moment compte. Pas de geste
mécanique comme hier soir donnant au thé ce qu'il n'est pas :
une simple boisson, le pouvoir retrouvé des bienfaits de la musique
et pas un simple bruit de fond... Le Qi puissant du Jin
Ya Hong Cha m'a
fait retrouver cette énergie que je partage avec ceux qui, bien loin
d'ici, en ont plus besoin que moi.
Cet après-midi, un bref
passage sur ma terrasse sous un ciel trop gris, histoire de m'aérer
un peu.
Tout est prêt pour me replonger dans cet univers
raffiné, mieux comprendre l'origine des objets admirés hier. Voici
ce qui en est dit: "L’art
Mingei (民ッ絈|澵^動ョ)
désigne des objets issus de l’artisanat d’art, en opposition à
l’art aristocratique ou impérial du Japon. Il s’agit donc
d’objets de la vie quotidienne recelant une beauté particulière
intrinsèque, issus de modes de fabrication et de savoir-faire
parfois millénaires : céramiques, artefacts de bambous, laques,
outils, objets votifs et de décoration, pièces d’habillement,
masques,… La collection compte aussi des pièces permettant
d’appréhender les spécificités de la culture japonaise : l’art
de l’assemblage floral, la cérémonie du thé, la calligraphie,
etc."… Besoin
d'un dictionnaire cependant, l'ouvrage est un anglais.
Mais avant
cela, infusion d'un Morimoto
Shincha griffé
Neo-T,
encore un fond de boîte... En savourant ce "parfum qui se
boit", je me remémore ce que j'ai vu hier dans cette maison
dont l'intérieur dégage tant de passion et d'âme...
A
commencer par cette pièce réservée au Chanoyu. Une cérémonie
peut y être organisée sur demande, on peut la voir sur le site :
http://www.brunolussatoinstitute.be/FR/Events/2/Ceacutereacutemonie-Du-Theacute.
Il est temps que je découvre le contenu de ce superbe
livre-catalogue qui répondra aux questions que je me suis posées en
voyant certains objets, l'institut n'est pas à proprement parlé un
musée, aucune information sur les merveilles qui y sont exposées.
Le premier chapitre est consacré aux masques, très présents
partout,
entre autres dans cette pièce aux murs noirs, plongée dans
la pénombre pour les faire ressortir. Ils font partie du théâtre
No.
Sous ce titre, se cachent d'autres objets dont certains
m'interpellent
comme cet animal qui m'a tout de suite fait
penser à un dragon.
Son nom est Baku-Hana, mangeur de
cauchemar, c'est effectivement un animal fantastique : trompe et
défenses d'éléphant, des yeux de rhinocéros, une queue de vache
et des pattes de tigre, rien que cela. Il était sensé protéger du
mal.
(8/16) En bois toujours sculpté et laqué, des Hokimoro Kaeru,
ces grenouilles symboliques, j'apprends qu'en japonais kaeru signifie
à la fois grenouille et reviens, et c'est certain je reviendrai.
Il y a aussi ce vieux poupon joufflu en bois précieux
recouvert de laque blanche qui pourrait faire penser à de la
porcelaine. Son crâne est orné de vrais cheveux noir de jais.
Actuellement, ces Gosho- sont faits en bois composites qui les
protègent des craquements du laque. Je suis un peu mal à l'aise
face à cet objet, je ne sais trop pourquoi, la posture ? Les
proportions ? Ce blanc trop blanc ? Tout à la fois sans
doute. J'ai encore tellement de belles choses à faire découvrir
mais la fatigue me gagne, ce sera pour plus tard. J'espère conserver
cette sérénité retrouvée malgré l'incertitude, un coup de fil
m'y a beaucoup aidée, ils ne provoquent pas tous tristesse et
angoisse... c'est à celui qui me l'a envoyé que je dois cela, je
lui envoie à mon tour mon énergie retrouvée et ma profonde affection...
2 commentaires:
Bonjour Francine
J'espère que tu vas mieux, as tu eu des nouvelles de Taiwan ( si je lis bien entre les lignes! ) ?
Merci pour le "photo-reportage" de chez Bruno Lussato ( cela me rappelle de bons souvenirs) superbe livre (ici il est très souvent feuilleté).
Je suis curieuse de savoir ce que ta petite fille a gardé comme souvenir du Japon surtout après la visite des autres pays asiatiques.
J'attend maintenant avec impatience le livre ( une odeur de gingembre) j'ai du le commander !
@ Cathy: merci pour tes mots. Tu as bien lu entre les lignes, je t'envoie un mail à ce sujet. Je fête le nouvel an chinois avec Mimi le 19,j'en saurai plus mais je sais déjà que c'était +++++! Bonne lecture, je serai curieuse d'avoir ton avis. A très vite j'espère, bonne soirée, bons thés, bisou
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